II Julien Malereyne était doué d’une bonne dose de volonté, mais il avait trouvé plus fort que lui en sa sœur Victoire. Dès leur jeunesse, elle l’avait dominé et plus tard, dans l’âge mûr, il n’eût pas accompli un acte de quelque importance sans lui demander conseil. C’est ainsi qu’il avait légué à son fils Augustin, outre la maison de la rue des Fontaines, la plus grande partie de sa fortune, ne laissant à David que sa part légale. Car David n’avait jamais bien accepté l’autorité despotique de sa tante, et c’était là une chose qui ne se pardonnait pas. Mlle Victoire régnait donc dans cette maison en souveraine maîtresse, depuis près de quarante ans. Elle avait la clef des armoires et sa nièce, la veuve d’Augustin, ignorait tout des trésors en linge, argenterie, porcelaine qu’elles conte

