Très embarrassé, maman n’arrivait pas à expliquer ce que faisait cet homme en tenue de militaire chez nous à cette heure où tous devrait être au travail. De plus, pourquoi ma mère était-elle en robe de chambre ? Cet homme sortit en cachant son visage et s’en alla sans dire un mot. De quoi parlaient-ils au point d’être ci gêné de ma présence ? Curieux, je me mis à questionner ma mère.
Brade : je ne comprends rien hein, il fuit pourquoi ? Je n’ai même pas vu sa face, on a un problème avec lui ?
Elise : laisse tomber ça, ce sont mes affaires
Brade : en tout cas j’espère qu’on a plus de dette, je ne veux plus me retrouver en train de travailler pour payer les gens.
Elise : ne t’en fait pas, c’est terminé pour les dettes.
Brade : tu n’as pas travaillé aujourd’hui pourquoi ?
Elise : j’ai décidé de rester cuisiner pour que vous n’ayez pas faim au retour.
Je ne pouvais pas mentionner le fait que ma pirogue avait disparu car je savais qu’elle en ferait tout un plat. Rassuré qu’elle aille bien, je retournai à la plage passer le reste de la soirée en contemplant la beauté à l’état sauvage qu’offrait ces lieux. Pendant que je faisais le poing avec mes pensées en admirant le rivage, je me bousculai avec la belle Valérie qui était très en colère. Bien évidemment elle versa toute cette colère sur moi.
Valérie : quand Dieu donnait les yeux il t’en a privé ? Regarde comment tu m’as presque jeté au sol
Brade : humm ne déverse pas tes humeurs sur moi, un gar t’a refusé le poisson n’est-ce pas ?
Valérie : tu penses que tous les hommes sont comme toi ?
Brade : c’est donc quoi le problème ? Je ne t’ai jamais vu dans une telle colère
Valérie : ça ne regarde que moi
Elle et moi avions toujours été comme l’eau et le feu. Je ne supportais pas le fait qu’elle se laisse tripoté par tous les mecs de la plage. Elle laissait toujours son corps exposé aux yeux de tous et prenait pour excuse le fait qu’elle était sur une plage. Pour être franc cette jeune fille était ma seule faiblesse mais j’avais des objectifs à atteindre bien plus important qu’une femme. Lorsque sonna 18h, j’allai chercher ma sœur mais à ma grande surprise, je la trouvai en larme assise au coin du bar toute seule.
Brade : c’est quoi le problème petite sœur ? Qui t’as mis dans un tel état ?
Ivana : la gérante vient de me renvoyer sans aucune raison et en me traitant de tous les noms. Elle a juste dit de faire comprendre à maman que lorsqu’on commence quelque chose on doit terminer.
Brade : je vais lui parler mais calme-toi d’abord
Ivana : ce n’est pas la peine d’aller la voir, elle était très catégorique
Brade : dans quoi est-ce que notre mère s’est fourrée avec cette femme ?
Ivana : je ne sais pas, on ne m’a même pas payé. On va faire comment maintenant ?
Brade : on va aller réclamer ta paie et des explications par rapport à ton renvoie. Je ne cautionne pas l’abus de pouvoir.
Ivana : calme-toi grand frère, si ça se trouve elle est juste un peu en colère. Rentrons et revenons demain
Je ne pouvais pas accepter qu’on traite ma sœur comme une chose dont on avait besoin par moment. Pris de rage, j’allai rejoindre cette gérante pour plus amples explications.
Brade : pourquoi l’avoir embauché si c’était pour la renvoyer le lendemain ? Qu’a-t-elle fait de mal ?
-pour commencer parle-moi sous un autre ton jeune homme, si tu veux tout comprendre va demander à ta mère. Dis-lui de prendre ses responsabilités en main sinon ça ne va pas aller pour elle.
Brade : si vous m’expliquez mieux ce qui se passe avec ma mère peut-être qu’on va trouver un terrain d’entente. Elle vous doit de l’argent ?
-j’ai déjà dit ce que j’avais à dire.
Brade : et l’argent que ma sœur a travaillé aujourd’hui, on fait comment de ça ?
-elle a travaillé quoi ? Elle vous fait consommer ma marchandise sans payer et tu veux que je la paye ? Partez de mon bar (cria-t-elle)
Tout le monde se mit à me regarder et je me sentis humilié. J’allai chercher ma sœur et on rentra sans aucune intention de revenir supplier cette bonne femme. En outre, notre mère nous devait des explications car il était clair qu’elle nous cachait quelque chose. Entre penser à ce qu’on pourrait se mettre sous la dent ce jour et rentrer aux pas de courses, on n’avait nullement imaginé que nos marmites seraient pleines à la maison. Où est-ce que ma mère avait trouvé de l’argent pour nous faire à manger de la sorte ? Je ne pouvais manquer de le lui demander pendant que je mangeais.
Elise : tu veux manger où tu veux savoir d’où ça sort ? Les enfants d’aujourd’hui avec la curiosité hein !
Brade : ce n’est pas une question de curiosité maman, je ne comprends juste pas comment on a aucun revenu mais on se permet de manger comme ça. Je mange juste parce que je te fais confiance mais je veux savoir.
Elise : fais-moi juste confiance mon fils, d’ici peu j’aurai assez d’argent pour qu’on s’en aille loin d’ici. On n’est plus en sécurité ici
Brade : dans quoi tu t’es fourré maman ?
Elise : j’ai juste fait ce qu’il fallait pour que vous ne souffriez pas de la faim ou autre. JE refuse de vous voir mendier en laissant tomber l’école.
Brade : tu me fais peur maman
J’essayais de mettre au point mes pensées pour comprendre ce qui arrivait à ma mère, je me convainquais que c’était quelque chose d’honnête mais au fond je savais très bien qu’elle avait fait un choix indigne d’une mère. Très tôt le matin, je sortis prendre une petite douche avant de me rendre à la plage. Dehors, Valérie avançait vers notre porte en souriant telle une sirène au regard ensorceleur et à la voie envouteuse. Ses courbes balançaient d’un côté à l’autre, sa poitrine ainsi que ses cuisses étaient pour la première fois recouvertes. Elle s’était emballée dans cette robe verte fleurie qui m’avait fait rêver pendant des jours durant. J’étais tellement concentré à l’admirer que je ne m’étais pas rendu compte qu’elle était déjà devant moi.
Valérie : Brade… Brade (plus fort)
Brade : hum oui, oui (répondis-je en sursautant), tu fais quoi là à cette heure du matin ?
Valérie : je sais qui a volé ta pirogue mais je ne veux pas que mon nom figure dans vos choses.
Brade : ne t’inquiet pas je saurai être discret
Valérie : avant-hier j’ai entendu la gérante du nouveau bar dire au taxeur de bruler ta pirogue et de faire en sorte que tu ne trouves plus de travail sur toute la plage. Je ne sais pas ce qui vous lie mais je n’ai pas aimé ce qu’ils voulaient faire.
Brade : et c’est maintenant que tu me dis ?
Valérie : j’ai dû prendre tout mon courage pour le faire, tu sais très bien que ces gens sont certainement dangereux.
Brade : merci Valérie, je vais me battre pour récupérer ma pirogue en espérant qu’elle existe encore
Valérie : passe donc une agréable journée
Brade : au fait, tu es très belle et encore plus attirante quand tu es complètement habillé
Cette phrase lui avait arraché un sourire qui illumina toute ma journée. Je ne devais pas m’abonner à cette fille mais à chaque fois je sentais mon cœur s’emballer de plus en plus lorsque je la voyais de proche ou de loin. Ma toilette terminée, je me rendis à la plage sans réveiller Ivana qui avait passé la nuit à se tourner dans tous les sens. Je devais chercher Fred car l’ampleur de la situation dépassait ma seule force. Étant plus un homme à femme qu’un homme de pêche, Fred venait de passer une nuit rempli de désir charnel avec l’une de ses multiples copines. Dès mon arrivé, elle s’en alla après avoir fait le petit déjeuné.
Brade : c’est encore quelle bombe ici ? Tu vas un jour te marier ?
Fred : je me marie comment alors que je peux jouir de ma liberté sans me soucier qu’il y’ait une femme à la maison qui m’attend ?
Brade : je demandais seulement, j’ai retrouvé le voleur de ma pirogue
Fred : il est un homme mort, je vais lui faire ça dure
Brade : la gérante du bar a payé le taxeur pour faire ça
Fred : humm je ne comprends pas quelque chose, la gérante a quoi à voir avec ta pirogue ? Pourquoi a-t-elle fait ça ? Qui t’a dit ça ?
Brade : tu n’es pas la seule à ne rien comprendre. Cette femme est de plus en plus mystérieuse et ma mère devient très bizarre depuis qu’elles se sont rencontrées. J’ai peur de ce qui se passe.
Fred : on va d’abord aller voir le taxeur pour vérifier l’état de ta pirogue. Avant d’accuser la gérante on doit avoir un maximum de preuves valables.
Brade : j’avoue être un peu perdu
On se mit en route pour la maison du taxeur qui était à quelques pas de la maison de Fred. Devant sa porte, on remarqua des sandales pour femme mais on frappa sans crainte. Celui-ci se ramena en dessous et le visage froissé.
-m***e on a problème ? Vous faites quoi chez moi à une heure pareille ?
Fred : on vient chercher notre pirogue, ne cherche même pas à nier, ne pense même pas à fuir car tu me connais très bien.
-je ne sais pas de quoi tu parles, je voler une pirogue pour quoi faire ? Je vais passer par où avec ?
Fred : qui a dit qu’on avait volé ? Je te demande juste d’aller chercher la pirogue tu viens avec. Ma journée est assez chargée donc ne traine pas trop.
Le taxeur entra dans sa maison et ferma brusquement la porte à clé. Ayant compris qu’il cherchait à nous échapper, je donnai un coup de pieds à la porte et on entra encore plus en colère. Une jeune demoiselle de la plage était allongée à moitié nue dans sa chambre. Prise de panique, elle s’enfouit dans la couverture car ses vêtements étaient éparpillés par terre.
Fred : écoute-moi mon petit, je ne veux pas de problèmes avec toi, cherche juste la pirogue tu nous donne. C’est la personne qui t’a envoyer nous faire ça qui nous importe.
-donc vous savez qui m’a demandé de le faire ?
Tel un gamin, il se dénonça sans s’en rendre compte. Je sentis mes poings se fermés, ma rage doublé et mes muscles gonflés. Sans me contrôler, je donnai un coup bien appliqué sur le visage de se voleur et commençai à le battre mais je fus arrêté par Fred.
Fred : c’est bon, ne te mets dans les problèmes à cause de lui. Il va juste répéter ça devant tout le monde à la plage et la police saura quoi faire de lui.
Brade : comment il peut me prendre ma seule source de revenue ? Et cette femme alors ? C’est quoi son problème ?
Fred : allons d’abord chercher ta pirogue. C’est où ? (au taxeur)
Il nous amena derrière la maison de ses parents et on n’y retrouva les restes de ma belle pirogue. Calciné à moitié, il n’en restait plus grand-chose de ce bijou familial. Le taxeur pensait encore à fuir quand Fred l’arrêta et on se dirigea vers le bar de cette sorcière. On expliqua le problème devant tout le monde mais des hommes de la haute société sortirent du bar et nous menacèrent.
Brade : vous pensez pouvoir nous faire peur ? Ce n’est pas parce que vous avez de l’argent que vous pouvez traiter les autres comme vous le voulez.
-c’est grâce à ta mère que je ne t’envoie pas en prison. En passant, fais comprendre à cette Elise qu’on ne s’amuse pas ici. Elle a fait ses choix depuis bien longtemps et ce n’est pas aujourd’hui qu’elle va venir tout basculer.
Je m’approchai d’elle pour en savoir plus mais les hommes qui étaient avec elle se mirent en travers de mon chemin. Un coup de poing sur le visage de l’un d’eux et ils se jetèrent tous sur moi en ordonnant d’arrêter Fred. Après m’avoir copieusement battue, ils me laissèrent là et la gérante vint me murmurer à l’oreille :
‘’Si après ça ta mère ne revient pas au boulot c’est votre maison qu’on va bruler et non la pirogue, elle sait très bien qu’elle est ma meilleure marchandise depuis des années’’.
À suivre…