Chapitre 1 Le sang de Mathias

2945 Words
Chapitre 1 Le sang de MathiasJe suis du regard cette f****e lumière blanche qui va de gauche à droite. Assise sur mon fauteuil, je suis plus exaspérée qu’autre chose. J’en ai assez d’être ici et il était normalement prévu que je sois sortie depuis une heure. Mais mon médecin veut absolument être sûr que je ne fasse pas un nouveau malaise et que toute trace de mal, quel qu’il soit, soit bien écartée. –C’est vraiment nécessaire ? redemandé-je une nouvelle fois. Le médecin éteint sa lampe et me regarde d’un air exaspéré avant de reprendre : –Oui mademoiselle Winchester c’est nécessaire, à moins que vous ne préfériez rester ici encore quelques jours ? –Non merci ! Ce n’est pas que vous n’allez pas me manquer mais sincèrement j’ai hâte de rentrer docteur ! –Et j’ai bien peur que si vous ne la laissez pas sortir elle risque de vous fusiller ou vous étriper avec un simple regard ! ricane une troisième voix derrière la silhouette en blouse blanche. Celui-ci se retourne vers lui et je peux de nouveau apercevoir Tom. Il porte à son cou un jeune garçon qui me fixe avec un regard pressé et rieur. –Ha ha ha ! dis-je. Très drôle Tom ! –Mais c’est vrai Djoud’ ! lance mon petit frère. Le petit garçon saute au sol et se rue sur mes genoux au moment où le docteur Blanchard me lance : –Bien ! je vais juste vous demander de faire attention et si jamais vous sentez quoi que ce soit ou que… –… Je me sens mal, je vous appelle immédiatement en espérant que mon oncle n’ait pas appelé un hélicoptère d’urgence avant ! L’homme me sourit et me dit : –Bien alors vous pouvez y aller et soyez prudente ! Je ne souhaite pas perdre mon miracle. –Je n’aurai même pas le temps de vous manquer docteur Blanchard, on se revoit pour ma rééducation dans une semaine. –Oui, c’est vrai ! Profitez-en, vous l’avez mérité. Je me penche vers Peter, qui ne perd pas son sourire, et je le chatouille le temps que Tom serre la main de mon médecin avant qu’il attrape les poignées de mon fauteuil et le fasse rouler vers la sortie. Peter reste sur mes genoux et je ne m’en plains pas, j’aime cette pression douce et le soulagement qu’il me donne. Mon oncle a attrapé mon sac à dos dans lequel mes quelques affaires ont été fourrées rapidement. Lui aussi a le même sourire et quand je croise son regard je ne peux m’empêcher d’y répondre avec le mien. Tom me fait glisser le long des couloirs blancs. Je vais enfin pouvoir souffler et me reposer chez moi ; le bonheur ! Ça fait deux semaines que je suis de nouveau consciente et j’ai peu à peu repris des forces, mais désormais je vais enfin pouvoir retrouver Wanouk. Je n’y ai pas mis les pieds depuis que j’ai sombré aux côtés de Mathias. Pour tout avouer certains passages sont flous. C’est assez frustrant d’ailleurs car j’ai vécu l’amnésie pendant quatre mois et depuis que j’ai retrouvé mes souvenirs, il me semble que tous les détails sont importants. Pourtant ma mémoire reste fragile en ce qui concerne tout ce qui a pu se passer pendant que j’étais sombre. D’après Tom, c’est tout à fait normal car c’est une autre part de moi qui a vécu ça. Et il a sans doute raison car ce dont je me souviens est non seulement douloureux mais sinistre. Devant moi plus d’une fois je me rappelle apercevoir des paysages ou des visages sombres mais à chaque fois une sorte de brouillard ou de voile noir se glisse devant mes yeux. C’est comme vouloir prendre une photo avec un appareil obscurci par de la poussière ou bien vouloir voir les traits d’un visage dans une pièce pleine de fumée. J’ai demandé à Tom de me décrire comment ils ont découvert que je n’étais pas morte. Avec son aide j’ai réussi à reconstruire à peu près ce qui s’est passé. Mais il y a certains passages que Tom m’a expliqués dont je n’ai aucun souvenir d’y avoir participé. Pendant ces trois semaines j’ai ravivé ma mémoire en même temps que j’ai repris des forces. En même temps je n’ai eu que ça à faire dans cette f****e chambre. Toutefois j’ai également eu droit à des tests multiples. Que ce soit mentaux ou médicaux. J’ai vu des dizaines de médecins ou psychologues qui à chaque fois m’ont dit la même chose : – Vous semblez en pleine forme ! Malgré ce fait évident, j’ai aussi eu quelques mauvaises nouvelles. Cinq jours après mon réveil et après des dizaines de tests mon médecin est venu me voir. Je me souviens très bien de cette journée-là. Il est tôt et les visites n’ont lieu qu’à partir d’une certaine heure. Je dors énormément depuis que j’ai repris connaissance pourtant mon corps est resté allongé ici pendant presque quatre mois. Quand l’homme est rentré dans la pièce, il n’a pas eu besoin de me réveiller. Mon odorat et mes oreilles ont commencé à reprendre leur fonction décuplée, même s’ils ne sont pas au même niveau qu’ils l’ont été autrefois. De toute évidence mon coma et les sévices que j’ai subis n’ont pas que détérioré mon corps, mais également mes capacités magiques. Mais le frottement de sa blouse blanche et l’odeur du sang et du désinfectant qu’il traîne sont assez forts pour me réveiller. Il s’assied sur le matelas avec dans les mains des clichés de radiographie que j’ai passé quelques heures plus tôt. C’est son visage qui m’interpelle aussitôt. Tout ne va pas bien et c’est même certain ! –J’ai les résultats des scanners que tu as faits ! –Et vu votre comportement je suppose que vous avez les réponses que nous voulions mais que ce n’est pas bon, n’est-ce pas ? –Oui… tu as réussi à reprendre le contrôle de tes membres supérieurs mais tes jambes ne répondent toujours pas parce que tu as subi une violente pression à la base de ta colonne vertébrale. Certaines vertèbres ont été touchées et gravement endommagées. Et malheureusement, c’est pour ça que comparé à tes bras, tu auras beau faire des efforts, elles ne bougeront pas plus. Je ne réponds pas immédiatement. Je sais très bien d’où peut venir cette soi-disant pression sur mon dos. Je me rappelle de la douleur froide et glaciale de Sombro dans ma nuque et je sais aussi qu’avec l’aide de Chanax, j’ai envoyé une violente secousse chaleureuse pour le combattre. Ce n’est pas compliqué de savoir comment le choc a pu se produire. À chaque fois que j’utilise mes dons, je ressens les flammes grimper dans ma colonne. Mais ça je ne peux pas l’expliquer à mon médecin ! –Et ça veut dire quoi exactement ? Que je suis tétraplégique ? –Disons que c’est provisoire ! –Comment ça provisoire ? –Eh bien tes jambes reprendront leur fonction initiale, mais tu auras besoin de temps et d’exercice. Ton coma a disons fragilisé ton corps et n’oublie pas que tu as failli mourir ici et tes agresseurs n’y ont pas non plus été de main morte ! J’inspire à grandes bouffées. Ainsi donc je vais rester paralysée pendant un certain temps. Je m’en doutais un peu mais j’espérais que les résultats me détromperaient. Mes bras ont arrêté de fourmiller trois jours après mais mes jambes sont restées inertes. J’ai essayé de bouger mes orteils mais rien n’y a fait. –Bien ! Et combien de temps ça va prendre, avant que je puisse de nouveau me mettre debout ? –Oh ! Tu vas avoir des séances de rééducation et tes jambes peuvent très bien reprendre leur fonction en quelques semaines ou ça peut prendre plusieurs mois ! –Oh génial ! « Si tu veux mon avis, me dit Chanax, tout va aller beaucoup plus vite qu’il ne le croit. Ma présence t’est bénéfique. Regarde, il est déjà surpris que tu t’en sois sortie ! » « Oui mais c’était dû à un sort Chanax. Je suis revenue à moi à cause de mon choix ! » « Mais n’oublie pas que tu as l’aide de la nature et à mon avis, une élue ne peut pas rester en fauteuil bien longtemps ! » Je fixe ma bague, elle ne s’est pas arrêtée de luire depuis mon réveil. Ce qui veut bien dire que j’ai besoin d’énergie. –Quand est-ce que je peux commencer ? L’homme me sourit et me dit : –C’est bien d’être motivé Judith mais tu devras attendre d’avoir repris des forces avant de commencer. Autrement dit, pas avant quelques semaines ! Derrière la vitre, les visages de Tom et Cédric apparaissent. Peter, lui, a sauté sur le lit sans attendre et j’ai murmuré rapidement : –Inutile de leur en parler docteur ! Ils ont déjà assez subi comme ça ! J’ai vu ses sourcils se froncer avant qu’il me dise : –Je pourrais te retourner la chose ! Mais l’homme est sorti de la pièce en saluant les deux hommes. Je me souviens des beaux yeux vert émeraude de Cédric qui se sont posés sur moi avec son froncement de sourcils interrogateur. Je me souviens aussi de la sensation de bien-être qui m’a apaisée après cette nouvelle catastrophique au moment où il s’est rapproché de moi. Je n’avais rien besoin d’autre ! Et pourtant c’est la dernière fois que je l’ai vu. J’en ai été surprise mais Margaux m’a expliqué qu’il avait des choses à résoudre. Pas trop grave d’après ce qu’il disait mais il voulait les faire seul et ne souhaitait pas en parler à qui que ce soit. Mais purée sa présence me manque ! Et plus les jours passent et plus je m’en inquiète. Au final, seuls Tom et les autres savent que je suis en fauteuil, je n’ai pas eu l’occasion de le mettre au courant même cette journée-là. Je savais que les ténèbres continuaient d’agir même sans moi. Et j’en ai subi les conséquences même en restant allongée sur un lit. Et malheureusement, ça, Cédric l’a vu ! Il m’a même sorti d’un sale pétrin ! Je me demande même parfois si sa fuite n’est pas due à ce qui s’est passé. J’ai continuellement la nuque douloureuse depuis mon réveil mais d’après Tom ça provient sans doute des désastres qu’ont provoqués les ténèbres sur mon corps. Cédric s’est assis sur mon lit et on a discuté des heures de ce qui s’est passé après que j’aie disparu dans l’arbre. J’ai été surprise d’entendre qu’il a frappé Camille mais après tout j’aurais sans doute fait la même chose si j’avais cru que c’était un fils de la nature. Jenny est entrée dans la chambre avec de nouveaux produits et a demandé aux garçons de sortir quelques minutes le temps de s’occuper de mes perfusions. Mais c’est là que tout a dérapé ! Elle sourit toujours autant, c’est l’infirmière que j’apprécie le plus ici. Elle est rassurante et avec un humour rafraîchissant pourtant ce jour-là, elle a bien caché son jeu. –Salut Judith ! –Jenny ! –Comment ça va ce midi ? Je me masse le cou, j’ai encore des crampes musculaires. –Ça va ! –Tu es sûre ? J’ai appris pour les radios ! me dit-elle en chargeant ma perfusion avec une poche d’une couleur rosée. –Oui, je sais… mais c’est provisoire ! Jenny me tourne le dos pour remplir ses papiers habituels. C’est là que la sensation étrange a commencé à remonter dans mon bras. Comme un froid glacial ou une nuée de fourmis qui grimpe à grande vitesse vers mon cou. Mon mal de tête revient en un éclair et ma nuque semble se crisper de douleur sous le froid. J’ai l’impression qu’on me gèle et qu’on tente de me briser à coups de marteau. Je me crispe et laisse retomber ma tête sur l’oreiller en serrant les dents de douleur. –Jenny c’est quoi ce que tu m’as transfusé ? J’ai pas l’impression de ressentir les mêmes sensations que d’habitude… je me sens… –Ne t’inquiète pas, la douleur ne va pas durer une fois que le sang sera entièrement passé et qu’il aura atteint ton cœur, tu retrouveras ta place Winchester ! –Quoi ? Du sang mais j’ai pas besoin de sang ? Pourquoi est-ce que tu m’en as transfusé ? C’est du sang dilué dans quoi ça ? Et cette douleur, elle vient d’où ? Jenny me tourne toujours le dos mais je l’entends ricaner et elle me dit : –Tu n’as pas une petite idée ? Il ne souhaite pas te perdre ! C’est curieux, je le sens même en moi, cette envie de te garder près de lui, de te toucher, de te prendre, c’en est presque troublant ! Mais je sais que grâce à moi tu vas le retrouver et je serai récompensée pour cela ! Je reste silencieuse. Je sens la peur commencer à monter mais je n’arrive pas à y croire. Je tourne les yeux vers mon bras et là, je comprends ! Le liquide qui tombe dans mes veines est douloureux mais semble également changer de couleur au contact de mon propre sang. Mes veines deviennent noires comme si on m’injectait une encre qui grimpe le long de mon bras. Ce phénomène est douloureux et semble agir comme une drogue qui rend ivre ma partie sombre. La dernière fois que j’ai vu ce noir circuler dans mes veines c’est le jour où tout a basculé. Au moment où la lame de l’épée de Mathias m’a tailladé les veines. Jenny continue : –Au début j’ai été sceptique mais je n’ai pas à discuter les ordres de monsieur. J’ai compris ! Je dirige immédiatement ma main libre vers mon bras transfusé pour arracher la transfusion mais Jenny est plus rapide. Elle fait volte-face et m’attrape le bras qu’elle me plaque contre le matelas. Je n’ai pas repris suffisamment de forces pour lutter mais ce n’est pas la seule chose qui m’empêche de me défendre. La douleur augmente et je sais que Chanax a déjà commencé à hurler depuis longtemps. Ma respiration se fait de plus en plus difficile et le froid intense s’intensifie. Le moniteur cardiaque commence à biper à un rythme inquiétant. Je sens une force profonde s’agiter comme pour tenter de se réveiller d’un sommeil dont je ne souhaite pas qu’elle sorte. Et la peur que je ressens est beaucoup trop forte pour que je puisse ignorer qui c’est. Il ne faut pas ! Non c’est impensable que ma force noire reprenne le dessus ! Jenny continue de sourire mais ses yeux ont changé de couleur, le noir qui me fixe est mauvais et glacial. –Dis-toi que tu es une privilégiée, personne n’a eu la chance de recevoir le sang du plus pur des descendants dans les veines ! Même dilué il te fera le plus grand bien. C’est un honneur ! Je me concentre un peu pour réussir à rentrer en contact avec Cédric. Il faut que je me dépêche car ma vue commence à se brouiller : « Cédric… aide-moi ! » –C’est toi son nouveau jouet ? Son espion ? –Oui bravo Winchester encore quelques minutes et tu pourras de nouveau être toi ! –Va te faire voir ! C’est à ce moment-là que Cédric rentre à toute vitesse dans la chambre. Et il réagit très vite sans laisser à Jenny l’espoir de répliquer. Je le vois claquer des doigts et son épée de feu transperce l’abdomen de la femme sans me blesser. –Ne la touche pas ! Je vois Jenny écarquiller les yeux de surprise et de douleur puis comme tous les sbires inférieurs de Mathias la couleur noire de ses pupilles disparaît pour laisser place à sa couleur d’origine, le marron. Elle s’effondre au sol avant que son corps ne commence à disparaître dans un brouillard noirâtre. La douleur est insupportable, ma bague ne me prodigue plus une douce chaleur électrique mais elle me brûle littéralement. Cédric saute à mes côtés et plaque sa main droite sur mon cœur en déversant sa propre énergie avec en plus une dose de chaleur. Je sens les flammes rentrer dans mon corps. C’est comme si on me plongeait dans un bain bouillant après avoir passé des heures sous la neige, c’est affreux ! Je me sens partir et le voile noir réapparaît devant mes yeux. Je ne contrôle plus mon corps. Je vois ma propre main attraper le poignet de mon double et les yeux rouges de Cédric me font comprendre que mes pupilles ont viré au noir. Tom arrive et fixe avec stupeur mon visage. Je sais que le moniteur va vite avertir les infirmiers. –Judith ! marmonne Cédric. Je n’ai pas retrouvé mes dons du feu mais je sens la force de Chanax reprendre le dessus pendant quelques secondes grâce aux flammes de Cédric. Il regarde mes pupilles changer de couleur et je lui murmure en serrant les dents : –La perf… c’est le sang de Mathias… Je me sens de nouveau partir au moment où Cédric marmonne : –Quoi ? C’est Tom qui se charge d’arracher la poche rougeâtre. –C’est pas vrai, c’est un grand malade ! lance mon oncle d’une voix paniquée. –Mais je suis celle qui est la mieux placée pour être à ses côtés, dis-je d’une voix plus rauque et froide. Il m’aime ! Cédric serre les dents de rage et intensifie la chaleur des flammes dans mon cœur puis d’une même voix il me dit : –Tu ne gagneras pas cette fois, Sombro ! Le pouvoir de Judith vient du cœur alors dis-moi ce que tu penses de ça ? C’est douloureux mais mon côté sombre est loin de retourner se terrer au fond de moi en silence. Cependant Cédric n’a pas fini, il se tourne vers Tom et lance : –Taillade-moi le poignet ! –Quoi ? –Dépêche-toi ! Mon oncle s’exécute et coupe sa peau rapidement et sans trembler. Le sang se met aussitôt à couler et l’odeur m’attire immédiatement. Mais mon double a une idée lumineuse, il pause les gouttes à l’endroit où la perfusion pénètre dans ma peau et je sens immédiatement le changement. Le sang que je sens se verser sur mon bras est chaud et il semble effacer les marques noirâtres qu’ont prises mes veines. Ça fonctionne ! Mais Cédric n’a pas le temps de le vérifier car j’entends les pas précipités du médecin et il retire sa main avant de remonter la couverture sur mon bras afin de dissimuler les dernières traces sombres. –Qu’est-ce qui se passe où est Jenny ? hurle le docteur Blanchard. L’une des infirmières fait sortir mon oncle ainsi que mon double qui attrape Peter tétanisé au pied du lit. Je reprends peu à peu le contrôle de moi-même. Le sang de Cédric est plus rapide que le sang dilué de Mathias. Quand on descend la couverture et que l’on observe mon bras, il n’y a plus aucune trace noire. Et là encore mon médecin reste sans réponse face à mes pulsations cardiaques qui reprennent un rythme normal. J’ai juste le temps de murmurer mentalement à mon ami : « Merci ! » Avant qu’ils soient priés tous les trois de me laisser me reposer. Je ne l’ai plus revu depuis ce jour-là. Le lendemain j’apprenais à Tom que je serais en fauteuil jusqu’à ce que mes jambes veuillent bien reprendre leur fonction initiale. Le point positif là-dedans c’est que je n’ai jamais autant discuté avec mon oncle. On s’est rapprochés tous les deux et je lui ai fait comprendre que je lui suis très reconnaissante de ne pas m’avoir abandonnée. Après tout, il n’est pas mon père mais pourtant il a l’air de me considérer comme sa fille. Tom me prend dans ses bras pour me hisser sur le siège passager de la camionnette. Le soleil me caresse enfin le visage amicalement. « Enfin ! Enfin je peux sortir ! Enfin je peux retourner chez moi ! » « Nous pouvons retourner chez nous ! » corrige Chanax. La camionnette démarre et je ne perds pas une miette du paysage qui défile devant moi. Oh non ! C’est le meilleur de tous les moments de liberté que j’ai eus.
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