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2082 Words
Lorsqu’elle alla ranger enfin sa pelle et la brouette une heure plus tard, le soleil était déjà très haut dans le ciel.             Autumn jeta un coup d’œil à la vieille bâtisse à quelques six cent mètres de là, où avait grandi sa mère des années et où elle séjournait aujourd'hui. Elle y avait écopé de la chambre de sa mère pour la durée de son séjour. Cela lui avait fait bizarre d’être dans sa chambre de jeunesse avec les murs roses et les posters encore visible postés sur les murs mais elle aimait bien. Elle avait l’impression d’être relié à elle après tant d’années. - Vous avez l’air de commencer à vous habituer à tout cela, Mlle Bell. - Autumn ! Je t’ai déjà dit une bonne dizaine de fois de m’appeler Autumn et de me tutoyer. Je ne suis pas ta patronne.             Ethan lui sourit, d’un sourire embêté. - Désolé Mlle… Autumn. M. Walker vous en fait voir de toutes les couleurs.             Hochant la tête, elle ôta les bottes de Becky avec un soupir d’aise puis chaussa ses chaussures en jetant un regard sur le grand enclos près de l’écurie ou paissaient tranquillement quatre chevaux. Dans ses souvenirs, il y avait bien plus que ça de chevaux à Hill Valley. Le ranch était un petit domaine de quelques trois cents hectares qui s’occupait d’accueillir et calmer des chevaux perturbés. Sa mère Lisa Walker Bell avait été connue dans la région comme en tant qu’éthologue équestre ou comme les gens du quoi le disait "chuchoteuse" tout l’avait été comme son grand-père Bill Walker. Quand à son oncle, elle ne savait pas si lui aussi était chuchoteur mais en tout cas depuis son arrivé il montrait bien qu’il n’était pas heureux de sa présence. Mais au moins, il avait accepté de l’accueillir sans trop ronchonner. - Quatre chevaux pour un tel enclos. C’est drôle, dit-elle en s’étirant.             Le visage d’Ethan devint soudain grave. - Cela leur fait plus de place. - Sans doute.             Le hennissement des chevaux dans l’écurie lui fit tourner la tête. - Tu crois que je pourrais emprunter un cheval ? - Je suppose. Pourquoi cette question ? - J’aimerai aller faire un tour. - Faire un tour, je pensais que vous… tu allais aller te reposer avant que ton oncle trouve quelque chose d’autre à te faire fait. - J’aurais bien le temps. Cela fait déjà trois jours que je suis arrivée au ranch et je n’ai même pas encore exploré les environs.             Ethan la scruta l’air suspicieux - Je ne crois pas M. Walker y ferait à redire. Tu veux que je t’aide ? - Non. Je me débrouillerai, Ethan. Tu dois avoir mille choses à faire, dit-elle avec son sourire charmeur.             Encore sceptique, il resta un moment à l’observer puis haussant les épaules s’éloigna vers un amas de foins qu’il commença à empiler. Elle l’observa un moment en se pâmant sur le travail qu’il allait devoir accomplir puis revint à l’intérieur.             L’écurie comptait là encore très peu de chevaux alors qu’il y avait de la place pour une bonne dizaine, il n’y avait que cinq pensionnaire. De bons chevaux, en ce qu’elle avait remarqué. Son dévolu alla sur une veille jument, remarquable avec ses poils blancs semblable aux cheveux blancs qu’aurait un homme. - Cela te dirait d’aller faire un tour, lui dit-elle en lui caressant l’encolure.             La vieille jument hennit elle l’aurait juré de joie. Si elle se souvenait, elle s’appelait Hollow. Ethan s’était fait une joie de lui présenter chaque cheval à son  arrivé. Elle sourit en secouant la tête et la sortit de son box. Sans même harnaché la jument, elle monta sur son dos et se baissa pour lui caresser l’encolure. Elle ne savait pas pour quoi mais depuis son arrivé elle était vraiment attirée par cette vieille jument. D’après Ethan, plus personne la montait depuis la mort de son grand-père et elle refusait qu’on l’harnache. Heureusement qu’elle n’avait pas perdue l’habitude de monter sans selle et filet.             C’est comme du vélo. On n’oublie jamais comment monter à cheval. Elle sourit au souvenir des paroles de son grand-père. - On va voir si je n’ai pas perdu pied, dit-elle en se redressant.             Elle sourit puis fit avancer la bête par des claquements de langue et des coups de talons et une fois dans la cour le fit s’élancer, un sourire ravi aux lèvres, sur une piste qui dans ses souvenirs devait mener dans la partie sud du ranch.             Sur la première colline, elle s’arrêta et observa le ranch et la maison familiale. La demeure à étage se dressait fièrement au milieu du domaine. Elle pouvait apercevoir également les écuries et l’enclos où paissaient et gambadaient tranquillement les chevaux. Sans oublié la plaine florissante à perte de vue. Tirant sur les rênes de sa monture, elle se dirigea vers la rivière et le longea. Un souvenir lui revint d’elle enfant avec son grand-père en train de pêcher quelques parts par là. Depuis son retour, des flots de souvenirs ne cessèrent de remonter à la surface dont beaucoup avec sa défunte mère. Les jours heureux quand elle était encore là. Ce fichu cancer qui l’avait séparé d’elle. Elles avaient toujours été proches et la perdre avait été une chose douloureuse. C’était comme perdre une part d’elle. C’était bien pour cela qu’elle n’a jamais pu revenir ici. Sentant des larmes lui monter aux yeux, elle scruta le ciel bleu. Non, elle n’allait pas pleurer. Le temps était magnifique même si il faisait très chaud. La chaleur de l’été était exténuante et voir toute cette eau lui donnait envie d’y faire trempette. Pourquoi ne pas piquer une tête ? L’endroit était désert et donc aucune chance de rencontrer quelqu’un…                                                                                         *  *  * - Tu veux raccommoder toute la barrière ?             Gary hocha la tête face au visage sceptique de Scott, son contremaître qui l’aidait dans la gestion de son ranch. C’était un homme robuste malgré sa petite taille et ses cheveux poivrés. Il était âgé d’à peine quelques années de plus que lui et avait même travaillé avec son père pendant des années. Il lui avait été d’une grande aide lorsqu’il a dû reprendre la gestion du ranch trois ans plus tôt. - La clôture nord uniquement. Les gardes forestiers m’ont signalés avoir aperçu dans le secteur des ours bruns. Afin d’éviter toute rencontre malheureuse, il faut mieux prendre les précautions adéquates. - J’en disconviens mais c’est la plus longue. - Je sais bien. Mais que préfères-tu ? Qu’un des hommes se fassent attaquer ou encore qu’ils en abattent un et le comté nous fera un procès, dit-il de son ton sans appel que tous ses hommes connaissaient si bien. - C’est bien vrai.             Tout en parlant, Gary surveillait du coin de l’œil ses hommes travaillés. Il  y avait toujours beaucoup de travail à Skyland que ce soit sur la propriété ou dans les écuries. Il fallait donc veiller au grain et au tire-au-flanc.             À peine le jour levé, il s’était attelé à finir de monter la barrière de Wrath et y était arrivé. Il l’y amènerait un peu plus tard. - Tu vas demander à l’équipe d’Ian de s’y mettre dès aujourd’hui. Il y a déjà tout le matériel, il est rangé dans la grange. Trouve aussi Doug, il doit être encore quelque part sur la parcelle est. On doit commencer avec les autres à rassembler les vaches d’ici quelques jours et il y a milles choses à voir. - La saison de marquage à commencer, dit Scott enthousiaste. - Oui. Et on en a pour des semaines, dit-il en montant sur un cheval de bai. Je vais faire un tour vers le côté ouest. Je pense que ce serait l’endroit idéal pour y convoyer les vaches. Ça fait un bon moment que cette étendue est laissée à la sauvage. Et Scott, surveille-moi ses messieurs qui ne traînassent pas. - Compris, chef !             Poussant un soupir, Gary scruta sa chienne. - Tu restes là, Skippie. Je n’en ai pas pour longtemps.             Puis, il s’élança avec son cheval sur la route familière.             Il chevaucha très longtemps, traversant les prairies où paissaient ses vaches près des hautes bottes de foins. C’était une chose qu’il avait toujours aimé faire, gambadé à travers le domaine. C’était ça sa vie, diriger ce domaine Montant sur une petite pente, il observa la plaine verdoyante et les lointaines rocheuses du Montana. L’herbe verte s’étendait à perte de vue parsemé par ci et là de fleurs sauvages aux couleurs chatoyantes. C’était magnifique. C’était chez lui.             Levant la tête vers le ciel, il inspira. Le ciel d’été était d’un magnifique bleu et le soleil inondait les plaines avec sa chaleur caniculaire.             Des touristes. Skyland était un immense domaine régulièrement parcourut par les chevaux sauvages ce qui entrainaient les élans de la part de touristes. Juste parce que quelques personnes voulaient apercevoir ces Mustangs sauvages gambadés dans leurs habitats naturels. Qu’ils se cherchent un autre endroit pour cela. Depuis quelques années, le Montana était devenu un lieu privilégié pour des touristes venant même parfois d’autres pays et qui venaient campés ou séjournés dans des chalets installés sur des propriétés. Plusieurs personnes dans le coin s’y étaient convertir pour sortir d’impasse financière. Son père avait comme lui toujours refusé l’intrusion de touriste sur leur terre et il en serait ainsi aussi longtemps qu’il le souhaiterait. Et en plus, il avait largement les moyens de s’occuper de l’immense propriété sans recourir à l’aide de touriste.             Après quelques minutes, il descendit et se dirigea vers la rivière. Cette même rivière traversait aussi les ranches voisins dont le plus proche était Hill Valley, un domaine bien petit par rapport à ses mille huit cents hectares, qui autrefois faisait partit de Skyland. Peu avant la mort du vieux Walker,  il lui avait proposé de racheter ses terres à un très bon prix mais celui-ci avait opiniâtrement refusé et plus d’une fois. Il avait ensuite proposé à Robert mais il a également refusé mais il savait bien que cela ne serait duré. Il savait comme bien des gens en ville, que Hill Valley connaissait de des soucis financiers qui s’étaient accentuées avec la mort du vieux Bill. Robert avait du mal à s’occuper seul du ranch vu qu’il n’y avait plus personne pour avoir à s’occuper de chevaux perturbés qu’on pourrait les amenés. Tôt ou tard, il obtiendrait de lui la vente de la propriété et enfin il réunirait les deux ranchs en un seul.             Plongé dans ses pensées, il arriva à la rivière et aperçut un hongre qui paissait tranquillement près de l’eau. L’animal n’était pas harnaché. Gary ne reconnut pas la jument comme étant l’un des siens et elle ne faisait pas partie d’une horde sauvage, il les avait assez longuement observé pour savoir qu’elle n’en faisait pas partir. Cette partie de la propriété n’était pas quadrillée par des barrières, un peu trop de gamins aimaient venir y vadrouiller à faire n’importe quoi. Une chose qu’il détestait était que l’on vienne sur ses terres sans permission.             Soudain, une forme jaillit de l’eau. Une jeune femme en sous-vêtements pâle se hissa hors de l’eau. Il la vit sursauter lorsqu’elle l’aperçut mais très vite elle sembla reprendre son assurance et lui lança un sourire éblouissant. - Bonjour! lui lança-t-elle d’un ton fort aimable.             Les yeux rivés sur la jeune femme, Gary était incapable de prononcer un seul mot. Telle une nymphe, elle avait immergé srtie de l’eau. Ses sous-vêtements mouillés lui collait à la peau et était presque transparent. Sa longue chevelure auburn mouillé lui collait à la peau de ses épaules. Elle était magnifique et ceux malgré ses tâches de rousseurs. Elle semblait très jeune. Une adolescente égarée peut-être ? - Que faites-vous ici ? lui lança-t-il d’une voix dure.             Eh bien ! C’était une manière assez cavalière de s’adresser à elle, pensa la jeune femme. Le cavalier face à elle la dévisageait avec intérêt. Il montait un magnifique étalon, un grand cheval de bai.             Levant la tête, elle l’affronta du regard.             Il arborait une épaisse barbe autour de sa mâchoire qui lui donnait un côté sauvage mais très viril. Son regard aux yeux gris sombre était dur, froid pareil à un orage. Il était vraiment beau. Grand et musclé avec ses épais cheveux noirs qui sortaient de son stetson, le nez droit et cette sensualité qui émanait de lui. Sortant complètement de l’eau, elle le fixait toujours. - Cela ne se voit-il pas ? Je me baigne, dit-elle tout simplement.
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