Comment je suis devenue moi

Moi

Je m'appelle Sophie, j'ai 17 ans et mes parents sont homophobes. Ça a l'air anodin comme détail mais c'est important pour ce que je m'apprête à vous raconter. C'est-à-dire l'histoire de comment je suis devenue moi...

Je vous prévient tout de suite, ce que vous vous apprêtez à lire ne sera pas un roman cucul avec une belle histoire d'amour, une famille parfaite et un personnage principal sans aucun défaut, loiinnnn de là! C'est MON histoire. Comme je le disais, je suis Sophie, j'ai 17 ans. J'ai les cheveux et les yeux bruns et des taches de rousseur qui m'ont longtemps pourries la vie mais que j'apprécie bien aujourd'hui. J'ai fini mon secondaire avec zéro mention parce que je ne suis pas une bollé ni une cancre, je suis simplement le genre d'élève qui fait bien les choses mais que les profs ne se rappellent plus le nom car elle ne sort pas du lot. Je me suis inscrite au cégep en art et lettre parce que le français c'est super naturel pour moi. J'aime lire et écrire depuis que je suis toute jeune. Je n'ai pas beaucoup d'amies. Ma best (maudit que ça fait primaire cette appellation là!) s'appelle Aurélie. Elle habite à deux minutes de marche de chez moi et c'est ma plus grande confidente. Elle a un chum depuis quelques temps et on ne se voit pas beaucoup. Moi, je n'ai jamais eu de chum et je ne crois pas trouver l'amour bientôt. Pas avec mes parents. Ils se sont mis en tête de trouver mon âme sœur parmi les fils de leurs amis. Mais...

Bon passons, je suis quand même confiante d'habitude. Je ne suis pas comme les filles qui douter d'elles h24 oui qui sursautent au moindre bruit mais j'ai quelques peurs très spécifiques et peu communes disons.

Une d'entre elles, ce sont les maudits partys de famille. Grand-maman Georgette qui après m'avoir pincé les joues comme si j'avais encore 7 ans, ma demande:

-Pis, a-tu enfin un petit chum?

Pis moi lui répondre en espérant pas la décevoir:

-Ben non grand-maman, pas encore

-Ah l'amour a ton âge, c'est toujours compliqué! Tu va trouver un bon petit gars bientôt, je le sens dans mes genoux! (Ok on s'entend tu que c'est vraiment une affaire de vieux de dire ça! C'est quoi le rapport entre mon destin pis quelques os? Exactement comme la température! Non Gertrude c'est pas parce que t'a hanche te fait souffrir qu'il va y avoir un orage. ) J'avais à peu près ton âge quand j'ai rencontré ton grand-père et bla-bla-bla.

Aussi, les partys c'est endurer mes petits cousins de 3 à 9 ans qui veulent jouer au mariage avec moi. Je sais pas pourquoi moi, j'ai été choisi parmi toutes les 11 cousines qui ne rêvent que de ça, faire semblant d'unir sa vie avec Charles, Maxime, Tom, Émile ou Noah. Mais non! C'est moi, celle à l'air le plus bête si on exclut Émilie qui a naturellement les coins de bouche qui tirent vers le bas mais qui est toujours scotché sur son téléphone donc on l'a remarque pas.

Il ne faut pas oublier de parler de mes oncles qui trouvent toujours le moyen d'être un peu trop soûls pour avoir toutes leurs facultés mentales. Je me souviendrai TOUJOURS de la fois où on fêtait le nouvel An chez grand-papa (le seul que j'apprécie vraiment dans la famille, j'y reviendrai) et que mon oncle Gaëtan avait eu l'excellente idée de sauter dans la piscine tout habillé. Une belle soirée qui avait fini dans une salle d'attente de l'hôpital de Terrebonne (il s'en ai sorti by

the way, c'était pas super grave. Il avait juste failli faire une crise cardiaque mais c'était une fausse alerte.)

Où encore, le potinage de matantes de 56 en pré ménopauses ans qui n'ont rien à faire de mieux que de parler de la rupture entre un tel et une telle célébrité. Sérieux Louise, occupe toi de ta propre vie de couple à la place de bitcher contre Selena Gomez qui selon ses dires, n'aurait jamais dû rompre avec Justin Bieber.

Malgré le fait que j'abhorre ces soirées, il y a aussi des points positifs. Comme la présence de mon grand-père. Je pourrais dire sans regret que c'est l'être humain le plus gentil, respectueux et le plus attentif de l'univers. Nous avons une très belle relation et j'adore passer du temps chez eux car il m'apprend les mêmes choses qu'il a apprit à mon père et à mes oncles avant moi et à mes cousins aujourd'hui. Je ne suis pas un garçon manqué pour autant. La seule chose qui m'empêche d'aller habiter chez lui à temps plein (exceptée le faut que mes parents ne l'accepterait jamais) est la présence constante de ma grand-mère (pas Georgette qui est ma grand-mère maternelle mais là, je parle de Monique ma grand-mère paternelle) . Vous allez me dire que c'est normale qu'elle sois là tout le temps vu que c'est sa maison mais là, ça frôle l'obsession! Peu importe ce que je fais ou dans quelle pièce je suis, elle est là. Une fois, cela lui est arrivé de me suivre jusqu'à la toilette (no joke!). Aussi, elle n'arrête pas de parler! Tout le temps! Rien à voir avec l'énergie de grand-papa qui est plutôt du genre, force tranquille. Le dicton « Les contraires s'attirent » ne peux pas être plus caractérisé par des humains que mes grand-parents. Pourtant, malgré leurs différences, ils forment le couple le plus solide et le plus mignon que je connaisse.

J'espère trouver quelqu'un qui me regardera comme grand-papa regarde grand-maman même quand elle répète quelque chose qu'elle a dit il y a 10 minutes. C'est ça l'amour hein? S'en foutre des détails pis aimer inconditionnellement quoi qu'il arrive. Ben c'est pas comme si j'avais beaucoup d'expérience aussi. J'ai jamais ressentie ce que maman m'a expliqué tellement de fois, les papillons dans le ventre, l'impression d'être sur un nuage et être accro physiquement à quelqu'un. Je me demande si ça va m'arriver un jour...

Note de moi à moi: J'ai été tellement naïve! J'aurais jamais du dire ça! C'est comme quand tu dis j'ai jamais été à l'hôpital et que tu pogne une mononucléose deux jours après! Le karma n'a pas de pitié et fait beaucoup trop de victimes...