CHAPITRE 3 Le matin, au réveil, Bridet eut tout à coup l’impression qu’il avait été maladroit. Sa volonté de partir était si grande qu’il n’avait pas songé un instant à la satisfaire par des moyens détournés. Il avait été droit au but. Son premier geste avait été de demander un passeport, un sauf-conduit. Il avait bêtement dévoilé son jeu. Il aurait dû d’abord commencer par prendre contact avec les gens qu’il connaissait, parler de son désir d’être utile, manœuvrer de façon qu’on lui dît : « Vous devriez aller en Afrique, Bridet… » Il se serait laissé faire violence. Ce n’eût même pas été lui qui eût demandé les papiers. Du cabinet du Maréchal, on aurait téléphoné à Basson : « Voulez-vous être assez aimable de vous occuper de M. Bridet. Nous l’avons chargé d’une mission à Rabat. C’est urg

