Une peur immense

3294 Words
 * Mégane Aujourd’hui, je suis encore en Egypte. Cela fait bientôt trois semaines que nous sommes partis et nous rentrons dans une semaine. Ce voyage était magique et hyper intéressant. Nous sommes une équipe de vingt étudiants et un professeur. Le Professeur Steve Pierfond est un imminent archéologue, reconnu surtout dans le domaine de l’Egyptologie. Nous avons la chance de l’avoir avec nous pour nous enseigner toutes ses connaissances. J’ai appelé maman plusieurs fois mais je l’ai trouvé toute triste la dernière fois. Elle m’a rassurée en me disant que ce n’était que de la fatigue mais elle ne m’a pas convaincue. Déjà, à l’époque de la séparation d’avec papa, elle avait essayé de me le cacher. Je la connais par cœur. Je devrais appeler mon parrain pour en savoir un peu plus avec lui. Ils sont tellement proches tous les deux. Je les verrais bien finir ensemble mais maman est totalement fermée à l’idée de refaire sa vie. Tous les deux pensent que je ne suis pas au courant qu’ils sont allés plus loin une fois. Mais je le sais car, premièrement, ils n’ont pas été très discrets quand ils en ont reparlé et deuxièmement, leurs regards ne trompent pas. Enfin bref, je vais appeler mon parrain.  « Coucou Parrain, comment vas-tu ? »  « Eh la deuxième plus belle, ça va et toi ?»  « Comment ça ??? La deuxième seulement ? »  « Ben oui, tu sais bien que ta mère sera toujours la première. »  « Quelle chanceuse !!! Donc, tu comptes lui avouer tes sentiments bientôt ? »  « Mégane, ma princesse, tu sais bien qu’il n’y a qu’une très belle amitié avec ta mère et qu’il n’y aura jamais rien d’autre. »  « Oui, bien sûr, c’est pas comme si vous ne l’aviez pas déjà fait. »  « De quoi tu parles ? On n’a jamais rien fait !! »  « Bon, parrain, je t’appelle pour savoir si tu as eu des nouvelles de maman ? »  « Oui, pourquoi tu me demandes ça ? »  « Tu ne trouves pas qu’elle est tristoune ces derniers temps ? »  « Oui, j’ai remarqué aussi mais je ne sais pas pourquoi. Elle a pris un peu de distance depuis quelques jours. »  « Ah…Bizarre…Si tu sais quelque chose tu me tiens au courant, s’il te plaît, parrain. »  « Oui bien sûr et toi aussi. » On raccroche en se promettant de se rappeler très vite. La dernière semaine se passe bien et le dernier jour, nous décollons pour Paris. Il me tarde de rentrer pour aller rendre visite à maman. Son anniversaire est passé mais on va quand même le fêter toutes les deux. Le retour à ma chambre universitaire m’a fatiguée. J’ai un mauvais pressentiment, une boule au ventre qui me pousse à aller voir mon courrier. Je ne l’explique pas mais je ressens la peur et l’angoisse, comme s’il était arrivé quelque chose à ma mère. Je me dépêche d’aller à la boîte aux lettres et, effectivement, je trouve une lettre de maman. Je reconnaîtrais son écriture entre mille. Je tremble en l’ouvrant, je déplie la lettre et les premiers mots me font monter les larmes aux yeux. Je comprends que c’est une lettre d’adieu. « Mon trésor, ma vie, Je t’écris cette lettre pour te dire à quel point je suis fière de toi, fière de la jeune fille que tu es devenue, fière de tes réussites et surtout fière que tu sois ma fille. Je me demande souvent comment j’ai pu mettre au monde une telle merveille. Je veux que tu te souviennes de tout l’amour que je t’ai apporté, de tous tes merveilleux souvenirs d’enfance que tu as vécus. Même si notre histoire avec ton père s’est mal finie, souviens-toi comme nous t’aimons tous les deux. Ma petite chérie ne m’en veux pas de quitter cette vie maintenant mais il m’est trop difficile de continuer à vivre ainsi. Trop de choses ont noirci mon cœur et mon âme et personne ne peut m’aider. Je pars en paix en sachant que tu es très bien entourée de ton père et de ton parrain. N’oublie jamais que je t’aime au-delà des arc-en-ciel et des étoiles. Maman » Á peine ai-je fini de la lire, je m’effondre au sol. Je sens quelqu’un venir vers moi et me prendre doucement dans les bras.  * Marco Depuis l’appel de Mégane, je repense à ce qu’elle m’a dit. Il est vrai qu’Angélique est beaucoup plus triste, moins souriante et moins intéressée par nos soirées comme avant. Elle prend de la distance et se renferme sur elle-même. Il y a bien longtemps que je ne l’avais pas vu aussi mal. La dernière fois remonte à sa séparation. Cette fois-ci, il y a une différence, je sens une blessure plus profonde, plus ancienne qui la bouleverse encore plus. J’irais la voir demain en débauchant. En attendant, direction le lit, si j’arrive à dormir. Le sommeil arrive plutôt rapidement. Je me sens bien, apaisé et serein. Je me retrouve dans un champ rempli de fleurs, entouré de collines. Je sens la chaleur du soleil et j’entends le chant des oiseaux. Ça ressemble au Paradis ! Je décide de m’asseoir dans l’herbe et de profiter. Au loin, j’entends des rires d’enfants, je décide de m’approcher. Ils ont l’air d’être d’une autre époque. Ils ont l’air d’avoir 13 ans. Le garçon est déguisé en chevalier et la jeune fille en princesse. Ils se chamaillent et rient. Je m’approche encore un peu plus pour les écouter, et ce que j’entends me donne des frissons.  « Marco, arrête de me courir après, je vais abimer ma robe. Maman va me fâcher si je la salie pour le souper. »  « Oh ma pauvre Angélique ! Maman va se fâcher ! »  « Tu n’es pas gentil ! J’arrêtes de jouer avec toi ! »  « Tu sais bien que quand on se mariera, je travaillerai à la forge avec mon père et je pourrais te payer toutes les robes que tu voudras. »  « Tu es tellement adorable Marco ! Mais tu sais que c’est impossible nous deux. Mon père veut me faire épouser le fils du banquier, Estéban. »  « Ça n’arrivera jamais ! Tu m’entends ! Je viendrais t’enlever et on partira tous les deux loin d’ici. » L’adolescente s’approche du jeune garçon et se prennent dans les bras. Si je comprends bien, ces deux jeunes enfants sont Angélique et moi ? Impossible ! Que veut dire ce rêve ? Je me réveille encore sonné par ce rêve avec l’image de ces deux adolescents. La journée se passe bizarrement. Dès que j’allume la radio, il y a forcément une chanson qui a pour thèmes les rêves de voyages dans le temps ou des âmes sœurs. Et j’ai cette sensation que j’entends, de nouveau, cette voix qui me dit : • « N’oublie pas ta mission : la protéger et la guider. Elle est ta rédemption. » Rempli de questions et dans le flou total, je rentre chez moi avant d’aller voir Angélique. Le temps du trajet, je repense à ce rêve et à cette voix, cette phrase. Il faut vite que je rejoigne ma moitié afin de lui en parler. Lorsque je franchis la porte de ma maison, je suis surpris d’entendre des miaulements de chat. Je m’arrête, interloqué puis avance doucement. Je reconnais Gribouille couché dans mon canapé, je trouve toutes ses affaires dans mon salon. Pourquoi est-il ici ? Angélique ne m’a rien dit ! Aurait-elle, ENFIN, accepté de passer un weekend chez moi ? Tout heureux de cette hypothèse, je l’appelle dans la maison pour lui dire que je suis rentré, mais aucune réponse. En m’avançant pour contourner ma table basse, j’aperçois une lettre. Je l’attrape et commence à la lire. « Marco, ma moitié, mon double, mon amour caché, Par quoi commencer cette lettre. Je t’imagine bien rire en te demandant ce qui a bien pu me passer par la tête pour t’écrire une lettre. Si tu savais le nombre de fois à laquelle j’y ai pensé, le nombre de fois où j’ai voulu te dire Je t’aime. Mon tendre Marco, notre amour impossible ma tenue en vie pendant toutes ces années. Avec Mégane, vous avez été ma force, mon essentiel, mes piliers. Tant de fois, j’aurais aimé être à la place de ces filles qui ont fini dans ton lit, tant de fois j’aurais aimé ne pas avoir honte de moi, avoir confiance en moi et te dire tout ce que je ressentais pour toi. Mais il est mieux pour toi que je ne t’ai rien dit. Je n’avais rien à t’apporter de bon. J’ai des traumatismes qui ont noirci mon cœur et mon âme et, il m’était impensable de noircir la tienne. Je vais quitter cette vie en sachant que j’ai eu l’honneur de te connaître, de faire partie de ta vie, et que j’ai eu l’honneur et le bonheur de partager une nuit avec toi. La plus belle de toute ma vie. (Range ton sourire, beau gosse !) Voilà, je te dis adieu mon amour. Prends soin de ma fille, ta filleule, et de mon chat. Je t’aime pour toujours et à jamais. Angélique » Plus je lis la lettre, plus la panique m’envahit et la colère aussi. Comment ai-je pu être aussi bête et ne pas comprendre son mal-être. En tant que meilleur ami, j’aurai dû savoir, j’aurai dû voir. Comment n’ai-je pas compris ses sentiments. Où est-elle ? Il faut que je la retrouve et vite ? Où est-ce qu’elle a bien pu aller ? Elle ne peut pas me laisser ! Elle ne peut pas laisser sa fille ! Comment peut-elle penser qu’on vivra mieux sans elle ! Sans elle, je ne suis plus rien ! Je réfléchis à où elle pourrait être. Il est impensable que je ne la retrouve pas. Je ne vais pas appeler Mégane tant que je n’en sais pas plus. Et là, de nouveau, une voix d’homme retenti et me dit : • « La mer est son seul refuge, son seul havre de paix. » Mais c’est quoi cette f****e voix ! Je ne comprends rien ! Ce n’est pas possible, je deviens fou ! Agacé, je tente d’appeler Angélique, malgré tout, et bien sûr je tombe sur son répondeur. J’appelle son éditrice afin de savoir si elle des nouvelles et elle me répond qu’Angélique lui a fait parvenir sa démission par mail. Je stresse de plus en plus, je ne veux pas la perdre. Je dois la retrouver. Je sais qu’elle aime la mer et qu’il y a un endroit plus que tout le reste. C’est un mobil-home au bord de la mer où Mégane a fait ses premiers pas. Malheureusement, je n’ai pas l’adresse et la seule personne qui le sait est la dernière personne que je veux appeler mais tant pis, je le fais.  « Allo ! »  « Salut Pierre »  « … »  « Désolé de te déranger. »  « Pourquoi tu m’appelles ? Qu’est-ce que tu veux ? »  « Je voudrais que tu me donnes l’adresse du mobil-home où vous partiez en vacances avec Angélique et Mégane, s’il te plaît ? »  « Pourquoi faire ? Tu veux emmener ma fille et mon ex-femme en vacances là-bas ? Mon ex-meilleur ami avec mon ex-femme ! Plutôt étrange, non ? Mais je savais que ça allait arriver. Bref, l’adresse est …. Tu trouveras facilement. Rends-la heureuse, moi je n’ai pas réussi. Elle le mérite. »  « Pour ça, il faudrait d’abord que je la retrouve. »  « Comment ça ? »  « Elle m’a laissé une lettre en me disant qu’elle allait mettre fin à ses jours et qu’elle savait qu’on allait enfin être heureux sans elle. Ce qui est totalement faux. Je me dis qu’elle est peut-être partie là-bas. »  « p****n, c’est pas possible ! Pourquoi ferait-elle ça ? Il s’est passé quelque chose ? »  « Franchement, je ne sais pas ? »  « Écoute, je sais qu’on n’est plus pote mais on sait aussi tous les deux que tu es amoureux d’elle depuis des années. Dis-lui bordel. Marco, soyez enfin heureux tous les deux. »  « Je te tiens au courant. Bye. » Cette conversation me perturbe encore plus. J’étais persuadé que mes sentiments étaient bien cachés, mais apparemment pas. Je ne veux pas perdre son amitié. Les relations lui font peur alors je préfère ne rien lui dire. Bon, maintenant que j’ai l’adresse, je vais y aller. Je prends quelques affaires et j’y vais. Et d’un coup, la fatigue me prends et je tombe à même le sol. Le sommeil me transporte encore dans un endroit étrange. Je me retrouve face à une scène des plus triste. Je revois ce jeune Marco, mais plus âgé, je dirais qu’il doit avoir 18 ans. Il est debout, u couteau à la main et menace un autre homme. Angélique pleure, ses habits ont l’air d’avoir été arrachés.  « Si tu n’étais pas intervenu, je serais en train de faire mienne Angélique. Tu aurais dû rester chez ton oncle. »  « Si je n’étais pas intervenu, tu serais en train de la v****r ! C’est ça que tu appelles faire tienne une femme, espèce de barbare ! »  « Je l’aurais v***é mais elle aurait compris où était sa place ! Une femme doit obéir à son mari et faire son devoir conjugal en est un, qu’elle soit d’accord ou pas ! »  « Angélique ne t’aime pas. Tu l’as épousé de force ! Elle ne voulait pas t’épouser car on s’aime. Tu l’as peut-être pour femme mais tu n’auras jamais son cœur. » Á ces mots, l’autre homme attrape violemment Angélique l’embrasse de force, elle essaie de se sortir de ses bras et elle se fait gifler. Marco perd tous contrôle se jette sur l’autre homme et lui assène des coups de poing. La bagarre s’envenime et Marco se retrouve bloqué au sol. Il se relève et s’élance pour poignarder son adversaire. Angélique, ne voulant pas que son bien-aimé fasse la plus grosse erreur de sa vie, s’interpose et reçoit le coup à la place de l’autre homme. Elle s’effondre au sol, dans les bras de Marco. Celui-ci, malheureux, voit sa bien-aimée mourir dans ses bras. Désespéré, il se relève, assassine l’autre homme et se plante le couteau dans le cœur. Je reste figé devant cette scène et me réveille en sueur. Je dois absolument la retrouver. Je prends mes affaires, monte dans la voiture et reçoit un appel.  « Allo, M. Carpentier, ici l’hôpital de Royan. Nous venons d’hospitaliser Mme Larcier Angélique. Vous êtes le numéro d’urgence dans ces contacts. »  « Mon dieu, que s’est-il passé ? »  « Vous serait-il possible de venir jusqu’ici ? Il serait préférable de vous en parler en face. M. Carpentier, savez-vous si Madame Larcier avait des soucis ou si elle était dépressive ces derniers temps ?  « Oui, elle semblait triste et préférait seule depuis quelques semaines. Je vais arriver d’ici une heure environ. Avez-vous prévenu sa fille ? »  « Non, pas encore. Je vous laisse le faire si ça ne vous dérange pas. Au fait, je suis le Docteur Chepniers. Madame Larcier est dans la chambre 107, premier étage des soins intensifs. »  « Très bien, je vous remercie et prends la route de suite. » Je me ressaisi, appelle Mégane et je lui explique. Elle décide de prendre le premier train et de me rejoindre dès qu’elle peut. Le temps du trajet, je repense à tous les bons moments que nous avons vécus ensemble, à tous ce que j’aurai aimé lui dire et que j’aimerai lui dire. Maintenant que je connais ses sentiments envers moi, comment va-t-elle réagir ? Va-t-elle être distante ? Va-t-elle accepter que je le sache et les assumer ? Et moi ? Comment vais-je réagir ? Tant de questions et pas de réponses. La seule chose dont je suis sûr c’est que je veux la voir et la serrer dans mes bras. Au bout d’une heure, j’arrive enfin à l’hôpital. Je cours pour accéder à sa chambre et je tombe sur un homme en blouse blanche, les cheveux grisonnants et de petites lunettes sur le bout du nez.  « M. Carpentier, je suppose ? »  « Oui »  « Bonjour, Je suis le Docteur Chepniers. Venez dans mon bureau, je vais vous expliquer la situation avant de vous laisser voir votre amie. » Nous rentrons dans son bureau et nous nous asseyons. Je n’ai qu’une envie : lui demander de se dépêcher que je puisse aller voir ma toute belle.  « Monsieur Carpentier, votre amie a été retrouvée dans sa voiture, au bord d’une crique par un jeune couple qui se promener. Ils ont été interpelés par le bruit du klaxon de la voiture et ont vu que votre amie était évanouie la tête sur son volant. Ils ont essayé de la réveiller et comme elle ne réagissait pas, ils ont appelé les pompiers. »  « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »  « Nous avons fait des examens et des prises de sang. Nous avons trouvé une forte dose d’alcool et différentes substances de médicaments. Tout laisse à penser que Madame Larcier a fait une tentative de suicide. Vous avait-elle parler de quelque chose ? »  « Elle m’a laissé une lettre m’expliquant qu’elle allait le faire. Seulement, je ne savais pas où la trouver. Je m’en veux tellement. Je peux aller la voir ? »  « Oui, mais une dernière chose. Votre amie est dans le coma. La forte dose de somnifères, d’alcool et des autres substances, plus sa volonté de ne plus vivre l’ont plongé dans un coma. Nous ne pouvons pas savoir quand elle se réveillera. Mais parlez lui, elle vous entend malgré tout. » Je sors de son bureau et me dirige vers sa chambre. Mes jambes tremblent et mes cœur palpite à mille à l’heure. La peur de la voir dans ce lit, endormie avec toutes ses machines autour m’effraie. Lorsque je rentre, je la vois étendue, un tube dans la bouche et je n’entends que le bip des machines. Les larmes montent malgré moi. Je m’assois sur la chaise à côté d’elle et lui prends la main. Je pose ma tête sur sa poitrine et me laisse bercé par les battements de son cœur. Je laisse couler les larmes et lui souffle un « Je t’aime moi aussi pour toujours et à jamais. » Mégane m’a rejoint dans la chambre de sa mère et me trouve endormi la tête posée sur la poitrine de sa mère et nos doigts entrelacés. Elle me réveille doucement. Nous restons encore un moment et au moment de la fin des heures de rendez-vous, nous allons trouver deux chambres d’hôtel pas trop loin de l’hôpital. J’ai posé des congés sans solde le temps que ma moitié se réveille. Il est hors de question que je la laisse seule. Mégane a fait de même au niveau de la fac. Tous ont compris. Les jours et les semaines sont longs mais nous passons notre temps à parler à Angélique. Nous nous laissons aussi des moments seuls chacun notre tour avec elle. Nous avons besoin de ces moments pour lui parler de ce que l’on ressent, et surtout moi à vrai dire. Espérons qu’elle se réveille vite car elle nous manque terriblement.  
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD