Entre deux Fronts

Chapitre 3

- tu n'as pas trouvé des animaux ici... lui dit Ismaël.

- je ne suis pas là pour discuter. Où est ma fille je te dis.

- elle fait ses exercices.

- pourquoi tu ne l'as pas emmené ?

- elle est punie. D'ici un mois elle ne Sortira pas de la maison.

- quoi ? Punie pour quoi ?

- elle est impolie aby. J'ai déjà pris ma décision.

- et moi je ne vais pas voir ma fille ? Je vais voir dans sa chambre.

- ne t'avise pas de monter, elle étudie et ne sortira qu'à l'heure du dîner.

- non mais tu te moques de qui Ismaël ?

- ma maison, mes lois.

- je ne quitterais pas cette maison sans voir ma fille... dit-elle en s'installant en face d'eux.

Tout au long de leur discussion, rokhaya n'avait rien dit manipulant son téléphone tout en caressant la cuisse de son mari pour lui rappeler de ne pas s'énerver. Ismaël n'a plus rien dit à Oumy et discutait avec sa femme. Oumy les suivait avec un regard qui pouvait les faire disparaitre. Ismaël qui ne supportait plus de la voir les mater, est allé appeler sa fille.

- alors tu en profites ? Demande Oumy à rokhaya

- c'est avec moi que tu parles?

- profites-en car bientôt il va te remplacer avec quelqu'un d'autre comme tu l'as fait avec moi. Alors ça fait quoi de voler le mari des gens?

- tu ne vas pas venir jusqu'à chez moi pour me provoquer Oumy alors calme tes ardeurs.

Oumy voulait répondre mais Ismaël est revenu suivi de sa fille. Cette dernière s'est logée dans les bras de sa mère.

- tu es venu me voir Maman.

- oui vu que tu n'es pas venu. Tu vas bien ? Demande-t-elle en regardant Ismaël.

- oui

Ismaël et rokhaya ont fini par sortir ce qui faisait plaisir à aby qui voulait raconter à sa mère ce qui c'était passé.

- tu feras tout pour qu'on renvoi cette femme de ménage.... Lui dit sa mère.

- papa va me frapper.

- non il ne va pas te toucher. Je vais te dire quoi faire. Tu verras cette fille va être bien puni. On ne touche pas à ma fille.

- tu es venu me chercher?

- oui

- papa ne va pas me laisser partir.

- vas ranger ton sac.

Discrètement elle est allée dans sa chambre et a mis des affaires dans son sac. Au moment où elle ressortait, elle a croisé rokhaya.

- tu vas où avec ce sac ?

- avec ma mère.

- ton père ne t'avait-il pas dit que tu n'allais pas partir chez elle ?

- s'il te plaît dis-lui de me laisser partir je veux partir avec ma mère.

- tu me supplie moi ? Ah bon. Ton père est en bas vas lui dire.

Elle a longuement supplié son père qui a campé sur sa décision. Oumy n'ayant pas le choix est parti promettant de revenir voir sa fille.

Aby a essayé de bouder mais son père ne l'a pas donné l'occasion. Il ne l'a même pas regardé quand elle a commencé à pleurer. Avant dès qu'elle commençait à pleurer son père la prenait dans les bras mais ce n'était plus le cas depuis l'arrivée de rokhaya.

Elle n'avait que 9 ans mais des pensées sombres ont commençaient à jaillir de son esprit. Fallait que cette femme sorte pour que sa mère revienne. Elle a tellement cherché sans trouver, fatiguée elle s'est endormie remettant cela au lendemain.

Le dimanche son père et sa tante étaient sorti et elle n'est resté qu'avec sala. Cette dernière était dans le salon quand elle a entendu un bruit venant de la cuisine. Elle s'est dépêché d'y aller et a trouvé Aby entrain de concocter quelque chose.

- tu fais quoi ?

- je cuisine j'ai faim.

- regarde ce que tu as fait à la cuisine. Si tu as faim dis le moi et je te prépare quelque chose.

- non je vais le faire toute seule.

- aby arrête ça. Va dehors je reviens avec de la nourriture.

- ici c'est chez moi ce n'est pas à toi de donner des ordres. Laisse-moi tranquille sinon je vais dire à Papa de te renvoyer. Tu n'es qu'une bonne, tu es pauvre tu n'as rien à manger si tu ne travailles pas. Donc tu me respecte ou tu quittes la maison.

Sala rigolait après les propos de l'enfant. Elle se doutait même que ce soit un enfant vu les méchancetés qu'elle faisait sortir de sa bouche.

- fais ce que tu veux.... Finit-elle par dire.

Et elle a fait ce qu'elle voulait. La cuisine était devenue salle comme s'il n'a jamais été nettoyé. Et comme sala n'y était pas retourné, c'est comme ça que l'a retrouvé Ismaïl. Et de là il l'a appelé.

- sala c'est quoi cette cuisine?

Sala elle ne pouvait rien dire tellement elle était surprise par ce qu'elle venait de voir.

- je....ce n'est pas moi.

- tu étais seule ici sala.

- c'est Aby.

- c'est Aby qui a fait ça ?

- oui Elle avait faim et ne voulait pas que je cuisine pour elle.

- alors tu as laissé une jeune fille de 9 ans cuisiner ?

- elle fait ce qu'elle veut elle n'écoute personne. Elle me dit tout ce qu'elle veut et je prends sur moi. Si je l'ai laissé dans la cuisine c'est parce-que elle m'a insulté.

- mais elle était sous ta responsabilité. S'il lui était arrivé quelque chose ?

- tu voulais que je fasse quoi Ismaïl ? Si ce n'était pas rokhaya j'allais quitter depuis longtemps mais vouloir travailler ne veut pas dire que je vais laisser une gamine m'insulter quand ça lui chante.

Rokhaya qui avait entendu est venu les retrouver.

- il se passe quoi?

- il se passe que je vais démissionner. C'était un plaisir de vous aider mais cette gamine Je ne l'a supporterais pas trop longtemps. Je vais nettoyer la cuisine avant de partir.

Ismaël est monté et rokhaya a essayé de savoir ce qui se passait. Avec les larmes sala lui a raconté.

- je crois que le robinet était pire.... Lui dît rokhaya.

- tu ne comprends pas. Si je reste je risque de tuer cette fille. Si tu me le permets je vais passer la nuit ici. Demain je partirai.

- que puis-je faire pour que tu changes d'avis.

- rien. Je vais quand même préparer le dîner. Fais attention cette fille risque de gâter ton ménage.

Elle a préparé le dîner et le lendemain elle est partie. C'était retour au point de départ. Rokhaya a dû reprendre Aby à la boutique. Elle avait recommencé les cris, le fait de courir derrière elle et de supporter ses caprices.

Ça faisait juste une semaine que sala était partie et elle n'en pouvait plus. Avant même de partir au travail le matin elle se sentait épuisée, lasse par tant d'efforts fourni juste pour s'occuper de cette fille qui n'était même pas la sienne. Au travail elle ne pouvait plus fournir 50% d'efforts. Elle se sentait tout le temps faible. Ne pouvant plus contrôler Aby elle lui laissait faire ce qu'elle voulait.

Chaque fois qu'elle allait à l'école elle mettait dans son sac beaucoup de choses, du lait, sucre, riz tout ce qu'elle trouvait et à la recréation sa mère passait le prendre. Elle ne pouvait toujours pas aller en week-end donc c'était le seul moyen d'approvisionner sa mère. Ça avait duré 2 semaines quand rokhaya s'est rendu compte que des choses disparaissaient dans la maison. Mais elle ne disait rien jusqu'à ce qu'un jour elle cherchait l'argent qu'elle avait mis dans la chambre et qu'elle ne l'a pas retrouvé. Elle a appelé son mari mais il n'était même pas au courant qu'elle avait mis de l'argent là-bas.

Elle a sorti tous ses habits pour vérifier mais n'a rien vu. Elle a subitement pensé à Aby. C'était une grosse somme certes mais fallait qu'elle demande. Aby était dans le salon alors elle y est allé.

- Aby tu as pris quelque chose dans ma chambre ?

- non.

- dis-moi la vérité. Si tu l'as pris je ne dirais rien à ton père. Tu me redonne l'argent et c'est fini.

- Je n'ai rien pris.

- Aby je ne veux pas à avoir à me répéter. Ce n'est pas la première chose qui disparaît dans la maison. Alors tu me dis où se trouve cette fichue argent.

- il se passe quoi ici ? Demande Ismaël qui venait d'entrer.

- elle dit que j'ai pris son argent Papa.

- rokhaya tu crois qu'elle a pris ton argent ? Elle va en faire quoi ? Acheter des chocolats ? De la glace?

- ce n'est pas la première chose qui disparaît dans la maison. Les courses ne durent plus deux jours, le riz, l'huile, le lait, le café, sucre tout disparaît alors qu'on est juste 3 ici. À ton avis c'est qui?

- peut-être que tu as mis l'argent autre part cherche bien.

- j'ai bien cherché et l'argent n'est pas là.

- OK Je vais te rembourser pas la peine de crier.

- ce n'est pas ça le problème, je ne veux pas que tu me rembourse. Ça ne te fait rien de savoir que ta fille prend des choses ici et qu'elle le donne à sa mère.

- tu sous-entends qu'elle nous vole ? Et que sa mère est derrière tout ça ? Désolé elle est peut-être impolie et tout ce que tu veux mais désolé ma fille n'est pas une voleuse.

- Ismaël s'il te plaît ne laisse pas cette fille se perdre d'avantage.

- je te dis que ce n'est pas une voleuse.

- OK de toutes façons c'est ta fille les conséquences tu les assumeras seule.

- arrête ça s'il te plaît.

Elle a retourné les talons et est allé dans sa chambre.

- ta mère te demande de lui donner des choses ?

- non je ne l'ai pas vu depuis samedi.

- ne me mens pas tu as pris l'argent de ta tante ?

- non Papa. Tu peux vérifier dans ma chambre.

- non ce n'est pas grave.

Il a rejoint sa femme et essayait de lui parler mais rokhaya avait l'air énervé.

- calme toi on va chercher calmement.

- ça ne se trouve pas dans la chambre je te dis.

- OK c'était l'argent pourquoi ?

- l'école de mes frères.

- je vais te donner de l'argent.

- non je n'en veux pas.

- rokhaya cava? Tu as l'air irrité. Tu es sûr que c'est juste pour l'argent ?

-quoi d'autre ?

- Je ne me souviens pas que tu m'ai parlé comme ça.

- arrête de me poser des questions c'est tout ce que je veux.

- OK d'accord.

Rokhaya a rangé la chambre et s'est couché sans préparer le dîner. Et Ismaël a été obligé de préparer des œufs pour lui et sa fille. Le lendemain rokhaya préparait le déjeuner quand elle a eu l'envie de vomir. Elle est devenue faible tout d'un coup et avait des vertiges. Avec le retard de ses règles elle a tout de suite pensé qu'elle était enceinte. Son mari était déjà partie alors elle a acheté trois tests de grossesse et est rentré.

Le premier était positif alors elle a fait le deuxième et c'était encore positif. Elle qui était de mauvaise humeur est devenu contente tout d'un coup puis a appelé son mari.

- mon cœur je suis enceinte.