Chapitre 10
LE POINT DE VUE DE MATHIEU.
— Tu l'aimes ? Tu la connais depuis quoi, un mois ?
— Trois semaines. Et oui, je l'aime. Plus que j'ai jamais aimé personne.
Quelque chose se brise dans son regard. Elle s'avance vers moi, les poings serrés.
— Tu es un menteur ! Tu m'as dit que tu ne pouvais plus aimer. Que ta carrière était tout ce qui comptait !
— Je me trompais.
La main d’Anaïs fendit l’air, les doigts recourbés en une gifle qui n’atteignit jamais sa cible. J'esquivai d’un mouvement fluide, presque distrait, comme si j'avais anticipé ce geste depuis des heures. Mes doigts se refermèrent autour de son poignet, serrant juste assez pour lui rappeler qui contrôlait la situation. « Ne fais pas ça. » ma voix était basse, rauque, un grognement plutôt qu’une supplication. Pas une once de douceur, rien que le tranchant froid d’un ordre.
Elle se débattit, les hanches se pressant contre le bord du bureau, sa jupe remontant légèrement sur ses cuisses. « Lâche-moi, Matthieu, p****n » Mais je ne la lâchai pas. Au contraire, je tirai son poignet vers moi , la forçant à se rapprocher jusqu’à ce que nos corps se frôlent. L’odeur de son parfum m’enveloppa ce même parfum qu’elle portait autrefois, un mélange de vanille et de quelque chose de plus sombre, presque animal. Une odeur qui, autrefois, m'avait fait perdre la tête. Maintenant, elle ne me faisait plus rien. Juste un frisson désagréable, comme un courant d’air glacé dans le dos.
Je ne lui laissai pas le temps de protester davantage.
Mes lèvres s’écrasèrent contre les siennes dans un b****r qui n’avait rien de tendre. C’était une prise de possession, une punition, une façon de la réduire au silence. Mes dents heurtèrent les siennes, ma langue forçant le passage entre ses lèvres entrouvertes. Anaïs gémit contre ma bouche, un son étouffé, presque désespéré, avant que ses mains ne se referment sur ma chemise. Elle tira sur le tissu, les boutons cédant un à un sous ses doigts tremblants, comme si elle avait peur qu’il ne change d’avis. « Lâche-moi », murmura-t-elle contre ses lèvres, mais ses actions disaient le contraire ses ongles s’enfonçaient dans sa peau, ses hanches se pressaient contre les miennes, cherchant déjà la friction qu’elle savait que je pouvais lui donner.
Je ne la lâchai pas.
Au contraire, je l’attirai plus près, mes paumes glissant le long de ses flancs avant de se poser sur ses hanches, la soulevant presque du bureau. Nos bouches restèrent collées l’une à l’autre, mais je ne bougeai plus. Pas de caresses, pas de mots doux, rien que ce silence lourd, ce b****r qui n’en était pas un juste deux corps qui se connaissaient trop bien, deux âmes qui s’étaient déjà détruites mutuellement. Mes doigts se crispèrent sur la chair ferme de ses fesses, la serrant contre moi , et je sentit son souffle s’accélérer, son corps réagir malgré elle.
« Matthieu… » mon nom sur ses lèvres était une supplique, un aveu, une promesse de tout ce qu’elle était prête à me donner pour me garder. « J’ai tellement… »
« Tais-toi. » Je la repoussai brusquement, assez pour rompre le b****r, mais pas assez pour la libérer. Mes yeux noirs, impénétrables la transpercèrent. « Tu ne mérites même pas que je t’écoute. »
D’un geste sec, je la fit pivoter, la plaquant contre le bois froid du bureau. Sa jupe se retroussa sous la pression, découvrant ses cuisses pâles, la dentelle noire de sa culotte. Je n’eus même pas à la toucher pour qu’elle s’arque, le dos cambré, les doigts agrippés au bord du meuble. « Oui », haleta-t-elle, « comme avant. Exactement comme avant. »
Mais ce n’était pas comme avant.
Avant, je l'avais désirée. Avant, j' avais cru que ce qu’ont partageaient était assez fort pour durer. Avant, je n’avais pas connu Léa.
Maintenant, chaque geste était calculé, mécanique. Mes doigts remontèrent le long de l’intérieur de sa cuisse, effleurant à peine la peau avant d’atteindre l’élastique de sa culotte. Je le tirai d’un coup sec, le tissu se déchirant sous la force de mon mouvement.
Anaïs sursauta, un gémissement étouffé lui échappant, mais je ne lui laissai pas le temps de réagir. Deux doigts s’enfoncèrent en elle sans préambule, brutaux, possessifs. « Tu es trempée », constatai-je , la voix rauque, presque dégoûtée. « Toujours la même p****n avide. »
Elle gémit, les doigts se crispant sur le bureau, ses hanches roulant contre ma main comme si elle ne pouvait pas s’en empêcher. « Matthieu, s’il te plaît— »
« Ferme-la. » je retirai mes doigts, les portant à mes lèvres pour goûter son excitation avant de les replonger en elle, plus profondément cette fois, la doigtant avec une précision cruelle.
« Tu crois que ça change quelque chose ? Que parce que tu gémis comme une chienne en chaleur, je vais oublier ce que tu as fait ? » mes mots étaient des coups de fouet, chaque syllabe censée la blesser. « Tu n’es rien pour moi. Juste un trou à remplir avant de tourner la page. »
Elle sanglota, mais ce n’était pas de la douleur c’était du plaisir, un mélange toxique de honte et de désir qui la faisait trembler. « Alors b***e-moi », supplia-t-elle, « b***e-moi comme tu me détestes. »
Je ne me fit pas prier.
D’un mouvement vif, je défis ma ceinture, libérant mon érection avant de la saisir par les hanches et de la pénétrer d’un coup de reins sec. Anaïs hurla, le bureau grinçant sous la force de l’impact, ses ongles labourant le bois. « p****n, oui— » je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase. Mes coups de boutoir étaient violents, précis, chaque poussée la clouant un peu plus contre le meuble.
« Tu veux que je te b***e comme avant ? » je ricanai , mes hanches frappant ses fesses avec un bruit sourd.
Elle pleurait, mais ses larmes se mélangeaient à ses gémissements, son corps se resserrant autour du mien comme pour me retenir. « Je t’en supplie… ne t’arrête pas… »
Je ne m’arrêtai pas.
Je la prit comme je l’avait toujours fait—sans tendresse, sans pitié, comme si elle n’était qu’un objet, un moyen de me purger de tout ce qui me restait d’elle. Mes mains se refermèrent sur ses seins, les malaxant avec une roughness qui la fit crier, mes doigts pinçant ses tétons jusqu’à ce qu’elle se débatte. « Tu aimes ça, hein ? » je me penchai, mes lèvres effleurant son oreille. « Être traitée comme la s****e que tu es. »
« Oui ! » Elle hurla quand je mordis son épaule, assez fort pour laisser une marque. « Oui, p****n, je suis ta s****e, Matthieu, je t’appartiens— »
« Tu n’es à personne. » J'accélérai le rythme, mes coups de reins devenant erratiques, mon propre plaisir montant malgré moi . « Surtout pas à moi. »
Et puis, enfin, ce fut terminé.
Je jouit en elle avec un grognement sourd, les doigts enfoncés dans ses hanches, la tenant en place tandis que mon sperme la remplissait. Anaïs s’effondra contre le bureau, haletante, un sourire satisfait étirant ses lèvres gonflées. « Tu vois… » murmura-t-elle, la voix tremblante, « on est toujours aussi bien ensemble… »
Je me retira lentement, mon sexe encore dur mais mon regard déjà lointain. Je remontai mon pantalon sans me presser, observant avec détachement les traces de nos corps sur le bureau—les empreintes de mes doigts sur ses hanches, la flaque de sperme qui commençait à couler le long de ses cuisses. « Non », dis-je enfin, boutonnant ma chemise avec des gestes lents, méthodiques. « On n’est plus rien du tout. »
Elle se retourna, les joues rouges, les yeux brillants. « Matthieu— »
« C’est fini, Anaïs. » j'ajustai mes manches, évitant son regard. « Tout est fini. »
— Je savais, murmure-t-elle. Je savais que tu reviendrais vers moi.
Et c'est là que je brise ses illusions.
— C'était la dernière fois.
Elle se retourne, le sourire s'évanouissant.
— Quoi ?
Je me rajuste, reboutonnant ma chemise avec des doigts qui ne tremblent pas.
— C'était la dernière fois que tu viens dans mon bureau. La dernière fois que tu entres dans mon restaurant. La dernière fois, point final.
— Tu... quoi ? Après ce qu'on vient de faire ?
— Prends ça comme un cadeau d'adieu.
Son visage passe par une série d'émotions — confusion, incrédulité, puis rage pure.
— Un cadeau d'adieu ? Tu viens de coucher avec moi et maintenant tu me jettes ?
— Tu voulais une dernière fois. Je te l'ai donnée. Maintenant, c'est vraiment fini.
Je m'avance vers la porte, l'ouvrant en grand.
— Sors. Et ne reviens jamais.
— Tu es un monstre, crache-t-elle en ramassant ses affaires à la hâte. Un p****n de monstre sans cœur !
— Peut-être. Mais je suis un monstre honnête maintenant. Je t'ai dit que c'était terminé. J'aurais dû être plus clair. Maintenant, tu ne peux plus avoir de doutes.
Elle s'approche de moi, les yeux brillants de larmes et de fureur.
— Elle le découvrira. Ta précieuse Léa. Elle découvrira quel genre d'homme tu es vraiment. Et elle partira, comme toutes les autres.
Ses mots me frappent comme un coup de poing dans l'estomac. Parce qu'elle a raison, n'est-ce pas ? Léa découvrira que j'ai couché avec mon ex quelques semaines après lui avoir dit "je t'aime".
Que j'ai trahi sa confiance de la pire façon possible.
À moins que je ne lui dise jamais.
— Sors, je répète, ma voix glaciale.
Anaïs me bouscule en passant, claquant la porte derrière elle.
Je reste là, seul dans mon bureau qui sent encore son parfum, et la réalité de ce que je viens de faire me frappe de plein fouet.
Qu'est-ce que j'ai fait ?