6h, c'est l'heure à laquelle les habitants de ce village se levaient pour s'occuper des travaux domestiques. Les hommes une fois revenu de la mosquée se mettaient aux chapelets pendant que les femmes s'occupaient déja de la préparation du petit dejeuner.
Sadel est un village de pêcheur qui se trouvait plus prés de la Mauritanie que du capital sénégalais. En effet il se trouvait dans la vallée du fleuve Sénégal et regroupait beaucoup de castes de l'ethnie peulh, allant des soubalbés ,qui sont majoritaires, des torobés et beaucoup d'autres.
Vers 7 heures les jeunes filles descendaient vers la fleuve soit pour laver le linge sale ou la vaisselle de la Veille. Parmi elles une fille attirait l'attention au premier regard. Une belle jeune fille de 15ans, à la peau claire, de longs cheveux crépus et au sourire captivant. Cette fille c'était maryama diallo ou maya pour les intimes. Une fille insouciante et rêveuse. Elle rêvait de quitter le village pour dakar. Elle rêvait de voir cette ville qu'on n'arrêtait pas de lui conter les merveilles. Elle voulait vraiment y aller, tenter l'aventure comme bon nombre de jeunes
Apres avoir fini de laver la vaisselle de la veille, Maya abandonne là-bas ses camarades pour rentrer afin d'aider sa mère pour le repas du matin.
Dès qu'elle est entré dans la maison, maya aperçu sa mère entrain de ratisser le feu.
- néné suis revenue! Cria t'elle a sa mère.
- et dis moi pourquoi tu cris comme ça ? et tu es revenue si tôt j'espère que tu as tout lavé hein ? Et que c'est propre ...Lui demanda sa mère avec ironie.
- bien sûr que j'ai tout lavé, je voulais t'aider pour la préparation du petit déjeuner, répondit maya
- j'ai déjà fini, lui répondit sa mère, mais va acheter le pain. L'argent est sous le lit .
- d'accord !
Maya partit acheter le pain à la boulangerie et pendant ce temps, sa mère préparait le café. Petit a petit la fraicheur du matin a commencé à disparaitre et les enfants se réveillent en créant un tel boucan.
Quand Maya est revenu, les enfants étaient déjà autour de néné. Tous ses enfants n'étaient pas ceux de néné mais de la première et de la troisième femme. La maman de maya était la deuxième . Elle avait deux enfants Maya et idrissa qui était plus âgé que sa soeur.
Maya se chargeait de couper le pain en tranche qu'elle distribuait ensuite aux enfants. Apres qu'elle ai servi les enfants, elle s'est chargé de servir son père et les autres épouses de son père. Apres avoir fini, maya a rejoint sa mère dans la cour. Il était déjà 10h quand maya partit au marché. Sur la route, elle a croisé Dieynaba l'une de ses amies qui allait au marché comme elle. Dieynaba se mit a lui parler de Demba, un garçon qui s'interessait a elle. Maya aussi n'était pas indifférente à son charme. Elle aurait vraiment voulu lui parler tranquillement mais elle n'avait pas le droit de fréquenter les hommes. Du moins pas être seule en tête à tête juste en groupe à l'occasion des fêtes, combats de lutte ou d'autres activités et apparemment y'en avait une en vu.
- maya tu seras au combat de lutte demain ?
- mais c'est quoi cette question idiote Dieynaba bien sûr. Tu sais que Demba va participer. Je ne vais pas rater ça.
- haha je savais que tu n'allais pas le manquer.
- alors pourquoi tu demandes?
- tu es vraiment lourde. Chippp'
Maya
Après avoir acheté des légumes et des poissons, je suis rentrée seule parce que Dieynaba devait aider sa mère à vendre le reste de ses provisions. Je suis passé saluer mon grand père qui habitait sur mon chemin.
Une fois à la maison, j'ai commencé à éplucher les légumes, ma mère a allumé le feu.
14h j'avais fini le repas. Pour le repas chez nous c'était compliqué. Mon père déjeunait avec ses amis alors on devait emmener son repas chez l'un d'eux. Mon demi frère lui aussi devait déjeuner avec ses amis. Mon frère lui, c'était à la maison. Les enfants mangeaient a part et les femmes aussi. Vu tout les plats a servir, c'était à mère de s'en occuper et à moi d'emmener les repas. Avec cette chaleur imposante c'était pas évident mais j'étais la seule fille de ma mère alors quand c'était son tour de cuisine, c'était à moi de m'y coller.
Quand je suis devenu les amis de mon frère Idrissa était déjà à la maison et Demba y était aussi. C'était un ami d'idrissa et le neveu de la troisième femme de mon père. je le connaissais depuis longtemps. Il discutait avec ses amis et quand il m'a vu, il a arrêté de parler et me regardait en souriant. Il était si beau et avait la peau si clair qu'on dirait un nar. Il avait des dents si parfait qu'on ne peut s’empêcher de le regarder sourire encore et encore.
J’étais perdu dans mes pensées quand ma mère m'a appelé. Moi je devais déjeuner avec les adultes.
Le reste de la journée, y'avais rien a faire, j'ai pris une douche puis je me suis endormie. Ma mère m'a réveillé a l'heure de la prière de "takussan ".
ma vie était faite de routine. Toute la journée je faisais des travaux domestiques aidant ma mère. J'allais pas a l'école parce que mon père ne voulait pas. Mes activités se limitaient aux travaux ménagers uniquement.
Le lendemain
tout le monde était excité à l'idée d'aller au combat. Dieynaba n’arrêtait pas de venir a la maison rien que pour me rappeler de ne pas être en retard.
Après le couché du soleil, j'ai préparé mon lit et celui de ma mère. A cette période de l'année on passait la nuit dehors. Vers 21h je suis allé voir ma mère qui était déjà au lit.
- Néné je vais au combat de lutte !
- tu l'as dit a ton père? Me questionna ma mère.
- tu sais qu'il ne va pas me laisser y aller.
- et tu veux que moi je te laisse y aller? Vas demander à ton père.
- néné ...
- maryama si tu veux pas demander a ton père alors va te coucher. !
Sans avoir le temps de répondre , elle s'est recouché et m'a tourné le dos. Ne sachant pas quoi faire, j'ai posé ma tête sur ses pieds et je me suis mise à chanter une mélodie triste. Restant ainsi une quinzaine de minute, ma mère s'est levé de nouveau et m'a murmuré.
- vas y mais ne reviens pas tard et fais doucement en rentrant.
Sans répondre, je me suis faufilé en pas de velours jusqu'a l'exterieur et une fois dehors je me suis mise à sautiller. Au loin, j'apercevais le feu de bois flamboyant et éclairant le village.
C'est en courant que j'ai rejoignis la place du village. J'ai retrouvé Dieynaba et Hourey sur place. Elles dansaient en criant comme la plupart des gens se trouvant là. Les combats n'avaient pas encore débutés. Je me rejoignis a la danse et aux cris. Durant un long moment on dansait , criait jusqu'à ce que quelqu'un ai sifflé et tout le monde s'est tu. Tout les regards s'étaient rivés vers l'arène. C'était les jeunes qui débutaient. Les gens n'y prêtaient pas trop attention. Le seul combat qui méritait le déplacement était celui qui opposait Demba et un autre du village voisin.
Enfin le combat tant attendu. Demba était en groupe avec certain de ses amis dont idrissa mon frère.
L'arbitre a sifflé et les deux combattants se sont retrouvés face à Face. Mon cœur battait a 8999/H j'étais excité et j'avais peur en même temps. L'autre était plus costaud que Demba. Le combat a duré plus de cinq minutes mais à la fin il a gagné . C'était des cris, des chants a tue-tête. Tout le monde voulait le voir, le toucher et le féliciter. Moi j'étais dans mon coin avec hourey vu que Dieynaba c'était mêlée au tohu-bohu .
Je regardais Demba rigoler avec ses amis et à ce moment je pouvais tout donner pour lui parler. J'étais perdu dans mes pensées quand j'ai vu idrissa devant moi .
- que fais tu là maya? Me dit il en me sortant de mes rêveries.
- lâche moi un peu lui dis je. C'est néné qui m'a dit de venir .
- c'est fini on rentre . attends moi ici j'appelle mes amis.
Il est parti et est revenu avec un des ses amis.
Avec regret je les suivis voulant vraiment rester. Dès qu'on s'est éloigné , on a entendu quelqu'un appeler idrissa. Ils se sont arrêté alors que j'avançais toujours. Quand la voix est devenue plus claire je me suis rendu compte que c'était Demba. Automatiquement, je me suis arrêtée. C'est comme si mon cœur contrôlait les mouvements de mon corps .
- je t'avais dit de m'attendre, que j'allais passer la nuit chez toi. Dit-il
ET là j'ai ressentis tel un rebondissement. Idrissa marmonna qu'il avait oublier et a continué sa discussion .
En avança, nos regards se sont rencontrés et mon cœur à fait un grand boom. j'avançais toujours pas et quand il est arrivé à mon hauteur, il me prit le bras et m'a forcé à avancé. Les autres étaient devant et nous derrière.
J’arrivais pas a piper mot. J'étais intimidée et mon cœur lui me trahissait.
- je voulais te parler c'est pourquoi j'ai voulu passé la nuit chez toi.
Quand il m'a révélé cela aucun son n'a pu sortir de ma bouche, je souriais telle une idiote. En plus il tenait toujours ma main.
- pourquoi tu parles pas ?
J'ai murmuré quelque chose que moi même j'ai pas entendu, puis il réitéra:
- tu es la plus belle fille du village.
J'émis un merci peu audible puis j'ai pris le risque de lui parler.
- et toi le plus beau, dis-je
- alors on va bien ensemble.
A ce moment on arriva à la maison et il a lâché mon bras et me dit au revoir. Doucement je me suis faufilé entre les moustiquaires avant de regagner mon lit toute heureuse d'avoir pu lui parler. Cette nuit là j'allais dormir comme un bébé .