Six heures du matin à Guët Ndar, c'est le début de la routine chez les villageois. Les hommes venant de la mosquée, changent de déguisement pour se rendre au travail. Les enfants sont déjà en route pour l'école tandis que les femmes se bousculent au quai de pêche pour acheter les plus beaux poissons pour le repas de l'après-midi.
De loin,Tout le monde a laissé ce qu'il faisait pour contempler la beauté d'une femme qui se dirige vers le quai de pêche. Elle est enceinte, et on peut dire même que son état de grossesse est très avancé mais malgré tout cela, sa beauté ne cesse d'illuminer la place. C'est une jeune femme élancée, habillée d'un grand boubou en Khartoum. Elle s'est coiffée d'une manière qui fait penser à tout le monde l'histoire des signares ces belles dames qui ont fait rêver toutes les femmes Saint-louisienne durant la colonisation. Elle tient une calebasse à sa main droite et marche de manière nonchalante. son sourire et le regard innocent qu'elle a, n'a laissé personne indifférent. La façon dont les gens la contemplent donne l'impression qu'elle est une étrangère à Saint-Louis alors que c'est là où elle est née et grandite. Ses parents Abdoulaye Cissé un ancien cheminot et Tabara Wade la présidente du groupement des femmes de Guët Ndar ne sont plus à présenter à Saint-Louis.
Arrivée au quai de pêche, les vendeurs sont tous allés à la rencontre de la joie dame. Chacun voulait qu'elle soit sa cliente.
- Linguére kay ma Diayla dieun, Linguère kay ma Diayla dieun
(Vienez belle dame je te vents du poisson)
C'est la phrase qui résonnait dans toute l'espace. La future maman, encerclée par les vendeurs, essaie de chercher l'idée de choisir un parmi eux sans pour autant frustrer les autres. Étant dans un profond dilemme, elle vient d'être sauvée par une dame.
-Wa kidou Bitéye.
(Elle c'est pas Bitéye ?)
Quand elle a vu la femme, elle n'a pas durée une seconde pour la reconnaître. Mère Sira une amie de sa maman. Elle a profité de l'occasion pour se séparer des vendeurs et aller à sa rencontre.
- ya Sira Mane la kay naga déf, Diallo Diallo ( Maman Sira oui c'est moi Bitéye. Comment vous allez Diallo)
-Cissé Cissé Cissé. Ah sama dôme dji namone nalla dé
( Ah ma fille chérie m'avais tellement manqué)
- Mala raw yaye boye dinala setsi boul wakh dara.
( Maman vous m'avez manqué toi aussi ne dit rien je vais venir te rendre visite )
- Lolou dé dinassi contane wayé fimné mom danga khawa drianké khamna damalakoy diégal rekk Mane Dinafa nieuw inchallah.
( Ça j'en serais contente mais avec ton état je te laisse te reposer moi je vais venir te rendre visite inchallah. )
Bitéye avec ses dents blancs comme le lait fait un sourire sur la plaisant de l'amie de sa mère avant de la répondre.
-Tanta meunone ngama bayi ma nieuw rekk.
( Ma tante vous pouvez me laisser venir pourtant )
-Mouk yaw kay nopaloul ba fêkh rekk Linga déf nak tay bakh nassi trop djiguén bou tolo fi da War di dokhanetou thi soubassi. Kay ma diappalé la nga dieund dieune.
(Non jamais reposes-toi jusqu'à ce que tu sera libre. Ce que tu as fais aujourd'hui c'est bien, une femme doit se promener quand elle est dans cet état. allons je t'aide à acheter du poisson. )
- D'accord ma tante.
( ... )
De retour à la maison, Bitéye a été accueillie par sa mère qui l'attendais devant la grande porte de la maison avec impatience.
- Wa Bitéye yaw yag ngafa dê. Lodone déf ba heure bi ?
(Bitéye tu as trop duré là-bas, tu y faisait quoi jusqu'à cet heure ? )
-je voulais venir trés tôt mais j'ai rencontré mère Tabara on s'est discuté pendant longtemps d'ailleurs c'est elle qui m'a aidé acheter les poissons.
- Toi tu as eu la chance de rencontrer Tabara, elle t'a Choisie de bons poissons.
- Oui c'est normal elle travaille là-bas.
- Ça c'est vrai mais Bitéye amnga gane goulaye khar thi birr dé ( tu as un hôte qui t'attend à l'intérieur )
- Gane Fadiar tel gui Kane la wara done ? ( Ce hôte est trop matinal de qui il s'agit )
- Va dans ta chambre tu le saura.
Elle ne le se fait pas répéter deux fois. Curieuse de savoir l'identité de son hôte, Bitéye a donné la calebasse à sa maman pour aller voir celui qui l'attend dans sa chambre.
Une fois arrivée , la future maman était comparable à un enfant qui est en face d'un animal qui inspire la peur. Elle écarquille ses gros yeux , pose ses mains sur sa tête avant de quitter la chambre en courant.
Suivie et attrapée par sa mère , cette dernière essaie de calmer sa fille.
-Bitéye calme toi où est passée la fille posée que tout le monde connaissait. Je ne t'ai pas éduquée comme ça.
- Maman il n'y a rien à négocier ici si cet homme ne sort pas de la maison, moi je vais sortir vous laisser avec lui. Il n'y a plus question que je reste une minute avec lui sous le même toi. Pourquoi tu lui a laissé entrer pour quoi, ..... Aï, Aï, ma ventre..... Ça fait mal Aï Aï ...
Les cris de Bitéye ont réveillé son hôte qui était en train de dormir dans sa chambre. Lorsque ce dernier a vu l'état dans lequel elle est, on dirais qu'il a reçu une marteau sur la tête.
Il s'est agenouillé devant elle pour essayer de la calmer à son tour. L'inquiétude sur le visage de l'hôte était inimaginable. Il ne cesse de demander à mère Tabara ce qui est arrivée à Bitéye.
L'hôte parle en sanglotant comme quelqu'un qui a un deuil. L'état de Bitéye lui fait perdre la tête.
Pour éviter toutes sortes d'incidents, Bitéye a été évacuée dans le poste de Santé du village.
Arrivés sur les lieux, ils ont été accueilli par une sage femme qui vient de les informer après quelques minutes que Bitéye est sur le point d'accoucher .
Cette information a augmenté la crainte chez l'hôte, il fait d'interminables va-et-vient et deviens inconsolable. Il demande sans cesse à Mère Tabara et à Mame Ass le Frère ainé de Bitéye si le personnel de ce poste de santé sera capable de prendre soins de Bitéye et de son enfant.
Mère Tabara qui ne maîtrise pas bien la langue de l'hôte demande à Mame Ass de lui rassurer.
- Albert ne te laisse pas tromper par les infrastructures du lieu, le personnel de ce poste de santé est très proffessionnel surtout en matière d'accouchement. Il y'a de très bonnes sage-femmes qui assistent merveilleusement les femmes qui sont dans cette phase. Je tient à te rassurer tout se passera bien. Patiente un peu et tu verra ce que je te dit.
Mame Ass n'a pas réuissi à le convaincre, mais il a qu'en même réuissi à le calmer. Au fond de lui, Albert est en train d'être rongé par les remords. Il se dit:
« Tout ça c'est de ma faute, si je m'occupais de ma femme comme il le fallait elle n'allait jamais songer quitter les terres de la France encore moins de donner naissance à mon enfant dans ce soit-disant poste de Santé. Si elle perd la vie dans cet accouchement, je ne vais pas rester dans ce monde non plus. Je vais me tuer et tuer tout ce qui faisaient les pieds et les mains pour briser notre ménage. Repenser à mon comportement vis-à-vis d'elle me pousse à vouloir m'étrangler et mourir une bonne fois pour toute. Mais en pensant à tout ce que nous avons vécu moi et Bitéye, je garde l'espoir d'avoir une seconde chance dans sa Vie. Je l'ai rejetté tout en ignorant qu'elle porte mon enfant, que je l'aime toujours et que j'ai été tombé dans le piège de mes soit-disants proches qui ont tout tenté pour nous séparer. Ses 10 mois d'absence dans ma vie m'ont montré à quel point je dépendais d'elle. Ma séparation avec Bitéye m'a permis d'ouvrir les yeux et m'a permis de savoir que les personnes que je considérerais comme des êtres chers sont les pires choses qui me sont arrivés dans la vie. Comment j'ai pu permettre à des imbéciles de s'immiscer dans ma vie de couple comment? Qu'est ce qui m'a prit de les avoir donné le bénéfice du doute comment ? Qu'est ce qui m'a pousser à rejeter cette femme courageuse que j'ai toujours considéré comme un cadeau que le seigneur m'a donné en guise de récompense. Lors de mon adhésion dans l'Islam, j'avais imploré au seigneur de me donner une femme qui fera de moi un Leader.Une femme qui n'aura rien à envier à Michel Obama après ces prières, j'ai resté peu de temps avant de faire la connaissance de Bitéye. Les circonstances dont cette connaissance a eu lieu me suffisait largement pour savoir que Bitéye est celle qu'il me faut dans la vie. Dés que j'ai posé les yeux sur elle, j'ai su à l'instant même que c'est elle la femme de mes rêves.
FB
Italie, 09/07/2017, 5:45
Ça fait maintenant 6 mois que j'ai quitté la France pour l'Italie. Ayant fais tous mes études auprès de ma mère en France, papa me supplie de venir faire au moins un stage de 6 mois auprès de lui en Italie. Une proposition que j'ai accepté car j'avais besoin de découvrir de nouvelles connaissances différentes de ce que j'avais vu en France. Depuis la séparation de mes parents il y'a douze ans, je ne suis venu que 3 fois en Italie. Après mes 6 ans d'études dans le domaine de la médecine j'ai eu à faire plusieurs stages en France, alors pour valider ma dernière année de formation, on nous a exigé d'aller faire du stage dans un autre pays que le tient alors j'ai profité de l'occasion pour venir ici en Italie auprès de mon papa.
Une fois dans le pays, il m'a mis en rapport avec une de ses connaissances qui occupe un poste de responsabilité au sein de la croix rouge international en Italie. Malgré tous les stages que j'ai eu à faire dans plusieures structures en France, mon passage en Italie me donne l'impression que je n'ai jamais fais de Stage. On m'a appris au sein de la croix rouge beaucoup de choses différentes de la médecine que j'ai appris à savoir le secourisme. Le nombre de travail qui m'attend par jour reste toujours inconnu et ce qui est le plus dur dans l'affaire en est qu'on a pas des heures de travail fixes. Avec la mission de la croix rouge le travail peut nous appeler à tout moment. Tel est le cas pour aujourd'hui.
Je viens d'être réveillé à 5h du matin pour un travail urgent. On m'a pas dit exactement au téléphone ce que c'est. Mais ce que j'en sais est que c'est urgent. Je me suis préparé et prend la direction indiquée tout en précipitant, j'y suis arrivé à 5h 45 et trouve déjà tout le personnel présent. Le capitaine Perez à pris la parole pour nous renseigner sur le travail qui nous attend.
-Chers collègues on vient d'apprendre qu'il y'a pas mal d'africains qui ont quitté clandestinement le continent pour venir ici en Europe. Selon les informations ils avaient dépassé soixante dix voir quatre vingt. La plupart parmi eux ont perdu la vie sur la voie maritime. Ceux qui ont eu la chance de vivre jusqu'ici ne dépasse pas dix huit. Actuellement, ils sont tous dans un état de choc suite à la perte de plusieurs de leurs camarades et les conditions inhumains qu'ils ont effectué ce voyage alors nous sommes chargés d'aller les récupérer, les accueillir dans un centre où ils seront assisté psychologiquement avant d'être repatrié dans leurs pays d'origine.
Sans plus tarder, nous avons pris le bateau médicalisé pour aller sauver ces rescapés venant d'Afrique. Arrivé à destination, j'ai failli dire à notre capitaine que nous sommes venus trop tard. On a trouvé les émigrés dans un état qui m'a fait croire qu'ils sont sur le point de mourir. Ils étaient dans l'incapacité de réagir le moindre mouvement. Notre capitaine nous met la pression pour qu'on les transporte vite dans le bateau médicalisé avant qu'il ne soit trop tard. Les journalistes qui sont venus avant nous ne sont même pas encore fini de prendre des photos. Mr Perez était finalement obligé de les harceler sinon ils ne nous laisserons jamais faire notre travail. Comme c'est des africains, ils ne souciaient même pas de l'état dans lequel ils sont, il n'ont même pas pensé qu'ils avaient besoin d'être transmis immédiatement en urgence. Ce qui était le plus important à leur yeux c'est de prendre des images qu'ils vont disperser dans les médias pour salir le peau de ce continent.
Les rescapés étaient au nombre de dix huit mais voyant la manière dont les journalistes prennent les photos, on dirait qu'il y'en avait une seule. Ils ont entouré une femme qui était trés tourmentée par les flashs qu'on lui lançait. Elle remuait la tête incessamment et dechiffrait des mots incompréhensibles. Dépassée par tout ce qu'elle vient de subir, moi je suis dépassé par la beauté de sa noirceur d'ébène et de son regard qui témoigne toute la bravoure qui est en elle. Il faut être plus que courageuse pour arriver là où elle est. Elle vient de confirmer le courage des femmes africaines tant chanté partout dans le monde.
Pour ne pas qu'elle se contrarie d'avantage, j'ai chassé les quelques journalistes qui ont refusé de partir avant de la prendre dans mes bras. Cette action à faire susciter en moi le sentiment de vouloir être à ses côtés et de la protéger éternellement
FIN FB
(***)
- Albert Morel C'est bien vous ?
-Oui oui c'est bien moi où est Bitéye elle va bien ? Qu'est ce qu'elle lui est arrivée ? Elle a perdu l'enfant ? Elle est morte Oh mon Dieu non non non et non ......Bitéye n'ose pas ma faire ça nonnnnnn
Mère Tabara et Mame Ass font de leur mieux pour le calmer mais ils en sont incapables, le jeune homme français secoue le médecin de toutes ses forces et se donne un spectacle inédit dans le poste de Santé.