Chapitre 6 – Jeux de Pouvoir

1186 Words
Alina Le matin, la lumière glacée du jour filtre à travers les larges fenêtres du manoir, s’immisçant dans la pièce comme une brise tranchante. Je suis allongée sur le lit, épuisée, chaque muscle de mon corps me rappelle l’entraînement de la veille. La douleur est encore vive, mais elle ne fait qu'ajouter à l'excitation étrange qui couve en moi. Chaque combat, chaque chute, chaque contact brutal avec Damon, tout m'a laissée hors d'haleine, mon corps en feu, mais mon esprit tourmenté. Pourquoi cette attraction ? Pourquoi cette déchirure à chaque mouvement de Damon, chaque ordre qu'il me lance, chaque étreinte violente ? Je devrais le haïr. Au lieu de ça, une partie de moi en redemande. Un coup sec sur la porte me sort de mes pensées. — Alina. Descends. Maintenant. Sa voix, froide et autoritaire, me frappe comme un fouet. Il n'attend pas. Il exige. Je serre les dents, mes poignets encore douloureux des prises de la veille. Une partie de moi, un goût de rébellion dans la gorge, me hurle de lui désobéir, de voir jusqu'où il est prêt à aller. Mais l’autre, celle qui me brûle à l'intérieur, celle qui m'appelle au défi, sait que je ne pourrai jamais lui résister totalement. Je me lève, enfilant une tenue simple : un jean noir, un débardeur moulant et une veste en cuir. Mon regard se fixe dans le miroir. La silhouette qui me renvoie est à la fois frêle et implacable. Mes cheveux sont attachés en une queue de cheval haute, déterminée à ne rien montrer. Quand je ouvre la porte, il est là. Damon. Son regard glacé scanne mon corps. Son sourire est carnassier. L’air entre nous est chargé de tension, de non-dits, de défis. — Tu as pris ton temps. — Je n’aime pas qu’on me donne des ordres, répliqué-je, un défi vivant dans la voix. Un sourire lent, d’un homme qui sait qu’il a le contrôle. Et qui en profite. Il m'attrape brutalement par le poignet, me tirant dans le couloir. — Où allons-nous ? — Tu vas rencontrer quelqu'un. — Qui ? — Un allié. Ou un ennemi. Ça dépendra de toi. Mon cœur rate un battement. Chaque mot qu'il prononce est une promesse de danger. Chaque geste, une menace. Il m’entraîne, et mes pas suivent comme un écho de la tempête qui se prépare. Nous avançons dans les couloirs froids du manoir, les murs de pierre se refermant sur nous. Les tapisseries sombres, les armures anciennes… L’atmosphère ici est implacable, chaque recoin du manoir semble imprégné de violence. Damon pousse une lourde porte, et je pénètre dans une pièce immense, au plafond voûté, glacée de silence. Un homme est assis dans un fauteuil en cuir noir. Il dégage une aura de pouvoir, sa posture parfaite. Ses cheveux blonds sont impeccablement coiffés. Il me regarde avec un calme glacé. Ses yeux bleus me scrutent, glacés et impitoyables. — Alina, je te présente Viktor. Le silence est lourd. Viktor se lève, s'approche avec une lenteur féline, son regard qui ne me quitte pas un instant. Il fait un tour autour de moi, le regard perçant, scrutant chaque mouvement de mon corps avec une précision qui me fait frissonner. — Alors, c'est elle ? dit-il d’une voix douce, comme si la question était un jeu. Damon se place subtilement devant moi, protecteur et possessif. — Oui. Viktor s'arrête devant moi, un sourire glacial sur ses lèvres. Son regard descend lentement jusqu’à mon cou. — Elle n’est pas marquée, dit-il, une lueur de moquerie dans sa voix. Curieux. Je sens la tension électrique qui émane de Damon, son regard devenu aussi dur que de l’acier. Un grondement sourd s’élève en lui. — Elle m’appartient. Viktor fronce un sourcil, son sourire ne faiblit pas. — Vraiment ? Je ne peux m’empêcher de frissonner. Cette revendication dans la voix de Damon… Elle me déchire de l’intérieur. — Je n’appartiens à personne, répliqué-je froidement. Viktor rit, un rire doux, ironique. — Intéressant. Il me contourne, lentement, avec une attention presque trop délibérée. Je sens ses yeux sur chaque centimètre de ma peau, et mon sang chauffe, mais Damon est là, tout près, son souffle qui se fait plus lourd, plus menaçant. — Touche-la, et je t'éclate le crâne, gronde-t-il, un ton de promesse sous-jacent. Viktor s’arrête, son sourire ne disparaît pas. — Détends-toi, Damon. Je n’en fais que m’amuser. — Elle n’est pas un jouet. Viktor se tourne vers lui, leurs regards s'affrontent, une lutte de pouvoir silencieuse qui me glace. — Tu es certain de pouvoir la garder sous contrôle ? — Tu n’as pas à t’en soucier. Viktor s’éloigne, mais son regard sur moi ne faiblit pas, énigmatique et calculateur. — Très bien. Mais souviens-toi, Damon, une oméga sans marque, c’est une proie. Si tu ne la marques pas, quelqu’un d’autre le fera. Je sens mon souffle se bloquer dans ma gorge, une terreur inconnue qui naît en moi. — Je peux me défendre seule, répliqué-je, ma voix plus tranchante qu'elle ne devrait l’être. Viktor se tourne lentement vers moi, son regard froid plongeant dans le mien. — Peut-être. Mais jusqu’où es-tu prête à aller pour survivre ? Je soutiens son regard sans fléchir. — Aussi loin qu’il le faudra. Un sourire satisfait s’étend sur ses lèvres. Damon ne dit rien, mais son bras se resserre autour de ma taille, son contact un brûlant rappel de ce qu’il revendique. — Elle a du feu, Damon. Je comprends mieux pourquoi tu la veux. Damon s’approche de moi, posant une main possessive dans le creux de mes reins. La chaleur qui me traverse me laisse sans souffle. Je me raidis, mais il est trop proche, trop puissant. — Elle est à moi. Viktor s’incline légèrement, un dernier sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. — Nous verrons bien. Il se détourne et quitte la pièce, me laissant seule avec Damon, la tension encore plus palpable qu’avant. Je me détourne de lui, le cœur battant à tout rompre. — Pourquoi as-tu dit ça ? Pourquoi m’as-tu revendiquée ? demandé-je, la voix tremblante malgré moi. Damon s’approche, son regard toujours aussi intense, glissant sur moi comme une étreinte invisible. Ses doigts effleurent ma joue, une caresse qui me déstabilise. — Parce que tu l’es. Je recule jusqu'à ce que mon dos heurte le mur, les yeux fixés sur lui. — Je ne suis pas ta propriété. Il s’avance encore, son torse effleurant le mien. Son souffle chaud sur ma peau me fait frissonner. Ses lèvres frôlent ma tempe. — Alors pourquoi ton cœur bat-il si vite ? Je déglutis, mon souffle se fait erratique. — Ce n’est pas à cause de toi. Il sourit lentement, presque avec mépris. — Bien sûr que non. Il se retire enfin, mais le poids de sa présence reste sur moi. Une promesse et une menace. — Prépare-toi, Alina. Ce n’est que le début. Et avant que je puisse répondre, il s’éloigne, me laissant seule avec le tumulte dans mon esprit, la brûlure dans mes veines, et ce désir qui me dévore autant que ma haine. Le jeu de pouvoir ne fait que commencer.
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