Je suis encore sous le choc, il faut croire. Mes genoux pis mes mains tremblent encore malgré le fait que ça faut un bon trois heure qu'une bombe atomique a explosé dans ma vie (au sens figuré évidemment). Bon peut-être qu'écrire va m'aider à y voir plus clair mais honnêtement j'en doute un peu. J'ai l'impression d'avoir un brouillard qui s'est installé dans mon cerveau. De toute façon, je n'ai rien de mieux à faire, maman m'a enfermé dans ma chambre pour «réfléchir» (oui, comme quand j'avais sept ans et demie. Mes parents sont suuuper vieux jeu quand vient le temps de me punir. En fait, ils sont pas mal tout le temps vieux jeux). Commençons par le commencement (j'adooore cette expression. Don't know why, Elle me donne l'impression d'être revenue au Moyen Âge). Donc, mes parents avaient décidé il y a quelques semaines, d'organiser une fête pour célébrer le début de l'été en invitant le voisinage. Mais hein, le «hasard» a fait en sorte que le supposé voisinage était presque uniquement composé de garçons célibataires de 17 connus par la famille depuis qu'ils portent des couches-culottes bleu. Ils sont tous super fins mais c'est quasiment comme mes frères. Et même les plus étrangers, je ne les trouve ni beau ni attirants. Mais maman m'a prise par le bras pis m'a forcé à faire le tour de nos convives et à leur parler pendant genre 15 minutes chacun. (C'est devenue une obsession pour elle de me trouver mon âme sœur. Elle croit que ca va sauver ma vie. Elle peux paraître intense mais je peux pas la blâmer c'est comme ça qu'elle s'est trouvé elle, en rencontrant mon père. Pis leur histoire est super cute, limite conte de fée.)
C'était le réveillon pis la famille a ma mère se préparait pour aller à la messe de minuit. Ma mère qui était un peu déprimé car toutes ses soeur avaient un chum pour les accompagner mais pas elle, avait décidé de ne pas y aller. Ça c'était jusqu'à temps que ma tante Louise (qui est d'ailleurs ma marraine) lui dise «Allez Hélène, viens quand même. Qui sait, peut-être tu va rencontrer l'homme de ta vie? » et la convainque de venir. La famille se rend donc à l'église et salue les autres présentes (c'est-à-dire le village au grand complet). Le regard de celle qui deviendra plus tard ma mère a croisé celui de son meilleur ami, Mathieu. Ils se sont toujours côtoyés depuis leur plus jeunes âge, ils ont joués ensemble, se sont baigné dans la rivière l'été et ont glissé sur la bute à côté de la maison des Tremblay l'hiver. Mais c'est ce regard là qui a tout changé. Il est revenue avec elle pour fêter Noël pis ils se sont jamais quittés. Je l'avais dit que c'était cute! Bon un peu (beaucoup!) quétaine là best friends to lover Mais cute pareil. Bon revenons à nos moutons, désolé pour la longue parenthèse. Remise en contexte, je faisais le tour de nos invités sur ordre de ma très chère mère.
Épuisé n'était pas le bon mot pour décrire mon état d'esprit à ce moment là. Ça c'était jusqu'à temps que je croise son regard... Ses yeux verts hypnotisants ont du voir l'état comateux dans lequel j'étais plongé car elle est aussitôt venue à ma rescousse. Elle s'est approché de sa démarche de quasi-top model, ses cheveux châtains clair volant au vent presque inexistant, et a demandé à ma mère si je pouvais la dépanner car elle était dans sa semaine et en panne de serviettes sanitaires. C'est en la voyant convaincre ma mère de nous laisse filer avec sa mous semi-piteuse, c'est à ce moment précis que j'ai réalisé que jamais je ne tomberai en amour avec un garçon.