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Mrs Bennet et ses filles Tome 2

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En Angleterre, dans la société provinciale guindée, fière de ses privilèges et de son rang social, Mrs. Bennett, mère de cinq filles, veut à tout prix les marier... Elle n'hésite pas à faire la cour à son nouveau voisin, Mr. Bingley, jeune homme riche qu'elle aurait aimé donner comme époux à sa fille aînée Jane. S'ébauche une idylle entre Jane et Mr. Bingley, qui pourrait bien aboutir à un mariage. Elisabeth, soeur cadette de Jane, se réjouit de cet amour naissant. Mais c'est sans compter le dédain et la méfiance de l'ami int jeime de Bingley, Mr. Darcy qui, n'appréciant pas les manières de Mrs. Bennett et de ses filles, empêche Bingley de se prononcer. Elisabeth de tempérament fort et franc, consciente de la valeur et du mérite de son milieu, affronte Mr. Darcy...

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Chapitre 1
Mr. Collins ne resta pas longtemps seul à méditer sur le succès de sa déclaration. Mrs. Bennet, qui rôdait dans le vestibule en attendant la fin de l’entretien, n’eut pas plus tôt vu sa fille ouvrir la porte et gagner rapidement l’escalier qu’elle entra dans la salle à manger et félicita Mr. Collins avec chaleur en lui exprimant la joie que lui causait la perspective de leur alliance prochaine. Mr. Collins reçut ces félicitations et y répondit avec autant de plaisir, après quoi il se mit à relater les détails d’une entrevue dont il avait tout lieu d’être satisfait puisque le refus que sa cousine lui avait obstinément opposé n’avait d’autre cause que sa modestie et l’extrême délicatesse de ses sentiments. Ce récit cependant causa quelque trouble à Mrs. Bennet. Elle eût bien voulu partager cette belle assurance et croire que sa fille, en repoussant Mr. Collins, avait eu l’intention de l’encourager. Mais la chose lui paraissait peu vraisemblable et elle ne put s’empêcher de le dire. – Soyez sûr, Mr. Collins, que Lizzy finira par entendre raison. C’est une fille sotte et entêtée qui ne connaît point son intérêt ; mais je me charge de le lui faire comprendre. – Permettez, madame : si votre fille est réellement sotte et entêtée comme vous le dites, je me demande si elle est la femme qui me convient. Un homme dans ma situation désire naturellement trouver le bonheur dans l’état conjugal et si ma cousine persiste à rejeter ma demande, peut-être vaudrait-il mieux ne pas essayer de la lui faire agréer de force ; sujette à de tels défauts de caractère, elle ne me paraît pas faite pour assurer ma félicité. – Monsieur, vous interprétez mal mes paroles, s’écria Mrs. Bennet alarmée. Lizzy ne montre d’entêtement que dans des questions de ce genre. Autrement c’est la meilleure nature qu’on puisse rencontrer. Je vais de ce pas trouver Mr. Bennet et nous aurons tôt fait, à nous deux, de régler cette affaire avec elle. Et, sans lui donner le temps de répondre, elle se précipita dans la bibliothèque où se trouvait son mari. – Ah ! Mr. Bennet, s’exclama-t-elle en entrant, j’ai besoin de vous tout de suite. Venez vite obliger Lizzy à accepter Mr. Collins. Elle jure ses grands dieux qu’elle ne veut pas de lui. Si vous ne vous hâtez pas, il va changer d’avis, et c’est lui qui ne voudra plus d’elle ! Mr. Bennet avait levé les yeux de son livre à l’entrée de sa femme et la fixait avec une indifférence tranquille que l’émotion de celle-ci n’arriva pas à troubler. – Je n’ai pas l’avantage de vous comprendre, dit-il quand elle eut fini. De quoi parlez-vous donc ? – Mais de Lizzy et de Mr. Collins ! Lizzy dit qu’elle ne veut pas de Mr. Collins et Mr. Collins commence à dire qu’il ne veut plus de Lizzy. – Et que puis-je faire à ce propos ? Le cas me semble plutôt désespéré. – Parlez à Lizzy. Dites-lui que vous tenez à ce mariage. – Faites-la appeler. Je vais lui dire ce que j’en pense. Mrs. Bennet sonna et donna l’ordre d’avertir miss Elizabeth qu’on la demandait dans la bibliothèque. – Arrivez ici, mademoiselle, lui cria son père dès qu’elle parut. Je vous ai envoyé chercher pour une affaire d’importance. Mr. Collins, me dit-on, vous aurait demandée en mariage. Est-ce exact ? – Très exact, répondit Elizabeth. – Vous avez repoussé cette demande ? – Oui, mon père. – Fort bien. Votre mère insiste pour que vous l’acceptiez. C’est bien cela, Mrs. Bennet ? – Parfaitement ; si elle s’obstine dans son refus, je ne la reverrai de ma vie. – Ma pauvre enfant, vous voilà dans une cruelle alternative. À partir de ce jour, vous allez devenir étrangère à l’un de nous deux. Votre mère refuse de vous revoir si vous n’épousez pas Mr. Collins, et je vous défends de reparaître devant moi si vous l’épousez. Elizabeth ne put s’empêcher de sourire à cette conclusion inattendue ; mais Mrs. Bennet, qui avait supposé que son mari partageait son sentiment, fut excessivement désappointée. – Mr. Bennet ! À quoi pensez-vous de parler ainsi ? Vous m’aviez promis d’amener votre fille à la raison ! – Ma chère amie, répliqua son mari, veuillez m’accorder deux faveurs : la première, c’est de me permettre en cette affaire le libre usage de mon jugement, et la seconde de me laisser celui de ma bibliothèque. Je serais heureux de m’y retrouver seul le plus tôt possible. Malgré la défection de son mari, Mrs. Bennet ne se résigna pas tout de suite à s’avouer battue. Elle entreprit Elizabeth à plusieurs reprises, la suppliant et la menaçant tour à tour. Elle essaya aussi de se faire une alliée de Jane, mais, avec toute la douceur possible, celle-ci refusa d’intervenir. Quant à Elizabeth, tantôt avec énergie, tantôt avec gaieté, elle repoussa tous les assauts, changeant de tactique, mais non de détermination. Mr. Collins pendant ce temps méditait solitairement sur la situation. La haute opinion qu’il avait de lui-même l’empêchait de concevoir les motifs qui avaient poussé sa cousine à le refuser et, bien que blessé dans son amour-propre, il n’éprouvait pas un véritable chagrin. Son attachement pour Elizabeth était un pur effet d’imagination et la pensée qu’elle méritait peut-être les reproches de sa mère éteignait en lui tout sentiment de regret. Pendant que toute la famille était ainsi dans le désarroi, Charlotte Lucas vint pour passer la journée avec ses amies. Elle fut accueillie dans le hall par Lydia qui se précipita vers elle en chuchotant : – Je suis contente que vous soyez venue car il se passe ici des choses bien drôles. Devinez ce qui est arrivé ce matin : Mr. Collins a offert sa main à Lizzy, et elle l’a refusée ! Charlotte n’avait pas eu le temps de répondre qu’elles étaient rejointes par Kitty, pressée de lui annoncer la même nouvelle. Enfin, dans la salle à manger, Mrs. Bennet, qu’elles y trouvèrent seule, reprit le même sujet et réclama l’aide de miss Lucas en la priant d’user de son influence pour décider son amie à se plier aux vœux de tous les siens. – Je vous en prie, chère miss Lucas, dit-elle d’une voix plaintive, faites cela pour moi ! Personne n’est de mon côté, personne ne me soutient, personne n’a pitié de mes pauvres nerfs. L’entrée de Jane et d’Elizabeth dispensa Charlotte de répondre. – Et justement la voici, poursuivit Mrs. Bennet, aussi tranquille, aussi indifférente que s’il s’agissait du shah de Perse ! Tout lui est égal, pourvu qu’elle puisse faire ses volontés. Mais, prenez garde, miss Lizzy, si vous vous entêtez à repousser toutes les demandes qui vous sont adressées, vous finirez par rester vieille fille et je ne sais pas qui vous fera vivre lorsque votre père ne sera plus là. Ce n’est pas moi qui le pourrai, je vous en avertis. Je vous ai dit tout à l’heure, dans la bibliothèque, que je ne vous parlerais plus ; vous verrez si je ne tiens point parole. Je n’ai aucun plaisir à causer avec une fille si peu soumise. Non que j’en aie beaucoup à causer avec personne ; les gens qui souffrent de malaises nerveux comme moi n’ont jamais grand goût pour la conversation. Personne ne sait ce que j’endure ! Mais c’est toujours la même chose, on ne plaint jamais ceux qui ne se plaignent pas eux-mêmes. Ses filles écoutaient en silence cette litanie, sachant que tout effort pour raisonner leur mère ou pour la calmer ne ferait que l’irriter davantage. Enfin les lamentations de Mrs. Bennet furent interrompues par l’arrivée de Mr. Collins qui entrait avec un air plus solennel encore que d’habitude. Sur un signe, les jeunes filles quittèrent la pièce et Mrs. Bennet commença d’une voix douloureuse : – Mon cher Mr. Collins… – Ma chère madame, interrompit celui-ci, ne parlons plus de cette affaire. Je suis bien loin, continua-t-il d’une voix où perçait le mécontentement, de garder rancune à votre fille. La résignation à ce qu’on ne peut empêcher est un devoir pour tous, et plus spécialement pour un homme qui a fait choix de l’état ecclésiastique. Ce devoir, je m’y soumets d’autant plus aisément qu’un doute m’est venu sur le bonheur qui m’attendait si ma belle cousine m’avait fait l’honneur de m’accorder sa main. Et j’ai souvent remarqué que la résignation n’est jamais si parfaite que lorsque la faveur refusée commence à perdre à nos yeux quelque chose de sa valeur. J’espère que vous ne considérerez pas comme un manque de respect envers vous que je retire mes prétentions aux bonnes grâces de votre fille sans vous avoir sollicités, vous et Mr. Bennet, d’user de votre autorité en ma faveur. Peut-être ai-je eu tort d’accepter un refus définitif de la bouche de votre fille plutôt que de la vôtre, mais nous sommes tous sujets à nous tromper. J’avais les meilleures intentions : mon unique objet était de m’assurer une compagne aimable, tout en servant les intérêts de votre famille. Cependant, si vous voyez dans ma conduite quelque chose de répréhensible, je suis tout prêt à m’en excuser. La discussion provoquée par la demande de Mr. Collins était maintenant close. Elizabeth en gardait seulement un souvenir pénible et devait encore supporter de temps à autre les aigres allusions de sa mère. Quant au soupirant malheureux, ses sentiments ne s’exprimaient point par de l’embarras ou de la tristesse, mais par une attitude raide et un silence plein de ressentiment. C’est à peine s’il s’adressait à Elizabeth, et les attentions dont il la comblait auparavant se reportèrent sur miss Lucas dont la complaisance à écouter ses discours fut un soulagement pour tout le monde et en particulier pour Elizabeth. Le lendemain, la santé et l’humeur de Mrs. Bennet ne présentaient aucune amélioration et Mr. Collins, de son côté, continuait à personnifier l’orgueil blessé. Elizabeth s’était flattée de l’espoir que son mécontentement le déciderait à abréger son séjour, mais ses plans n’en paraissaient nullement affectés ; il s’était toujours proposé de rester jusqu’au samedi et n’entendait pas s’en aller un jour plus tôt. Après le déjeuner les jeunes filles se rendirent à Meryton pour savoir si Mr. Wickham était de retour. Comme elles entraient dans la ville, elles le rencontrèrent luimême et il les accompagna jusque chez leur tante où son regret d’avoir manqué le bal de Netherfield et la déception que tout le monde en avait éprouvée, furent l’objet de longs commentaires. À Elizabeth pourtant, il ne fit aucune difficulté pour avouer que son absence avait été volontaire. – À mesure que la date du bal se rapprochait, dit-il, j’avais l’impression de plus en plus nette que je ferais mieux d’éviter une rencontre avec Mr. Darcy. Me trouver avec lui dans la même salle, dans la même société pendant plusieurs heures, était peut-être plus que je ne pouvais supporter ; il aurait pu en résulter des incidents aussi désagréables pour les autres que pour moi-même. Elizabeth approuva pleinement son abstention. Ils eurent tout le loisir de s’étendre sur ce sujet, car Wickham et un de ses camarades reconduisirent les jeunes filles jusqu’à Longbourn et, pendant le trajet, il s’entretint surtout avec Elizabeth. Touchée d’un empressement aussi flatteur, elle profita de l’occasion pour le présenter à ses parents. Peu après leur retour, un pli apporté de Netherfield fut remis à Jane qui l’ouvrit aussitôt. L’enveloppe contenait une feuille d’un charmant papier satiné couverte d’une écriture féminine élégante et déliée. Elizabeth vit que sa sœur changeait de couleur en lisant et qu’elle s’arrêtait spécialement à certains passages de la lettre. Jane, d’ailleurs, reprit vite son sang-froid et se joignit à la conversation générale avec son entrain habituel. Mais, dès que Wickham et son compagnon furent partis, elle fit signe à Elizabeth de la suivre dans leur chambre. À peine y étaient-elles qu’elle dit en lui tendant la lettre : – C’est de Caroline Bingley, et la nouvelle qu’elle m’apporte n’est pas sans me surprendre. À l’heure qu’il est ils ont tous quitté Netherfield et sont en route pour Londres, sans idée de retour. Écoutez plutôt. Elle lut la première phrase qui annonçait la résolution de ces dames de rejoindre leur frère et de dîner ce même soir à Grosvenor Street, où les Hurst avaient leur maison. La lettre continuait ainsi : « Nous ne regretterons pas grand’chose du Hertfordshire, à part votre société, chère amie. Espérons cependant que l’avenir nous réserve l’occasion de renouer nos si agréables relations et, qu’en attendant, nous adoucirons l’amertume de l’éloignement par une correspondance fréquente et pleine d’abandon. » Cette grande tendresse laissa Elizabeth très froide. Bien que la soudaineté de ce départ la surprît, elle n’y voyait rien qui valût la peine de s’en affliger. Le fait que ces dames n’étaient plus à Netherfield n’empêcherait vraisemblablement point Mr. Bingley d’y revenir et sa présence, Elizabeth en était persuadée, aurait vite consolé Jane de l’absence de ses sœurs. – C’est dommage, dit-elle après un court silence, que vous n’ayez pu les revoir avant leur départ ; cependant il nous est peut-être permis d’espérer que l’occasion de vous retrouver se présentera plus tôt que miss Bingley ne le prévoit. Qui sait si ces rapports d’amitié qu’elle a trouvés si agréables ne se renoueront pas plus intimes encore ?… Mr. Bingley ne se laissera pas retenir longtemps à Londres. – Caroline déclare nettement qu’aucun d’eux ne reviendra à Netherfield de tout l’hiver. Voici ce qu’elle dit : « Quand mon frère nous a quittés hier, il pensait pouvoir conclure en trois ou quatre jours l’affaire qui l’appelait à Londres, mais c’est certainement impossible et comme nous sommes convaincus, d’autre part, que Charles, une fois à Londres, ne sera nullement pressé d’en revenir, nous avons décidé de le rejoindre afin de lui épargner le désagrément de la vie à l’hôtel. Beaucoup de nos amis ont déjà regagné la ville pour l’hiver. Comme je serais heureuse d’apprendre que vous-même, chère amie, vous proposez de faire un tour dans la capitale ! Mais, hélas ! je n’ose y compter. Je souhaite sincèrement que les fêtes de Noël soient chez vous des plus joyeuses et que vos nombreux succès vous consolent du départ des trois admirateurs que nous allons vous enlever. » – Ceci montre bien, conclut Jane, que Mr. Bingley ne reviendra pas de cet hiver. – Ceci montre seulement que miss Bingley ne veut pas qu’il revienne. – Qu’est-ce qui vous le fait croire ? Mr. Bingley est maître de ses actes ; c’est de lui que vient sans doute cette décision. Mais attendez le reste. À vous, je ne veux rien cacher, et je vais vous lire le passage qui me peine le plus. « Mr. Darcy est impatient de retrouver sa sœur et, à vous dire vrai, nous ne le sommes pas moins que lui. Il est difficile de trouver l’égale de Georgiana Darcy sous le rapport de la beauté, de l’élégance et de l’éducation, et la sympathie que nous avons pour elle, Louisa et moi, est accrue par l’espérance de la voir un jour devenir notre sœur. Je ne sais si je vous ai jamais fait part de nos sentiments à cet égard, mais je ne veux pas vous quitter sans vous en parler. Mon frère admire beaucoup Georgiana ; il aura maintenant de fréquentes occasions de la voir dans l’intimité, les deux familles s’accordent pour désirer cette union et je ne crois pas être aveuglée par l’affection fraternelle en disant que Charles a tout ce qu’il faut pour se faire aimer. Avec tant de circonstances favorables ai-je tort, ma chère Jane, de souhaiter la réalisation d’un événement qui ferait tant d’heureux ? » – Que pensez-vous de cette phrase, ma chère Lizzy ? dit Jane en achevant sa lecture, ne dit-elle pas clairement que Caroline n’a aucun désir de me voir devenir sa sœur, qu’elle est tout à fait convaincue de l’indifférence de son frère à mon égard et que, si elle soupçonne la nature des sentiments qu’il m’inspire, elle veut très amicalement me mettre sur mes gardes ? Peut-on voir autre chose dans ce que je viens de vous lire ? – Oui, certes, car mon impression est tout à fait différente, et la voici en deux mots : miss Bingley s’est aperçue que son frère vous aime alors qu’elle veut lui faire épouser miss Darcy. Elle va le rejoindre afin de le retenir à Londres, et elle essaye de vous persuader qu’il ne pense pas à vous. Jane secoua la tête. – Jane, je vous dis la vérité. Tous ceux qui vous ont vue avec Mr. Bingley ne peuvent douter de ses sentiments pour vous, – miss Bingley pas plus que les autres, car elle n’est point sotte. – Si elle pouvait croire que Mr. Darcy éprouve seulement la moitié de cette affection pour elle-même, elle aurait déjà commandé sa robe de noce. Mais le fait est que nous ne sommes ni assez riches, ni assez nobles pour eux, et miss Bingley est d’autant plus désireuse de voir son frère épouser miss Darcy qu’elle pense qu’une première alliance entre les deux familles en facilitera une seconde. Ce n’est pas mal combiné et pourrait après tout réussir si miss de Bourgh n’était pas dans la coulisse. Mais voyons, ma chère Jane, si miss Bingley vous raconte que son frère est plein d’admiration pour miss Darcy, ce n’est pas une raison suffisante pour croire qu’il soit moins sensible à vos charmes que quand il vous a quittée mardi dernier, ni qu’elle puisse lui persuader à son gré que ce n’est pas de vous, mais de son amie qu’il est épris. – Tout ce que vous me dites là pourrait me tranquilliser si nous nous faisions la même idée de miss Bingley, répliqua Jane, mais je suis certaine que vous la jugez injustement. Caroline est incapable de tromper quelqu’un de propos délibéré. Tout ce que je puis espérer de mieux dans le cas présent, c’est qu’elle se trompe ellemême. – C’est parfait. Du moment que vous ne voulez pas de mon explication, vous ne pouviez en trouver une meilleure. Croyez donc que miss Bingley se trompe, et que cette supposition charitable vous redonne la tranquillité. – Mais, ma chère Elizabeth, même en mettant tout au mieux, pourrais-je être vraiment heureuse en épousant un homme que ses sœurs et ses amis désirent tant marier à une autre ? – Cela, c’est votre affaire, et si, à la réflexion, vous trouvez que la douleur de désobliger les deux sœurs est plus grande que la joie d’épouser le frère, je vous conseille vivement de ne plus penser à lui. – Pouvez-vous parler ainsi, dit Jane avec un faible sourire. Vous savez bien que malgré la peine que me causerait leur désapprobation, je n’hésiterais pas. Mais il est probable que je n’aurai pas à choisir si Mr. Bingley ne revient pas cet hiver. Tant de choses peuvent se produire en six mois ! Les deux sœurs convinrent d’annoncer ce départ à leur mère sans rien ajouter qui pût l’inquiéter sur les intentions de Mr. Bingley. Cette communication incomplète ne laissa pas toutefois de contrarier vivement Mrs. Bennet, qui déplora ce départ comme une calamité : ne survenait-il pas juste au moment où les deux familles commençaient à se lier intimement ? Après s’être répandue quelque temps en doléances, l’idée que Mr. Bingley reviendrait sans doute bientôt et dînerait à Longbourn lui apporta un peu de réconfort. En l’invitant, elle avait parlé d’un repas de famille, mais elle décida que le menu n’en comporterait pas moins deux services complets.

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