– Moi non plus, je vous l’avoue. Ma petite Roselyne, si enfant, qui ignore tout de la vie... – Ignorance charmante... et dangereuse. – Vous avez raison. Mais cette candeur semblait chose exquise à un vieux pécheur comme moi... Et puis, en dépit de ses dix-sept ans, je ne puis me figurer que ma Roselyne soit une jeune fille. Cependant, quand je l’aurai quittée, elle sera seule pour marcher à travers la vie. Je ne connais personne à qui j’oserais confier cette précieuse tutelle, en dehors de notre vieux curé. Mais il a quatre-vingts ans. Et si Roselyne veut travailler, il faut qu’elle quitte ce pays, qu’elle aille dans une ville... La voyez-vous, ma petite ondine, avec son âme d’ange et ses ignorances d’enfant, exposée à tous les dangers de la solitude ? Non, c’est impossible ! – Je suis

