Ce patron

Oups

Arrivée chez moi, toujours retournée de ce qui vient de se passer, j'arrête le moteur, la main sur la clé, et reste la quelques minutes, yeux rivés sur les passants dans la rue. Je viens de trouver un travail chez « Hendemitt&co ». En insultant le patron même. Je rêve n'est-ce pas ?

Je sors de mes pensées lorsque l'on frappe à ma fenêtre. Sursautant, je me retourne et vois ma colocataire, surexcitée, me criant « Alors c'est bon ? Tu l'as eu ce job ? Il est comment ? Il est sexy ? Raconte ! ».

Je sors de la voiture en rigolant et lui raconte toute l'histoire une fois à l'intérieur.

« Tu ne m'as pas répondu ! Il est comment ? Aussi beau que dans les journaux ? », Me demande t-elle, le sourire aux lèvres.

J'avoue ne pas m'être beaucoup attardée sur son physique, la situation ne m'en avait pas vraiment laissé l'opportunité. Mais en y repensant, je déglutis. Il était tout ce qu'il y a de plus parfait. C'était un grand brun aux yeux sombres, lui donnant un air mystérieux, quoi qu'un peu effrayant. Son regard était transperçant, presque déstabilisant.

Son costard quant à lui lui allait parfaitement, dessinant à merveille la forme de ses muscles. Et ses fesses étaient... Oula Stevenson reprends toi, tu dérailles !

« Eh oh ? Tu m'entends ? Tu peux revenir parmi nous s'il te plaît... ? », la voix de Maud, ma coloc, me fait sortir de ma rêverie.

« Euh oui pardon, oui il est charmant. Je vais aller prendre l'air Maud, à toute ! », je m'échappe de la conversation.

Je pars direction ma chambre, enfile mon jogging Nike, un débardeur blanc, met mes baskets, prends mes écouteurs et claque la porte de mon appartement. J'ai besoin de me défouler, et fêter ce p****n de job. Comme souvent en fin de journée, je vais courir au parc, qui fait le tour d'un grand lac. J'adore cet endroit, les gens sont apaisés, heureux, et la vue est magnifique.

J'aperçois au loin Simon, un ami avec qui on se retrouve souvent ici pour courir. J'accélère le rythme et le rattrape : « Hé Simon ! Alors comme ça, on court sans moi ? », dis-je en rigolant.

« Elsa ! Content que tu te joignes à moi ! Et si tu avais ton téléphone sur toi, peut-être que tu verrais mes 4 appels manqués et mes 5 messages, miss ? », me répond-il avec un large sourire.

Oups, mon portable. J'ai du l'oublier dans la voiture. J'adore Simon, on s'est rencontré au lycée lui et moi, et nos chemins professionnels nous ont amené au même endroit.

« Excuse moi, je n'ai pas vu ! Le principal, c'est que je sois la, non ? », je le taquine.

« Mouais c'est ça ! On va boire un coup ce soir au ''Street Core'', ça te tente ? », me lance Simon.

Et nous discutions pendant une bonne heure. Je rentre chez moi épuisée, prends un bain, et me prépare pour aller dans ce fameux bar, avec Simon. On a toujours eu une relation fusionnel lui et moi, et malgré que l'on soit rien que des amis, on aime bien s'apprêter pour sortir tous les deux. Je me mets donc une touche d'eye-liner et du mascara, une petite robe rouge avec mon perfecto noir, et des bottines noires pour lier l'ensemble. Je me regarde dans le miroir, et me trouve jolie. Rien d'exceptionnel, mais jolie et ça me va. Je choppe mes clés, et file direction le « Street Core ».

Dans la voiture, mon portable sonne. Je l'avais oublié. Je décroche maladroitement et met sur haut parleur, vu que j'ai les mains sur le volant.

« Oui, allo ? », je réponds.

« Sur votre CV, j'ai cru lire ''joignable à toute heure de la journée et de la nuit'', m'avez-vous donc menti, Stevenson ? ».

Hendemitt. Oups.