Episode 4

2355 Words
Le jour venait de se lever, le ciel n'avait pas encore atteint toute sa clarté, les premiers chants du coq venaient tout juste de s'estomper, un vent frais et prolongeur de sommeil se faisait sentir. C'est à ce moment que Saran et Djina s'était paré pour se rendre à la dispensaire du village. En quittant leur chambre, elles virent que seule Sayon la femme de Lassina était debout le reste de la maisonnée dormait encore. Elle était occupée à vouloir allumer le feu, sûrement pour préparer le petit déjeuner. -Anisogomo Sayon "Bonjour Sayon". Firent Djina et Saran, ou plutôt fit Saran, on entendait à peine la voix de Djina, elle avait une morale de chien battu et même parlé lui était difficile. -"euh sé ni sogoma héré Sira?" Bonjour bien dormi? -"Tana massi" Bien merci. -"Allah dougou niouma dié" Qu'Allah béni le reste de la journée. -"Amina. Djina mankéné, ambéta doctorossola!" Djina ne se sent pas très bien, je l'accompagne au dispensaire. -"Hé Allah kana ké bassi yé, ayé taga ka na, kaye niouma sé!" Hé qu'Allah fasse que ça ne soit pas très grave, bonne route! -"Inithié, Kambé koffé" merci et à plus tard. Dit-elle avant d'enfin quitté la maison avec Djina qui restait dans un silence de mort, elle avait peur. Elles marchèrent un bon bout de temps avant d'enfin arrivé, l'endroit n'était pas bien bondé. Dans certains villages comme Mombila, les gens préféraient se soigner avec les plantes plutôt qu'aller à l'hôpital, ils avaient plus confiance aux guérisseurs traditionnels qu'aux guérisseurs modernes.  Après avoir enregistré le nom de Djina, Saran vint s'assoir à côté d'elle. Djina posa sa tête sur ses genoux et elle, lui caressait tendrement la tête. Du réconfort, elle en avait besoin, depuis la veille, lorsque Saran lui a demandé si elle était enceinte, elle était plus que déprimé, cet idée la terrifiait. Et qui ne le serais pas sachant que tu ne sais qui est le père, dans quels conditions et à quel moment ce bébé a été conçu, c'est une drôle de situation. Djina espérait que cela soit une erreur, mais au fond, elle savait que c'était bien problable. Elle sentit les larmes qui voulait pointer le bout de leur nez, elle se redressa et envoya sa tête à l'arrière pour les empêchait de sortir. Son attention fut attiré par une discussion entre une dame de la cinquantaine et une jeune fille qui pleurait silencieusement. -Que vais-je dire à ton père, Nana tu m'a déçu! -Eh mah! Crois moi, je n'ai rien fait! -"Ah iyé konota shouya léla wa?" Ah bon et t'es tombé enceinte par magie c'est ça? Je ne pourrais plus jamais regardé les gens en face, on me pointera du doigts, ma réputation est sali, je ne sais où est ce que je vais raconté celà. Eh nana! Tu ne pouvais pas serrer tes cuisses, tu m'a collé la honte de ma vie. Je suis fini! Avait-elle terminé avant de s'en aller et de laisser la fille toute seule, pleurant bruyamment. Les gens la regardait mais on dirait qu'elle s'en fichait. -J'arrive, je vais cherché à manger. Disait Saran avant de partir, Djina hocha juste la tête avant de s'approcher de la jeune fille en pleure. -Arrêtez de pleurer, vous vous faite du mal. Dit-elle avec douceur. Sans relever la tête pour voir qui est qui lui parlait, elle se mit à lui raconter, ceux qu'elle avait dans le coeur, elle était dans ses moments où notre désespoir est si fort qu'on a atrocement envi de l'extérioriser peut importe à qui on le raconte, l'essentiel c'était de se libérer. -Je jure que je n'ai rien fais, je ne sais même pas à quoi ressemble le s**e d'un homme, si ce n'est celle d'un petit garçon. J'ai même pas de petit amie, je ne connais que les études, je ne vis même pas ici, je fais mes études à Bamako, la capital. Je suis là que pour les vacances. Et me voilà enceinte, de qui? Je ne saurais le dire. Pourquoi moi? Cette jeune fille était sincère dans ses dires, elle disait vrai. C'était devenu fréquent dans les villages, les hommes ne voulait pas voir une belle fille venu de la ville, c'est une métaphore bien-sûr.  Ils savaient que l'un d'entre eux se précipiterait pour aller demander la main de la fille, alors par jalousie et méchanceté, ils se jurait d'être le premier à goutter à la viande fraîche, il te violait, tu ne savais jamais qui en était l'auteur et il s'y prenait toujours en te drogant, en te maraboutant ou juste en te manipulant. Si par malheur tu tombe enceinte, ta vie est détruite, aucun autre ne voudrait de toi et là, certaines victimes se suicidaient, d'autres en devenait des prostituées et ceussent qui avaient de la chance rencontrait des hommes ouvert d'esprit qui les comprenaient et accepter de faire d'eux, leurs épouses. Mais celà étaient excessivement rares. Pouvait-il y avoir pire ignominie? Détruire la dignité, l'avenir d'une femme juste par jalousie et méchanceté? Dès fois, on se demande si à la place du cerveau, certains n'ont pas de la m***e! Djina en oubliait même son cas bien qu'il soit similaire à celle de la jeune fille, à la différence qu'elle, savait que le soutien de Saran serait toujours d'actualité et de plus, elle n'avait pas encore la confirmation qu'elle était enceinte.  Lorsque son tour d'aller voir le médecin arriva alors que la jeune fille en pleure était partie, que Saran était déjà de retour et qu'elles avaient déjà pris leur petit déjeuner, le petit coeur de Djina s'emballa à une vitesse hallucinante. C'est avec une démarche de caméléon qu'elle entra dans le bureau du médecin. Celui-ci était assis, les yeux rivés sur des papiers qu'il étudiait minutieusement. Les deux femmes saluèrent et il répondit sans pour autant relevé la tête, et dit: -Asseyez vous, mon collègue va venir vous voir. Il releva enfin la tête et ses yeux s'attardèrent sur le visage de Djina et il reprit. -Comme il n'est pas encore là, je vais le faire. Allez dites moi, qu'est ce qui vous amène? Disait-il semblant regardé sa montre. Et Saran pris la parole hésitante. -Enfaite, dernièrement elle est un peu souffrante, et elle a souvent des nausées matinales et... -et? -Je veux savoir, si je suis enceinte ou pas! Proféra Djina d'un trait, elle était vraiment sur les nerfs. Il le scruta un moment avant de demander à Saran de les laisser seuls. Une fois celà fait, il se leva et s'approcha d'elle en s'asseyant sur la table. -comment vous appelez vous? -Djina. Le médecin essaya un moment à la détendre avant d'enfin commencer la consultation. Quelques temps après le verdict tomba, Djina était bel et bien enceinte. Le médecin leur proposa de faire d'autres analyses pour encore s'assurer de la véracité des faits mais Djina n'était pas du même avis. Elle avait quitté l'hôpital presqu'en courant. Saran ne put la rattraper que lorsqu'elles arrivèrent chez eux. -Djina, regarde moi. Disait Saran, mais elle avait le visage enfoncé dans le matelas et de petit son de reniflement se faisait entendre, montrant qu'elle était entrain de pleurer. Elle ne pleurait pas vraiment pour ceux qui lui ai arrivé, mais elles pensait à cette mère qui sermonnait sa fille parce qu'elle était enceinte. Elle se disait que Saran allait ressentir la même chose, elle serait humilié, les gens vont mal parlé d'elle, elle sera la risée de tous et ça, ça la fais extrêmement mal. -Pourquoi tu pleure, je sais que tu n'ai pas de ces filles au moeurs légères qui se plait à donner leur corps aux hommes. -Tu en es sûr? Non Saran, et si c'était pour celà qu'on m'a dénigré. Elle se leva enfin. -Qu'est ce que tu raconte, peut-être que tu été marié? -Combien de fois les gens sont venu ici demandé ma main et celà n'a jamais été souligné. Qu'est ce qu'elle vont penser de toi, je vais te coller la honte... Dit-elle avant d'éclater en sanglot. -Oui tu as raison, elle parlerons mal de moi puisque tu es sous ma responsabilité, ça ne me ferais pas plaisir c'est sûr. Mais celà va t'il me tuer? Vais-je en tomber malade? Non! Alors tu vas m'arrêter ces pleurs et on va trouver une solution. -Je vais prendre l'air. Fit Djina pour toute réponse avant de quitter les lieux. Elle se dirigea comme à son habitude à la forêt près de la rivière. Arrivée, elle s'assit en face de cette dernière et ramena ses genoux au niveau de sa poitrine. À un moment elle sentit qu'on l'observait, elle se retourna et vit Daouda qui s'avança et s'assit près d'elle. -Salut! Dit-il -Salut. Répondit-elle -Tu te sens mieux? -ça vas. -On dirait pas! Qu'est ce qui t'arrive? -Et je devrais te le dire? Comprendrais tu? J'en doute. Et puis on se connaît? Non! Alors fou moi la paix! Elle avait crié et pour toute réaction, Daouda rit. -Ya quoi de drôle dans tout ceux que j'ai dit? Tu peux me laisser seule s'il te plait. -C'est juste que la colère ne fait vraiment pas parti de toi. T'a une tête très drôle quant tu te met en colère. -Daouda! -Désolé, je ne sais pas ceux qui t'arrive mais celà ne me plait pas. J'aime pas te voir triste. -Je m'excuse de t'avoir crié dessus. -Ce n'est pas grave, dis moi ceux qui ne vas pas. -Tu n'a rien à faire? -Si, t'écouter! -Tu es énervant! -Merci, c'est un compliment qui me vas droit au coeur. Sans le faire exprès, elle sourit. Elle ne voulait pas se l'avouer mais la présence de cet homme ne lui déplaisait pas vraiment. Elle ne partageait pas ses sentiments mais elle l'aimait bien, son entêtement et son humour lui plaisait et c'était vraiment la première personne d'à peu près son âge avec qui elle discutait. Et pour dire vrai, elle aimerait bien lui raconter son histoire du moins ceux qu'elle en savait, mais elle avait peur qu'il ne comprenne pas où qu'il la juge. Il le fixa profondément comme pour vérifier si elle pouvait vraiment lui faire confiance. Elle fini par se laisser aller et lui raconta ceux qui lui ai arrivé. -Tu veux dire que t'a perdu la mémoire? -Oui, les souvenirs que j'ai se limite à ceux que j'ai vécu dans ce village et mon prénom. Et le pire... -Quoi dis moi? -Je suis enceinte! -Nooooon! -Et je ne sais dans quel condition ce bébé a été conçu, si j'étais marié ou pas. J'en sais absolument rien. Les gens vont pensé que je suis une dévergondé. Et Saran...on lui pointera du doigts. Elle aura honte devant les gens à cause de moi. -Je vais régler cet histoire -Comment? -C'est simple, en t'épousant et les gens penseront que suis le père de ton bébé. -Hahaha, je m'en doutais bien, t'es cinglé! Arriva t-elle à dire dans un éclat de rire. -Je suis sérieuse Djina! -Tu n'es pas normal, je m'en vais. -Attend s'il te plait, je t'assure toute mes facultés sont en règles. -J'en doute, on se connaît même pas tu dis m'aimer, ensuite on dirait que tu me suis, depuis l'incident de l'autre soir à chaque fois que je viens à la forêt, je t'y trouve. Là je te raconte que suis enceinte sans savoir comment. Et là tu dis vouloir m'épouser. Dis moi est ce qu'une personne normal ferait pareil. -Tu as raison, sauf que quant on est amoureux on est pas vraiment normal, puisque ce n'est plus notre cerveau qui commande, mais le coeur, le coeuuur! -Supposons, et si j'étais marié, si je venais à me souvenir de mon passé. -notre mariage ne serait plus valide et je l'accepterais, je te laisserais partir. -Je ne t'aime pas Daouda! -Ça, ça fait mal...Non Je rigole! -C'était une blague n'est ce pas? -Pas du tout "Je rigole" ça concerne juste ma dernière phrase. Je veux vraiment t'épouser et je sais que tu ne m'aime pas comme je t'aime, mais je suis très patient, j'attendrais le temps qu'il faut pour t'entendre dire que toi aussi tu m'aime. -Je peux pas Daouda, désolé. Et elle s'en alla, le laissant planté comme un arbre. Daouda se rassit, lui même était surpris par ses mots, mais pour lui c'était la meilleure chose qu'il pouvait faire, il aimait vraiment cette fille de toute son coeur. Hier après lui avoir fait sa déclaration, il avait lu dans ses yeux que ses sentiments n'étaient pas partagé et que sa réponse n'allait pas lui plaire. Mais aujourd'hui, il avait eu espoir, ça lui a foutu une de ses douleurs quant Djina lui a dit être enceinte, néanmoins il pensa que celà pourrait l'arranger. Malheureusement celà ne fut pas le cas. Djina arriva chez elle en pleure, elle ne comprenais pas pourquoi sa vie était marqué par autant de zones d'ombres. Elle aimerait tellement comprendre les choses mais hélas. Pourtant elle s'habituait à la situation mais savoir qu'elle était enceinte avait ravivé cet douleur qui était en elle, causé par l'ignorance.  Saran, lui apporta son repas et elle y toucha à peine, le coeur n'y était pas.  La proposition de Daouda était futé et surprenant, elle ne s'y attendait vraiment pas, mais maintenant qu'elle y repensait à tête reposé... Si j'accepte de me marier avec Daouda, tout le monde pensera qu'il est le père de mon enfant. Saran ne serait pas humilié, je n'ai pas le droit de lui porter préjudice après tant de chose qu'elle a fait pour moi. Et puis il est gentil Daouda, drôle aussi... il ne me ferait pas de mal... À la suite de ces pensées, Djina bondit du lit et courru à grande vitesse à l'endroit où ils s'étaient rencontrés avec Daouda, elle arriva essoufflée et le vit assis fixant l'eau, elle soupira de soulagement avant de s'avancer vers lui. -Daouda! Fit-elle -Oh mon dieu, je vais devenir fou, j'entend même sa voix alors qu'elle n'est pas là. Dit-il sans se retourner. Djina s'assit à côté de lui et il sursauta. -Je suis bien là. -Tu...qu'est ce... -J'ai réfléchit et j'accepte, je veux bien me marier avec toi. Une immense joie s'empara de Daouda, il était tellement heureux que les mots lui perdait. Il avait l'impression qu'il était dans un rêve, à laquel jamais elle ne voudrait se réveiller, sa joie était incommensurable.  Tout deux pensait du bien de cette union, mais ils ignoraient ce que cette union pouvait engendré. Daouda l'aimait d'un amour inconditionnel, mais vallait-il la peine de ceux qui l'attendait, il entreprenait à se lier à Djina, la femme du djinn! *************************** Salam, vous allez bien j'espère?! Bon dites moi, vous en avez pensé quoi du chapitre? Allez j'attend vos avis! Et n'oubliez pas de liker si elle vous a plu. À la prochaine! @mayak-9755
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