Saint-Chély-d’Aubrac – 1970 Il fallait se rendre à l’évidence. Bien que l’événement fût rarissime, la Poumelle n’arrivait pas à mettre bas sans aide. Lucien allait devoir lui prêter main-forte. Il avait constaté la baisse de sa température et le rapprochement de ses « coliques ». L’heure de la délivrance était imminente. Elle ne meuglait pas, mais elle s’agitait nerveusement dans sa stalle, attachée à la mangeoire. Il la mena dans le box de vêlage qu’il lui avait aménagé. Couchée dans la paille et le foin propres, elle se retournait constamment, inquiète, le regard triste, et elle l’observait de ses beaux yeux noirs, qu’on aurait dits maquillés de khôl. Fort heureusement, les problèmes, appelés savamment des dystocies, ne survenaient que très rarement. En général, Lucien arrivait après la

