Partie 1

4317 Words
                       FATIMA KANE Je ferme encore les yeux dans l'espoir de trouver le sommeil mais le regard de cette femme hantait encore une fois mon esprit. J'avais l'impression de le voir partout, l'impression qu'il me suivait sans relâche, même dans le tréfonds de mes rêves. Un regard qui transperce mon âme et qui me donne la sensation d'être marquée au fer rouge par cette femme pour que l'on puisse me reconnaitre comme « sa propriété » où que je sois. Un sentiment terrifiant et horrible. Je me tourne vers le coté droit et froid de mon lit, cette fois-ci, la couette au dessus de ma tête. Je respirais mal, couchée ainsi mais j'accepte mon sort tant que cette position m'aidait à être dans les bras de Morphée. Je ferme les yeux et tente pour la énième fois de dormir mais mon cerveau se mit cette fois-ci à me rappeler ce qui s'était passée il y'a deux jours de celà. Ce soir là, lorsque je suis sortie de chez TA NANOU, en courant, je n'avais même pas prit la peine de saluer les quelques visages familiers que je rencontrais sur mon chemin comme j'avais l'habitude de le faire. Je m'étais créée comme objectif urgent de rentrer rapidement chez moi, comme si ma maison était une sorte de bouclier face au cauchemar que j'étais entrain de vivre. C'est quand même ironique quand j'y repense. Ces temps ci, je fuis un peu la maison car j'ai la sensation d'être de plus en plus étouffée à l'intérieur. Je ne supportais plus de voir ces murs et les mêmes têtes. Mais ce jour là, je sentais que seule ma maison pouvait me protéger contre ce que j'étais entrain de vivre. J'essayais de marcher le plus rapidement possible et surtout le plus discrètement possible mais je sentais tous les regards sur moi. Je suppose qu'avoir les jambes presque paralysées par la peur, les traits du visage déformés par cette même peur et essayer de marcher normalement ne pouvaient pas aller ensemble. J'attirai forcement le regard des gens. Lorsque je fus enfin arrivée à la maison, j'ai vu maman assise dans le salon. Je ne me rappelle même pas si je l'ai salué ou pas, tout ce que je sais c'est que je me suis enfermée dans ma chambre. J'ai essayé de comprendre tant bien que mal mais mes méninges refusaient de faire leur travail quotidien. Même quand je me suis calmée quelques minutes plus tard, je n'arrivais point à trouver une explication logique à tout celà. La peur me gagnait petit à petit car il m’était impossible de résoudre ce mystère, je ne comprenais rien. Je tentais de me rassurer comme je le pouvais en me disant que c'était peut-être une blague mais je savais que la théorie d'un prank était illogique et incohérente. Cette situation me dépassait au plus haut point. Je priais chaque jour le ciel de rendre ma vie un peu plus palpitante mais jamais je n'aurais imaginé qu'il mettrait sur mon chemin un événement de cette envergure. Je ne sais pas à quel moment je me suis endormie mais lorsque je me suis réveillée, les rayons du soleil s'étaient déjà invités dans ma chambre. Je jette un oeil sur mon horloge et et je vois qu'il est déjà midi. Heureusement que mon patron ne viendra pas aujourd'hui car je n'aurais point la force de faire mon travail comme il se doit. J'avais envie de me recoucher mais il fallait que je descende aider un peu ma mère. Après un long combat dans ma tête entre dormir ou me lever, je decide enfin de me lever pour prendre une douche. Ceci fait, je me dirige vers mon armoire pour chercher quoi porter. Mais lorsque j'ai ouvert la porte de celle-ci , quelque chose tombe automatiquement parterre. Tous mes vêtements sont sans dessus dessous, je n'ai pas vraiment le temps de tout ranger. Je m'abaisse machinalement pour ramasser ce qui est tombé mais ce que je vois me laisse sans voix. Je tente de marcher à reculons pour m'éloigner de mon armoire et surtout de cette chambre mais je tombe parterre sous l'effet de la peur qui a paralysé mes jambes. Je tremblais comme une feuille et rien ne pouvait sortir de ma bouche si ce n'était des balbutiements incompréhensibles. C'est le foulard blanc qu'avait laissé Djinniya à la plage mais cette fois-ci, il était taché de sang. Je rampais tout doucement pour sortir de la chambre. Je voulais crier mais je ne pouvais pas, je voulais me lever et courir mais mes membres ne coopéraient pas. Je tentais par tous les moyens de calmer les battements de mon coeur mais mon organisme semblait n’en faire qu'à sa tête. Quand j'ai réussi à atteindre la porte de ma chambre qui était ouverte par je ne sais quel miracle, les mains sur ma serviette, je courais jusqu'à la chambre de ma mère. Cette dernière était entrain de plier les vêtements de mon père. Sans crier grâce, je me jette dans ses bras qui sont en ce moment, mon seul bouclier fiable. Mes larmes ont commencé à couler sans que je ne puisse faire quelque chose pour les arrêter. Je ne voulais pas inquiéter ma mère mais en ce moment, je ne pouvais rassurer personne puisque moi même je ne le suis pas. Ma mère était dans l'incomprehension totale face à mon comportement. Je ne me rappelle même plus de la dernière fois où j'ai pleuré devant elle. À chaque fois que j'ai un problème, je m'enferme dans ma chambre pour pleurer toutes les larmes de mon corps et souffrir en silence. Jamais je ne suis allée la voir pour me plaindre de quoi que ce soit donc je ressens au plus profond de mon être la peur qu'elle ressent en me voyant ainsi. -Mais qu'est-ce qui se passe Fatima? Tu es malade? Me demande t-elle en m'aidant à m'asseoir juste à coté d'elle. De mon coté, j'essayais tant bien que mal d'arrêter mes pleurs mais c'était au dessus de mes forces. Elle me touche le front et le corps pour voir si j'ai de la fièvre, elle me scrute de partout pour voir surement si je ne suis pas blessée mais je lui tiens la main et lui demande d'une voix tremblotante d'arrêter. -Ma fille dis moi ce qui t'arrive. Je risque de devenir folle me supplia t-elle. Quelqu'un t'a fait du mal ? Je secoue la tête pour lui faire comprendre que non . -Alors dis moi ce qui t'arrive. Je ferai tout pour t'aider. -Ma chambre...ma chambre ...tentais-je de lui expliquer mais je ne savais même pas par où commencer. -Tu veux qu'on aille dans ta chambre? Me demande t-elle en se levant -Non...non...non...pas dans ma chambre. Il y'a quelque chose là bas...murmurais-je en effaçant mes larmes. -Il y'a quelqu'un là bas ? C'est un voleur ? Demande t-elle apeurée -Non ! Calme toi réussis-je à lui dire -Viens on va aller dans ta chambre insista ma mère -Non ...maman s'il te plait, je ne veux pas aller là bas . -Je veux comprendre ce qui se passe Fatima. Allons-y ...je suis là, tu n'a rien à craindre me rassura t-elle en me tenant la main. Après quelques secondes d'hésitation, je lui tiens la main et la suis. Elle se dirige vers ma chambre. Chaque pas devenait supplice et tourment. Je me rassurais intérieurement en me disant que ma mère était là, rien ne risquait de m'arriver mais je ne pouvais quand même m'empêcher d'avoir peur. Arrivée là-bas, alors que j'avais laissé la porte ouverte en courant, je la vois fermée. La porte de ma chambre était fermée. Je tiens la main à ma pour la retenir mais elle force la porte et nous entrâmes ensemble. La porte de mon armoire était fermée et le foulard blanc taché de sang n'était plus là. -Tu vois, il n'y a rien ici. Je la regarde et éclate en sanglot. Cette chambre est tout sauf vide. Le calme qui règne dans cette chambre est assourdissant et il semble qu'il n'y a que moi qui ressens l'ambiance étrange qui règne dans l'habitacle. Ce foulard, je l'avais donné à Tata NANOU alors je ne comprend pas comment il a atterri ici. Ma mère devint de plus en plus inquiète en me voyant assise parterre. J'étais désespérée car j'avais peur. Je luttais de tout mon âme contre cette vérité qui s'imposait à moi comme le levé du soleil mais il est clair que tout est lié avec ma rencontre avec cette Djinniya. Quelqu’un sonna à la porte... -Je vais aller voir qui c’est me dit-elle en me lançant une robe qu'elle avait trouvé dans mon armoire. Porte ça et attends ici -Non ! Je ne pourrais pas rester ici. Je réplique automatiquement en portant à la va vite la robe qu'elle venait de me donner. -Je viens avec toi rajoutais-je en m'approchant d'elle. Elle me regarde longuement avant de sortir. Je la suis tel un automate. Arrivée en bas, je l'attend dans le salon tandis qu'elle partait ouvrir la porte à la personne qui venait de sonner. Je pris place sur l'un des canapés. Cette pièce me semblait étrangère pourtant j'ai grandit dans cette maison. Je connais la place de chaque pièce mais je ne pourrai dire que je connaissais chaque pièce comme ma poche. Je refusais toujours de me réunir avec ma famille à part si mon père me forçait à le faire. Je ne dirai pas que la présence de toute ma famille me rendait mal à l'aise mais j'ai l'impression d'être une étrangère quand je suis avec eux. Au final que je sois avec eux ou pas, ça ne changeait rien, donc ma chambre était le seul endroit où je me sentais en sécurité et bien à l'aise... jusqu'à aujourd'hui. -As salamou Aleykoum lançaient en chœur des voix qui venaient juste de devant le salon. Mes doigts serrèrent douloureusement ma paume. Je ne déteste pas les visites que reçoit ma mère mais aujourd'hui la situation était un peu delicate et j'aurais préféré rester seule avec ma mère pour lui parler. Je me lève maladroitement du canapé et efface les quelques larmes qui parlaient au coin de mes yeux. Mon visage bouffi par les pleurs n'échapperaient même pas à un aveugle. Je m'arrange comme je peux et leur demande d'entrer. J'entend ma mère qui leur demandait de se mettre à l'aise. -Fatima comment tu vas ? C'etait la voix de Tata NANOU. Je relève automatiquement ma tête tel un robot télécommandé par son maitre. Elle était accompagné d'une autre femme que je ne connaissais pas et un autre homme qui devait avoir la trentaine. Mon coeur qui semblait avoir un peu de répit reprend sa course folle. Ma peur pouvait se lire sur mon visage. En ce moment, cacher mes émotions n'est pas la chose que je maitrise le plus. Ta Nanou qui d'habitude a un visage très chaleureux aujourd'hui semblait ne pas se soucier de sa sympathie. On aurait dit une autre personne. Que faisaient-ils donc ici ? Je me posais cette question alors que la réponse s'imposait clairement dans mon esprit. Ma mère amène des rafraîchissements mais nos invités semblaient ne vouloir toucher à rien. Je jugeais nécessaire de ne pas sortir pour les laisser seul avec ma mère puisque je devais surement être la raison de leur présence ici. Depuis ma rencontre avec Djinniya plus rien ne va. Pourquoi j'ai diable accepté de lui parler? J'aurais dû juste m'excuser et rentrer chez moi! Mais je suppose que mes regrets ne changeraient pas la situation. -Fatima répond m'interpella ma mère. Tous les regards étaient tourné vers moi. Paniquée, je leur présente mes excuses pour mon inattention. -Ce n'est pas grave répond Tata Nanou. Je demandais juste si tu allais bien ? -Oui répondais-je timidement la tête baissée -Bon, si je suis venue avec mon frère Alioune et ma soeur Bigué c'est pour parler de ce qui s'est passé la dernière fois chez moi. Dès qu'elle a dit celà, j'ai senti le regard de ma mère sur moi. -Depuis deux jours je ne dors pas Fatima.Ta visite a complètement bouleversé ma vie. Je connais ta mère et je te connais...ou du moins je croyais te connaitre. Tu étais une fille très bien éduquée, qui n'élève jamais la voix alors je me pose des questions depuis ta visite. Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu as inventé cette histoire? Dans quel but? -Attend Nanou ! Est-ce que tu peux m'expliquer ce qui se passe? Qu'est-ce que Fatima a fait ? -Aïssatou, tu es comme une soeur pour moi mais jamais je n'accepterai qu'un membre de ta famille vienne manquer de respect à la mienne. Elle est venue chez moi avec un foulard que j'avais offert à Khadija. Elle m'a dit qu'elle l'avait vu à la plage et que c'est elle qui lui avait donné ce foulard. Est-ce-que tu te rends compte de la gravité de la situation? Ma fille Khadija est morte il y'a longtemps alors je ne comprend pas pourquoi elle est venue me dire ça. -Attend l'interrompit ma mère.Tu dis que ma fille Fatima est venue te dire qu'elle avait rencontré ta fille Khadija à la plage ? Ta Nanou acquiesça -Je suis sûre qu'il y'a une explication logique à tout ça. Je connais ma fille et je sais que jamais elle ne viendrait te manquer te respect de cette façon. -Fatima? M'interpella ma mère , explique nous ce qui s'est passé. Tu as peut-être vu quelqu'un qui lui ressemblait? Tu as une fois vu Khadija n'est ce pas ? -Elles ne se connaissent pas lui répond Tata Nanou. Khadija a longtemps vécu chez son père aux Etats unis et c'est à ses 17 ans qu'elle est venue ici au Sénégal passer les vacances avec nous. Alors elles ne peuvent pas se connaitre. -Elles peuvent bel et bien se connaitre sans que tu ne le saches. -Oui mais ça n'explique pas ce qu'elle a fait répondit Ta Nanou. -Ma fille....rajoute t-elle d'un ton plein de chagrin. Jamais je ne pourrais la revoir. Chaque jour je regrette de l'avoir laisser partir vivre avec son père. J'aurais dû profiter de sa présence. Jamais je n'aurais imaginé qu'elle partirait aussi tôt. Elle est partie avec une partie de moi même. Aïssatou, toi même tu sais que je ne suis plus la même. Je n'ai jamais oublié et jamais je n'oublierai la douleur que je ressens liée à sa perte. On a pas vécu longtemps mais l'amour d'une mère ne prend pas en compte la distance. J'aurais remué ciel et terre pour passer au moins une dernière journée avec elle. Elle est morte sous mes yeux, j'étais dans l'ambulance qui la transportait. L'ange de la mort a pris son âme juste sous mes yeux. Jamais je n'oublierai le dernier regard qu'elle m'a lancé. Un regard qui me hante chaque nuit. Aïssatou tu es ma soeur mais jamais je n'accepterai ce que ta fille a fait. Je n'accepterai jamais son manque de respect vis à vis de ma défunte fille. Je n'accepterai jamais son manque de respect vis à vis de la douleur que je ressens depuis la mort de ma fille. Comment leur dire que je ne connaissais même pas l'existence de cette fille. Je n'ai rien demandé. Jamais je n'ai voulu rencontré une fille qui est soit disant est morte depuis des années. Je me sens tellement mal pour elle mais ce n'est pas de ma faute. J'ai vraiment vu sa fille à la plage et je ne peux pas prétendre la contraire. Cependant , j'imagine la douleur qu'elle ressent et je pense que le mieux à faire c'est de m'excuser profondément même si après celà elle ne me regardera plus de la même façon. -Fatima? Tu as quelque chose à dire? -Nous voulons juste qu'elle comprenne qu'on ne joue pas avec ce genre de chose. Et si elle insiste à dire qu'elle a vu Khadija, nous porterons plainte contre elle. Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça mais ça ne passera pas une deuxième fois fit le frère de Ta Nanou. -Nous avons enterré notre fille avec beaucoup de douleur alors s'il te plait respecte sa mémoire et excuse toi. Nous essayerons de tout oublier. Cette fois ci c'était Tata Bigué qui venait de parler Ça fait toujours mal d'être accuser à tord mais je n'ai pas d'argument pour me défendre car tout est flou et mysterieux. Je ne pourrai jamais les convaincre que j'ai vraiment vu la fille de la photo sur cette plage avec un prénom différent. Et je sais que ça ne peut pas être son sosie puisqu'elle m'a elle même affirmé que ses parents s'appelaient Tata Nanou Et Docteur Ndour. Et puis tous ces details: le foulard, la robe et la photo....C'est tellement bizarres et paraissent tellement irréels. Malheureusement je suis impuissante, je ne pourrai pas me défendre. -Tu as quelques chose à dire? Est-ce-sue tu peux m'expliquer ce qui se passe ? Ma mère s'adressa à moi. Je passe nerveusement ma main sous mes genoux, impuissante face à cette situation. J'implorais le bon Dieu de me venir en aide. Je me sentais comme un agneau égaré au milieu des loups. -Je suis ...profondément désolée murmurais-je en essayant de contenir du mieux que je pouvais mes larmes. Je lève la tête un court instant et la regarde pour lui faire comprendre à travers mon regard tout ce que je ressens en ce moment précis. Ses yeux pleins de larmes me brisèrent le coeur. Je ne voulais vraiment pas lui faire de mal. Je sais que je souffre énormément mais je suppose que ma douleur n'égalera jamais la sienne. J'ai dû réveiller beaucoup de chose en lui parlant de Lhadija ...ou de Djinniya je ne sais même plus. -Je suis vraiment désolée Aïssatou. Je ne pourrai peut être pas te consoler comme il se doit mais saches que ma fille ne viendra plus jamais te parler de cette histoire. Je ne sais pas ce qui lui a pris mais je suis sûre qu'elle regrette en ce moment. Nous sommes humains et nous commettons beaucoup d'erreur. Je t'en prie pardonne la. S'excusa ma mère -Je lui pardonne Aïssatou mais je ne pense pas que je vais oublier de si tôt. -Je comprend parfaitement Nanou. Sincèrement, je te demande de nous pardonner. - Si Dieu pardonne tout, qui suis-je pour ne pas le faire? Je lui pardonne. Maintenant je vous laisse. Nous devons aller chez une de nos cousines. Prenez soin de vous nous dit-elle en se levant, les autres l'imite ainsi que ma mère. Toujours la tête baissée, les mains moites, j'attend qu'ils sortent du salon pour respirer normalement. Ce mécanisme quotidien devient de plus en plus difficile pour moi ces derniers temps. Toutes ces informations et ces mystères tourmentent mon organisme: mon cerveau ne fait même plus l'effort de réfléchir convenablement et mes émotions montent et descendent. Je n'en peux plus ! Dès qu'ils sont partis, ma mère est venue me voir. Elle voulait à tout prix que je lui raconte tout mais je ne pouvais rien dire en ce moment là. Je ne me sentais pas bien et je n'avais qu'une envie c'est dormir pour faire passer toutes ces ondes negatives autour de moi. J'ai supplié ma mère de me laisser dormir un peu avant de lui parler. Elle était inquiète mais elle a accepté. Je me suis donc couchée sur le canapé car il était hors de question que je retourne dans cette chambre. Je ne retournerai plus jamais là-bas , en attendant que je trouve une solution à tout ça. Les jours qui ont suivis ont été un peu normal. Je n'avais pas senti de présence bizarre et je me sentais beaucoup mieux moralement. Je dors maintenant dans le salon, pour ne plus revivre ce que j’ai vécu dans ma chambre. Je n'ai pas encore tout expliquer à ma mère. À chaque fois qu'elle aborde le sujet, je me mets sur la defensive....Ce n'est pas que je ne veux pas lui en parler mais après mûre reflexion je me suis dite que si je lui racontais tout ça, sa vie serait peut-être en danger. Et ce je ne le supporterai pas. Elle s'inquiète énormément et m'exprime sa confusion à chaque fois qu'elle en a l'occasion mais je fais de mon mieux pour la rassurer. Je pense surtout que si je me sens aussi mieux ces temps-ci c'est parce-que le boulot que j'ai au bureau me fait oublier tout problème personnel. Le bureau n'est pas vraiment un endroit que j'adore mais c'est quand même mieux qu'à la maison....C'est mieux qu’à la maison que si Monsieur Fall est en voyage. Je ne devrais pas dire ce genre de chose mais il me fait énormément peur. Je crois même que tout le personnel de cette entreprise a peur de Monsieur Fall. Il n'est pas souvent là mais quand il revient de voyage tout le monde se tient en carreaux. On pourrait même comparé le bureau à un camp militaire. Je me t*****e à cause de cette inconnue Djinniya mais Monsieur Fall fait aussi partie de mon cauchemar. J'exagèrerai peut-être si j'ajoute que quand il est dans les parages j'en oublie de respirer tellement il me fait peur mais c'est bien la vérité. Contrairement à lui son frère qui est notre patron est quelqu'un de très gentil. On l'appelle Fall PDG. Depuis que je suis sa secrétaire, il fait tout pour me mettre à l'aise. Il est toujours souriant, chaleureux et sympa et celà ne fait pas de lui un homme sans personnalité. Bien au contraire, il est strict quand il s'agit de travail mais en dehors de celà il traite bien tout le monde. En parlant du loup... -Bonjour Fatima comment vas-tu ce matin? Me demande t-il tout souriant en déposant machinalement son sac sur mon bureau. -Je vais bien .....je répond dans un murmure comme d'habitude -Tu ne demandes pas comment je vais? Fit-il en sortant des documents de son cartable. Je souris et prend les documents qu'il me tend. -Je vais bien moi aussi puisque tu ne demande pas. Bon, j'ai vérifié ce dossier hier mais il est incomplet. Tu peux relire et ajouter ce qui manque. Tu peux aussi le garder jusqu'à demain. Je n'en ai pas besoin aujourd'hui me dit-il. -D'accord ...répondis-je tout simplement -Peux-tu m'apporter un café maintenant? Je n'ai pas encore pris mon petit déjeuner aujourd'hui . -Oui tout de suite. -Merci bien me dit-il avant de tracer vers son bureau. Je me lève pour aller lui chercher son café mais au même moment Sadiya Seck, une stagiaire arrive vers moi les mains remplies de papiers blanc. -Bonjour Fatima me salut-elle essoufflée -Bonjour. Je répondis-je -Est-ce que-tu peux apporter ça à la salle de reunion b13? Je suis tellement fatiguée aujourd'hui fit-elle en me donnant les papiers d'un geste brusque. Avec le poids des papiers, je faillis tomber mais mon siège m'a servi d'appui et je me suis accrochée de justesse. -Merci beaucoup Fatima, je vais aller me rafraichir un peu. Elle tourne les talons et part de sa démarche assurante vers l'ascenseur. Elle portait une jupe droite noire, taille haute et une chemise blanche qui marque un peu la taille de sa poitrine. Ses cheveux étaient limite jusqu'à ses épaules et ça lui donnait un air un peu décontractée. J'adorais sa façon de s'habiller. Si j'avais une poitrine aussi bombée que la sienne j'aurais peut-être porter des chemise de ce genre.   Je ne voulais pas faire son travail à sa place mais j'avais peur qu'elle le prenne mal si je venais à lui refuser ce service. En fait, elle avait l'habitude de faire ce genre de chose. Elle me donnait toujours son travail à faire alors que j'ai bien plus de choses à faire. Elle me donne son travail, se repose et comme prétexte soit elle est fatiguée soit elle est malade. J'aimerais bien refuser mais j'ai peur qu'elle ne fasse de moi son ennemie. Elle est très bagarreuse, je ne supporterai pas un harcèlement de sa part avec tous les problèmes que j'ai en ce moment. Le café de Fall PDG devrait attendre me dis-je intérieurement en me dirigeant vers la salle de reunion B13.Am Mais alors que je marchais tranquillement vers ma destination ...j'entendis une voix me dire .. -Tu es tellement bête, tu te fais manipuler comme une marionnette. Je m'arrêtais net et me retournais brusquement pour voir le propriétaire de cette voix mais il n' y avait personne aux alentours. Et le pire c'est que j'aurais juré que cette voix est la même que celle de la femme que j'ai rencontré à la plage; Djinniya. Je suis sûrement entrain de faire une hallucination auditive. Je suis sûre que c'est mon cerveau qui me joue encore une fois des tours. Je me répétais cette phrase dans ma tête telle une litanie en continuant ma route. Je ne sais pas si c'est de la paranoïa mais des l'instant où j'ai entendu cette voix, l'ambiance de l'habitacle a changé. Le couloir qui d’habitude semblait chaleureux avec la décoration colorée des murs était devenu froid, morne et presque sans âme. L’ambiance était digne d’un film d’horreur ou même d’un cimetière... J’accélérais le pas mais cette fois-ci ce sont des ricanements qui se font entendre. Mes oreilles commencèrent à bourdonner. Je commence à courir le plus rapidement possible, comme si ma vie en dépendait. Peut-être même que ma vie en dépendait. Je ne sais pas! Tout ce que je veux en ce moment c’est sortir de ce couloir qui me semble interminable. Le poids des papiers devenait de plus en plus insoutenable. Malheureusement, je fis un faux-pas qui me fit tomber parterre avec tous les papiers que j’avais en main. Je tente de me lever mais une main se posa sur mon épaule. Je sursaute par réflexe et pousse un cri de peur.
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