De l'autre côté

1976 Words
 Angélique Je me sens tellement légère ! Mon corps semble fluide et vaporeux. Je me sens voler dans les nuages et mon esprit est enfin apaisé. Le paysage, autour de moi est magnifique. Je survole une grande vallée fleurie, je vois des enfants courir et des gens autour d’un banquet. Je survole la scène et voir leur bonheur me donne envie de m’approcher. Lorsque je me pose près d’un arbre, j’observe la scène. Les adultes déposent les plats sur une grande table et les enfants courent partout. Je m’assoie et profite de ce moment de joie et de bonheur. Je n’arrive pas à me rappeler ce que je fais ici et comment j’y suis arrivée mais ce n’est pas grave. La seule chose dont je suis sûre et que je ne me suis jamais sentie aussi détendue et sereine. Les gens dansent, chantent, s’amusent et rient. Les enfants font des rondes, jouent à cache-cache et embêtent les adultes. Cela me fait rire. Je remarque, beaucoup plus tard, qu’ils ont tous l’air d’une autre époque. Leurs habits font penser à une époque de Moyen-Âge. J’observe, un à un, chaque personne. Une maman a l’air plus agacée que les autres et je l’entend crier :  « Marco, vient de suite ! Ton père a besoin de toi pour aller chercher de l’eau ! Marco, où es-tu encore ? » Et là, je vois arriver un garçon d’une dizaine d’années, arriver en courant vers sa mère.  « Désolé maman, j’étais avec Angélique. On s’amusait un peu plus loin. » Et la fameux Marco parti rejoindre son père, pendant qu’une jeune-fille arriva, à son tour.  « Pardon Madame, nous n’avons pas fait attention que au temps qui passait. »  « Ce n’est pas grave ma petite Angélique. Allez, va rejoindre les autres, à table. » Cette scène m’a perturbée. Ces enfants nous ressemblaient étrangement, à Marco et moi. Marco… mais oui, Marco, ou est-il ? Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que je fais ici ? Il faut que je trouve Marco ! Et au moment de rebrousser chemin, je me retrouve transportée dans un autre lieu, devant une autre scène avec un couple de jeunes adultes. Je revois ce jeune Marco, mais plus âgé, je dirais qu’il doit avoir 18 ans. Il est debout, un couteau à la main et menace un autre homme. Angélique pleure, ses habits ont l’air d’avoir été arrachés.  « Si tu n’étais pas intervenu, je serais en train de faire mienne Angélique. Tu aurais dû rester chez ton oncle. »  « Si je n’étais pas intervenu, tu serais en train de la v****r ! C’est ça que tu appelles faire tienne une femme, espèce de barbare ! »  « Je l’aurais v***é mais elle aurait compris où était sa place ! Une femme doit obéir à son mari et faire son devoir conjugal en est un, qu’elle soit d’accord ou pas ! »  « Angélique ne t’aime pas. Tu l’as épousé de force ! Elle ne voulait pas t’épouser car on s’aime. Tu l’as peut-être pour femme mais tu n’auras jamais son cœur. » Á ces mots, l’autre homme attrape violemment Angélique l’embrasse de force, elle essaie de se sortir de ses bras et elle se fait gifler. Marco perd tous contrôle se jette sur l’autre homme et lui assène des coups de poing. La bagarre s’envenime et Marco se retrouve bloqué au sol. Il se relève et s’élance pour poignarder son adversaire. Angélique, ne voulant pas que son bien-aimé fasse la plus grosse erreur de sa vie, s’interpose et reçoit le coup à la place de l’autre homme. Elle s’effondre au sol, dans les bras de Marco. Celui-ci, malheureux, voit sa bien-aimée mourir dans ses bras. Désespéré, il se relève, assassine l’autre homme et se plante le couteau dans le cœur. Je ne peux m’arrêter de pleurer. Ces pauvres amoureux n’ont pas pu vivre leur amour simplement. Pourquoi est-ce que je vois autant de moment avec ces jeunes qui s’appellent comme nous ? Est-ce qu’il y aurait un lien ? À force de réfléchir, je finis par m’assoupir. Je sens des mains sur les miennes, je sens des baisers posés sur mon front, j’entends des mots qui me réchauffe le cœur et je me demande si c’est mon imagination ou la réalité.  Mégane Les jours passent et maman ne se réveillent toujours pas. Marco essaie de se montrer fort mais je vois son désespoir et sa tristesse de la voir ainsi. Je suis obligée de la forcer à manger. Même moi qui n’est pas faim, me force aussi. Je me motive en me disant qu’ils font qu’on soit en forme à son réveil. Il faut qu’on soit en forme pour la soutenir quand elle sera réveillée. Vous vous rappelez le jour où j’ai reçu la lettre de maman, je suis tombée dans les pommes et quelqu’un m’a rattrapé. Eh bien, c’était mon professeur Pierfond. Il venait me voir pour me proposer le poste d’assistante car le dernier est parti. Nous en avons discuté et j’ai accepté mais uniquement lorsque maman sera réveillée. Il a très bien compris. Cet homme est merveilleux. Je vais vous parler un peu de lui. C’est un homme de taille moyenne, 1m75 environ, des cheveux blonds longs, toujours attachés en queue de cheval, des yeux marrons verts et une barbe de 3-4 jours. Il est gentil, attentionné et âgé de 35 ans. Je dois avouer que toutes les filles sont sous son charme, et moi aussi… Seulement, une histoire avec un prof est interdite donc impossible. Alors, il reste un fantasme. Mais, depuis, que je suis partie rejoindre maman, on s’appelle tous les jours. On s’envoie des messages à longueur de journée. Je pense, honnêtement, que notre relation prend une tournure un peu trop intime. Je me trompe sûrement mais je préfère rester sur mes gardes. Et de toute façon, le plus important est maman. D’ailleurs, je suis avec elle, je lui tiens la main. Je lui parle de souvenirs, de ce que je fais, je lui raconte mes voyage. Je lui parle de mon professeur et de Marco. De temps en temps, je pleure et je m’endors la tête posée sur son ventre. J’aimerai tellement la sentir me caresser les cheveux, comme elle me faisait quand j’étais enfant. Marco arrive et je décide de lui laisser de l’intimité. La dernière fois, en arrivant à la chambre, je l’ai entendu lui dire « Je t’aime ». Alors, je vais le laisser avec elle et en profiter pour appeler Cédric, M. Pierfond.  Marco Je n’en peux plus… Je suis fatigué, je n’arrive pas à dormir… Elle me manque tellement. Je lui répète sans cesse qu’on a besoin d’elle, qu’il faut qu’elle se réveille et que je ne peux pas avancer sans elle. Je lui embrasse le front et reste des heures à lui tenir la main. Mes larmes montent malgré moi et tombent sur sa main. Celle-ci frissonne et je l’entends murmurer :  « Marco, où es-tu ? J’ai besoin de toi ! Marco ! » Mes larmes coulent deux fois plus. Je lui caresse la joue et lui dit que je suis là. Les machines s’affolent et je ne sais plus quoi faire. Une infirmière arrive et essaie de la calmer. L’infirmière remarque qu’Angélique se calme lorsque je m’approche d’elle. L’infirmière pense que mon odeur l’aide à se calmer et elle me demande si je peux lui laisser porter un de mes tee-shirts, ce que j’accepte bien évidemment. Je rentre à l’hôtel et je récupère mon tee-shirt avec lequel je dors. Je l’apporte à l’hôpital et l’infirmière lui met. À la seconde où elle porte le vêtement, elle se calme et sourit. Elle est tellement belle et rayonnante quand elle sourit. La fin de journée est plus calme et je finis par m’endormir sur le fauteuil avec la main d’Angélique dans la mienne. Mon sommeil me transporte encore une fois dans une autre époque. Cette fois-ci, on a l’aire d’être dans les années 20, dites « Les Années Folles ». Je suis dans une grande demeure où se passe une fête. Il y a beaucoup de monde et les tourne-disques émettent cette musique de ces années-là, le jazz. Au milieu de la foule, un jeune couple est en train de boire une coupe de champagne. Ils ont l’air très amoureux. Leurs visages me disent quelque chose mais je ne vois pas. Soudain, un homme entre dans la maison, ivre mort. Il cherche quelqu’un du regard et appelle des prénoms qui me font des frissons dans le dos : Angélique et Marco. Il bouscule tout le monde afin de les trouver. Pendant ce temps, le jeune couple se fait féliciter pour leur mariage. L’homme les trouve et défit Marco en duel pour le cœur d’Angélique.  « Écoute Philéas, je ne t’aime pas. J’étais très bien avec toi. Tu m’as toujours bien traité mais je n’étais pas amoureuse. Je suis désolée mais j’aime Marco. Tu es quelqu’un de bien. Tu finiras par rencontrer une femme qui mérite ton amour et qui y’aimera à ta juste valeur. »  « Mais je t’aime moi ! Alors, dehors Marco ! Si tu es un homme, tu accepteras le défi. »  « Très bien, Philéas, sortons ! » Les deux hommes sortent, la foule suit et je fais de même. Au moment du tir, je me fais réveiller par des gémissements. Angélique parle dans son sommeil :  « Non, Marco ! Ne fais pas ça ! Laisse Philéas ! Partons ! … Marco, NOOOOON !!!! » Elle se met à pleurer : « Mon dieu, Marco, pourquoi as-tu fais ça !!!! ». Je ne comprends pas ce qui se passe… Se pourrait-il qu’elle ait fait le même rêve…  Angélique Lorsque je me suis « endormie », je me suis réveillée dans le corps d’une autre. Mais ce qui est bizarre, c’est que tout le monde m’appelle par mon prénom. Je suis dans une grande demeure, il y a une grande fête. Je pense que nous sommes dans les années 20 vu les tenues et les musiques. Un jeune homme m’accompagne partout. Apparemment, nous sommes amoureux. Les gens nous félicitent pour notre mariage mais je ne me rappelle de rien. Est-ce un rêve ou la réalité … Un homme, complètement ivre, s’approche de nous et défi le jeune homme à mes côtés. Je suis choquée d’apprendre qu’il s’appelle Marco. C’est comme dans l’autre rêve qui se déroulait au Moyen-Âge. Je ne comprends rien. Le temps de me poser des questions, on se retrouve dehors. Marco a accepté le duel. Je me vois l’implorer de ne pas le faire et je le vois s’effondrer, touché par une balle. Je ne me peux m’empêcher de pleurer et de penser à mon Marco. Mais que se passe-t-il ? Marco, où es-tu ? Mégane, aide-moi ! Et je succombe de nouveau, sentant une main me caresser le visage.  Inconnus Quelque part, dans un coin qui ressemble au Paradis, deux hommes discutent en observant Angélique et Marco, dans la chambre de l’hôpital.  « Dis-moi, Dennis, pendant combien de temps encore vas-tu faire ça ? »  « Faire quoi, Antoine ? »  « Les faire voyager dans leurs vies antérieures ? »  « Jusqu’à ce qu’ils réalisent qui ils sont l’un pour l’autre. »  « Il ne faut pas trop tarder, tu le sais. Le temps est compté pour Marco. Si elle reste trop longtemps dans le coma, tu sais ce qu’il va se passer… Il va mettre fin à ses jours. Et l’histoire va recommencer. »  « Je sais, je sais. Encore un ou deux voyages et je ferais ce que j’ai à faire. »  « Très bien. Voyons voir ce que ça donne. »
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