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Blanche 1900-1930

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Au début du XXe siècle, en Auvergne, l'arrivée de deux Africains va perturber la quiétude d'un petit village.

Dans l’Auvergne de ce début de XXe siècle, l’arrivée de Félicité et Dieudonné, deux jeunes Africains rescapés d’un m******e en Oubangui-Chari, aux côtés de l’oncle missionnaire Amédée, ne peut que susciter la curiosité, bien vite transformée pour les uns en amitié complice, pour d’autres en méfiance viscérale. Le jeune Matthieu accueille Dieudonné comme un frère et s’apprête avec lui à affronter des temps qui foisonnent d’idées nouvelles mais ruminent revanchisme et racisme. Blanche, Matthieu, Dieudonné, Amédée, Adèle et d’autres luttent pour défendre leur liberté intérieure. Face au progrès qui prétend pouvoir apporter toutes les réponses, et malgré le séisme de la Grande Guerre, l’irruption de l’amour changera le destin de chacun.

Au travers d'un roman d'amitié et d'amour, l'auteur nous emmène à la découverte d'un époque où, déjà, les valeurs humanistes se confrontent à la peur et la méfiance.

EXTRAIT

Chacun à leur rythme, Dieudonné et Félicité vont se faire adopter. Blanche les traite avec affection tout en maintenant une distance. Elle les intimide. Dans son for intérieur elle se tourmente, pensant à leurs épreuves qu’Amédée lui a laissé entrevoir. Épreuves morales et psychologiques qu’elle visualise – le village brûlé, les parents tués devant leur case, la faim, la soif, la maladie, l’abandon au bord de la piste, au milieu des cohortes de fugitifs –. Souvent, observe-t-elle, Félicité se refuse à parler, ou n’y parvient plus. Blanche écoute un bref récit, toujours le même, avec les quelques mots que Félicité a à sa portée : Amédée est arrivé le matin après la nuit de peur ; son frère a paru mort au père blanc mais Amédée a vu qu’il vivait encore. Il l’a ranimé, lui faisant un massage cardiaque. Ils ont marché vers la petite ville où ses parents allaient au marché…

Ce Dieudonné, en apparence d’excellente santé, large et fort, de quelle maladie souffre-t-il, se demande Blanche, et que faire s’il tombe inconscient de nouveau ? Il n’y a pas de docteur à la ronde.

Elle les aime tous deux mais d’une façon différente des autres. Ils ont leur place à eux, leur histoire, leur passé. Par respect pour la vie qu’ils ont eue avant, elle n’a pas à être familière, à s’imposer comme une mère qui prétendrait tout savoir.

Les deux frère et sœur de l’Oubangui-Chari apportent dans la maisonnée comme un chant d’ailleurs. Au début ils mangent avant et à part, mais au bout d’un mois rejoignent la table familiale. Une table, où selon la règle d’alors, les plus petits demandent la permission pour prendre la parole. Ils s’assoient à la gauche de Tonnerre qui se fait protecteur et reprend ses fils aînés quand ils se moquent d’eux : c’est-à-dire, à chaque occasion.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Louis de la Vaissière est journaliste et écrivain. Il travaille à l’Agence France-Presse, a été en poste à Téhéran, Bonn, Berlin, Rome, Genève, au Vatican, à Rennes puis Paris où il est en charge de la rubrique arts. Il a écrit plusieurs essais sur l’identité allemande, sur l’Église et les papes et un premier roman : Trois frères et l’éternité, Prix des lecteurs Notre Temps 2015.

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Dédicace
À mes grands-mères, à mes parents dont les univers m’ont inspiré. Pour leur liberté d’esprit, leur poésie, à tous les porteurs de lumière qui ne savent pas qu’ils le sont. 1 L’an premier du siècle Un vagissement en ce premier jour de janvier 1901. Une nouvelle vie pointe son nez dans la chambre de Blanche au premier étage de la maison des Lavergne, à Treillade, Cantal. C’est le dixième enfant de la famille, le dixième de Blanche. Un garçon. Son père a prévu de l’appeler André, deuxième prénom de son grand-père. Si ç’avait été une fille, ç’aurait été Marthe, deuxième prénom de sa grand-mère. C’est ainsi qu’on fait ici. Le changement de siècle passe inaperçu. Que sera ce siècle ? On ne se pose pas la question. On est taiseux, assez loin de tout. On vit au fond d’une montagne où le nombre de vaches rousses décide de la richesse et de la pauvreté, d’où les jeunes hommes migrent vers Paris, les manufactures ou le bled. Un enfant, Matthieu, neuf ans, est aux aguets ce matin-là. Il n’a pas fermé l’œil. Tout ce qui touche à sa mère… Il est particulièrement inquiet et pressé de franchir la porte de la chambre. Cent ans plus tard, les descendants du cinéaste Matthieu de Lavergne découvrent un cahier, en triant les papiers d’une vie bien remplie. Le vieil homme y commence le récit de ses souvenirs, avec le siècle tout juste naissant. Aucun évènement n’est consigné avant. Il se revoit à neuf ans, petit Auvergnat : Le 1er janvier de l’année 1901, j’ai neuf ans alors, André naît avec le siècle. Il arrive dans le silence ouaté d’une journée de neige. Cette neige qui atténue tout, enrobe tout, sur laquelle a étincelé, vers onze heures, jusqu’au fond du val, le soleil sorti du brouillard, au moment où le bébé poussait ses premiers cris, délivré par une sage-femme arrivée la veille, au siècle d’avant. L’oreille en alerte, nous les avons entendus mais la porte de la chambre est restée interdite. Nous avons fêté cette naissance à notre manière en nous roulant dans la neige poudreuse, masquant sous les rires nos pincements d’appréhension. Notre mère les aura-t-elle entendus, y aura-t-elle puisé un nouveau courage ? Que sera la vie d’André ? Quand je suis autorisé enfin à entrer, avec mes cheveux hirsutes et mon paletot couverts de poudre blanche, André dort sagement contre le sein de ma mère. Elle pose son doigt sur ses lèvres et me sourit entre ses yeux mi-clos. Il n’est pas gros, tout fin, sage, sérieux déjà… La naissance d’André est le premier souvenir que je choisis de consigner par écrit, parce que j’ai désiré partir du début du siècle. C’est le premier maillon dans une chaîne d’évènements qui se feront connaître à moi par bribes, souvent inintelligibles et dont l’histoire complète me sera élucidée plus tard, dans ce milieu où l’on s’exprime peu, par pudeur, par fierté, par tradition. * D’abord, il y a ce vallon où court un torrent impétueux, avec ses gouffres et ses gourdes (comme on appelle ici les petits gouffres tranquilles), auxquels ont été accolés des surnoms d’ancêtres, vers une vallée plus large. Il tourne lentement sur lui-même, habillé sur ses pentes tantôt de forêts de feuillus, tantôt dépouillé, surmonté de sucs chauves hérissés de promontoires de basalte ou de bouquets d’arbres solitaires. Près du village un petit lac est caché dans un repli, au bout d’une sagne. Sur les pentes paissent de larges troupeaux de salers. Parfois un renard ou une couleuvre traverse l’unique chemin carrossable qui conduit au village de Treillade, et s’affole quand la pierre résonne des crissements de ferrailles d’une carriole au loin, et, plus rarement, d’une automobile. Treillade, c’est une église, une mairie, deux bistrots, une épicerie, une boucherie, une boulangerie et une école. Et une vingtaine de maisons, pour la plupart couvertes de chaume. Devant l’église, un grand lavoir, rendez-vous des femmes. Cent âmes, hommes, femmes et enfants habitent ce vallon. Mais beaucoup d’autres y viennent chaque jour des hameaux qui s’égaillent dans la montagne. À mi-pente, dominant le village, une grande bâtisse en pierre de basalte. L’étable jouxte la partie habitée. Elle se distingue à peine entre des frênes qui frémissent. Dans cette maison d’imposantes proportions, couverte de lauses, la salle à vivre avec son cantou réunit midi et soir une volée d’enfants silencieux autour d’adultes austères. Un père bouffeur de curés face à une mère méditant ses prières. Chacun des enfants a sa place, toujours la même. On y parle un français châtié, quand au village le patois, mâtiné des mots importés de la ville, l’emporte encore. Chez les Lavergne, on reste, quand bien même on n’a pas le sou, les notables du village ! L’assemblée familiale est dominée par la personnalité en tous points étonnante de la mère. Même si elle se veut modeste et discrète, Blanche de Lavergne, l’épouse venue de Nîmes, du soleil du Midi, règne. En apportant la clarté, le soin, la hauteur morale… et une certaine fantaisie.

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