44Rosetta venait de monter dans le tranvía lorsqu’elle le vit. Il était de dos mais elle n’eut pas une seconde d’hésitation. Ces cheveux blond cendré, ces mèches éclaircies par le soleil, couleur d’épis de blé bien mûrs, elle en rêvait toutes les nuits. Et ce corps sec mais musclé, droit et fier, fort et élégant, lui rappelait le moment où il l’avait serrée dans ses bras. Son cœur se mit à cogner si fort qu’il couvrit le fracas des roues du tramway sur les rails. Elle l’avait trouvé. Ils s’étaient retrouvés.
Elle ne s’avança pas tout de suite. Elle resta encore un instant immobile à le regarder – comme ça, de dos, inconscient de sa présence –, comme si elle souhaitait graver au fond d’elle-même cette image qui marquait la fin de leur séparation et le début de leur nouvelle vie. Puis, boul
