(Eliza) Le plan n’est pas parfait. Il est même bancal. Mais c’est tout ce que j’ai. Depuis deux jours, je compte les pas de Kael. J’écoute les horaires, les silences, les portes qui grincent. Il ne parle jamais, ou alors par bribes, toujours sec, toujours vague. Il m’observe plus qu’il ne me surveille. Comme s’il attendait que je tente quelque chose. Alors ce soir, je tente. Il pleut dehors. Des gouttes serrées, continues, martèlent le toit. Le bruit couvre mes mouvements. J’ai volé une épingle dans la trousse laissée sur la commode. Une seule. J’ai aussi repéré une vieille porte de service à l’arrière du couloir, celle qui donne sur une serre à moitié effondrée. Je ne porte pas de chaussures. Moins de bruit. Moins d’hésitation. Quand Kael sort fumer, comme il le fait tous les soirs

