XIIPour la première fois depuis plusieurs mois, le soleil s’était décidé à faire son apparition et inondait victorieusement de sa lumière d’or la cité attristée jusqu’ici par des pluies persistantes. Le printemps n’avait été que la maussade continuation d’un hiver humide et malsain, mais en ce jour il prenait sa revanche... revanche charmante et ardemment désirée. Sous la main de Charlotte, toutes les fenêtres de la maison Handen s’ouvraient, afin de laisser pénétrer dans les pièces sombres ce bienheureux rayon de soleil. Seule, l’une d’elles, au second étage, demeurait close. Là était la chambre d’Anita. La jeune fille revêtait en cet instant son costume de sortie, et sa hâte fébrile, sa pâleur, la tristesse décelée par ses grands yeux un peu cerclés de noir témoignaient d’une souffrance

