Mon réveil sonne, je me lève en sursaut. Je ne mets jamais de réveil le samedi, mis à part celui de 12h30 au cas où je fais une grasse matinée imprévue. J'ai donc fait une grasse matinée, imprévue.
Ma soirée de la veille me revient petit à petit et je commence donc à comprendre mon besoin de sommeil. Fichu patron. Je file à la douche, enfile un leggins, un top noir et un gros pull en laine qui me descends jusqu'au genoux. Je me prépare un café, sans sucre cette fois-ci, j'ai la tête dans le brouillard. Programme de la journée : regardez les 5 derniers épisodes que j'ai loupé cette semaine de "Greys anatomy" sur le canapé en mangeant des cochonneries avec ma coloc. J'adore le samedi, et encore plus après une semaine pareille.
Le soleil se couche, m'indiquant qu'il est l'heure de me préparer pour aller manger avec Simon ce soir. On a finalement réservé une table chez "Paul Kenn's", un restaurant plutôt réputé dans la ville. Oui, nous avons eu envie de se faire plaisir. Je vais avoir un salaire bien fournis de toute façon, non ?
J'ouvre ma garde robe et demande conseil à ma coloc. Je finis par prendre un croc top bleu nuit et une petite jupe noir, avec mes indispensables bottines en daim et ma veste en cuir. Je dessine le contour de mes lèvres avec un crayon et rempli l'intérieur avec un rouge à lèvre mat foncé. Je rajoute un peu de mascara et le tour est joué. Je prends mes clés de voiture, dis en revoir à Maud, et claque la porte.
Arrivée devant le restaurant je vois Simon de loin. Il est toujours très bien habillé, et propre sur lui. Je le vois regarder sa montre dans son costard bleu foncé et cravate assorti. Je crois bien que l'on sera accordé ce soir, lui et moi. Cela ne m'étonne même pas ! Je lui fais un signe de la main et m'approche de lui, il me regarde le sourire aux lèvres et nous nous faisons la bise.
"Ton patron te laisse ta soirée cette fois-ci, miss occupée?", dit-il avec un sourire moqueur.
"Ne parle pas trop vite Simon ! Contente de te voir!", je rigole.
Nous rentrons à l'intérieur, et prenons place. Nous commandons tout deux et discutons de tout et de rien des heures durant, lorsqu'il prit un air sérieux.
"Elsa, il faut que je te dise quelque chose."
Mon portable décida de sonner à ce moment même. Ironie, n'est ce pas ?
Je raccroche, peu importe qui c'est, il attendra, Simon a l'air bouleversé.
"Que se passe t-il Simon?", m'inquiétais-je.
"On m'a proposé de prendre part à un congrès à Dubaï sur les écrivains lumières. C'est une sorte d'événement où les plus grands éditeurs invitent des jeunes écrivains amateurs prometteurs et leur font part de leurs expériences durant plusieurs mois." , dit-il.
"Mais c'est super ça Simon! Ca veut dire qu'ils croient en toi!", m'exclamai-je.
"Oui, je suis super content et honoré. Le seul hic, c'est que je pars demain. Pour Dubaï. Le congrès commence dans la semaine.", m'annonça t-il.
Cette annonce me coupa net dans mon enthousiasme. Non, impossible, il ne peut pas me laisser, pas maintenant.
On parla encore pendant une bonne heure, j'essaye de me faire à l'idée qu'il sera loin de moi, mais je suis en réalité dévastée par cette nouvelle. La fin de soirée arrive, Simon décide de me raccompagner à la sortie du restaurant et nous nous faisons un câlin d'en revoir. Les larmes me montent aux yeux mais je les retiens, je ne veux pas qu'il me voit pleurer. Je me détache de lui doucement, et nos lèvres se croisent.
D'un coup d'un seul, il resserra son étreinte contre moi et nous nous embrassons pour la première fois, comme si c'était la dernière.