La soupe que Rosa m’a donnée est délicieuse, pleine de champignons, de riz, de haricots et de morceaux d’agneau. Tout en mangeant, j’observe Yulia en me demandant, que vais-je bien pouvoir faire d’elle maintenant ? La garder pour toujours chez moi nue et ligotée ?
À ma grande stupéfaction, cette idée m’attire d’une manière assez perverse. Pour la première fois, je comprends pourquoi Esguerra a gardé sa femme, Nora, dans son île privée pendant les quinze premiers mois de leur relation. C’est l’endroit le plus sûr et le plus isolé possible, idéal pour une femme qui n’a pas nécessairement envie d’y être.
Si j’étais propriétaire d’une île, j’y garderais Yulia, et seuls ses longs cheveux blonds couvriraient son corps.
Elle fait tinter sa cuiller contre son bol de faïence, je n’ai pas de bols
