Il était 6h30 quand le téléphone de Victor vibra sur sa table de nuit. Il ouvrit les yeux doucement, encore enveloppé par les bribes de son rêve, et tendit le bras.
Lyna : Bonjour à l’homme qui me donne le sourire dès le matin.
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Victor. Il prit quelques secondes avant de répondre, touché par la simplicité de ces mots.
Victor : Et bonjour à celle qui me le redonne sans le savoir. Tu m’as réveillé en douceur. Tu as bien dormi ?
Lyna : Oui, je me suis endormie en repensant à hier soir… et j’espère que ce n’était pas qu’un moment de passage pour toi.
Victor resta un moment à relire cette phrase. Il sentit quelque chose bouger en lui. De la tendresse. Une paix qu’il n’avait pas connue depuis longtemps.
Victor : C’était réel. Sincère. Tu es comme un souffle d’air pur dans un monde qui étouffe.
À 7h30, il était déjà assis à la table de la cuisine. La bonne lui servit un petit déjeuner simple, et il mangea en silence, serein. C’est alors que Camille entra, enfin.
Elle portait une robe qu’elle n’avait pas hier soir, un parfum fort, et ses yeux cachaient mal la fatigue d’une nuit passée ailleurs.
— Bonjour, dit-elle d’un ton hésitant.
Victor leva les yeux, posa calmement sa tasse de café, et répondit simplement :
— Bonjour.
Camille hésita, puis s’approcha.
— Je suis désolée de ne pas t’avoir prévenue... Une amie avait une urgence, j’ai dû passer la nuit avec elle. Elle ne va pas bien.
Victor la regarda, sourit doucement et dit :
— Ce n’est pas grave. J’espère qu’elle va mieux.
Camille ouvrit la bouche pour dire autre chose, mais Victor se leva déjà, prit ses clés, et ajouta :
— Je suis prêt. Je dois y aller. Bonne journée.
Il sortit sans se retourner.
8h30 – Devant la boutique de Lyna
Victor passa par la boutique avant d’aller au bureau. Il la trouva déjà installée, en train de placer quelques mannequins près de la vitrine.
Lorsqu’elle le vit, ses yeux s’éclairèrent immédiatement.
— Tu es venu ! dit-elle en s’approchant.
— Je voulais te voir avant de commencer la journée. Et sentir un peu de paix.
Lyna rougit légèrement. Elle lui prit la main quelques secondes, puis l’invita à entrer.
Elle lui servit un petit café dans l’arrière-boutique, parfumé à la cardamome.
— Tu sais, Victor… J’ai l’impression de respirer quand je suis avec toi. Et pourtant je ne te connais que depuis peu.
— C’est pareil pour moi. Tu me rends… vivant.
Ils se regardèrent longuement, sans mot inutile. Puis Victor se leva.
— Je vais être en retard si je reste trop. Mais je repasserai… peut-être ce soir ?
— Je t’attendrai, dit-elle doucement, un sourire au coin des lèvres.
Il est 16h. Victor referme doucement la porte de son bureau, fatigué par une journée de dossiers et de pensées vagabondes. Il regarde brièvement son téléphone : un message de Lyna l’attend.
> Lyna : Je t’attends, mon chéri. J’ai préparé quelque chose de spécial pour toi.
Un léger sourire éclaire son visage. Il descend rapidement jusqu’à sa voiture, glisse les clés dans le contact et se dirige vers la boutique de Lyna, en ville. Le cœur léger.
---
16h45 – Boutique de Lyna
Lyna l’attend devant la porte, vêtue d’un jean taille haute et d’un chemisier ivoire fluide. Ses cheveux sont lâchés, sa présence rayonne. Quand elle voit Victor, elle ouvre les bras avec un éclat dans les yeux.
— Te voilà enfin, mon cœur. Tu m’as manqué.
— C’est moi qui devrais dire ça, répond Victor en la serrant contre lui.
— Viens, j’ai commandé un plat que tu aimes… du riz au gras avec de la viande grillée et des légumes sautés.
Ils s’installent dans l’arrière-boutique, à une petite table couverte d’une nappe fleurie. Le parfum de la nourriture se mêle à celui de Lyna, chaud et sucré.
— Tu sais, dit-elle en le servant, j’aime cette routine qu’on est en train de créer. Te voir, te nourrir, t’écouter. Ça me fait du bien.
Victor la regarde, touché par sa sincérité.
— Tu fais plus pour moi en une semaine que ma femme en un an. Avec toi, j’ai l’impression d’exister.
Ils mangent en se regardant, en riant parfois, en se touchant la main avec tendresse. À 18h, Lyna ferme les portes de la boutique.
— Je viens avec toi ce soir. J’ai envie de t’avoir pour moi, même pour quelques heures, dit-elle en glissant sa main dans la sienne.
Victor ne dit rien. Il acquiesce d’un regard et l’aide à éteindre les lumières.
---
19h – Chez Lyna
Dès qu’ils entrent, Lyna retire ses chaussures, allume une lumière tamisée, met une musique douce. Victor s’installe sur le canapé, elle le rejoint avec deux verres de jus frais.
Elle s’assoit sur ses genoux, le regarde droit dans les yeux.
— Victor… je ne veux pas être une distraction dans ta vie. Je veux être un refuge. Un vrai.
— Tu l’es déjà. Et je n’ai pas envie que ça s’arrête.
Elle l’embrasse tendrement, puis lui caresse le visage.
— Alors reste ce soir… je te ferai oublier le monde.
Victor sourit, l’enlace, mais regarde l’heure. Il est bientôt 21h.
— Je dois rentrer. Si je ne rentre pas, les choses vont empirer.
— Je comprends. Mais je serai là. Je t’attendrai encore demain.
---
21h – Maison de Victor
Victor entre chez lui. La maison est calme, sombre, comme toujours. La bonne lui ouvre la porte.
— Bonsoir monsieur. Vous allez bien ?
— Oui, merci. Elle est là ?
— Madame est dans la chambre, elle regarde la télévision.
— D’accord. Je monte.
Victor entre dans la chambre. Camille jette un œil sur lui, sans un mot, puis retourne à son écran.
Il se change, prend son téléphone et envoie un message à Lyna.
> Victor : Merci pour ce soir. Je suis rentré. Ton amour me suit, même dans le silence de cette maison.
> Lyna : Bonne nuit, mon cœur. Je t’envoie des pensées douces jusqu’à ton sommeil.
Victor éteint la lumière de son côté du lit, se tourne et ferme les yeux, le cœur à moitié ailleurs.