Café au lait

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Crier, regretter, et se faire du mal ne suffisait pas pour elle de manifester sa déception. Elle ne cessait de répéter cette fameuse phrase que tout sénégalais

Prononcent quand il sont dans cette phase pénible de la vie « Lane la déf yalla». Entourée par Mame Ass et sa mère, Bitéye ne cesse de regarder sur le ciel, Se frotter les yeux pour être sûr qu'elle n'est pas entrain de rêver.

-Ay bitéye santal yalla, khana nekato app dioulit. Yalla Diam bimou gueuna beug lay tékk natou. Ap dioulit deug balanio meuna kham gueum yallam foumou tolou mou nek thi ay Diaffé Diaffé. Sama Domme mouniale Adouna loffi guiss dafaye Diekh.

(Bitéye remercie Dieu oubien tu n'est plus une m*******e? On reconnaît les vrais croyant quand il est dans des difficultés. Ma fille soit patiente toute souffrance finira par se terminer)

Elle essaie de faire revenir sa fille à la raison mais au plus profond d'elle, Mère Tabara ressentais beaucoup plus de chagrin que sa fille. Bitéye au moins elle à ses larmes qui lui permettent de sortir le mal qui est en elle. Étant une mère, elle est appelée à cacher toutes ses émotions pendant ces moments où sa fille a besoin le plus son assistance. Quand elle regarde sa fille, elle ne cesse de songer à tout ce qu'elle a sacrifié pour le bonheur de ses parents.

-Bitéye maman à raison. On sait tous que tu as traversé des moments difficiles dans ta vie mais comme tu a l'art de gérer tout jusqu'ici ne gaspille pas tout ce que tu as construit. Je sais là déception que tu ressent suite à la naissance de ton enfant, mais sache qu'il n'a pas demandé à naître, il n'a pas demandé à être blanc comme son père, tu aimerais bien qu'il aie un peau noire comme celle de sa mère mais il faut que tu sache qu'il n'a pas demandé à naître. Il n'est pas de sa faute si elle a hérité la peau de son père.Sœurette votre action de tout à l'heure aussi m'a vraiment déçu. Je sais que tu es très en colère contre Albert mais cela ne te donne pas le droit de l'interdire de voir son enfant.

Durant tout le monologue de son frère, Bitéye n'avait qu'une seule envie: lui lancer une balle sur le ventre et en finir avec lui une bonne fois pour toute.

Mame Ass n'est même pas conscient qu'il a un part de responsabilité sur ce qui est arrivée à sœur. Il se permet de lui donner des conseils comme si il était blanc comme neige dans l'histoire.

Les sermons de son frère a réveiller tous les mauvais souvenirs dont elle avait fait des efforts inhumains pour l'effacer sans sa vie.

Bitéye, malgré tout ce qu'elle avait fait pour repartir sur de nouvelles bases avec sont frère, elle vient de se rendre compte que ce dernier n'en vaut pas la peine. Selon elle, Mame Ass mérite qu'on lui rappelle à chaque instant, la manière dont il a bouleversé la vie sa sœur pour qu'il ne se permet plus de donner des conseils à qui que ce soit encore moins à elle.

Malgré sa faiblesse dû à son accouchement, Bitéye à fait l'effort de se lever pour être en face de son frère. Il ne lui a jamais reproché quoi que ce soit même si elle en mourrais d'envie, elle a toujours su respecter son statut de grand-frère mais aujourd'hui c'est aujourd'hui, il faut qu'elle vide la cache.

-Mame Ass, ki yaw la

( Mame Ass c'est bien toi? )

Histoire de Bitéye : de Saint-Louis du Sénégal à la France

Étant en face de Madame DASILVA, je fais semblant de me concentrer sur ce qu'elle explique mais au fond, je pense de son comportement d'aujourd'hui, je ne cesse de me demander si tout va bien chez elle. En fait j'ai l'impression qu'elle n'est pas dans son assiette. C'est quelque chose que j'ai sentie depuis son entrée dans la classe. Au-delà d'une professeur d'histoire-géographie, Madame Dasilva est aussi une confidente pour moi. Notre relation dépasse de loin celle d'une professeur et son élève. Étant une élève qui a toujours détesté les cours de HG dans les classes antérieures, elle a sue me faire aimé cette matière. Pour être reconnaissant de l'amour et l'affection qu'elle m'a montré, je me bats pendant chaque devoir et composition pour avoir la meilleure note.

- Bon les élève je pense que mes explications sont largement suffisantes pour comprendre le concept de l'exercice. Notre prochain cours c'est Lundi matin à 8h si vous ne faites l'exercice vous savez ce qui vous attend moins cinq comme d'habitude et moins dix pour ceux qui s'absenterons sans justification valable. Sur ce je vous souhaite une bonne journée.

Elle prend son sac, quitte la salle et laisse tous ses élèves dans un état de choc. Il y'a de quoi s'étonner car elle ne nous a jamais montré ce visage qu'elle a aujourd'hui.

-Diank sa dom Ndeye changé n'a tay dé lou khew ( Miss ton ami a beaucoup changé aujourd'hui qu'est ce qui se passe chez elle ? )

C'est Matou appelée communément «Matou Narr», elle appartient à l'ethnie des Maures. Dans notre groupe c'est elle et moi qui s'assoient toujours à la première rangée. Le reste de la b***e composée de Yacine, Alimata, Rose et Mbathio sont toujours à la dernière rangée. L'objectif cest de mieux faire leurs blagues (Roubé en Wolof ) et les « Cas » (le commérage) en compagnie d'un autre groupe composé de garçon. Trop d'immaturité dans notre classe.

- Mais Matou, tu dois être en mesure de la comprendre toi aussi, elle est comme nous. On a tous des jours où on se sent pas à l'aise.

- cela ne lui donne pas le droit de déverser sa colère sur nous. On ne lui a rien fait.

- Mais y'a t-il de mal sur ce qu'elle a dit? Elle a raison de nous menacer avec des moins cinq et dix. C'est la seul moyen pour que les élèves prennent les choses aux sérieux.

- Si elle veut qu'on traite normalement ses exercices, elle n'a qu'à bien expliquer les leçon comme elle avait l'habitude de le faire.

-Comment veux-tu qu'elle explique clairement avec tout ce bruit dans la classe. Matou les élèves sont trop distraits. Ils ont oubliés qu'on est plus en vacances.

- Oui ça mom c'est vrai surtout les filles niak fayda lagn déf (elles sont trop immatures) il faut qu'on parle avec elles. Tok thi guinaw di roubé rekk Yacine moi djité leep. (Elles sont toujours derrière et perturbent tout le temps la classe c'est Yacine qui dirige tout )

-En tout cas il faut qu'on parle avec elle.

-Si tu le fais pas moi je vais le faire.

-T'inquiete pas pour ça

- Ça te dit quoi d'aller à Xxx continuer la journée là-bas avec les filles vu que les cours sont finies pour aujourd'hui.

- yaw daw liguéy rekk molafa yobou. ( Tu fuis juste les travaux ménagers ).

-Non c'est pas ça déh

-Menteuse pourquoi nga bagne tangue une fille ne doit pas être paresseuse comme toi. Quand tu sera mariée tu fera quoi ?

- T'inquiète pas pour ça j'aurai un mari qui me trouvera une armée de domestiques. J'aurais pas besoin de toucher quoi que ce soit.

-Mauvaise Femme tchiippp.

-Mais svp viens à .... Je t'en prie.

-Desolé Matou mais je pourrais pas venir. Je dois aller rendre visite à Ndoya chez elle c'est pourquoi.

-Ah Ndoya ta future belle sœur mom NGA dieul temps yi (c'est ta nouvelle ami maintenant )

-Non c'est pas ça sakh dé c'est juste que c'est elle toujours qui vient et je ne veux pas qu'elle sent que je la sous-estime. C'est juste ça. C'est vous mes amis qu'en même.

- Si tu le dis mais moi ce que je te conseille c'est de faire très attention à elle. Cette fille là je sens l'hypocrisie qui dégage en elle. Elle s'intéresse à toi pare ce qu'elle veut juste que ton frère l'épouse. Tu sais bien ce que je te parle.

-Toi la tu ne cesse jamais de m'étonner. Pourquoi tu vois le mal partout Matou. Tu juges les gens sans pour autant les connaître. Comment peux-tu traiter Ndoya d'hypocrite pourtant elle et mon frère se sont connus depuis belle avant qu'elle fait ma connaissance.

- Bitéye, Malgré le fait que Mame Ass soit ton frère de Sang, tu ne connais rien de lui ni de ses fréquentations ni de ce qu'il fait. Désolé de te le dire mais ton frère est un ingrat de pur espèce.

-Héee damalay niouss dé réw ( je te casse la gueule déh impolie) Qu'est ce qu'il a fait pour mériter ces insultes venant de toi?

- Miss écoute-moi tu vas comprendre. Tu connais Khoudia Hanne ?

-Oui oui celle qui travaille à la cosmétique.

-Effectivement.

-Qu'est ce qu'elle a à voir avec mon frère.

- ils sortaient ensemble pendant longtemps.

-Ah bon ça j'étais pas au courant.

- Toi t'es au courant de rien. Depuis que ton frère commence à travailler à la banque, elle quitté Khoudia et le plus mal dans ça est qu'il lui a dit de manière directe qu'elle n'est pas la fille de ses rêves.

- Non je refuses d'admettre ça mon frère ne fera jamais un tel acte. Je ne croit rien ce que tu dis. Matou fais très attention sur ce qu'on rencontre dans le quartier. Il y'a plein de commères qui nous entourent. Leurs activités se résument à chercher quoi raconter s'ils en ont pas ils inventent des histoires.

- Je sais bien ce que tu parle mais je donne le bénéfice du doute sur ce qu'il dit. Bon moi je m'en vais avec les filles. Comme toi tu ne veux pas venir et n'oublie pas de passer demander à ton amie Madame Dasilva ce qui ne vas pas avec elle.

- Oui c'est ça même que je vais faire.

- Ok tiao

Après les révélations de Matou, je suis devenue plus que contrariée. Comment mon frère peut-il faire à une fille un acte pareil ? N'as t-il pas pensé qu'il a une sœur ? En plus il me cache des choses maintenant. Le Mame Ass que je connaissais ne ferais jamais une telle chose si aujourd'hui il commence à incarner certaines tares c'est à cause de ses nouvelles fréquentations. Je le savais. L'erreur qu'il ne faut jamais commettre c'est de fréquenter les jeunes hommes de notre quartier. Leurs routines se résument à faire du sport, faire du thé jusqu'à 3h du matin, Dormir jusqu'à treize heures, Utiliser leurs beau corps pour draguer les filles qui sont financierement stables, les jetter comme des chaussettes pourries quand ils auront fini de les vider comme des vautours.

Quand Mame Ass commençait à les fréquenter, je lui avait dit ouvertement que ces garçons sont à éviter mais il ne voulait rien entendre. Sa réponse était « Je suis un homme j'ai le droit de fréquenter qui je veux ». Ma mère aussi savait bien que j'ai raison mais elle se contente de dire « Mame Ass est ton grand frère, tu ne peux pas le conseiller quelques chose qu'il va appliquer»

Je me rappelle aussi des moments où il était en chômage. J'ai été toujours étonné de voir qu'il avait tout le temps de l'argent avec lui, ils se chargeait de toutes les dépenses de la famille alors qu'il n'avait pas encore de travail. Je doute fort que C'est Khoudia qui le lui donnait car y'a pas longtemps il y'a eu un rumeur selon laquelle le boutique cosmétique de Khoudia Hanne est en faillite. Conclusion Mame Ass dépendais financièrement de Khoudia. J'en suis pas certains mais trop ou tard je vais découvrir ce qui s'est réellement passé.

J'ai ramassé mes affaires et quitter la salle de classe. Avant de se rendre chez Ndoya, j'ai passé à la salle des profs pour voir madame Dasilva. Une fois arrivée, je ne l'y ai pas trouvé c'est un autre professeur qui m'a dit qu'elle est sous le manguier qui est à côté du terrain basket.

Je l'ai trouvé entraîne de corriger des copies. J'aimerais vraiment pas être à la place de ces élèves. Ils auront les pires notes de toutes leurs cursus scolaire.

- Bitéye

-Madame Dasilva tay fila ( aujourd'hui c'est ici )

-Oui Bitéye mes collègues sont un peu bavards c'est pourquoi je suis venue ici c'est plus calme.

- Madame pourquoi cette nervosité ? Dans la classe on voyais je autre madame Dasilva.

-Bitéye tes camarades sont trop indisciplinés et c'est une remarque chez tous les professeurs.

-Oui ça c'est vrai mais où sont passés les stratégies que tu utilisais pour attirer l'attention des élèves ? Madame vous êtes sûr que tout va bien?

- Bitéye Dagn ma takale woudj

(J'ai une coépouse )

-Whate ?

- Influencé par ma belle et mes belles sœurs mon Marie à pris une deuxième femme.

-Je suis vraiment désolée madame Dasilva. Walay plus ingrat que les hommes tu meurs mais n'accuse pas ta belle famille, ce sont les hommes qui ont cette passion de collectionner des femmes parfois les belles familles sont neutres dans l'histoire.

- Ce n'est pas le cas pour la mienne. Ça ne fais pas deux ou trois fois que je les entends dire à Abdoul que je ne m'occupe pas de lui, mon mariage n'est pas ma priorité c'est mon travail qui m'intéresse le plus. La fille qu'elle a épousé aussi je l'a connais très bien. Elle et Abdoul sont cousins.

- Madame je sais que c'est pas facile de partager ton mari avec une autre femme. Mais je pense que c'est maintenant que tu dois leur montrer ta vrai personnalité. Ils ont fait ça pour te déstabiliser mais montre les que tu es plus forte que ça. Montre les que tu es et tu restera la même personne même devant 1000 coépouse. C'est très facile à gérer.

-Bitéye je n'ai rien à monter à qui que de soit. La seule solution face à ce problème c'est de divorcer.

-Quoi? Madame vous voulez divorcer à cause d'une femme comme vous? Si vous le faites, vous aurez une grande défaite devant elle. Ils iront dire partout que vous avez fuit. Vous aimez vraiment ça?

-Bitéye tu es très mal placée pour comprendre à quel point ma belle famille m'en veut du mal. Quand ma coépouse sera à la maison, j'imagine déjà le favoritisme qui aura lieu. Je préfère mourir que d'assister à l'enfer que ma belle famille me réserve. Dés demain je vais appeler mon avocat pour la procédure du divorce.

- Ah si c'est ta décision, je n'ai qu'à la respecter. Ce que je veux vous éviter c'est justes des regrets.

- S'il y'a quelque chose que je regrette ici c'est d'avoir cet homme irresponsable comme époux.

-Madame Dasilva vous êtes juste en colère alors ce que je vous conseille c'est de prendre votre temps, bien réfléchir avant de décider quoi que ce soit. Bon maintenant je vais laisser continuer ta correction. Je dois aller rendre visite à une amie.

-Daccord Bitéye Passe une bonne journée.

Au Sénégal, c'est vraiment difficile d'être une femme mariée et d'être dans le milieu professionnel. La belle femme ne te comprendrons jamais car tu ne sera jamais dans leurs yeux la belle fille modèle qu'elle veut. Dans notre société, pour qu'une femme mariée soit considérée, elle doit impérativement rester à la maison, cuisiner, faire le linge, repasser les habits, et discuter avec ses beaux parents. Notre société ne supporte pas une femme qui sort de la maison le matin et rentre dans la maison en même temps que son mari. C'est très difficile ce que vivent les femmes qui veulent s'émanciper.

Après ma discussion avec Madame Dasilva, j'ai pris la direction de chez Ndoya. Elle habite non loin du lycée.

Une fois arrivée chez elle, sa maman m'a dit qu'elle n'est pas loin et m'a demandé de l'attendre au salon.

Dans le salon j'ai trouvé là-bas un gars que je connais très bien Seydou le garçon qui se prend comme un Dieu grecque. A Saint-Louis, il n'existe pas une fille dont il n'a pas dragué moi y compris. Au début il essayais d'entretenir avec moi une relation fraternelle avant de m'avouer à la fin ses soits-disant sentiments qu'il avait pour moi. Sachant qu'il ne voulait que jouer de mon innocence, je lui ai clairement dit que ces sentiments ne sont pas réciproques et que je lui considére comme un frère. Il faisais semblant d'être vexé mais je sais au fond de moi que c'est faux. Il voulait juste jouer avec ma personne comme il l'a fait avec d'autres filles.

- Mais Bitéye ça fait un bail comment tu vas?

- je vais très bien Seydou et toi?

-Oui je vais bien. Sinon quoi de neuf

- Ah y'a rien de spécial

-A part être toujours belle!

- Bayil togne

-je ne fais que dire la vérité donc toi et ma dulcinée vous êtes amis Ah ça fait plaisir.

- Ah tu parle de Khady la petite-sœur de Ndoya je ne la connais pas bien mais je sais que si elle est comme sa grande-sœur tu es un homme chanceux. Les filles de cette famille sont formidables.

- Non ne me parle pas de Khady, je n'ai rien a faire avec cette grosse vache. Ma dulcinée c'est Ndoya. La reine de mon cœur.