Je n’arrivais pas à dormir tellement il y avait du bruit. C’était comme si j’étais à la fête sans pour autant y être. J’entendais la voix du DJ ainsi que les cris d’excitation des gens. C’était infernal. J’ôtai ma chemise de nuit puis enfila un énorme pull, ma doudoune et un jean ample. Il fallait que je sorte marcher un peu étant donné que je ne pouvais plus dormir. Le jardin était vide, tout le monde était au niveau de la salle des fêtes. Je m’assis tranquillement sur une chaise en balançant mes pieds. Il faisait si froid. Moi qui grelottais durant le froid à Dakar, là c’était incomparable.
Il était deux heures du matin et je n’avais plus du tout sommeil. Je regardais les moindres coins et recoins. Tout cela était vraiment nouveau pour moi. Mes parents ne m’avaient jamais autorisée à rester éveillée à pareille heure. Je me sentais un tout petit peu indépendante. Cela fait du bien parfois de ressentir ça.
Je regardais mon téléphone et j’avais reçu des messages de mes deux meilleures amies. Elles avaient insisté pour que j’immortalise chaque moment et que je leur envoie le tout. Je n’avais pas encore commencé. J’essaie d’abord de prendre mes marques. Je leur avais laissé chacune un message audio sur w******p afin de leur dire que j’étais bien arrivée. Je leur parlai brièvement de Nelly. Elles furent même un peu jalouses. Ce sont mes amies mais elles sont possessives. A l’école, lorsque je discutais avec d’autres camarades de classe qu’elles, elles se sentaient délaissées par moi. C’était mignon et drôle à la fois. Je n’ai jamais compris pourquoi mes amies tenaient tant à moi. Je suis d’un ennui mortel et je ne suis pas du tout captivante. J’écoute plus que je ne parle. Je suis extrêmement timide et parler en public, ça j’ai horreur.
Mes petites sœurs me manquaient terriblement. Je ne vous ai même pas encore vraiment parlé d’elles. Je vais commencer par celle qui vient après moi, Fatima. Elle et moi sommes comme chien et chat. Et oui, j’aime faire jouer mon autorité en tant qu’aînée et parfois, j’admets être assez lourde. Mais je me dois de guider mes petites sœurs, après tout je ne suis pas la plus grande pour rien. Il n’y a qu’un an d’écart entre nous deux même si cela ne se voit pas vu que les enfants d’aujourd’hui sont très précoces. C’est la plus farfelue de la maison et la plus drôle. Elle adore taquiner. Après elle, vient la plus petite, mon amour : Aïcha. Ah elle, c’est ma raison de vivre. Elle a un cœur en or et une sensibilité inouïe. Je suis sûre qu’elle fera beaucoup de ravages plus tard. Contrairement à Fatima et moi, elle n’aime pas porter le Hijab. Elle le fait uniquement par contrainte. Elle avait essayé de négocier plusieurs fois avec ma mère en lui promettant de se limiter uniquement à ses cheveux et ne faire ni tissage ni mèche si elle retire le voile mais ma mère avait catégoriquement refusé.
-AÏCHA : Dès que j’aurai mon bac In shA Allah (s’il plait à Dieu), je retirerai mon voile, Zai.
C’est ce qu’elle ne cessait de répéter. Je savais pertinemment que c’était impossible mais je ne voulais surtout pas qu’elle perde espoir, alors je me contentais juste de garder le silence et d’esquisser un sourire. Mes sœurs et moi étions très complices et partagions tous nos secrets. J’ai toujours tout fait pour qu’elles soient proches de moi et me fassent assez confiance. Je ne veux pas qu’il y ait des barrières entre nous. Cela pourrait les inciter à me cacher des choses et ce n’est pas bien. Elles me vouent respect et vice versa. Je veux que l’on soit irréprochable. Je ne veux surtout pas trahir la confiance de mon père. J’étais perdue dans mes pensées lorsque j’entendis des pas. Je fus prise de panique. Je me levai alors afin de courir jusqu’à la résidence. Et c’est là que je vis un visage plus ou moins familier, celui d’Adams. Avec le sourire, il me dit :
-ADAMS : On se croise à nouveau. Cette fois-ci, je ne te donnerai pas la main. J’ai retenu la leçon LOL. Que fais-tu toute seule ici ? Pourquoi ne viens-tu pas à la soirée ?
-MOI : Je n’arrivais pas à dormir à cause du bruit, alors je suis sortie un peu prendre l’air. Sinon, je ne vais pas en soirée.
-ADAMS : Ah ok je vois. Navré pour le bruit. La plupart des personnes qui font la fiesta en ce moment ne sortent qu’une fois par an et c’est pour venir à cette soirée, donc elles s’éclatent et manifestent leurs joies par des cris.
-MOI : Ah ok je vois.
-ADAMS : Je ne connais toujours pas ton nom ?
-MOI : Je m’appelle Zainab TALL.
-ADAMS : Très joli comme nom. Tu es originaire de quel pays?
-MOI : Du Sénégal.
-ADAMS : Parait-il que c’est un beau pays. J’espère pouvoir le visiter un jour. Mets-toi à l’aise, tu m’as l’air vraiment tendue.
-MOI : Je devrai y aller. Je n’ai pas le droit de rester seul avec un homme, encore moins à une heure aussi tardive.
-ADAMS : Tu ne serais pas la cousine de cendrillon par hasard ? Tu veux t’enfuir au beau milieu de la nuit ? Laisse-moi au moins une paire de tes chaussures comme ça je pourrai te retrouver LOL.
Il me fit sourire. Ce conte de fée avait bercé mon enfance ; Je rêvais d’avoir également d’avoir un prince. Au lieu de ça, je vais finir ma vie avec un crapaud : mon cousin.
-ADAMS : Enfin elle sourit. Je n’y croyais plus. Écoutes Zainab…
Il fut interrompu par une voix féminine :
-ELLE : Adams, mon chou. Je t’ai cherché partout. Que fais-tu dehors ? Viens on va danser.
-ADAMS (gêné) : Corinne, tu ne vois pas que j’étais en pleine discussion. Je te présente Zainab. Elle vient du Sénégal et elle est nouvelle.
Elle se mit à me toiser. Elle me regarda en roulant les yeux. Elle fit comme si je n’existais pas, comme si je n’étais pas là. Elle poursuivit de plus belle :
-CORINNE : Mon amour, rentrons stp. Il fait super froid dehors.
-ADAMS : Désolé Zainab, faut que j’y retourne. J’espère que tu réussiras à dormir malgré ce vacarme.
-MOI : Merci Adams. Bonne soirée.
Corinne lui prit la main puis me dévisagea méchamment avant de s’éloigner avec Adams.
Il fallait que je demande à Nelly qui était-ce. Elle est d’une arrogance. Je retournai alors dans ma chambre car je commençais enfin à somnoler. Dire que demain, nous avons notre premier cours à midi au lieu de 8h, à cause de la soirée. Je réglai mon réveil à l’heure de la prière de l’aube, enfila à nouveau ma chemise de nuit puis me blottit sous ma grosse couette.
*Pendant ce temps-là, à la soirée :
Corinne tira ses deux acolytes et leur dit :
-CORINNE : Les filles avez-vous vu la nouvelle ? La t********e ?
-VANESSA : t********e ? C’est méchant ça lol.
-CORINNE : Je fais référence à son voile. Figurez-vus qu’elle fait les yeux doux à mon homme.
-ELODIE : Les yeux doux ? Tu es vraiment parano. Elle vient à peine d’arriver. Tu crois vraiment qu’elle a le temps de s’amouracher ? Tu es parano Corinne. Je retourne danser.
-CORINNE : Pff vas retourner aux côtés de ton infidèle de copain. Tu penses que le fait de le suivre comme un toutou va faire qu’il te soit fidèle ?
Elodie fit mine de ne pas l’avoir entendu et retourna danser avec Martin. Corinne alla donc rejoindre Adams. Nelly et Roger avaient passé toute la soirée à danser ensemble. Ils étaient mignons ensemble. Vers 3H30, Nelly décida de rentrer. Elle eut un coup de barre tout d’un coup. Roger la raccompagna avant de s’en aller. J’avais le sommeil léger, alors j’ouvris les yeux dès que j’entendis la porte s’ouvrir. Comme j’avais la tête sous la couette, je la sortis afin de voir qui était-ce.
-MOI : Tu es déjà de retour ?
-NELLY : Oui j’ai sommeil donc j’ai préféré bouger maintenant.
-MOI : Nelly, dis-moi, je peux te poser une question stp ?
-NELLY : Oui ma belle, tout ce que tu veux.
-MOI : Parles-moi de Corinne STP.
-NELLY : C’est la personne à éviter dans cette école. Elle peut faire de ta vie un enfer si elle se sent menacée par toi. Corinne Betancourt : sa mère est afro américaine et son père est Canadien. C’est la fille avec qui tout le monde rêve de sortir. Ses parents sont pleins aux as. C’est une enfant pourrie et gâtée. Ses parents exaucent ses moindres désirs. Elle sort avec Adams depuis qu’ils font la cinquième. Leurs parents sont amis et ont tout fait pour mettre leurs enfants ensemble. Ils veulent qu’ils se marient. C’est ainsi dans la bourgeoisie. Ils ne se marient qu’entre eux.
Personnellement, je la déteste à cause de toutes ses malheureuses personnes qu’elles torturent et humilient chaque jour. Elle traîne avec ses deux inséparables poupées, qui lui obéisse aux doigts et à l’œil. Si tu veux un conseil, éloigne toi d’elle autant que possible.
Elle est très belle, ça je le reconnais et j’avais senti qu’elle n’était pas une fille bien. Je suivrai le conseil de Nelly.
-MOI : Ne t’inquiètes pas. Je ne m’en approcherai pas. Je ne veux surtout pas de problèmes. Je me dois d’être très vigilante. Le moindre faux pas pourrait me faire perdre ma bourse.
-NELLY : Je suis ton ange gardien. Je ne permettrai pas que quelqu’un te porte préjudice. Allez ma belle, Morphée nous appelle. Allons-nous coucher.
Elle éteignit sa lampe de chevet puis dormit. Je me posai une autre question, comment Adams qui a l’air si gentil pouvait-il s’amourachait d’une fille pareille?
J’étais là depuis à peine 24H et j’avais déjà croisé son chemin deux fois. Était-ce le destin ? J’aimerai bien être son amie, il a l’air si intéressant. Bon il est tard, je vais enfin fermer mes yeux qui sont déjà très lourds. Que Dieu nous protège durant notre sommeil. AMINE.
Hâte et un peu nerveuse de découvrir comment va se passer ma première journée d’école.
Patience, je vous la raconterai à mon réveil, en attendant portez-vous bien et passez une bonne nuit.