CHAPITRE 2
Après avoir fini son service, Mia sortit du café et prit la direction de sa maison, elle était bien épuisée mais ce n’était pas le plus pire. Elle n’avait pas cessé de penser à cet inconnu qui avait bien l’air d’un psychopathe. Ce fut avec ses dernières forces qu’elle réussit à ouvrir leur porte et comme à son habitude, son oncle était gaillardement assis dans le salon. Elle le salua mais comme ce dernier ne lui répondit pas, elle conclut qu’il s’était encore saoulé comme à son habitude. Lorsqu’elle prit l’initiative de gagner sa chambre, la voix de son oncle la retint.
- Mia, trouve-toi un homme à marier, nous deux étouffons déjà dans cette maison.
Elle ne dit rien et s’en alla car elle en avait déjà l’habitude avec son oncle, ce dernier ne cessait de lui rappeler qu’elle devrait débarrasser le plancher.
Une fois dans sa chambre, elle se laissa tomber sur le lit et se mit à ressasser le passé, une vie pas très enviable était la description propre de la sienne. La vie qui n’était non plus facile pour elle.
Des jours passaient et sa routine était toujours la même. Cela faisait déjà cinq jours qu’elle se sentait suivie chaque soir lorsqu’elle retournait chez elle mais à sa plus grande surprise qui ne faisait qu’éveiller en elle un grand taux de stupeur, elle ne voyait personne à chaque fois qu’elle se retournait et cela la faisait tellement flipper. Elle avait pensé plusieurs fois à ce bel inconnu du café d’il y avait quelques jours mais elle ne l’avait plus aperçu depuis son départ.
Assis tranquillement dans son salon en train de siroter son café comme à son habitude, Martin n’avait pas cessé de tourner sa tasse, fixant ainsi le mouvement du liquide, il crut lire un signe lorsque la sonnette de sa maison retentit. Il alla ouvrir et souffla d’agacement lorsqu’il vit le visage qui se présentait à lui ; Son géniteur.
Il ne prit pas la peine de l’inviter à entrer et retourna à son occupation. Sa relation avec lui était si différente de celle qu’ils avaient tous les deux il y avait près de trois ans. À cette époque, on aurait dit de bons amis.
Connaissant déjà ce côté malpoli qui c’était incarné en son fils depuis trois ans, il ne répliqua rien, ferma tout simplement la porte derrière lui et suivit ce dernier dans le salon. Il le contempla sévèrement mais Martin fit semblant de ne point constater les regards meurtriers de son géniteur. - Bonsoir fils dit le père d’un ton lasse.
- Merci père, alors si je constate ta présence chez moi cela voudrait dire que tu es là pour une raison bien plus importante que celle de savoir comment je vais.
- Très intelligent fils. Oui si je suis là ce n’est pas pour te demander si tu as pris ton bain, manger ou bien d’autre car tu es un grand garçon mais si je suis là, c’est simplement parce que je veux savoir si tu as déjà pris ta décision à propos de notre conversation de la dernière fois.
- Et bien pas encore, ce n’est pas comme si je devrais écrire une affiche où serait inscrit > père.
- Je sais que ton comportement odieux ferait fuir une dernière capable de te dire bonjour mais que tu le veuilles ou non, tu vas te marier, qui sait, peut-être que tu as besoin d’une femme pour guérir.
- C’est la dernière chose à laquelle je ferai recours pour ma guérison. Comment peux-tu prétendre qu’une femme pourrait me faire guérir pourtant c’est une femme qui m’a rendu malade ?
- Ce qui ne te tue pas te rend encore plus fort. J’avoue que la femme t’a certes détruit mais elle ne t’a pas tué. Nous pensons nous les hommes que les femmes sont mauvaise mais sans elles nous ne sommes rien car ce sont elles qui sont capables de panser nos plaies avec tant de douceur. Ne l’oublie jamais, le poison qui ne nous tue pas devient pour nous un antidote.
-si tu n’avais pas été mon père, je t’aurais comparé à un adolescent qui vient tout juste de découvrir le s**e opposé mais je me retiens. Je te promets que je t’honorerai en faisant ce que tu me demandes mais sois en certain, cette femme regrettera d’avoir accepté de mettre les pieds dans ma maison.
- Laisse-moi rire de toi fils, c’est une femme qui a pu dompter le cœur du plus grand tyran du monde, elle a su le ramener à la douceur. Une femme t’a détruit je ne le nie pas mais une autre femme saura te reconstruire. Je te laisse deux jours et après, je prendrai les choses en main.
Le lendemain, après un réveil pas différent des autres, il fit sa routine matinale et décida de sortir. Il déambulait la rue sans trop avoir de destination lorsque par surprise, il se retrouva devant le petit café de la dernière fois. Il entra et alla prendre place à une table reculée.
Debout derrière le comptoir à nettoyer ce qu’il fallait, elle vit son bel inconnu pénétrer dans le café et elle sentit une boule se former dans son ventre. Elle fit semblant de ne pas le voir et continua ce qu’elle faisait.
Débordant de colère lorsqu’il sut que la petite gérante du café jouait à la maligne, il se leva prêt à aller la rejoindre mais se ressaisit aussitôt lorsqu’un homme bien âgé s’approcha d’elle.
Une minute plus tard, il la vit s’approcher et fit un sourire que la jeune fille aurait interprété comme un sourire de psychopathe. Lorsqu’elle fut en face de lui, il lui tira une chaise en face de la sienne mais elle lui fit non de la tête.
- Je désire deux tasses de café.
Elle hocha tout simplement la tête, ne cherchant pas à comprendre pourquoi deux tasses et s’en alla. Après avoir fini sa commande, elle alla la lui servir lorsque ce dernier l’invita à prendre place en face de lui, chose qu’elle refusa bien évidemment.
-je dois gérer d’autres clients essaya t-elle de protester.
Il jeta des coups d’œil furtifs dans toute la salle et fit encore ce même sourire que Mia définissait comme sourire de psychopathe.
- Mais voyons, il n’y a personne dans le café car à cette heure, toutes personnes normales devraient être en train de bosser dur.
- Cela voudrait dire que si vous êtes là c’est parce que vous n’êtes pas normal ? Lui répliqua telle sans réfléchir.
Elle vit ses muscles se durcir, sa mâchoire se serrer et une veine bien dessinée apparue sur son front, cela ne présageait rien de bon, elle se mit à se tortiller sur sa chaise.
-je suis désolée si je vous ai offensé, je ne voulais pas vous blesser, s’empressa-t-elle de s’excuser.
Il darda sur la jeune femme des regards méprisants mais se reprit aussi vite lorsqu’il vit cette dernière se crisper, la peur l’avait certainement envahie.
-mais non voyons, ce n’est rien, c’est juste que ce n’était point mon moment de blague. Alors comme ça je vous fais peur mademoiselle, dit-il en haussant son sourcil gauche.
- Disons que vous n’êtes pas très différent des psychopathes mais sinon vous n’êtes pas non plus une phobie pour moi.
- Heureux de le savoir, alors c’est quoi votre plus grande phobie mademoiselle ?
Elle hésita plusieurs secondes entre lui dire la vérité ou pas. Cet homme était pour elle un parfait inconnu et elle ne se voyait pas se confier à lui dès le premier instant. Et même à côté de cela, ce n’était pas comme s’il lui avait demandé de lui raconter sa vie tout de même.
-alors ? Reprit l’homme.
- L’eau, l’eau est ma plus grande phobie.
Il la regardait avec une mine très amusée, c’était bien la première fois qu’il entendait quelque chose de pareille. Il étira ses lèvres d’un sourire moqueur ce qui énerva la jeune femme.
-je ne parle pas de l’eau se trouvant dans un gobelet ou dans une bassine mais plus grand que ça, comme une piscine, un fleuve, une rivière et bien d’autre.
Il se reprit et nota cette information dans un coin bien reculé de son cerveau. Il était certain que cette information lui serait utile l’un de ces jours.
-et vous ?
-et moi quoi ?
-c’est quoi votre plus grande phobie ?
Son regard se perdit dans le vide, il n’aurait jamais dû engager cette conversation s’il savait que son tour arriverait. Il posa sur cette personne en face de lui un regard dur qui faisait peur à la fois. Elle regretta aussitôt de lui avoir posé la question et essaya de chercher une échappatoire pour s’en aller, mais ce dernier retint sa main fermement sur la table.
- Ma plus grande phobie c’est la femme. Dit-il en la fixant dans les yeux. J’ai peur de la femme comme je n’ai jamais eu peur de rien.
-euh… Mais comment ?
-comment ? Cela c’est ma vie et ça ne vous regarde pas alors tâchez de me poser des questions mademoiselle.
Elle se raidit suite à sa réplique et l’observa avec frayeur. Cet homme lui faisait froid au dos et elle regrettait déjà de s’être assise avec lui pendant ce cours instant.