2 aoûtJe suis revenue aujourd’hui dans l’auto du prince. Comme je quittais l’hôtel, il rentrait. En me voyant, il m’a saluée et m’a dit : – Montez donc, je vais vous ramener chez vous en un instant. – Oh ! monsieur, c’est vraiment inutile... – Mais si, mais si. D’ailleurs, l’orage menace... Je n’ai pas osé refuser. Je suis montée dans l’automobile, qui m’a amenée en quelques minutes au logis. C’est une des voitures particulières du prince. Une senteur délicate, mêlée au parfum d’un tabac très fin, flotte à l’intérieur, aménagé avec un luxe sobre et un goût très sûr. De vagues désirs de bien-être, de grande vie, d’élégances raffinées, m’ont traversé l’esprit. Déjà, je les ai éprouvés dans ce cadre d’existence opulente où je me trouve chaque jour, pendant quelques heures. La médiocrité d

