C'était une première pour Perfect's Design. Un monde fou avait afflué. Les tickets d'entrée coulaient malgré leurs prix exorbitant de 10000$ chacun. Si certains étaient venus pour voir le défilé de mode qui était organisé, d'autres (la majorité certainement) étaient là rien que pour voir Raphaëllo Pérez en vrai.. Les femmes particulièrement avaient revêtues leurs robes les plus sexy pour ne passer inaperçues sous les yeux de l'italien...
Dans les coulisses, c'était presque l'agitation. Garry était partagé entre l'organisation de la soirée et les stylistes.
- Il est 19h23, vous avez encore 30 minutes pour que tout soit prêt de ce côté, hurlait-il aux stylistes et maquilleuses qui se dépêchaient du mieux qu'ils pouvaient.
- Excusez-moi mais Mr Perez vient à quelle heure ? s'enquit Steven.
- Il sera là à 20h et je pense ne pas avoir besoin de vous préciser qu'il est à cheval sur l'assiduité, répondit le chef d'agence avant de sortir des coulisses à grands pas.
- Cette soirée le rend pratiquement dingue ! s'exclama Andréa.
- Parle pour toi. T'as pas vu le monde fou qui est dehors. Si ce ne sont pas tes années d'expérience, tu serais déjà morte de trac, pouffa l'accessoiriste en mettant un collier de perles au cou du mannequin qui riait de bon cœur.
- Moi j'ai hâte de rencontrer Raphaëllo Pèrez, il est tellement beau sur ses photos dans les journaux, miaula Alexandra, un mannequin aux cheveux roses.
Tout les regards convergèrent automatiquement vers elle.
- Quoi ?! fit-elle
- Laisse moi te dire mon poulet, qu'il te remarquera à peine. Tu n'as même pas idée du tas de femmes qui lui tourneront autour ce soir. Il sera bien servi, répliqua Lana, un autre mannequin aux cheveux blonds.
Alexandra émit un petit rire.
- Je ne passe jamais inaperçue devant un homme, surtout quand je défile en robe bustier, dit-elle en faisant mine de réajuster ladite robe.
Alexandra Parker n'a pas été vraiment gâtée par la nature du côté rondeurs féminines. Et les choses se sont empirés lorsqu'elle a commencé à devenir idole de ces stars aux formes avantageuses.
Elle a alors investi une grosse fortune dans la chirurgie plastique reconstructrice afin de se procurer une poitrine plantureuse et un derrière généreux.
Quelle horreur d'avoir du plastique à la place des seins ! se dégouta Andréa intérieurement.
- Tu as bientôt fini Xandra ? grommela Steven.
- Orrrhhh pour l'amour du ciel. Épargne moi cet horrible diminutif, je suis pas une petite fille. Et pour la dernière fois, c'est Alexandra ! s'exaspéra la concerné.
Andréa pouffa de rire alors que le mannequin aux cheveux roses lui jettait un regard noir...
Raphaëllo ajusta sa montre et consulta l'heure pour une énième fois.
19h40.
Son hôtel était à seulement 10 minutes de Perfect's Design ce qui lui laissait encore 10 minutes de temps avant de prendre le volant.
Bizarrement, il était tout pressé de se retrouver à ce défilé de mode. Si ce n'est son amour pour être présent ni avant, ni après l'heure, il aurait déjà débarqué dans les coulisses de Perfect's Design à 19h00 rien que pour la voir s'apprêter.
- Non mais qu'est ce que je raconte ? s'admonesta t-il silencieusement
- Il faut vraiment que tu te reprenne mon vieux. Tu vas uniquement à cette soirée afin de choisir les trois mannequins qui te suivront en Italie pour ton prochain grand défilé de mode. TU NE VAS SURTOUT PAS À CETTE SOIRÉE POUR DRAGUER MISS GRANTS! lui hurla sa conscience.
- Ah, ça va, c'est bon, j'ai compris. Mais n'empêche qu'il me faudrait m'amuser un p...
- ... RAPHAËLLO PÉREZ!!
- Euh, oui oui, d'accord, c'est compris. Je vais à cette soirée dans un but uniquement professionnel.
- Je t'ai à l'oeil.
Et sur ces derniers mots, sa conscience s'en alla se coucher.
Le jeune homme resta un moment à cogiter avant que son iPhone ne sonne. Son visage s'assombrit légèrement lorsqu'il réalisa que le numéro qui l'appelait lui était totalement inconnu.
- Raphaëllo Pérez à l'appareil, fit il sans entrain.
- Allons Phaël-chéri, arrête tes formalités avec moi, se plaignit une voix masculine à l'autre bout du fil.
Le créateur de mode sentit son cœur chauffer automatiquement.
Sérieusement là ?!
- Tu peux m'expliquer ce délire de changer de numéro de téléphone tout les deux jours ? Ça va pas ? grogna l'italien
- Non ça va pas et tu le sais très bien. Tu reviens quand en Italie ?
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ?
- Je comprends pas pourquoi est-ce que tu te montre toujours aussi méchant avec ton propre frère. Je ne t'ai pourtant jamais volé ta copine.
- La ferme Alonzo, la ferme !!! rugit le jeune homme aux cheveux blancs.
Alonzo était en effet le demi-frère de Raphaëllo. Leur mère avait eue une aventure hors mariage et l'italien se retrouvait désormais avec un écervelé comme frère. Ce dernier avait catégoriquement refusé que le créateur de mode le mentionne devant la presse comme étant son frère. Alonzo est un homme qui aimait la liberté et le libre-arbitre. Il ne pouvait supporter d'avoir les paparazzis à ses trousses à chacune de ses sorties publiques.
- Bref, dis-moi, les américaines, elles sont bonnes ? Je compte faire un tour à New-York mais je voudrais pas le regretter alors comme tu es tout aussi doué que moi en matière de femme...
- Je suis à New-York pour affaires et non pour m'envoyer en l'air.
- Mais est ce bien le Phaël que je connais qui est au téléphone ou tu as déjà subi un traumatisme.
Raphaëllo leva les yeux au ciel.
- Fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas. Tu me fatigue.
La voix à l'autre bout du fil émit un ricanement.
- À très vite mon amour. Bisous bisous. Oh et tâche de bien faire le choix de tes trois mannequins ce soir parce que je compte l m'en coltiner une dedans.
Les yeux glacés du jeune homme virèrent au chaud à l'idée qu'Alonzo pose ses maudits yeux verts sur Andréa parce que oui, elle fera inévitablement partie des mannequins qu'il emmènera.
Il ne comprenait pas pourquoi mais cette jeune femme etait en train d'activer un truc en lui et c'était très loin de lui déplaire.
- Va te faire foutre. Tu ne touchera à aucune d'entre elles, compris ?
- Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi Phaël-chéri. Et puis c'est à elles-mêmes de décider si elles veulent résister à l'envie de se jeter sur moi ou pas, sursurra Alonzo
- Mais dégage ou je te raccroche au nez ! s'écria Raphaëllo
- Hum, comme c'est mignon de t'entendre me menacer, rit le frère de l'italien.
Bref, bye bye!!
Raphaëllo raccrocha immédiatement et souffla d'exaspération.
S'il était possible de changer les membres de sa famille, il y a belle lurette que cet imbécile d'Alonzo serait aux oubliettes.
Il consulta sa montre et se rendit compte qu'il devait s'en aller.
Il avait une importante soirée et il était hors de question qu'il laisse son frère gâcher sa bonne humeur.
Il attrapa alors ses clés et sortit précipitamment de sa suite en claquant la porte qui se verrouilla automatiquement...