Reste deux ou trois autres témoins que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam qui m’accablent eux aussi. Pas un compliment ! Rien que des reproches. Après, le costumé de rouge en face de moi y va de son réquisitoire – c’est mon avocat qui m’a appris ce mot-là – dans lequel il met l’accent sur ma personnalité agressive, mon indifférence émotionnelle évoquée par les psychiatres et, ajoute-t-il, mon penchant quasi naturel au meurtre. J’en tombe des nues ! Et ce n’est pas finit ! En conclusion, il demande que mon châtiment soit la peine de mort. Je n’en reviens pas ! Ils ne vont quand même pas me couper la tête ! Je suis abasourdi. Maître Guinaudeau se lève et entame sa plaidoirie. Il parle bien. De ma jeunesse, de l’Assistance, de mon déracinement à Abbaretz chez mes patrons successifs, de mon je

