Chapitre 2

2700 Words
Chapitre 2 — J’ai là un dossier épais comme ça, fit le commissaire Fabien en écartant le pouce et l’index d’une dizaine de centimètres. Bien entendu, je vais vous le confier, mais avant, je voudrais vous exposer les faits tels qu’ils se présentent. Il se gratta le bout du nez, comme s’il cherchait l’inspiration et poursuivit: — C’est une affaire qui ne date pas d’hier puisque les premiers délits, ou du moins les premières plaintes, remontent à mille neuf cent quatre-vingt-six. — Presque vingt ans! s’exclama Mary. — Dix-sept exactement, précisa le commissaire. En mille neuf cent quatre-vingt-six, un bateau a rompu ses amarres et s’est fracassé sur les rochers de Meznam. — C’est un village? Un lieu-dit? demanda Mary. — Un hameau, dit le commissaire. Mais un hameau peu ordinaire, un hameau de goémoniers. Un site extraordinaire, vous verrez. — Un bateau fracassé sur les rochers, fortune de mer, comme on dit, fit Mary. Mais ces goémoniers, n’étaient-ils pas un peu pilleurs d’épaves autrefois? — Ils avaient cette réputation, en effet. Mais c’était autrefois. — Néanmoins, quand une épave vient à la côte, on ne la laisse pas perdre! Fortune de mer, toujours bonne à prendre, redit-elle. — Fortune ou infortune, l’amarre de ce bateau avait été coupée au couteau. — Malveillance, donc. — Sans aucun doute. L’enquête de gendarmerie n’a rien donné. Hors Brignogan, il n’y a pas là-bas de ports à proprement parler, du moins peu de marinas telles que nous en connaissons sur la côte sud. Les pêcheurs disposent leurs mouillages comme bon leur semble tout au long de la côte, en général au plus près de leurs maisons. — J’ai navigué par là, dit Mary, c’est un littoral très rocheux. — En effet. Cependant, entre des chaussées de rocs qui s’avancent dans la mer, il y a des langues de sable où un bateau est en sécurité. — Sauf si on coupe ses amarres. — Voilà. Sauf si on coupe les amarres. Le bateau qui part en dérive par gros temps est perdu. Il est assuré de se fracasser sur les rochers. — C’est ce qui est arrivé à notre bateau. — Oui, et pas seulement à celui-là. Fabien regarda Mary dans les yeux et ajouta: — Tenez-vous bien, depuis ce premier sinistre, quatre-vingts autres bateaux ont fait côte à leur tour. — Pardon, dit Mary, vous ne vous mettez pas un zéro de trop? — Hélas, non. — Quatre-vingts? — À deux ou trois près. — Toujours des amarres coupées? — Des amarres coupées, oui, des manilles dévissées sur les corps-morts, des coques percées à la chignole, des orins passés dans l’hélice… Vous verrez, le renard a de l’imagination. — Le renard? — C’est sous ce nom que les gens du coin désignent le mauvais plaisant. — Qui soupçonne-t-on? — On fait plus que soupçonner! Un nom a été jeté en pâture à la vindicte publique, celui de François Brendaouez, dit Fanch. Le dernier habitant de Meznam, le dernier des goémoniers, et un des derniers marins pêcheurs professionnels du coin. — Et alors? — Ça sent le lynchage, Mary, et c’est une odeur que je n’aime pas. — Je ne l’aime pas plus que vous, Monsieur. — D’autant, ajouta le commissaire, qu’après les exactions sur les bateaux, il semble que la vague de vandalisme gagne la terre ferme. Des voitures ont brûlé, des remises… À quand les habitations? Les habitants, angoissés, ont commencé à faire des patrouilles la nuit. — Armés? — Pour le moment de bâtons, mais le temps n’est pas loin où les fusils de chasse vont sortir des étuis et où la chevrotine va voler bas. — Et c’est là-dedans que vous voulez me lancer? — Vous avez peur? — Peur? non. Mais j’aime bien savoir où je mets les pieds. — Oh, dit Fabien d’un ton lénifiant, ce n’est pas encore la Bosnie, rassurez-vous. Mais les gendarmes, qui mènent l’enquête, sont trop connus là-bas. On les repère de loin et le dossier n’avance guère. Il faudrait que vous y alliez incognito… — En touriste, en quelque sorte… — C’est ça, en touriste, et que vous voyiez tout ça de près. Ça vous va? — Très bien patron, faire du tourisme au compte de la maison, ça me va parfaitement! • Lorsque Mary rentra à son domicile, venelle du Pain-Cuit à Quimper, ses narines frémirent en percevant un fumet alléchant qui flottait dans la véranda menant à son jardinet. Elle se dit: « Il y a de l’Amandine là-dessous! » Elle ne se trompait pas. Amandine Trépon, la taille ceinte d’un tablier de grosse toile bleue, s’affairait dans la cuisine. — Je vous ai préparé une choucroute de la mer, dit sa voisine d’un air gourmand. Ses beaux yeux bruns brillaient du plaisir qu’elle avait eu à concocter sa préparation. — Vous m’en donnerez des nouvelles! affirma-t-elle. — C’est que ça sent bon! s’exclama Mary en soulevant le couvercle d’une cocotte de fonte qui fumait sur la cuisinière. — J’ai pensé qu’à Nantes vous aviez dû manger n’importe comment! dit Amandine Trépon d’un air entendu, pour justifier son initiative. Alors, je me suis dit… — Il ne fallait pas vous donner cette peine, Amandine, fit Mary. — De la peine! Quelle peine? bougonna Amandine, vous savez bien que j’adore faire la cuisine! Est-ce qu’on fait une choucroute de la mer pour soi tout seul? Quant à la préparer dans mon gourbi, il n’y faut même pas penser! Le « gourbi » d’Amandine était son petit appartement au quatrième étage, dans une ancienne école de l’autre côté de la venelle. Le bâtiment avait été reconverti en HLM par l’office municipal et l’ancienne clerc de notaire y logeait depuis sa retraite. Cette accorte petite bonne femme d’une soixantaine d’années, un peu boulotte mais vive et entreprenante, ne tenait pas en place. Avant que Mary vienne habiter la venelle, Amandine Trépon passait son temps à arpenter les promenades de la ville en louchant sur les jardins publics qu’elle aurait volontiers remodelés à sa manière, selon des normes qui n’auraient probablement pas eu l’agrément des services municipaux. Devant cette vocation horticole rentrée, Mary lui avait abandonné l’entretien de ses deux cents mètres carrés et Amandine était, depuis lors, la plus heureuse des femmes. Le jardin était impeccable, il y avait des fleurs en toute saison et, le long du mur de la véranda, idéalement exposé au sud, des carrés d’herbes aromatiques où elle cueillait de quoi parfumer ses plats. Car la véritable passion d’Amandine Trépon était la cuisine. Elle aurait aimé, confia-t-elle un jour à Mary, tenir un restaurant. Las! Elle s’était retrouvée dans une étude de notaire et la rédaction d’actes officiels autant que rébarbatifs avait remplacé l’élaboration de savantes préparations culinaires. Mary n’étant pas souvent chez elle, Amandine Trépon profitait du jardin et elle entretenait même des relations assez cordiales avec Miz Du. Encore que le gros chat noir hérité de la sorcière des Montagnes Noires posât sur elle comme sur le monde entier un regard de grand seigneur, tout empreint de condescendance. Amandine avait dressé la table sous la véranda, et elle n’avait mis qu’un couvert. — Qu’est-ce que c’est que ça? demanda Mary. Un couvert? Mais vous… Amandine rougit: — Je ne vais pas vous encombrer, Mary, vous devez être fatiguée… — Je suis fatiguée, reconnut Mary, et en plus je devrais être punie et dîner toute seule? Voyons, Amandine, vous n’êtes pas sérieuse! Ajoutez donc une assiette, et tenez-moi compagnie! Amandine, ravie, ne se le fit pas dire deux fois. Toutefois, elle assura: — Je ne voudrais pas abuser… — Abuser? dit Mary, vous en avez fait pour quatre! N’avez-vous pas dit qu’on ne cuisinait pas un tel plat pour une seule personne? J’aurais dû inviter mon patron et Jean-Pierre Fortin. C’était impossible, bien entendu, d’abord parce qu’il aurait également fallu inviter les moitiés de ces messieurs, et Mary Lester n’était pas plus en odeur de sainteté chez Madeleine Fortin que chez madame le commissaire. Toutes deux nourrissaient une suspicion absolument injustifiée envers cette jolie célibataire fantasque et libre, que leurs maris devaient, par nécessité, fréquenter professionnellement, et c’était bien assez! Pendant le repas, Mary parla à Amandine de la nouvelle mission que le commissaire Fabien lui avait confiée. Amandine l’écoutait en silence et en oubliait même de manger. Elle restait parfois la fourchette en l’air, bouche bée, se demandant si le capitaine Lester n’exagérait pas. Les histoires de Mary la subjuguaient et, le soir, en regagnant son petit appartement sous les toits, elle sortait un gros carnet à spirales de son tiroir et transcrivait, de sa belle écriture moulée de clerc de notaire, tout ce que Mary lui avait confié. L’enquête de Nantes, en particulier, l’avait laissée rêveuse. Et, quand Mary lui demanda s’il y avait eu des visites en son absence, elle parut sortir d’un rêve. — Ah… Si… Suis-je sotte! J’oubliais de vous dire, le commandant est passé. Amandine Trépon n’appelait jamais autrement le père de Mary. — Papa? fit celle-ci, étonnée. Que voulait-il? — Vous dire bonjour, il me semble. — Il n’a rien dit de particulier? — Non. — Je vais le rappeler, dit Mary. — Oui, dit Amandine avec conviction, c’est tout de même votre père! Elle connaissait, et désapprouvait sans trop oser le dire ouvertement, les rapports houleux que Mary entretenait avec son père. Ces deux-là se ressemblaient trop pour que ça ne fasse pas d’étincelles. Dans le même temps, elle se prenait à rêver d’une histoire sentimentale avec le commandant Le Ster, et Mary la surprenait même à rougir et à avoir des émois de jouvencelle en sa présence. Le commandant, lui, ne s’apercevait de rien, bien entendu! Amandine se secoua et insista pour desservir et mettre les couverts dans le lave-vaisselle. Mary la laissa faire, lâchement. S’occuper de l’intendance n’était pas sa distraction favorite. Elle enclencha la sono où un disque de Mozart restait en permanence, tisonna son feu, ajouta deux bûches et entendit Amandine demander: — Qu’est-ce qu’il y a à la télé ce soir? — Je ne sais pas, répondit Mary distraitement. Elle feuilletait un magazine de décoration et son esprit était à cent lieues des programmes de télé. — Vous ne regardez pas les Victoires de la Musique? demanda Amandine pleine d’espoir. — Non, dit Mary avec indifférence. Amandine insista: — C’est bien, les Victoires de la Musique! — Certainement, dit Mary l’esprit ailleurs. Amandine se tenait dans l’embrasure de la porte, la taille ceinte de son tablier de jardinier qui avait une grande poche sur le devant; elle essuyait le fait-tout de fonte dans lequel elle avait préparé sa choucroute. Elle parut déçue: — Ah, c’est encore… — Mozart, dit Mary. Amandine fit aller son torchon furieusement dans le fait-tout: — Je ne sais pas ce que vous lui trouvez, à ce Mozart, dit-elle avec dépit. — À lui, rien, dit Mary, mais sa musique… Ma chère Amandine, sa musique… Hummm, écoutez-moi ça! C’est tout ce que je suis capable d’entendre après avoir dégusté une choucroute de poisson aussi réussie! Amandine rosit sous le compliment mais dit, avec humeur: — Ouais, c’était pas mal. Quoiqu’avec un peu plus de coriandre ça aurait été mieux encore. — Le mieux est l’ennemi du bien, Amandine. je vous assure que c’était parfait. — Ouais, redit Amandine, mais votre musique là, c’est comme à l’église. Enfin, chacun ses goûts, n’est-ce pas? Ce n’était pas un point de friction entre les deux femmes, mais Amandine qui était une grande consommatrice d’émissions de variétés ne concevait pas que l’on pût vivre sans télé. Elle n’aurait pour rien au monde manqué Les Chiffres et les Lettres, ou encore La Roue de la Fortune. Quand venait le temps des Victoires de la Musique, de l’élection de Miss France et des Oscars du cinéma, il ne fallait pas songer à l’arracher au petit écran. C’était pour elle de grands moments de bonheur, elle ne les eût pas plus manqués que Fortin la finale de la Coupe du Monde de football ou un match du tournoi des Six Nations. Au moment du Festival de Cannes elle était vissée devant son poste, fascinée par la descente des marches comme une petite fille par Alice au Pays des Merveilles. Chez Mary, la télé c’était le service minimum. Le combiné télé magnétoscope qui était intégré dans le coin bibliothèque ne risquait pas la panne par suite d’usage intensif. Mary préférait lire au coin du feu, en écoutant ses disques préférés. — N’oubliez pas d’appeler le commandant, dit Amandine, sans quoi il pensera que je n’ai pas fait passer le message. — Je vais le faire, se résigna Mary cédant à l’insistance de son amie. Il vous a paru en forme? — Oui, mais il était déçu de voir que vous n’étiez pas là, dit-elle. — Vous voulez dire qu’il a râlé, qu’il était d’une humeur de chien. Et elle ajouta avec humeur: — Il vient me voir sans crier gare tous les trente-six du mois, et il faudrait que je sois à sa botte! Non mais… — Ce n’est pas ça, dit Amandine, il avait plutôt l’air, comment dire? Excité, voilà, excité! — Excité? fit Mary en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qu’il a encore inventé? Le commandant Le Ster avait parfois de curieuses idées, Mary s’en méfiait. Depuis que, retraité de la marine marchande, il avait descendu pour la dernière fois la coupée de son porte-conteneurs, il avait trouvé un commandement sur le yacht privé d’un magnat du pétrole. Mais le magnat en question avait passé la saison à Monaco près du yacht d’un petit génie de l’informatique dont le navire dépassait le sien de vingt bons mètres. Ce qui lui avait gâché son été. Il faisait donc construire une nef digne de son rang — quatre-vingt-quinze mètres de long, un véritable paquebot — par un chantier renommé de Hollande. Jean-Marie Le Ster faisait de fréquents allers et retours entre les Pays-Bas et la Bretagne pour surveiller la construction. Tout ça lui laissait des loisirs. Mary se méfiait de la manière dont il les occuperait. Amandine retournée dans son « gourbi » pour suivre ses chères Victoires de la Musique, Mary prit le téléphone et appela la petite maison de l’Île-Tudy. — Allô, papa, c’est Mary. Un cri de joie jaillit spontanément de l’écouteur. — Mary! Puis la voix se fit plus sévère: — Je suis passé à la venelle et j’ai vu ta vieille taupe. Tu n’es donc jamais chez toi? Elle le reprit vertement: — Papa, n’appelle pas Amandine « ma vieille taupe » ! Elle est charmante et elle me rend bien des services. — Bon, bougonna Jean-Marie Le Ster, je retire… Mais ça ne fait rien, tu n’es jamais chez toi! Elle se rebiffa: — Tu as bonne mine de me dire ça! Et toi, tu y as été souvent, chez toi, ces trente dernières années? — C’est pas pareil, fifille! — Et arrête de me dire « fifille »! Que se passe-t-il? — Mais rien! — Amandine m’a dit que tu semblais guilleret. — « Guilleret »? Elle a vraiment dit ça? Mary soupira: — À peu près. — Eh bien, il y a de quoi, ma fille! Figure-toi que j’ai enfin trouvé un Mentor. Mary crut avoir mal entendu: — Un quoi? — Un Mentor! Elle se méprit: — Il est bien temps! dit-elle. — Temps que quoi? — Que tu aies un Mentor! Il y eut un silence au bout du fil et elle précisa: — Car enfin, un Mentor, c’est bien le guide d’un jeune homme, celui qui l’empêche de faire des bêtises. — Qu’est-ce que tu me chantes là! fit Jean-Marie Le Ster. Je te parle d’un bateau, moi! — Un bateau qui s’appelle Mentor? — Exactement! Tu sais, ces grands bateaux d’initiation qu’il y a dans les écoles de voile. Il ajouta: — Enfin, quand je dis grands… C’est par rapport aux Vauriens, bien entendu. En réalité, ça ne fait pas ses dix mètres de long. — Oui, dit Mary, je vois, j’ai navigué là-dessus lorsque j’avais douze ans. Ce sont des bateaux en contre-plaqué, ces Mentors, il doit être tout déglingué… Si c’est celui de l’école de voile, il a au moins trente ans. — Trente-cinq. Une vraie pièce de collection. — Et tu l’as acheté? — Même pas! L’école de voile voulait s’en débarrasser, alors ils me l’ont donné. — En échange de quoi? demanda Mary. — En échange de cours de navigation pour que les stagiaires passent le permis de conduire les bateaux à moteur. — Et qu’est-ce que tu comptes en faire? — Le retaper, pardi. — Et ensuite? — Eh, qu’est-ce qu’on fait avec un bateau? Naviguer! — Papa! dit-elle, tu n’aurais pas pu trouver quelque chose de plus récent? Ce genre de bateau n’est même pas ponté! — Le bateau de mon grand-père n’était pas ponté non plus, dit Jean-Marie Le Ster. Et du récent, du moderne, je vais bientôt en avoir: quatre-vingt-quinze mètres, une motorisation d’enfer et toutes les merveilles de l’électronique dont on puisse rêver… — Alors? — Alors? Justement, moi la navigation électronique, ça ne me fait pas rêver. Je veux un bateau en bois, à voile, que je puisse manœuvrer tout seul. À tous points de vue, le Mentor me plaît bien! Et je vais, te dire, ajouta-t-il d’un ton jubilatoire, à mon bord il n’y aura même pas de GPS. Je ferai le point au sextant, à l’ancienne! — Tu parles de faire le point, ironisa-t-elle, pour aller aux Glénan on navigue à vue! Elle entendit un petit rire plein de sous-entendus qui ne présageait rien de bon. Mais le commandant Le Ster ne fit pas d’autres confidences. — Tu dois être plus vieux que je le pensais, persifla Mary. Quand on commence à se pencher sur son enfance… — Est-ce que tu voudrais insinuer que je suis gâteux? rugit Jean-Marie Le Ster. — Ça y est, dit-elle, le coup de gueule! Il ne manquait plus que ça! Jean-Marie se radoucit aussi vite qu’il s’était emballé: — Tant que je donnerai des coups de gueule, c’est que j’aurai de la ressource. Quand est-ce que tu viens me voir? — Un de ces jours, éluda-t-elle. Je pars demain à Kerlaouen. — Ah! Ah, dit Jean-Marie Le Ster, on va traquer le renard? Elle s’étonna mais répondit sur le même ton: — Ah! Ah, on est au courant? — Je lis le journal tout de même, dit le commandant. Et ce s******d qui coule des bateaux… — Oui? — J’espère que tu mettras la main dessus. — Amen, dit Mary en raccrochant. Pour le commandant Le Ster, il n’y avait, en ce bas monde, pire crime que de larguer l’amarre d’un bateau intentionnellement.
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