chapitre 1
En se levant ce matin-là, Noria ne pensait pas que sa vie allait changer d’une manière qu’elle n’aurait jamais imaginée.
Noria, 21 ans, vivait avec sa mère et son frère. Son père était mort lorsqu’elle était petite. C’était une jolie jeune femme, brune, de petite taille, avec quelques rondeurs qui la rendaient encore plus mignonne. Simple, sans grands rêves de gloire, elle menait une vie tranquille… jusqu’au jour où deux hommes allaient bouleverser son existence. Grâce à eux, elle apprendrait à faire la différence entre amour, désir, passion et simple attirance. Elle découvrirait aussi la haine et la souffrance… Mais un seul d’entre eux deviendrait le grand amour de sa vie.
Comme tous les matins, elle prépara son petit-déjeuner puis fit ses autres rituels du matin, avant de partir directement pour l’université.
À peine arrivée, elle rejoignit son groupe d’amies.
— Bonjour les filles.
— Bonjour Noria, répondit Carine, sa plus fidèle amie depuis l’enfance.
7
Les autres la saluèrent tour à tour.
— Tu n’as pas oublié ta promesse ? demanda Carine.
Noria avait promis de l’accompagner à un match de football. Carine voulait absolument lui présenter quelqu’un. Mais Noria, seule célibataire du groupe, n’avait aucune envie de sortir ou de rencontrer qui que ce soit. Elle préférait se concentrer sur ses études et son futur déménagement.
— Bien sûr que je vais y aller, je te l’avais promis, répondit-elle, l’air hésitant.
— Je passe te chercher à 16 h, et je t’interdis de me faire attendre !
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La journée passa vite.
En rentrant chez elle vers 14 h, Noria se changea rapidement, se maquilla légèrement, et Carine arriva quelques minutes plus tard.
— Tu es prête ? lança Carine en la tirant par le bras.
— Attends, je prends mes clés !
Elles se rendirent au lieu du match : un vieux terrain extérieur datant de la construction de l’université, où les étudiants aimaient se retrouver. Carine fila rejoindre son copain, laissant Noria jouer les « chandelles ». Elle ne s’en plaignait pas : voir son amie heureuse lui donnait même envie, l’espace d’un instant, de s’imaginer elle aussi dans les bras d’un homme.
Pour passer le temps, elle décida d’aller s’acheter quelque chose. En descendant les escaliers, son pied se coinça dans un morceau de métal, trouant son jean préféré. Elle tenta de se dégager, sans succès, quand un grand gaillard passa en trombe, manquant de la blesser davantage.
C’est alors qu’une main ferme attrapa sa jambe et la tira vers l’arrière. Elle se retrouva contre la poitrine d’un homme grand et musclé, au regard dur et sérieux. Son cœur s’emballa, sans qu’elle sache si c’était à cause du stress… ou de lui. Gênée par la situation et un peu effrayée, elle se dégagea rapidement.
— Merci de m’avoir aidée.
— La prochaine fois, regarde où tu mets les pieds, répondit-il sèchement.
Noria fulmina intérieurement : Ah oui, bien sûr, j’ai coincé ma jambe exprès…
Il tourna les talons, sans même lui demander son nom. Déçue, elle partit s’acheter du pop-corn, mais passa le reste du match à chercher ce mystérieux « sauveur » du regard. En vain.
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Le soir, chez elle, elle ne cessait de repenser à lui. Arrête, il ne pense sûrement pas à toi, se sermonna-t-elle. Pourtant, elle avait envie de le revoir, juste une fois.
Le lendemain matin, déjà en retard et sans taxi à l’horizon, une voiture blanche vint s’arrêter devant elle. Les vitres teintées l’empêchaient de voir qui était à l’intérieur… Jusqu’à ce que la portière s’ouvre.
— Monte, je te dépose, dit-il.
Malgré son cœur qui battait fort, Noria refusa :
— Non merci.
— Désolé, mais je ne vais pas te le redire, monte.
Elle le toisa :
— Tu dois parler comme ça à ton chien, mais je ne suis pas ton animal. Si c’est ta façon de t’adresser aux filles, tu devrais prendre des cours de savoir-vivre.
Il lui adressa un sourire qui la troubla plus qu’elle ne voulait l’admettre.
— Une vraie gamine, murmura-t-il.
Voyant qu’elle ne cèderait pas, il sortit de la voiture et s’approcha, se présentant enfin :
— Je m’appelle Hans. Et toi ?
— Noria.
— Voilà, on n’est plus des inconnus. Monte, je t’ai sauvée hier. Si j’avais voulu te faire du mal, j’en aurais eu l’occasion.
Elle finit par accepter. Le trajet se fit en silence, jusqu’à ce qu’il la dépose à l’université.
— Demain, je passe te chercher à 7 h.
— Non, ce ne sera pas nécessaire…
— Embrasse-moi.
— Quoi ?!
Il se contenta de lui déposer un b****r sur la joue.
— Bonne journée, Noria.
Elle entra en cours, encore chamboulée, et raconta tout à Carine, qui se moqua gentiment d’elle :
— Il te plaît, avoue.
— Pas du tout ! Il me prend juste pour sa chienne : "Noria, assieds-toi. Noria, viens."
— Quand tu parles de lui, t’as des étoiles dans les yeux…
---Après les cours, Noria accompagna Carine visiter un appartement.
C’était un petit bijou : une chambre avec sa douche, un salon lumineux, une cuisine simple mais bien aménagée. L’endroit respirait l’air frais et la tranquillité.
— Je le prends, décida Noria sans hésiter.
Elle sentait déjà qu’elle allait adorer y vivre.
Pour fêter ça, elles allèrent manger une glace, leur rituel préféré. À peine installées, une voix masculine se fit entendre :
— Bonsoir, Noria.
Elle leva les yeux : Hans. Il me suit ou quoi ? pensa-t-elle.
— Hans… qu’est-ce que tu fais ici ?
— Tu ne présentes pas ton amie ?
— Hans, voici Carine. Carine, Hans.
— Oh, elle a le même prénom que toi ? fit-il, moqueur.
— Non, elle est juste un peu… excitée par la glace, répliqua Noria, mal à l’aise.
Hans s’installa sans attendre. Carine le regarda avec un sourire en coin :
— C’est donc vous qui avez sauvé le pied de mon amie…
— Lui-même, répondit-il avec assurance.
Noria leva les yeux au ciel, mais Carine ne se priva pas d’insister. Finalement, elle prétexta un faux rendez-vous et les laissa seuls.
— Merci, Carine… vraiment, pensa Noria intérieurement, ironique.
Hans rompit le silence :
— Pourquoi tu es si silencieuse ? Tu as peur d’oublier ton prénom ?
— Tu as autant d’effet sur moi qu’une carotte, répondit-elle, piquante.
Ses yeux se fixèrent sur elle. Lentement, il se pencha, caressant sa joue. Noria recula, mais elle était coincée contre le mur. Il déposa un b****r léger sur son cou.
— Tu es sûre que je ne te fais pas d’effet ?
Elle fit non de la tête, même si c’était un mensonge. Puis ses lèvres frôlèrent les siennes. Pendant un instant, elle eut envie de répondre… mais la petite voix dans sa tête cria : Réveille-toi, tu le connais à peine ! Alors elle le repoussa.
— On se connaît à peine, Hans. Je ne suis pas une fille pour les histoires sans lendemain. Et je suis sûre que tu me suis.
Son expression changea brusquement, comme si ses émotions s’étaient éteintes.
— Viens, je te ramène.
— Non, je ne veux pas partir.
— Tu attends quelqu’un d’autre ?
— Mon petit ami.
C’était faux, mais elle voulait le tenir à distance.
— Il attendra. Aujourd’hui, tu es à moi, lança-t-il d’un ton menaçant.
Noria serra les poings.
— Je n’appartiens à personne.
— Très bien. Je m’appelle Hans Smith, vice-président de l’entreprise familiale.
Elle le fixa, impassible.
— Ce n’est pas parce que tu es riche que je vais te faire confiance. La confiance, ça ne s’achète pas.
— Si tu ne viens pas, je vais…
— Tu vas me faire quoi ?
Il la souleva d’un geste brusque et la mit sur son épaule, malgré ses protestations. Arrivé à sa voiture, il la déposa sur le siège, boucla la ceinture et prit place au volant. Noria resta silencieuse tout le trajet, refusant ses tentatives de conversation.
Devant chez elle, il se pencha :
— Embrasse-moi.
— Non mais… tu es malade ?!
Il ignora ses paroles et l’embrassa. Un b****r intense, qui la désarma complètement. Elle tenta d’abord de le repousser, puis se laissa emporter. Sa main caressait doucement son dos, et malgré elle, elle en voulait plus. Puis il s’écarta soudain, comme pour la frustrer.
— Bonne nuit, princesse, murmura-t-il avec un sourire victorieux.
Elle resta figée devant sa porte, furieuse de s’être laissée prendre, tandis qu’il repartait comme si de rien n’était.