Chapitre 150 : Son esprit nageait dans un brouillard épais, incapable d’ordonner ses pensées. Chaque tentative pour réfléchir se brisait contre une fatigue accablante. Son corps, vidé de toute force, refusait d’obéir. Elle comprit aussitôt que le moindre geste inconsidéré signerait sa perte. S’ils la voyaient bouger, leurs précautions deviendraient insurmontables. Alors, Addison choisit de se taire, de se figer, attendant que le temps devienne son allié. Les voix vinrent ensuite, basses, grondantes, perçant le voile de son demi-sommeil. — Vérifie si elle reprend conscience. Dans ce cas, une autre dose d’aconit et elle restera tranquille. Sinon, on peut souffler un peu. La frontière est encore loin. Un autre, plus prudent, répliqua : — Pas question de l’empoisonner davantage. Elle

