Chapitre 4
Après plusieurs heures à se lamenter sur son sort, Mia comprit qu'elle n'y pouvait rien, juste se plier à la volonté de son oncle et accepter que c'est son triste sort. Elle se leva et alla se préparer, elle était déjà belle, plus la peine de vouloir se faire belle pour un bel inconnu qui certainement fera de sa vie un enfer. Elle resta planté devant sa chambre pendant un bout de temps avant que son oncle ne vienne encore la faire chier.
- Mia es-tu prête ?
- oui mon oncle, je suis prête à recevoir tes invités répondit-elle avec une ironie sarcastique bien prononcée qui ne passa point inaperçue aux oreilles de son oncle.
Ce dernier mit les mains dans les poches de son jean de façon élégante, bomba sa poitrine comme s'il était prêt à se battre avec un mal comme lui, il avança d'une démarche féline et se stoppa net en face de Mia, il la fixa durement et cette dernière se rendit compte de sa bêtise. Impossible de soutenir son regard, elle baissa la tête honteuse.
- je peux très bien comprendre ton inquiétude ma très chère nièce mais tu dois comprendre que je suis ta seule famille et ton seul parent. Malgré ton âge, je sais qu'il y a toujours des choses que tu ne comprends pas et je suis là pour te guider. Tu seras heureuse avec cet homme Mia, c'est une famille bourgeoise et tu ne manquera de rien.
- mon oncle la question n'est pas celle de savoir si cet homme est bourgeois ou non mais la question est celle de savoir, m'aime t-il ?
- ah les jeunes, si seulement vous pourriez comprendre. Les mariages d'amour n'ont pas toujours une fin heureuse ma chère nièce. Une fois marié, vous apprendrez à vous aimer mutuellement. L'amour naît sous les oreillers.
- penses-tu réellement que je sois son style de femme ? As-tu pensé un instant si c'est le genre d'homme qui m'intéresse ?
Il secoua la tête de gauche à droite et fit un sourire moqueur à l'encontre de sa nièce. Malgré l'âge qu'elle faisait, il la trouvait toujours naïve sur certains aspects de la vie.
- tu crois vraiment que c'est ça l'amour dont tu parlais ? Le vrai amour ne naît pas du style d'homme ou du genre de femme mais le véritable amour naît de rien alors si vraiment tu es destiné à aimer cet homme, tu l'aimera dès qu'il se plantera ici, plus le temps d'en discuter, je vais aller dans le salon.
A peine fini sa phrase, la sonnette de leur maison retentit et Mia sentit son vendre se tordre. Il ne lui fallait pas plus pour qu'elle comprenne qu'il s'agissait bien évidemment de son soit disant mari. Elle pensa un moment à verrouiller la porte de sa chambre et s'échapper par la fenêtre mais contre toute attente, la voix dure de son oncle cria son nom et elle se sentit dans l'obligation d'aller le rejoindre. Elle traîna ses pieds sur le sol d'une lenteur applicable à ne jamais arriver dans le salon mais comme ce n'était non plus des kilomètres qui les séparèrent, elle finit par y arriver.
- voyons ma petite pas de cette tête avec moi, et surtout sois gentille avec nos invités. Tu as perdu assez de temps , vas leur ouvrir la porte et surtout avec ton plus beau sourire.
Pathétique cet homme se dit Mia intérieurement. Elle entendit sa conscience s'esclaffer comme si son oncle représentait une scène comique. Dans certains cas, elle aurait suivit sa conscience dans son délire mais la situation était plus que sérieuse.
Elle se dirigea vers la porte toute tremblante. Elle s'arma de tout son courage avant que sa main ne rencontre le verrou de la porte. Lorsqu'elle s'ouvrit, sa tête était baissé raison pour laquelle elle n'avait pas vu ses invités, elle se décala pour les laisser entrer mais même dans cette position, elle sentit une ombre devant la porte. Étonnée par la réticence de cette personne, elle leva la tête et ce fut le choc lorsqu'elle rencontra cette tête, la dernière à laquelle elle se serait attendue.
Elle essaya de prononcer quelques mot mais tout était bloqué au fond de sa gorge, elle se mit à trembler mais espérait que ce ne soit pas ce à quoi elle pensait.
Après quelques minutes à contempler cette femme en face de lui, il la bouscula presque avant de rejoindre le salon ce qui ne surprit point la fille car elle s'attendait à tout venant de cet homme avec ses airs de psychopathe.
- Mia tu nous rejoins ma fille ? Dit la voix de oncle.
Elle se rendit compte qu'elle s'était faite une place appréciable devant la porte toujours choquée par leurs invités. Elle appréhendait la suite de la soirée. Reprenant ses esprits, elle se dirigea dans le salon et prit place à côté de son oncle. Elle n'arrivait pas à ignorer les regards haineux que lui lançait le seul jeune homme de la pièce, accompagné d'un homme âgé supposé être son père et une femme supposée être sa mère. Elle baissa timidement la tête.
- et bien les enfants commença son oncle nous sommes ici en votre honneur. Ma chère fille ici présente, je te présente Martin, l'homme qui a demandé ta main et qui j'ai jugé capable de prendre soin de toi.
Elle regarda discrètement le supposé homme capable de prendre soin d'elle et vit que ce dernier lui faisait un sourire pas très net, toujours son sourire de psychopathe.
Mais toujours, quelque chose clochait, comment cet homme avait bien pu rencontrer son oncle pour lui demander sa main ?
- ne vous poser pas cette question ma fille lui dit le père de Martin comme s'il avait lu à travers elle. Je sais que mon fils t'aime et qu'il ne t'a pas choisi pour rien.
Ce fut maintenant au tour de Martin de regarder son père comme si ce dernier devenait fou. Lui aimer une femme pour une deuxième fois, c'était juste impossible.
- alors Mia nous sommes là pour verser ta dote à ton oncle et faire de toi un membre de notre famille,rien n'a encore été conclu donc on attend juste ton accord.
Elle ne manqua pas de sourire de l'intérieur car elle venait de comprendre qu'elle avait encore la possibilité de dire non et de retrouver sa liberté. Elle ouvrit la bouche pour dire la seule chose qui pouvait encore tout remettre sa situation dans l'ordre mais sans même le regarder, elle pouvait sentir les regards assassins que lui lançait son oncle. Elle se résigna de sortir des mots regrettables de sa bouche.
Martin fut heureux de savoir que même s'il avait besoin de ce mariage pour ne plus avoir son père sur le dos, l'hésitation de sa futur femme lui donnait espoir de ne pas reprendre un nouveau poison chez lui. Il aurait fait un toast avec cette femme s'ils étaient seuls.
- alors Mia, on attend ta réponse ma fille dit son oncle d'un ton que les autres auraient trouvé doux mais ce ton était bien plus que menaçant.
- je... Je suis... Balbutia t-elle.
- n'ai pas peur ma fille lui dit la mère de Martin. Ton bonheur sera assuré aux côtés de mon fils et je veillerai à ça. Alors prend la décision qui te vient du fond du cœur.
- oui je l'accepte dit-elle d'une petite voix ce qui lui valut des sourires chaleureux de la part de ses beaux parents,une regard de reconnaissance de la part de son oncle et une lueur de menace grandissante dans le regard de Martin.
-et bien Martin tu peux prendre ta femme à part pour que vous puissiez faire ample connaissance mon fils, Mia tu l'amène dans ta chambre ma fille ?
Elle hocha la tête et se dirigea vers sa chambre sans se préoccuper de celui qui était censé la suivre. Lorsqu'elle arriva dans celle-ci, elle se laissa tomber dans son lit silencieusement mais un bruit sourd la fit sursauter et lorsqu'elle se retourna, elle constata Martin qui venait de verrouiller la porte, toujours des réactions de psychopathe conclut-elle.
- alors comme ça tu as décidé de te marier ma très chère et encore à un homme que tu ne connais pas. Je crois que tu as été trop naïve de croire aux paroles de ces personnes lorsqu'elles te disaient que je saurai te rendre heureuse. Tu as eu la chance de te sortir de ce merdier mais tu ne l'as pas fait pourquoi ? Je ne sais pas mais saches que tu as pris la pire décision de ta vie.
-ce n'est pas comme si je voulais de ce mariage en plus comment se fait-il que ce soit moi? Tu aurais bien pu dire non puisque tu es celui qui a suivis ses parents pour se rendre chez une fille que tu ne veux pas prendre en mariage, cette histoire me fait marrer mon cher.
-je vois que tu fais bien ta maligne mais crois-moi, dans quelques heures tu rédescendras sur terre, pour le moment je suis encore chez toi et je prends la peine de me retenir mais quand on aura rejoint mon domicile, tu te calmeras toute seule.
Quelques heures? Comment ça quelques heures ? On était là juste pour demander sa main et non la ramener chez un homme,
Auteure : Fayole Goumgang Wamba