Il faut vraiment que vous me connaissiez bien peu pour avoir eu cette conviction. Je ne puis admettre qu’un fermier (malgré son bon sens et ses mérites, M. Martin, n’est-il pas vrai, n’a pas d’autre position sociale ?) soit un excellent parti pour mon amie intime ! Comment pourrais-je ne pas regretter de la voir épouser un homme avec lequel il me serait impossible d’avoir des rapports ? Je m’étonne que vous m’ayez prêté de pareils sentiments. Vous ne paraissez pas vous rendre compte de la situation d’Harriet. M. Martin est sans doute le plus riche des deux ; mais il est certainement l’inférieur d’Harriet au point de vue social ; le milieu dans lequel elle vit diffère essentiellement de celui du jeune homme ! Ce serait une dégradation ! – C’est tomber bien bas, en effet, pour une jeune personne de naissance anonyme que de s’allier à un fermier bien élevé, intelligent et riche ! – Sans doute les circonstances de la naissance d’Harriet sont malheureuses et j’admets qu’au point de vue légal elle est désavantagée ; mais s’il lui faut porter le poids de la faute d’autrui il est juste aussi qu’elle profite des avantages que lui confère son éducation. Il n’est pas douteux que son père ne soit un homme comme il faut et de plus un homme riche ; sa pension est extrêmement large ; rien n’a jamais été négligé pour son bien-être et son agrément. Pour ma part, je suis persuadée qu’elle est de bonne souche et personne, je pense, ne niera qu’elle ne soit en relation avec des filles bien nées. – Quels que soient ses parents, reprit M. Knightley, rien n’indique qu’ils aient jamais nourri l’ambition de la faire pénétrer dans ce que vous appelez la bonne société. Après avoir reçu une éducation quelconque, elle a été laissée aux mains de sa maîtresse de pension, sans autre appui, pour faire son chemin dans la vie ; elle était par conséquent destinée à se mouvoir dans le cercle des connaissances de Mme Goddard ; ceux qui ont charge d’elle trouvaient évidemment ces relations suffisantes ; elle-même ne désirait pas mieux. Jusqu’au jour où il vous a plu de l’élever au rang d’amie intime, elle n’avait pas songé à se trouver supérieure à son entourage. Elle a été aussi heureuse que possible chez les Martin, cet été : son ambition n’allait pas plus loin ; si elle a grandi, c’est à cause de vous. Vous n’avez pas agi comme une amie vis-à-vis d’Harriet Smith. Robert Martin ne se serait pas avancé si loin s’il n’avait eu de bonnes raisons de croire qu’il ne déplaisait pas. Je le connais bien : il a trop de cœur pour se laisser guider par une passion égoïste. Quant à la vanité, il est impossible d’en avoir moins ! Croyez-moi : il a été encouragé. Emma jugea plus commode de ne pas faire une réponse directe à ces assertions ; elle préféra reprendre le sujet à son point de vue : – Vous êtes un ami très chaud de M. Martin, mais comme je l’ai déjà dit, vous êtes injuste pour Harriet ; les titres de celle-ci à un bon mariage ne sont pas aussi négligeables que vous le prétendez : son intelligence, sans être remarquable, n’est pas le moins du monde inférieure à la moyenne. Je n’insiste pas, néanmoins, sur ce point : admettons qu’elle soit simplement telle que vous la décrivez ; jolie et aimable. Laissez-moi vous dire qu’au degré où elle possède ces qualités, ce sont des atouts sérieux dans le monde. Elle est en réalité extrêmement jolie ; ce sera du moins l’avis de quatre-vingt-dix-neuf personnes sur cent ! Or, aussi longtemps que les hommes ne feront pas preuve, en face de la beauté, d’un détachement philosophique et qu’ils persisteront à tomber amoureux de gracieux visages et non de pures intelligences, une jeune fille douée des agréments physiques d’Harriet a bien des chances d’être admirée et recherchée ; elle est à même en conséquence de pouvoir choisir. Son aimable naturel, d’autre part, n’est pas un mince avantage ; ses manières sont douces, son caractère toujours égal, elle est modeste et disposée à apprécier le mérite des autres. Je me trompe fort, si votre sexe en général ne considère pas ces deux dons – la beauté et la bonne grâce – comme primordiaux chez la femme. – Sur ma parole, Emma, à vous entendre raisonner de la sorte, je finirai par partager cette manière de voir. Il vaut mieux être dénuée d’intelligence que de l’employer, comme vous le faites. – Fort bien ! reprit-elle en riant. C’est là le fond de votre pensée à tous ; une jeune fille dans le genre d’Harriet, répond précisément à l’idéal de votre sexe. – J’ai toujours mal auguré de cette intimité, je vois aujourd’hui qu’elle aura des conséquences désastreuses pour Harriet : vous allez lui donner une si haute opinion d’elle-même qu’elle se croira des titres à une destinée exceptionnelle et ne trouvera plus rien à sa convenance. La vanité dans un cerveau faible fait des ravages. Malgré sa beauté, Mlle Harriet Smith ne verra pas affluer, aussi vite que vous le croyez, les demandes en mariage. Les hommes intelligents, quoi que vous en disiez, ne désirent pas une femme sotte ; les hommes de grande famille ne tiendront pas à s’unir à une jeune fille d’une distinction médiocre et la plupart des hommes raisonnables hésiteront devant le mystère d’une origine qui pourrait ménager des surprises désagréables. Qu’elle épouse Robert Martin et la voilà à l’abri et heureuse pour toujours ; mais si au contraire vous l’encouragez dans des idées de grandeur, elle risque fort de demeurer toute sa vie pensionnaire chez Mme Goddard ; ou plutôt (car je crois qu’une jeune fille de la nature d’Harriet finit toujours par se marier) elle y restera jusqu’au jour où, désabusée, elle se rabattra sur le fils du vieux maître d’écriture ! – Notre manière de voir diffère si complètement qu’il ne peut y avoir aucune utilité à prolonger cette discussion, Monsieur Knightley ; nous n’aboutirons qu’à nous indisposer l’un contre l’autre. Pour ma part, je ne puis intervenir d’aucune façon : le refus qu’Harriet a opposé à Robert Martin est définitif. Il est possible qu’avant d’avoir vécu dans un milieu de gens comme il faut elle ait pu ne pas le trouver désagréable : c’était le frère de ses amies et il s’efforçait de lui plaire ; mais les circonstances ont changé et désormais seul un homme d’éducation et de bonnes manières peut prétendre plaire à Harriet Smith. – Quels propos absurdes ! s’écria M. Knightley ; les manières de Robert Martin sont naturelles et agréables et il a plus de vraie noblesse d’esprit et de cœur qu’Harriet Smith n’est capable d’apprécier. Emma ne répondit pas et s’efforça de prendre l’air indifférent ; en réalité elle commençait à se sentir mal à l’aise et désirait beaucoup clore l’entretien. Elle ne regrettait pas son intervention et continuait à se trouver meilleur juge sur une question de délicatesse féminine que son interlocuteur ; néanmoins comme elle était accoutumée à respecter l’opinion de M. Knightley, elle n’aimait pas se trouver en si flagrante contradiction avec lui. Quelques minutes se passèrent dans un silence pénible qu’Emma essaya de rompre en parlant du temps mais il parut ne pas entendre. Il méditait et finit par dire : « Robert Martin ne fait pas une grande perte, du moins s’il peut voir les choses sous leur vrai jour. Vos projets pour Harriet ne sont connus que de vous, mais, comme vous ne cachez pas votre goût pour combiner des mariages, il est naturel de supposer que vous avez dès à présent un plan et, en ma qualité d’ami, je dois vous dire que si vous avez M. Elton en vue, vous perdez votre peine. » Emma se mit à rire en protestant contre ces allégations. Il continua : – Elton est un charmant homme et un excellent vicaire, mais il n’est pas le moins du monde disposé à faire un mariage imprudent. Il se peut qu’il affecte un air sentimental dans ses discours, mais il n’en agira pas moins conformément à la raison. Il a tout autant conscience de ses propres mérites que vous de ceux d’Harriet. Il sait qu’il est très joli garçon et il n’est pas sans s’apercevoir de ses succès ; d’après sa manière de parler dans des moments d’expansion, je suis convaincu qu’il n’a aucune intention de ne pas profiter de ses avantages. Je l’ai entendu faire allusion à une famille où les jeunes filles qui sont les amies intimes de ses sœurs ont chacune cinq cent mille francs de dot. – Je vous remercie beaucoup, reprit Emma ; si j’avais rêvé de faire épouser Harriet à M. Elton, il eût été charitable de m’ouvrir les yeux ; mais pour le moment je désire surtout la garder auprès de moi. – Au revoir, dit M. Knightley se levant brusquement ; et il quitta le salon. Il se rendait compte combien Robert Martin serait désappointé et il était particulièrement vexé de la part qu’Emma avait eue dans cette affaire. Emma, de son côté, ne se sentait pas absolument satisfaite et la calme persuasion de son adversaire d’avoir la raison pour lui n’était pas sans éveiller en elle quelques doutes sur sa propre infaillibilité ; il était bien possible que M. Elton ne fût pas indifférent à la question d’argent, mais ne suffisait-il pas d’une vraie passion pour combattre les motifs intéressés ? D’autre part, M. Knightley qui n’avait pas assisté aux diverses phases de cet amour n’était pas, selon l’appréciation d’Emma, à même d’en mesurer la portée : mieux renseigné, il aurait probablement eu confiance dans le succès final. Harriet expliqua son retard de la façon la plus naturelle ; elle se trouvait dans de très bonnes dispositions. Mlle Nash lui avait fait part d’une conversation qu’elle venait d’avoir avec M. Perry, appelé chez Mme Goddard pour une élève. Harriet répéta ce récit avec une visible satisfaction. « En revenant, la veille, de Clayton Park, le docteur a croisé M. Elton se dirigeant sur Londres ; il a été très surpris d’apprendre que celui-ci ne rentrerait que le lendemain, car le soir même il y avait réunion au club de whist dont M. Elton était un membre assidu. M. Perry lui a fait remarquer combien il serait mesquin de sa part de s’absenter ce jour-là et de les priver de leur plus fort joueur ; il a essayé de le persuader de remettre son départ au lendemain mais sans succès. M. Elton était bien décidé à continuer son voyage et il a dit, d’un air singulier, qu’il partait pour une affaire dont aucune considération ne saurait le détourner ; il a laissé entendre qu’il s’agissait d’une commission des plus délicates et qu’il était porteur d’un dépôt extrêmement précieux. M. Perry n’a pas très bien compris ce dont il s’agissait, mais il est sûr qu’une dame devait être mêlée à cette aventure : il n’a pas caché ses soupçons à M. Elton qui a alors pris un air mystérieux et s’est éloigné à fière allure ». Harriet ajouta que Mlle Nash avait encore longuement parlé de M. Elton et lui avait dit, en la regardant avec insistance : – Je ne prétends pas deviner ce secret, mais je considère la femme sur laquelle se portera le choix de M. Elton, – un homme d’une supériorité reconnue – comme une créature privilégiée.
M. Knightley espaça plus que de coutume sa visite à Hartfield ; quand Emma le revit sa physionomie sérieuse montrait qu’il n’avait pas pardonné. Emma le regrettait mais ne pouvait pas se repentir. Au contraire ses plans semblaient chaque jour plus réalisables et ses espérances plus justifiées. Le portrait élégamment encadré, était arrivé peu de jours après le retour de M. Elton ; il fut suspendu au dessus de la cheminée du petit salon ; M. Elton le contempla longuement et exprima comme il convenait son admiration. Quant à Harriet il était visible qu’elle s’attachait à M. Elton, autant du moins que le lui permettait sa jeunesse et son caractère ; au bout de peu de temps M. Martin n’occupait plus le souvenir de la jeune fille, si ce n’était par opposition à M. Elton, comparaison qui tournait, bien entendu, tout à l’avantage de ce dernier. Les projets d’Emma d’améliorer l’esprit de sa jeune amie par la lecture et la conversation sérieuse s’étaient réduits, jusqu’à présent, à parcourir quelques premiers chapitres, avec l’intention de continuer le lendemain. Il était beaucoup plus commode de causer que d’étudier, bien plus agréable de se laisser aller à édifier en imagination la fortune d’Harriet que de s’appliquer à élargir sa compréhension ou à l’exercer sur des faits précis. La seule occupation littéraire à laquelle s’adonnait Harriet consistait à transcrire toutes les charades qu’elle parvenait à recueillir sur un petit registre in-quarto qu’Emma avait orné d’initiales et de trophées. Mlle Nash possédait une collection de plus de trois cents charades et Harriet, qui lui était redevable de l’idée première, ne désespérait pas d’atteindre un chiffre bien plus considérable. Emma l’aidait de son imagination, de sa mémoire et de son goût. De son côté Harriet avait une très jolie écriture de sorte que le recueil promettait d’être de premier ordre. Emma s’empressa d’avoir recours à la collaboration de M. Elton ; elle eut le plaisir de le voir se mettre attentivement au travail : il s’appliquait surtout à ne choisir que des textes de la plus parfaite galanterie. Les deux amies lui furent redevables de deux ou trois de leurs meilleures charades et furent très désappointées de devoir confesser qu’elles avaient déjà copié la dernière qu’il récita. Emma lui dit : – Vous devriez nous en écrire une vous-même, monsieur Elton : ce serait un sûr garant de sa nouveauté et rien ne vous serait plus facile. M. Elton protesta ; il n’avait jamais cultivé ce genre de littérature. Il craignait que Mlle Woodhouse et, ajouta-t-il après une pause, ou Mlle Smith ne puissent l’inspirer.
Dès le lendemain néanmoins elles eurent la preuve du contraire. M. Elton en arrivant déposa sur la table une feuille de papier où il avait transcrit, dit-il, une charade qu’un de ses amis venait d’adresser à une jeune fille, objet de son admiration. Mais d’après le style Emma fut immédiatement convaincue que l’œuvre était du crû de M. Elton. – Je ne l’offre pas pour la collection de Mlle Smith, dit M. Elton ; c’est la propriété de mon ami et je n’ai pas le droit de la livrer au public, mais peut-être ne vous déplaira-t-il pas d’en prendre connaissance ? Ce discours s’adressait plus particulièrement à Emma qui ne s’en étonna pas : elle comprenait que, dans cette circonstance décisive, M. Elton préférât éviter le regard d’Harriet. Il prit congé au bout de quelques instants. – Lisez, dit Emma en présentant le papier à Harriet, ceci vous est destiné ! Harriet était trop émue pour lire et Emma fut obligée d’examiner elle-même le document : c’était un véritable panégyrique de la femme ; l’auteur y faisait discrètement allusion à ses sentiments et à son amour. Les deux dernières lignes formaient une sorte d’« envoi » où après avoir vanté la subtilité de sa dame, le poète exprimait l’espoir de lire dans un « doux regard » l’approbation de sa muse et de ses vœux ! Après avoir deviné le mot de l’énigme, Emma passa le papier à Harriet et tandis que celle-ci s’efforçait de comprendre elle se disait : « Très bien ! M. Elton : j’ai lu de plus mauvaises charades. L’idée est bonne ; vous cherchez à reconnaître votre route. Le « doux regard ! » C’est précisément l’épithète qui convient à celui d’Harriet, on ne pouvait mieux choisir. Quant à la subtilité, il faut qu’un homme soit bien amoureux pour se permettre une pareille licence poétique ! Ah ! M. Knightley, voici, je pense, une preuve convaincante ! Pour une fois dans votre vie, vous serez forcé de reconnaître que vous vous êtes trompé. La situation est évidemment sur le point de se dénouer ! Elle fut forcée d’interrompre ces agréables réflexions pour donner quelques éclaircissements à Harriet : – Voilà un compliment bien tourné, n’est-il pas vrai ? J’espère que vous n’avez pas eu de peine à comprendre le sens des deux dernières lignes. Il n’y a pas de doute, elles vous sont adressées. Au lieu de : « pour Mlle… », lisez : pour Mlle Smith. » Harriet ne put résister plus longtemps à une si délicieuse révélation. Elle relut « l’envoi » et apprécia son bonheur. Emma développa son commentaire : – Je ne puis douter plus longtemps des intentions de M. Elton. C’est à vous que vont ses pensées et vous en aurez bientôt la preuve évidente. Je pensais bien ne m’être pas trompée ; il se propose précisément de réaliser mon plus cher désir. Je suis très heureuse, je vous félicite, ma chère Harriet, de tout mon cœur. C’est un attachement que toute femme serait fière d’inspirer, une alliance qui n’offre que des avantages ; elle vous apportera tout ce dont vous avez besoin : considération, indépendance, une maison agréable ; vous serez fixée au milieu même de vos amis, tout près d’Hartfield ; voici notre intimité scellée pour toujours !
Chère mademoiselle Woodhouse ! » fut d’abord la seule parole qu’Harriet put trouver à répondre en embrassant son amie ; la première émotion passée, ses idées se précisèrent et elle dit : – Vous avez toujours raison. Je suppose, je crois, j’espère qu’il en est ainsi cette fois encore ; mais autrement je n’aurais jamais pu imaginer !… M. Elton, qui pouvait prétendre à la plus brillante des alliances ! Quand je pense à ces vers charmants ! Comme c’est spirituel ! Est-ce possible qu’il ait voulu parler de moi ? – Il n’y a pas matière à controverse, répondit Emma ; croyez-moi sur parole. C’est une sorte de prologue pour la pièce, de devise pour le chapitre, et le reste suivra bientôt. – C’est un événement que personne n’aurait pu prévoir ; je n’en n’avais pas la moindre idée, il y a mois. Comme c’est étrange ! – Il est rare en effet de voir se réaliser une union si parfaitement assortie ! Votre mariage sera le pendant de Randalls. Il semble bien que la brise d’Hartfield pousse l’amour précisément dans la direction idéale : « Le véritable amour ne coule pas comme un fleuve paisible. » Le Shakespeare de la bibliothèque d’Hartfield devrait avoir une longue note à ce passage. – Est-ce possible que M. Elton soit véritablement amoureux de moi ? Un homme de si belle mine ! Entouré de la considération générale comme M. Knightley ! Il est si parfait dans ses fonctions sacerdotales ! Mlle Nash a collectionné tous les textes de ses sermons depuis qu’il est arrivé à Hartfield. Je me souviens de la première fois que je l’ai vu ! Comme je me doutais peu à ce moment de ce qui arriverait ! Les deux Abotts et moi nous avions couru dans le salon pour le regarder passer à travers le rideau ! Mlle Nash arriva et nous renvoya en nous grondant ; elle demeura néanmoins près de la porte vitrée et m’ayant rappelée elle m’autorisa à rester à son côté. Nous l’avons admiré ! Il donnait le bras à M. Cole. – C’est une alliance que tous vos amis approuveront, du moins s’ils ont du bon sens ; et nous ne devons pas conformer notre conduite à l’appréciation des imbéciles ! Si ceux qui s’intéressent à vous sont désireux de vous voir heureuse : voici un homme dont l’aimable caractère est un sûr garant de votre bonheur ; s’ils souhaitent que vous vous fixiez dans le milieu et dans le pays qu’ils avaient choisi pour vous, leur vœu sera réalisé, et si leur but est que vous fassiez, suivant la phrase consacrée, un bon mariage, ils seront satisfaits.