Chapitre 2

799 Words
2 Lucas Yulia commence presque de tout de suite à respirer plus régulièrement et son corps se détend, elle s’est endormie dans mes bras. Ses cheveux sont encore humides après la douche et mouillent l’oreiller, mais ça ne me dérange pas. Je suis trop préoccupé par celle que je tiens entre mes bras. Le parfum de mon gel de douche se mêle à sa propre odeur, un parfum unique et délicat qui me fait penser à celui d’une pêche. Son corps mince est doux et chaud, les courbes de ses fesses épousent mon aine. Mon corps ronronne de satisfaction en étant couché ainsi, mais mon esprit se refuse à se détendre. Je l’ai baisée. Je l’ai baisée et une fois de plus c’était la meilleure expérience de ma vie, encore mieux qu’à Moscou. En la pénétrant, l’intensité de mes sensations m’a coupé le souffle. Je n’avais pas l’impression de coucher avec elle, j’avais l’impression de revenir chez moi. Même maintenant, en me souvenant de ce que j’ai ressenti en me glissant dans les profondeurs étroites et chaudes de son fourreau, ma queue remue et ma poitrine se noue de manière indéfinissable. Je ne veux pas de ça avec elle, quel que soit ce dont il s’agit. Tout aurait dû être tellement simple : la b****r, en finir, puis la châtier tout en lui soutirant des informations. Elle a tué des hommes avec lesquels j’ai travaillé et je me suis entraîné pendant des années. Et moi aussi, elle a failli me tuer. Je suis furieux à l’idée de ressentir autre chose que de la haine et du désir pour Yulia. J’ai dû faire un énorme effort pour ne pas tenir compte de la douceur de son regard et pour la traiter comme la prisonnière qu’elle est, pour la b****r avec brutalité au lieu de lui faire l’amour. Je savais que je lui faisais mal, je la sentais se débattre alors que je plongeais implacablement en elle, mais je ne voulais pas qu’elle sache l’effet qu’elle produisait sur moi. Il ne fallait pas que je cède à cette folie et à cette faiblesse. Sauf que c’est exactement ce que j’ai fait quand elle a accepté de me s***r sans un mot de protestation et qu’elle a avalé jusqu’à la dernière goutte comme si elle ne pouvait se rassasier. Elle m’a fait jouir alors que je venais de la traiter comme une p**e et ce foutu besoin a repris le dessus. Le besoin de la tenir dans mes bras et de la protéger. Elle s’est agenouillée devant moi, ses cils mouillés se dessinant sur ses joues pâles, et elle a avalé chaque goutte de ma semence ; j’aurais voulu la prendre dans mes bras et lui faire des promesses impossibles à tenir. À la place, je l’ai lavée, mais je n’ai pas pu me résoudre à la ligoter et à la faire dormir sur le sol, comme je n’avais pas pu me résoudre à lui faire vraiment mal. Quel merdier ! Il y a moins de vingt-quatre heures qu’elle est là et la rage qui brûle en moi depuis deux mois commence déjà à se calmer, la vulnérabilité de Yulia me touche au-delà de tout. Je devrais être indifférent à sa faiblesse, au fait qu’elle meurt de faim, que son corps n’est plus que l’ombre de lui-même et que ses yeux bleus sont cernés tant elle est épuisée. Je devrais être indifférent au fait qu’elle a été recrutée à l’âge de onze ans et envoyée dès celui de seize espionner à Moscou. Tout cela devrait me laisser froid, mais ce n’est pas le cas. Bordel de merde ! Je ferme les yeux en me disant que ce que je ressens ne va pas durer, que ça me passera une fois que je me serai rassasié d’elle. Voici ce que je me dis, même si je sais que ce n’est pas vrai. Ça ne sera pas aussi simple et j’aurais dû m’en douter. Un bruit étrange me sort d’un profond sommeil. J’ouvre brusquement les yeux, je n’ai plus la moindre envie de dormir avec une telle poussée d’adrénaline. Je me raidis, prêt à me battre, puis je me souviens que je ne suis pas seul. Il y a une femme couchée dans mes bras, et son poignet gauche est menotté au mien. Je respire lentement en m’apercevant que c’est elle qui fait ce bruit. Elle s’agite sans cesse et je l’entends à nouveau. Un léger gémissement suivi d’un sanglot étouffé. — Yulia… Je pose la main gauche sur son épaule et lui lève le bras. Yulia, réveille-toi. Tout à coup, elle se retourne et se débat brutalement et je m’aperçois qu’elle n’est toujours pas réveillée. Elle pleure à moitié tout en haletant et tire de toutes ses forces sur ses menottes. Fils de p**e. Je lui attrape le poignet gauche pour éviter qu’elle ne nous fasse mal et je roule sur elle en me servant du poids de mon corps pour l’empêcher de bouger. — Calme-toi, je lui murmure à l’oreille, ce n’est qu’un rêve. Je m’attends alors à ce qu’elle arrête de se débattre, à ce qu’elle se réveille et qu’elle comprenne ce qui arrive, mais ce n’est pas le cas. À la place, elle se transforme en bête sauvage.
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