-... Et tu dois faire un article détaillé sur lui?
- Oui!
- Mais enfin, ma chérie, c'est de la folie, tu l'approcheras certainement à peine durant son séjour
- J'en ai bien peur, murmura Andréa pour elle-même
Grand, brun, regard fatidique, Steven était à tomber. Elle se demandait parfois ce qui la retenait d'accepter ses avances. Il était chef accessoiriste chez Perfect's design et son travail était des plus remarquable.
La porte du bureau de Steven s'ouvrit en grand pour laisser passer Garry, le patron de l'entreprise.
- Ah Andréa, enfin! Sira m'as dit que je te trouverai ici, s'exclama t-il avec entrain
- Vous me cherchiez, Garry ? Demanda t-elle
- Oui, en effet...Comme nous nous en doutions, Raphaëllo Pérez a demandé un défilé de mode histoire de sceller notre partenariat. À la fin de ce défilé, il sélectionnera lui-même deux mannequins qu'il emmènera avec lui pour son prochain défilé de mode, l'informa t-il
- Ah! répondit-elle simplement
- Que doit-on présenter au défilé ? Une collection ou les réserves ? S'enquit l'accessoiriste
- Les inédits feront l'affaire, déclara Garry en réajustant le col de sa veste toujours impeccable.
Je me suis proposé de l'accueillir ce soir à l'aéroport et j'ai besoin de toi Andréa
- Mais, en quoi puis-je vous être utile ? s'offusqua la jeune femme
- Je ne désires pas être seul sur le terrain et comme il s'agit de travail, tu es tout aussi la personne idéale.
Il fit volte-face et se dirigea vers la porte du bureau, ruinant ainsi ses chances de protester. La main sur la poignée, il se retourna et l'inspecta. Elle avait portée une robe droite courte noire et or qui soulignait ses formes sur des cuissardes à talons hauts.
- On part dans une demie heure et... Pas la peine de te changer, tu es parfaite mais... Oh Seigneur transforme-moi ce affreux chignon en une coiffure plus avenante
Et il claqua la porte
- Je crois que ça commence bien pour toi Dréa, lui dit Steven
- Non mais sérieusement! s'exclama t-elle en se tournant vers l'accessoiriste
Il haussa les épaules avant de lui proposer
- Aller, viens, je te fais une coiffure digne du nom. Je sais toujours pas pourquoi tu t'acharnes à faire cet affreux chignon...
Andréa vérifia une dernière fois sa tenue tandis que Garry allait déjà à la rencontre de son Raphaëllo Pérez. Le jet privé de ce dernier avait atterri il y a de cela quelques minutes et elle pouvait déjà apercevoir sa chevelure blanche scintillante.
- Mon très cher Garry, comment allez-vous? S'enquit l'italien
- Je vais très bien merci et vous donc?
- Le voyage n'est pas rude en jet privé donc je me porte à merveille (Puis remarquant la présence de la jeune femme). Qui donc vois-je? Serait-ce pas notre mannequin vedette mon très cher ? S'exclama t-il de son accent italien
- Laissez moi vous présenter Andréa Grants, mon trophée. Non seulement elle est mon first mannequin mais elle est aussi un reporter télévisé, la présenta Garry fièrement tandis qu'elle forçait un sourire sur ses lèvres.
Elle sentait le regard glacé de l'italien sur elle et détourna alors le regard tandis qu'à son plus grand bonheur, Garry l'entraînait déjà vers la voiture. Andréa en profita pour détailler son profil. Grand, mince, tenue impeccable, ses cheveux blancs étaient lisses et retombaient sagement sur ses épaules. Ses traits étaient parfaits, un peu trop parfaits dira t-elle ce qui lui conférait une beauté irrésistible, vraiment un dieu grec.
C'est inhumain qu'une personne soit belle de cette façon, lui dit sa conscience
Je te le fais pas dire ma chère, répondit-elle à cette dernière
Mais il y avait son regard de glace qui ajoutait une touche de mystérieux à ce personnage. Quand il l'avait posé sur elle, elle était presque certaine d'avoir frissonnée de froid. Beau et mystérieux vraiment.
Elle ouvrit la portière de la voiture et s'assit sur le siège passager avant tandis que les deux hommes s'esseyaient sur les sièges passagers arrières. Ils commencèrent à discuter de tout et de rien alors que le mannequin essayait de paraître le plus impassible possible. Par moment, elle croisait le regard glacé de leur hôte dans le rétroviseur. Un regard qui semblait lui poser des questions qu'elle ne devinait malheureusement pas...
Après quelques minutes de route, la voiture s'engagea dans le parking de l'un des plus grands hôtels chics de New-York. Andréa s'empressa de sortir de l'habitacle bondée de la présence de l'italien pour souffler alors que ce dernier se faisait guider par Garry vers le hall de l'hôtel.
- Nous vous avons réservés la suite la plus spacieuse, dit son employeur à l'attention de Raphaëllo Pérez
- Je n'en doute pas le moins mon cher Garry.
Elle laissa les deux hommes parlementer et alla vers la réceptionniste; une femme rousse d'environ la trentaine pour prendre le numéro et les clés de la suite.
- Suite n⁰ 135, voici les clés. Laissez vos valises ici, le personnel s'en charge. Nous vous souhaitons un merveilleux séjour dans nos locaux, fit-elle dans un sourire accueillant.
- Merci beaucoup, lui répondit-elle avant de suivre le jeune homme chargé de les guider.
La porte n⁰135 s'ouvrit sur un séjour impeccable dans des tons chauds et purement masculins. Alors que le le jeune homme s'attellait à leur faire visiter, l'italien ne put cacher son contentement et esquissait des sourires par moment.
- Je crois qu'il est temps de vous laisser vous reposer, finit par dire Garry en tendant la main.
- Oh! Bien sûr, bien sûr, merci encore pour l'accueil, remercia t-il en saisissant la main de Garry.
Elle vit son employeur frissonner alors que Pérez s'empressait de retirer sa main.
- Vous devrez peut-être vous réchauffer un peu, conseilla Garry en souriant
- Je vous raccompagne, fit le créateur de mode en forçant un sourire.
Elle se dirigea vers la sortie à la suite des deux hommes.
- Merci d'être venu Mlle Grants. J'oses espérer que je pourrai faire plus ample connaissance avec vous.
- Bien sûr, força t-elle avant de s'enfuir...