Chapitre 1-3

1025 Words
Elle porta ses mains à sa bouche pour étouffer un cri d’horreur. — Jonah!? sans réfléchir, caitlin traversa la rue, se dirigeant directement sur la b***e de garçons qui l’avaient maintenant remarquée. Ils la dévisagèrent, et un sou- rire malveillant éclaira leur visage tandis qu’ils se poussaient du coude. Elle se dirigea vers la victime et constata que c’était bien Jonah. Son visage était contusionné et sanguino- lent, et il était inconscient. Elle regarda le groupe de jeunes en face, sa colère l’emportant sur la peur, et s’interposa entre Jonah et eux. -- Laissez-le tranquille! ordonna-t-elle au groupe. Le jeune du milieu, qui faisait au moins 1 m 93, et qui était très musclé, éclata de rire. -- Ou sinon? demanda-t-il de sa voix très basse. Caitlin sentit le monde se précipiter vers elle, et elle comprit qu’elle venait d’être bousculée par l’ar- rière. Elle souleva les coudes pour se protéger du béton, mais cela amortit à peine sa chute. Du coin de l’œil, elle put voir son journal faire un vol plané, ses feuilles détachées s’éparpillant en tous sens. Elle entendit un rire, puis despasquis’approchaient. Son cœur battant la chamade, elle sentit l’adrénaline se libérer en elle. Elle réussit à rouler et à se mettre sur pieds avant qu’ils ne soient sur elle. Elle déguerpit à toute vitesse dans la ruelle, courant pour sauver sa peau. Ils n’étaient pas loin derrière. À l’une des nombreuses écoles qu’elle avait fré- quentées, à une époque où Caitlin pensait demeurer longtemps au même endroit, elle avait pris un cours d’athlétisme. Elle avait découvert qu’elle était très bonne à la course. La meilleure de l’équipe, en fait. Pas sur les longues distances, mais sur les sprints de 100 mètres. Elle pouvait même distancer la plupart des gars. Tout cela lui revint spontanément. Elle courait pour sauver sa vie, et les gars ne pou- vaient la rattraper. Caitlin regarda en arrière pour voir jusqu’à quel point ils étaient éloignés, et se sentit certaine de pou- voir tous les distancer. Elle n’avait qu’à prendre les bons virages. La ruelle se terminait sur un T, et elle pouvait prendre à gauche ou à droite. Elle ne pourrait changer de direction si elle voulait maintenir son avance, et elle devait poser un choix rapidement. Elle ne pouvait voir ce qui se trouvait de part et d’autre de chaque coin. sans réfléchir, elle tourna à gauche. Elle pria pour que ce soit la bonne décision. Allez. De grâce! Son cœur s’arrêta tandis qu’elle prenait un virage serré à gauche et découvrait l’impasse qui se dressait devant elle. Mauvais choix. Une impasse. Elle courut jusqu’au mur, cherchant une issue, n’importe quelle issue. Découvrant qu’il n’y en avait aucune, elle se retourna pour faire face à ses opposants. hors d’haleine, elle les observa tourner le coin et s’approcher. Elle put voir par-dessus leurs têtes que, si elle avait tourné à droite, elle aurait pu entrer sans encombre chez elle. Évidemment. Toujours sa chance. — O.K., s****e, dit l’un d’eux, tu vas souffrir. Réalisant qu’il n’y avait aucune issue, ils marchè- rent lentement vers elle, respirant bruyamment, riant méchamment et savourant la violence qu’ils s’apprê- taient à déchaîner. Caitlin ferma les yeux et respira profondément. Elle essaya d’imaginer que Jonah se réveillait, qu’il tournait le coin, tout-puissant et déterminé, prêt à la sauver. Mais elle ouvrit les yeux, et il n’était pas là. Il n’y avait que ses agresseurs. Qui s’approchaient. Elle pensa à sa mère, à quel point elle la détestait, à tous les endroits où elle avait été forcée de vivre. Elle pensa à son frère Sam. Elle se demanda à quoi ressem- blerait sa vie après cette journée. Elle se rappela sa vie entière, la façon dont elle avait été traitée, comment personne ne la comprenait et dans quelle mesure rien n’allait jamais dans son sens. Il y eut un déclic. Comme si elle en avait eu assez. Je ne mérite pas ça. Je ne mérite PAs ça! Elle sentit soudainement quelque chose monter en elle. C’était une vague, quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti. Une vague de rage qui déferlait en elle, accélérant son sang. Elle surgit dans son estomac, et se répandit à partir de là. Elle put sentir ses pieds épouser le sol, comme si elle ne faisait qu’un avec le béton, puis sentit une force primitive s’emparer d’elle, parcourant ses poignets, grimpant dans ses bras, envahissant ses épaules. Caitlin fit jaillir un rugissement sauvage, qui la surprit et la terrorisa elle-même. Le premier jeune était déjà sur elle, emprisonnant son poignet dans sa main trapue. Elle observa son autre main, qui agissait comme si elle avait une volonté propre, agrippant le poignet de son agresseur et le retournant vers l’arrière, à angle droit. La face du jeune se contorsionna de dou- leur, tandis que son poignet, puis son bras, étaient brisés en deux. Il tomba sur ses genoux en hurlant. Les yeux des trois autres s’agrandirent de surprise. Le plus costaud des trois fonça sur elle. — Espèce de sal… Avant qu’il ait pu terminer, elle avait bondi dans les airs et planté ses deux pieds en plein milieu de sa poitrine, le projetant dans les airs vers l’arrière. Il vola sur une distance d’environ trois mètres avant de s’écraser dans un tas de poubelles en acier. Il resta cloué au sol, sans mouvement. Les deux autres jeunes se regardèrent, ébranlés. Et vraiment effrayés. Caitlin accéléra, sentant une force inhumaine l’en- vahir, et s’entendit gronder tandis qu’elle soulevait les deux jeunes (chacun étant deux fois plus gros qu’elle), les tenant d’une seule main à plusieurs centimètres du sol. Et comme ils se dandinaient dans les airs, elle les balança vers l’arrière puis les précipita l’un vers l’autre, les percutant l’un contre l’autre avec une force incroyable. Ils s’évanouirent tous deux en retombant sur le sol. Caitlin resta debout, haletant, écumant de rage. Aucun des quatre garçons ne bougeait. Mais elle ne se sentait pas soulagée. Au contraire, elle en voulait plus. Plus de jeunes à combattre. Plus de corps à projeter. Et elle voulait autre chose. Son regard sembla soudainement distinguer les choses avec une acuité exceptionnelle. Il semblait en mesure d’agrandir une zone précise sur leurs cous exposés. Elle pouvait voir des choses de la dimension d’un millimètre. D’où elle était, elle pouvait apercevoir les veines battre sur le cou de chacun. Elle voulait mordre. Se nourrir. Sans comprendre ce qui lui arrivait, elle rejeta sa tête vers l’arrière et poussa un hurlement inhumain, qui se répercuta sur les immeubles et sur les pâtés de maisons. C’était un cri sauvage de victoire, de rage inassouvie. C’était le cri puissant d’un animal qui en voulait plus encore.
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