Chapitre 2

2334 Words
Un silence mortuaire s’était installé dans la salle de réunion qui d’habitude était très bouillante. Il ne fallait pas être un devin pour comprendre que la trésorière n’était plus du coin. Soudain, des claquements de mains et des cris de désespoirs se firent entendre des quatre coins de la pièce. Pendant que les murmures passaient de femme à femme, j’allai voir Fred pour récupérer le numéro de la gérante du Bar. J’avais déjà compris que la deuxième option s’était créé une place involontairement, Ivana devait travailler. Attristé et désemparé par ce qui était en train de se passer, maman se leva et s’en alla sans même me prévenir. Je la retrouvai en courant et on prit le chemin du retour dans un calme sans pareil. Ce silence entre ma mère et moi ne m’enchantait pas alors je décidai de le briser au bout de 10 minutes de marche. Brade : maman… Elle ne me répondit pas ce qui me rendit encore plus inquiet. Brade : MAMAN… (Plus fort) Elise : tu veux que je dise quoi maintenant ? Elle doit être même déjà hors du pays avec l’argent là. J’avais dit d’imposer une garantie sur tout cet argent quand on lui remettait mais comme ma parole n’a pas de poids voici là où nous en somme. Même manger on ne va plus manger à la maison. Brade : tu connais exagérer, on n’a pas mangé aujourd’hui ? Tu fais seulement comme si… Elise : ne parle même plus, tu cherches les problèmes. Dès notre arrivé à la maison, Ivana n’eut pas besoin de nous questionner pour se rendre compte qu’il n’y avait pas d’argent. Maman se jeta sur le vieux canapé de son défunt mari et se mit à dire tout ce qui lui passait par la tête. J’avoue que ma maman était la femme la plus dramatique du monde. Elise : regarde les situations dans lesquelles tu me mets, les maris des autres sont encore là mais toi tu as décidé de partir sans dire au revoir… (cria-t-elle à l’égard de son défunt mari) Brade : ça suffit maman, allons dormir et demain matin on aura la tête bien posée pour réfléchir. Là on ne peut rien trouver et je suis vraiment fatigué. Pendant que tous les autres dormaient à poings fermés, je fouillais dans ma tête pour trouver une occupation rentable à tous. Je ne supportais pas l’idée de voir mes sœurs à la maison comme moi. À trop réfléchir, je finis par m’endormir sans m’en rendre compte. Mon sommeil fut assez calme mais la matinée était bien mouvementée. Je m’étais dit qu’à la plage il y avait de fortes possibilités que chacun trouve de quoi s’occuper. Le but était d’avoir une somme d’argent que j’avais fixée pour cette journée. À 5h du matin, je fis parvenir un message téléphonique à la gérante du bar et par chance, elle me répondit sans tarder. On échangea un moment par rapport à l’emploie de ma sœur et elle accepta sans poser de contrainte lorsque je mentionnai le nom de ma mère dans la conversation. Après avoir pris une bonne douche froide, je réveillai toute la famille. Brade : on va tous aller à la plage, là-bas le travail ne manque jamais. Pour Ivana ça va déjà, j’ai parlé avec la gérante du bar et elle accepté de l’embaucher bien qu’ayant déjà trouvé une autre personne. Ivana : ils vont me payer combien ? Brade : je ne sais pas mais on est sûr que tu pourras rentrer avec de quoi se mettre sous la dent. Elle va te payer par jour car je lui ait un peu expliqué notre situation actuelle. Ivana : les heures de travail Brade : tu commences à 6h car il faut d’abord nettoyer en attendant que les pêcheurs viennent avec le poisson. Tu termines à 18h et je viens te chercher. De grâce ne rentre jamais toute seule. Ivana : ne t’en fait pas, j’ai même d’abord peur de rentrer seule. Elise : et nous alors ? Je ne reste pas ici à ne rien faire hein Danielle : moi non plus Brade : à la plage on vous trouvera quelque chose à faire, allons seulement. Au fait maman, tu connais la gérante ? Elise : eurr… Non… Pourquoi devrai-je la connaitre ? Brade : c’est juste qu’elle a accepté pour Ivana dès que je lui ai fait comprendre que nous étions tes enfants. Elise : peut-être je vais la remarqué une fois là-bas. La montre sonnait 6h30 du matin et ma petite famille se mit en route pour le lieu de service. Comme à la veille, le rivage n’était encore plein de monde alors j’allai accompagner ma petite famille au bar où devait travailler Ivana. Celle-ci qui fut très vite remarqué par la gérante des lieux. -ton frère t’a déjà dit comment ça va se passer j’espère ? Ivana : oui madame mais j’ai encore un petit souci -je t’écoute Ivana : il n’y a rien à faire pour ma mère et ma petite sœur ? On veut toutes travailler -oulala, bon ta petite sœur se sent capable de faire la vaisselle ? Danielle : c’est moi qui lave toutes les assiettes à la maison -voilà ma petite, tu devras être très rapide. Une autre fille va te rejoindre en journée, pour le moment elle doit aller à l’école. Pour la maman je sais ce qu’elle va faire mais c’est entre elle et moi. Le premier rayon de soleil trouva Ivana sur la braise, moi en milieu de mer et Danielle sur ses assiettes. En ce qui concernait notre mère, personne ne savait vraiment où elle était allé pour cette journée avec la gérante qu’elle affirmait ne pas connaitre. Après 1h30 de pêche, je revins avec le résultat qui était bien satisfaisant. Je vendis tous les poissons à la gérante et j’allai aider Danielle sur son travail sans me demander où était ma mère. Accroupi à l’angle du bar, je ne supportais pas de voir Ivana sourire aux avances de tous les hommes qui passaient dans le coin alors j’allai me mettre à côté d’elle. Brade : n’écarte plus tes dents avec tout le monde Ivana : tu veux que je pleure ? Je dois être très accueillante Brade : ce sont des voyous Ivana : ce sont des clients et je me dois d’être souriante. On est dans un bar et je suis à l’entré. Si je frustre les gens on va manger quoi ? Brade : en tout cas ça ne me plait pas madame Ivana : ils ne vont pas manger mon sourire frérot, ne t’en fait pas… Où est maman ? Depuis le matin la gérante l’a amené et je ne l’ai pas revu. Brade : et c’est maintenant que tu te demandes où elle est ? Elle l’a amené où ? Ivana : elles sont entrées dans le bar, peut-être qu’elles servent la boisson ensemble. Elles ont très vite sympathisé Brade : je vais la chercher et je reviens on rentre, Bientôt 18h J’entrai dans le bar et trouvai ma mère entrain de servir comme prédit par ma sœur. Elle était très fière de son nouveau travail et ne voulait même pas rentrer. Brade : tu veux seulement travailler jusqu’à demain ? Nous sommes déjà prêts à rentrer Elise : je vais vous rejoindre dans une demi-heure, rentrez sans moi. Brade : je ne peux pas te laisser rentrer seule, c’est dangereux pour une femme de marcher toute seule à cette heure. Elise : avant que tu ne sois comme ça je rentrai avec qui ? La gérante ayant remarqué la petite dispute vint donner son accord pour qu’Elise  puisse rentrer. -on continuera demain et n’oublie pas ce que je t’ai dit Elise : ne t’en fait pas je vais y penser Chacun reçu sa paie et on retourna à la maison en entier. La somme fixée le matin fut doublée car le revenu de maman était bien plus que prévu. Brade : mais maman comment tu as fait pour gagner le gros lot comme ça? Elise : je vous ai dit que pour vous je ferai le nécessaire pour vous mais que personne ne me juge. Brade : humm je n’aime pas cette façon de parler hein, tu faisais seulement quoi là-bas ? Elise : je servais la boisson, bon je vais me coucher. Je suis trop fatigué Je trouvais le comportement de ma mère plus que bizarre mais je n’y accordai pas grande importance. Les billets sur la table étaient suffisants pour capter toute mon attention. Je ne pensais qu’à faire retourner Danielle à l’école, chose qui fut faite dès le lendemain. En attendant d’économiser plus de sous pour payer les frais scolaires d’Ivana, on devait encore passer une autre journée à travailler comme à la veille. Devant s’occuper de Danielle pour l’école, maman dut nous laisser partir sans elle. Sur le chemin, je ne manquai de parler du comportement de notre mère à ma petite sœur. Brade : tu n’as pas remarqué quelque chose d’étrange chez maman ? Ivana : la seule chose qui me dérange c’est l’argent qu’elle a ramené hier soir. 20 000f pour une seule journée ? On connaît très bien le tarif journalier ici. Brade : je suis sûr qu’elle a encore emprunté et bientôt on va se retrouver avec les dettes. Ivana : au moins Danielle va à l’école donc ça peut aller Pendant on parlait, on rencontra Fred qui cheminait vers la même direction. Brade : je vois que tu vas beaucoup mieux Fred : ça va déjà, bonjour Ivana ! Ton nouveau travail se passe bien ? Ivana : très bien pour le moment, je ne me plains pas. Une fois à destination, Ivana se sépara de nous et alla rejoindre son lieu de service. Non loin du bar, je remarquai que l’accueil n’était pas aussi chaleureux que celui de la veille. La gérante était très en colère car elle attendait maman depuis bien longtemps mais celle-ci n’était pas prête de se pointer aussitôt. Fred et moi allâmes voir ce qui se passait de plus près. -Où est ta mère ? Elle devrait déjà être là Ivana : elle doit encore être à la maison, elle s’occupe de Danielle pour l’école Un monsieur très distinctif de par son costume et son gabarit avança vers la gérante et lui murmura à l’oreille puis ils s’en allèrent sous le regard étonné d’Ivana et du nôtres. Je me disais : ‘’elle se réveille du mauvais pied et c’est ma sœur qui écope ?’’ J’allai rejoindre mon quotidien en jetant un sourire encourageant à ma sœur. Une fois au rivage, je sentis le poids de tous mes problème doublé car grande fut ma surprise de ne pas retrouver ma pirogue là où je l’avais laissé. Je fouillai toute la plage à l’aide de Fred mais rien. De la plus grosse pierre jusqu’au dernier grain de sable, on cafouilla dans l’espoir de retrouver mon seul souvenir de mon père mais il n’était plus là. Brade : si je trouve la personne qui a fait ça, je te jure qu’il risque avaler son acte de naissance Fred : seulement son acte de naissance ? Pour cette fois il va être brulé vif Brade : m***e, si je ne travaille pas aujourd’hui ça va être très mauvais hein, tout l’argent d’hier est allé dans la pension de Danielle. Dépassé par la situation, on eut recours à la direction de la plage mais ils s’en lavèrent les mains sans même nous aider à chercher. -nous ne sommes pas responsable de tout ce qui se perd sur cette plage (me lança sèchement le directeur derrière son bureau désordonné) On ne pouvait plus compter que sur nous-même. Fred : tu t’es causé des ennuis avec quelqu’un ? Brade : j’ai juste jeté le taxeur dans la mer il y a deux jours mais je ne pense pas qu’il ose faire ça en sachant que je suis capable de l’envoyer à l’hôpital. Il se mit à rire aux éclats avant de me répondre : Fred : je suis sûr qu’il a fait de ta pirogue du bois pour son feu On retourna au bar sans avoir trouvé ma pirogue, sans poisson et surtout très affamé. Un autre avait déjà livré la marchandise au bar. On alla retrouver ma sœur qui était très concentré sur sa braise. Brade : sœurette, on a faim grave seulement Ivana : où sont les poissons ? Quelqu’un d’autre est venu servir ici hein Brade : depuis le matin je cherche ma pirogue, quelqu’un m’a fait ça. Ivana : aaaaa, on va faire comment alors ? m***e… On cherche souvent une pirogue ? Brade : comme je te dis là, si je mets les mains sur ce voleur… Fred : s’il est sage qu’il disparaisse une fois Nous étions enragés mais la famine nous affaiblissait. Brade : On ne peut pas avoir un petit poisson ici ? On a vraiment trop faim Ivana : depuis que la gérante est partie elle n’est pas revenue donc je peux vous donner quelque chose mais si elle s’en rend compte je vais perdre mon travail. En ce moment nos ventre étaient les plus important alors on se laissa aller avec du poisson et du plantain mur passés à la braise. Quelques minutes à essayer de joindre ma mère sans succès, je posai la question à ma sœur. Brade : comment va maman ? Depuis elle ne répond pas à mes appels. Ivana : pour être franche elle n’est pas venue depuis le matin Brade : et tu ne viens pas prévenir comment ? Bon reste-là ! Je vais voir à la maison Sans trainer le pas, je me rendis chez nous en priant tous les cieux que ma mère aille bien. Juste devant la porte, j’entendis une voix étrangère mélangée à celle de maman à l’intérieur. Etonné et curieux, j’entrai brusquement. Brade : mais qu’est-ce que vous faites maman ? A suivre…
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