Le diable ne peut pas avoir un coeur

2.

Perla

Je rentre de ma balade avec mon cousin et vais dans la cuisine me rafraîchir, en trouvant mon père installé sur le plan de travail en train de réfléchir je prends de l'eau fraîche plus deux verres que je pose un devant lui et rempli son verre plus le mien, il me lance un regard et sourit.

-Moi : Qu'est-ce qu'il y'a papa ?

-Papa : Rien, juste le travail.

-Moi : Tu devrais prendre des vacances pour te reposer.

-Papa : J'en ai pas besoin.

Je roule des yeux, il se donne beaucoup trop à fond dans sont travail alors que son entreprise marche très bien depuis plus de vingt ans maintenant. Je suis sûre qu'il a besoin de repos, même si ça ne se voit pas qu'il est épuisé je suis sûre qu'il est.

-Moi : Tu peux m'en dire plus sur l'homme que je vais peut-être épouser ?

-Papa : Il a vingt-quatre ans, c'est un vénézuélien, son père et moi sommes amis depuis longtemps.

J'ai toujours dit que si je me marierai un jour ça serait soit avec un italien pour leur qualité de cuisine énorme ou avec un vénézuélien pour une raison que je ne sais pas, mais c'est pas en me disant son origine et son âge que je vais en savoir plus sur lui puis j'ai trois ans de moins que lui je suis pas petite ?

-Moi : Tu as d'autres infos ?

Évidemment qu'il y en a mais je suis sûre qu'il me dirai rien, sinon il m'aurait tout dit directement.

-Papa : Tu le sauras quand tu accepteras de te marier avec lui ou si tu veux pas tu le seras jamais.

Je tripote mon collier en faisant une mauvaise tête, bon je vais pas m'énerver parce qu'il veut rien me dire sur lui mais je trouve quand même ça bizarre qui me propose de me marier avec quelqu'un que je ne connais pas juste parce qu'il est stérile. C'est vrai que je veux pas d'enfants mais alors vraiment pas mais quand même c'est pas parce que je n'en veux pas que je veux finir ma vie avec quelqu'un qui de base pour moi un inconnu.

Je sais pas quoi faire et ça m'énerve, si je refuse je vais peut-être blesser mon père et ça je ne veux pas mais si j'accepte, j'accepte de prendre le risque de me faire v****r par cet homme ou même taper, j'accepte de me lier à quelqu'un qui a peut-être déjà fait des choses pas net. J'accepte de finir peut-être femme au foyer attendant son mari qui apporte l'argent et tout ça je ne veux pas. Je veux pas prendre le risque aussi.

-Moi : S'il te plaît papa comment tu veux que j'accepte cette demande alors que je ne sais rien de lui ?

-Papa : Je te force pas à accepter bébé, si tu ne veux pas tu me regardes droit dans les yeux en disant que je ne veux pas l'épouser on s'arrête là.

C'est plus facile à dire comme ça que le dire vraiment et sincèrement.

-Moi : Je veux pas me marier surtout vingt-et-un ans avec un homme que je connais pas.

-Papa : Alors c'est non ? Je dirai à Thaïs que tu as refusé.

J'ouvre les yeux en grands en secouant à la tête.

-Moi : Non c'est pas « non » papa.

-Papa : Tu viens de me dire non.

-Moi : Oui mais, je souffle, laisse moi encore du temps s'il te plaît.

-Papa : Il vient en France pour te dire.

Je le regarde se lever et sortir de la cuisine après avoir laver son verre, je me colle au mur et ferme les yeux. Cette histoire de mariage me fait mal à la tête, je sais pas ce que je dois faire je sais pas si je dois accepter ou non ce mariage, un mariage c'est pas apprendre à la rigolade et c'est aussi deux personnes qui se s'unissent parce qu'ils s'aiment, lui et moi nous nous connaissons même pas.

Je dois refuser, je dois dire non à cette demande mais après voir le visage de mon père triste me rendrait mal et me ferait douter de ma réponse. Je sais qu'on parle de moi et de mon avenir mais si mon père m'a demandé ça c'est qu'il pense que cet homme là sera la hauteur pour moi mais est-ce que le sauras vraiment ?

Quand j'entends le téléphone de mon personnel je reviens à la réalité il m'approche de celui-ci qui est dans le salon, envoyant le prénom de Thaïs comme le nom de mon futur beau-père peut-être je fronce les sourcils et attends qu'il arrête de sonner pour regarder le numéro.

Dès qu'il a arrêter, je le prends et m'assois sur le canapé, j'ai envie de parler à mon futur mari si je peux dire ça mais pour ça il faut que je passe par Thaïs son père sauf que vu qu'il vient de l'appeler il va sûrement directement me répondre.

J'attends quelques minutes avant de prendre mon courage à demain et appeler, au bout de la quatrième sonnerie le téléphone répond enfin.

-Moi : A..Allô ?

Ne stresse pas, ne stresse pas.

-? : C’est pas la voix de Leandro ça.

Je me mords la lèvre en entendant la voix française de cet homme, heureusement que mon père m’a appris cette langue jusqu’à que je n’ai plus d’accent, j’aurais été gêné sinon.

-Moi : Bonjour, je suis sa fille, Perla. Vous êtes bien Thaïs ?

-? : il rigole Non.

-Moi : C’est avec vous que je vais peut-être me marier ?

Il rigole ce que me fait fronce les sourcils, qu’est-ce que j’ai dit de drôle pour qui se marre autant ? Il se moque peut-être de moi finalement.

-? : Nan c’est avec Altaïr, moi j’suis Tahïr.

-Moi : …

-? : Tu veux lui parler c’est ça ?

-Moi : Oui..

J’ai l’impression qu’il souriait derrière le téléphone comme s’il attendait mon appel avec impatience. En entendant plus rien pendant quelques secondes je regardes le téléphone pour voir si il a raccroché mais non c’est toujours en ligne.

-Moi : Al..

-? : Dès que ton père te demandera la réponse pour le mariage tu diras non.

La voix est différente de celle de tout à l’heure celle-là est bien plus grave et aussi plus dure.

-Moi : Quoi ?

J’ai très bien compris ce qu’il a dit mais au lieu de me saluer poliment il vient me dire ça comme ça.

-Altaïr : Je crois que tu as très bien compris, tu refuseras.

-Moi : Et qui te dis que je veux pas hein ?

Il prend du temps à répondre ce qui me laisse continuer.

-Moi : je pourrais dire oui à mon père là maintenant tout de suite y’a rien qui m’empêche.

Il rigole ce qui me fait sourire, il pense peut-être que je que je suis pas capable d’aller le voir pour dire oui.

-Altaïr : C’est vrai y’a rien qui t’empêche.

Je ne dis rien savant pas quoi dire.

-Altaïr : Mais tu diras non, c’est tout.

Je rigole de tout le monde passant ma main sur la tête, le pire c’est qu’il est vraiment sérieux, ce que je comprends pas c’est si lui ne veut pas pourquoi alors mon père me demande de me marier avec lui ?

-Moi : je l’imite C’est tout ? Tu me donne encore plus envie de dire oui que non là.

Il souffle fort. Je baille en m’allongeant sur le canapé.

-Moi : Mais t’as raison, je dirai non, on se connaît pas tout et moi.

-Altaïr : Ouais.

Je baille encore une fois.

-Altaïr : Tu devrais aller dormir, Perla.

Je frissonne en entendant mon prénom sortir de sa bouche.

-Moi : Oui, bah..bonne vie ?

-Altaïr : Ouais, bonne vie.

J’allais raccrocher quand je l’entends dire :

-Altaïr : En fait tu diras oui.

Je rigole en secouant la tête.

-Moi : Pourquoi je dirais oui ?

-Altaïr : Ton seul moyen de sortir du Mexique pour vivre et commencer une nouvelle vie c’est d’accepter ce mariage.

Il a raison, mon père me laisserai jamais seul partir d’ici même si je le supplie, il me dirait qu’il viendrait avec moi.

-Altaïr : Je fais que t’aider là.

-Moi : Tu m’aides pas, c’est quand même gros un mariage.

-Altaïr : Pas tant que ça, c’est juste un papier qu’on aura signé.

-Moi : Et y’a toute les responsabilités derrière !

C’est bien ce que je pensais il prend vraiment le mariage à la légère.

-Altaïr : Ouais aussi.

Je ferme les yeux respirant fort puis m’en rend compte d’une chose : j’ai la conversation naturelle avec lui, sans bégayer ni chercher mes mots. Je suis pas gênée et je n’ai pas peur de dire ce que je pense. C’est déjà bien.

-Moi : Mais je te connais pas.

-Altaïr : C’est vrai, et accepter un mariage comme ça c’est dur quand tu ne sais même pas à quoi ressemble la personne que tu dois épouser.

-Moi : Je veux pas me tromper sur mon choix.

-Altaïr : Alors réfléchi bien et dis non.

-Moi : Mais tu m’as dis qu’il fallait que j’accepte !

Je mets ma main sur ma tête en réfléchissant.

-Moi : Tu sais quoi j’vais dire oui.

-Altaïr : Blague pas.

-Moi : Je blague pas.

-Altaïr : Tu vas pas le faire.

-Moi : 700 dollars que je le fais ? Enfin euro, tu me les donneras quand je portais ton nom de famille.

-Altaïr : Vas-y on fait ça, si au bout d’un mois mon père dit que t’as refusé tu m’envoies l’argent.

-Moi : Pas de problème.

Un jeu s’installe, j’aime bien mais il sait pas que je suis une grande joueuse et que l’argent qu’on s’est d’accord à se donner si la personne perd je vais dire oui. Juste pour ça.

-Moi : À bientôt mon chou.

Je raccroche heureuse d’avoir pu lui parler malgré que je ne sais rien de lui. J’ai plus qu’à attendre le jour que mon père me redemande pour le mariage pour que j’accepte, puis c’est pas mal, il n’a pas l’air si brutal comme je le pensais quand il m’a violemment dit de refuser ce mariage.

J’espère que je vais pas regretter, c’est la seul grande peur que j’ai aujourd’hui. J’ai peur qu’il soit un homme v*****t, ou un pervers. Il vient peut-être de me montrer un Altaïr qu’il est quand il est avec sa famille mais peut-être que quand on sera seul il va me montrer en toute autre Altaïr. Il ne faut pas que je pense au mal et que je pense au bien.

Que je pense à mon futur avec cet homme dont je connais presque rien.

Perla.