Le destin d'une sentinelle - Tome 2

Cover-3

— J'espère que la visite vous a plu, Madame, tous les documents sont prêts, vous avez juste à les signer et Mathéo sera officiellement votre fils !

— La visite a été rapide, mais sympathique. Lui dis-je avant d'attraper le stylo qu'elle me tend.

Dix minutes plus tard, tous les papiers sont en règle et parafés quand je les lui rends. Elle prend le temps de tout vérifier et finit par dire.

— Tout est en ordre, jeune homme tu peux repartir tranquillement avec Madame Green.

En regardant le visage de ce petit mec, on peut y voir un magnifique sourire qui a pour effet de me réchauffer le cœur. Je me lève de ma chaise en lui tendant la main pour l'emmener hors de cet endroit et rentrer chez nous. Il la prend avec plaisir et me tire même vers l'extérieur de peur que je change d'avis, j'éclate de rire en voyant sa réaction.

Nous repartons l'esprit tranquille et surtout pressé de retrouver ma belle-sœur et mon beau-frère, pour leur présenter officiellement leur neveu.

Chapitre deux :

La route se déroule sous les rires et les bavardages. Mathéo rigole en m'entendant chanter certaines des musiques qui passent à la radio, il y'a de quoi, car je suis loin d'avoir une voix mélodieuse. Parfois, j'entends sa petite voix, tenter de chanter avec moi, mais n'y parviens pas toujours.

Finissant alors par fredonner les sons qu'il entend.

C'est sous les rires que nous rentrons dans ma maison, enfin chez nous maintenant dois-je dire. Deux regards se tournent vers nous, se demandant ce qu'il nous arrive.

— Euh... Alex, tu es sûre que tout va bien ? Me demande Steven.

— Très bien, désolée on a eu une petite crise de fou rire en nous entendant chanter l'un et l'autre.

— C'est agréable de vous voir ainsi, dois-je comprendre que tu as quelques choses à nous annoncer ? Précise ma belle-sœur.

— Effectivement, Eli, Steven, je vous présente mon fils, donc votre neveu, Mathéo Green.

Deux cris de joie ce font alors entendre, avant que Steven n'attrape mon fils, ça fait bizarre de le dire, mais que j'aime cela, pensé-je.

Celui-ci est en tout premier lieu surpris, mais bien vite et sous les assauts de bisous et chatouilles de mon beau-frère, il finit par rigoler avec lui.

Eli, elle, s'approche de moi et me prend dans ses bras, pour me féliciter.

— Je suis heureuse pour toi, ma belle, tu mérites un peu de bonheur, après tout ce que tu as vécu...

— Merci, Eli, ça me touche ce que tu viens de dire, j'espère que cela se passera bien avec tout le monde. Lui dis-je, inquiète.

— Mes parents vont l'adorer, n'en doute même pas, Alex, dès qu'ils verront vos sourires et ce que vous vous apportez l'un l'autre, ils ne pourront qu'être d'accord avec ton choix et je sais aussi que là où il est, ton mari, est très fier de ce que tu viens de faire pour ce petit mec.

— Je l'espère, mais je ne changerais ma décision pour rien au monde, tu sais, j'ai cette impression que l'on devait se rencontrer et que le destin n’a pas mis cet enfant sur ma route pour rien. Je finis de lui expliquer mon ressenti.

— Tu as peut-être raison et l'avenir te le dira, miss, en attendant je vais aller faire un gros câlin à mon neveu et le sauver des griffes de mon frère. Me dit-elle en souriant.

Je regarde alors la scène qui se déroule devant mes yeux et je ne peux qu'être heureuse. Eli tente de prendre le petit dans ses bras, mais Steven n'est pas du même avis et pour embêter sa sœur il se sauve en courant tout en tenant Mathéo contre lui.

Au bout de quelques minutes, elle finit par réussir à le prendre et lui fait à son tour tout un tas de bisous, ce qui ne déplaît pas au concerné, bien au contraire.

Je les laisse ensemble, le temps pour moi d'aller dans la cuisine, pour commencer à préparer le repas, car il est déjà onze heures trente et je sais par habitude, que l'estomac de mon beau-frère ne va pas tarder à se faire entendre. En ouvrant le frigo, je regarde ce que j'ai de bon et décide de faire une grosse omelette avec des lardons et des pommes de terre. Ce qui devrait bien remplir leurs estomacs, ainsi que le mien par la même occasion.

Je raffole des œufs en ce moment, sûrement une des envies dues à la grossesse. Tout en pensant cela, je caresse d'une main mon ventre car je sens de petits coups provenir de l'intérieur de celui-ci, ce qui me fait sourire.

Le repas ne me prend pas longtemps à préparer, laissant ainsi le temps aux trois autres de mettre la table, une fois qu'ils se sont calmés. J'installe Mathéo près de moi et lui mets une part de l'omelette dans son assiette, à peine est-elle posée qu'il ne perd pas de temps et commence à tout engloutir. Le regard de mon beau-frère vaut son pesant d'or, car il a les yeux grands ouverts en le voyant faire, ce à quoi je ne peux m'empêcher de le taquiner.

— Je crois, cher beau-frère, que tu as trouvé plus fort que toi !!

— Je ne peux qu'abdiquer devant lui, là. Mais je ne m’avoue pas vaincu pour autant, je saurais trouver un domaine où mon neveu ne sera pas le plus fort. Dit-il le plus sérieusement du monde.

— Tu sais que ce n'est qu'un enfant, Steven ? Lui demande Eli.

— Oui, mais un redoutable enfant je dois dire !

Je le regarde, à la fois surprise, mais aussi cherchant à savoir si je dois redouter le pire venant de lui. Car il est doué pour trouver les pires bêtises à faire et je sens qu'il risque d'entraîner mon fils dans ses petits jeux et cela ne me rassure pas du tout.

— Je te préviens, tu n'as pas intérêt à mêler mon fils dans tes petits défis, ou tu vas devoir affronter ma colère.

Il ne me répond pas, sa tête baissée en direction de son assiette, tentant ainsi de me dissimuler sa réaction, mais je peux voir ses lèvres s'étirer en un léger sourire, ce qui ne présage rien de bon.

— Je serais toi, je me méfierais, Alex, le connaissant il a déjà des idées en tête ! Me précise Eli.

— Je me doute bien, ne t'en fais pas, mais il devra subir alors mes représailles. Et il sait qu’il vaut mieux pour lui qu'il évite de faire quoi que ce soit ou il risque de douiller, avec ce que je lui réserve.

Il relève alors son visage, afin de voir si je suis sérieuse et, par mon regard il comprend vite que je le suis. Il déglutit alors, moins fier d'un coup, et acquiesce, me faisant ainsi savoir que mon message est bien passé.

Rassurée, je dirige mon attention sur le jeune homme assis à mes côtés, m'apercevant alors qu'il nous regarde attentivement, essayant de comprendre ce qu'il se passe. Je lui fais un clin d'œil et lui souris, avant de lui demander :

— Tu as bien mangé ?

— Oui... C'était très bon...

— Merci, je suis contente que cela te plaise. Maintenant que tout le monde a fini, on va laisser le soin à ton oncle de tout ranger et de faire la vaisselle. Lui dis-je avec espièglerie.

— Quoi ? Pourquoi moi ? Eli peut m'aider elle aussi...

— Oh, non très cher beau-frère c'est ta punition pour avoir pensé à entraîner mon fils dans tes bêtises. Lui expliqué-je en le regardant droit dans les yeux.

— Pff même pas drôle... grogne-t-il.

Nous rigolons tous après sa réplique, et c'est Mathéo qui finit par demander.

— Pourquoi il fait la tête ? Il est puni ?

— Oui, il a pensé de vilaines choses alors il est puni. Lui expliquai-je.

Il se tourne alors vers son oncle avant de lui dire.

— Oh... Ce n'est pas bien tonton de penser ça... Tu vas avoir la fessée si tu continues...

La tête de Steven est plus que parlante quant à sa réaction aux paroles de mon fils. Il a les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte et n'arrive à ne laisser sortir aucun mot.

— Ba alors, mon frère, une fessée de ton neveu t'aidera peut-être à te remettre les idées en place. Lui dit Eli tentant ainsi de le faire réagir.

— Quoi ? Mais non... Je suis trop vieux pour une fessée. Lui répond-il.

— Non, tonton, il n’y a pas d'âge pour ça !

— Tout à fait, je peux même le faire si tu le mérites. Dis-je avec un petit sourire aux lèvres.

Voyant que l'on s’est tous ligués contre lui, il abdique en levant les mains devant lui, signe qu'il abandonne toutes répliques. Il s'empresse de se redresser pour faire ce que je lui ai demandé, craignant que je ne mette à exécution mes menaces.

— Elle est redoutable, fais attention à toi. Dît peu ravi mon beau-frère à mon fils.

— Elle est trop forte maman !!

Je reste sans voix face à ce qu'il vient de dire et m'abaisse à son niveau pour le serrer fort dans mes bras. L'entendre m'appeler ainsi a le don de me toucher, car cela prouve son attachement pour moi, même si je n'en doutais pas, mais en avoir la confirmation n'est que plus plaisant.

Le câlin dure un petit moment sous les yeux de ma famille, quand on finit par être interrompu par la sonnerie de mon téléphone fixe. Je le relâche et me dirige rapidement vers l'appareil pour décrocher.

— Allo !

— Ma chérie c'est Amanda.

— Bonjour, Amanda, comment vas-tu ?

—Très bien et toi ? Et ma petite fille ?

— Nous allons bien, rigolé-je, elle donne de nombreux coups, une future footballeuse, à mon avis

— Chut, ne dis pas cela ou son grand-père et son oncle vont te prendre au mot. La pauvre...

— Les connaissant ils en seraient capables.

— À n'en pas douter, d'ailleurs vous allez avoir une belle surprise lorsque vous serez parmi nous et je sais que certains en seront plus qu'heureux. Lui dis-je évasivement.

— Comment ça ?

— Je n'en dis pas plus, c'est une surprise.

— Tu nous tortures là, ma belle, bien on n’aura pas longtemps à attendre alors, car c'est l'objet de mon appel, je voulais vous prévenir que nous venons passer quelques jours parmi vous, vous nous manquez...

— Vous nous manquez aussi, Amanda et c'est avec plaisir qu'on vous attend tous les deux.

— C'est gentil, on sera là demain matin, ma chérie.

— Votre chambre vous attendra, alors.

— Merci, je ne vais pas te retenir plus, on discutera demain lorsque l'on sera auprès de vous.

— D'accord, je te dis bonne journée et passe le bonjour à mon papa de cœur.

— Oh... Il va être touché en entendant ça. Je t'embrasse et embrasse mes deux autres enfants.

— Je transmets, bisous à vous deux. Dis-je avant de raccrocher.

Je retourne dans le salon où j'entends des bruits, en arrivant je peux voir Mathéo assis à côté de Steven, qui semble heureux de s'occuper de lui. Ma belle-sœur, elle, lit un magazine, tranquillement assise sur un des fauteuils du salon.

Je m'avance dans la pièce et pars m'asseoir sur le canapé au côté de Mathéo. Celui-ci lorsqu'il me voit vient directement s'installer sur mes genoux tout en posant une de ses mains sur mon ventre.

— Dis maman, c'est un petit frère ou une petite sœur qui est dans ton ventre ?

— C'est une petite sœur, bonhomme, pourquoi ?

— Comme ça. Me répond-il de sa petite voix.

— Tu sais que tu vas devoir la protéger ? Lui dit Steven.

— Pourquoi ? Lui demande son neveu, intrigué par ce qu'il vient d'entendre.

— Car tu es son grand frère, il faudra que tu empêches les autres de l'embêter, surtout les garçons !

— Oh... D'accord, lui dit-il avec un grand sourire, comprenant qu'il va avoir un rôle important pour elle.

— Mais ne sois pas trop méchant et ne l’ennuis pas, sinon elle se vengera. Lui précise sa tante.

— Cela sent le vécu ce que tu dis là ! Rigolé-je.

— Tu n'imagines même pas comment ils ont été lui et Matthew avec moi, pire que papa !!

— Oh ma pauvre, je ne peux qu'imaginer et compatir, miss. Tiens en parlant de vos parents, c'était eux au téléphone, du moins Amanda, elle voulait me prévenir qu'ils arrivent demain matin car on leurs manquent, apparemment.

— Ah mais ! C'est super ça ! Hurle Eli de joie.

— C'est vrai que ça fait un petit moment qu'on ne les a pas vus. Précise Steven.

Je sens que l'on tire sur mon bras et dirige mon regard vers la cause et je rencontre les yeux, plein de curiosités, de mon fils qui finit par s'exprimer.

— C'est qui ses gens ?

— Je t'en ai parlé tout à l'heure, ce sont le papa et la maman, d'Eli et Steven, tu n'as rien à craindre ils sont très gentils.

— Mais, s’ils ne m'aiment pas... Je ne suis pas ton vrai enfant... Me dit-il d'une toute petite voix tremblante.

— Hey bonhomme, je ne suis peut-être pas ta vraie maman, mais pour moi tu es mon fils et rien ni personne ne changera cela, d'accord ?

— Oui...

— Bien, alors tu peux être sûre qu'ils vont t'adorer, qui peut résister à une telle frimousse. Dis-je en lui déposant des bisous sur tout son visage, ce qui le fais bien rire.