Allumette

789 Words
Assise à l'arrière de la Bentley qui me ramène chez moi, j'ouvre la fenêtre et hume l'odeur exquise de mes racines; l'odeur de la terre mouillée, mélangée à la sciure de bois, si caractéristique du Sussex en cette période. C'est le printemps, mais on ne dirait pas, il pleut finement malgré les rayons du soleil.  Lorsque j'aperçois le haut portail en fer forgé du domaine Bedington, mon coeur explose dans ma poitrine, je ne pensais pas que mon foyer m'avais autant manqué. À mon départ, j'étais si heureuse... je ne savais pas véritablement ce que j'allais trouver derrière les murs de la maison de mon enfance, mais j'étais prête à passer le pas. J'avais tellement bataillée pour convaincre mon père de me laisser suivre des études à Oxford, que je me sentais victorieuse avant même d'avoir mené un combat, j'en étais comme ivre! Bien que je n'ai jamais réellement bu, (à part du vin au fiançailles de ma soeur et du champagne à son mariage), cela m'avait fait le même effet. Aujourd'hui, je suis de retour, pas pour toujours, mais je sais que j'apprécierais le temps que cela durera. A l'exception de demain! Je ne crois pas que j'apprécierai demain, mon père à prévu une chasse, et j'ai horreur de ça. Il le sais, mais comme c'est son seul vice... J'aime mon père plus que n'importe quel homme au monde, mais ces pratiques sont pour moi d'un autre temps! Chasser des animaux pour son plaisir et non pour sa survie... c'est un passe-temps que j'arbore au plus au point!  Ma mère, ma soeur et moi, ainsi que le reste des invités féminins resteront à l'intérieur, puisque notre condition de femme nous interdit de participer à leur g******e animalier.  La société anglaise est ainsi faite, les femmes restent entre elles et les hommes aussi, du moins un certains temps... lorsqu'arrive l'heure du repas, nous re-devenons visible l'un pour l'autre. Je caricature un peu, mais dans les grandes lignes, c'est un peu ça! Je descends de la voiture, alors que nous arrivons dans la cours devant la maison. Henry, le majordome et chauffeur du domaine ouvre le coffre et prend mes baggages. Il les mènent à l'office. Lui, ainsi que Magda et Andrew sont les seuls employés à pleins temps que nous aillons. Ils me connaissent depuis l'enfance, à vrai dire je ne me souviens pas, ne pas les avoir connus! Mais comme il y a chasse à courre, mon père à dû employer des gens du village en plus, pour les invités.  Lorsque je rentre dans la maison, tout le monde s'affairent et personne ne remarque que je suis rentrée. Rien n'a changé, cette bâtisse est toujours aussi grande, avec ses tableaux familiaux, le mobilier 18 ème... Avant même d'avoir fini de me réapproprier les lieux, je sens brusquement deux mains s'agripper à mes épaules, me tirant en arrière. Je reconnais rapidement les manières de ma chère soeur. Jane : " Tu es rentrée! Depuis combien de temps?!" Amelia : "Je viens d'arriver, Henry m'a récupéré à la gare. Où sont papa et maman?" Jane : " Dans la salle à manger, ils font le plan de table. Raconte-moi pour ta cérémonie de diplôme? Papa et maman m'ont dit que tu étais magnifique, j'étais tellement déçue d'avoir raté le bâteau et de n'être pas venue." Amelia : " On n'écourte pas une lune de miel pour une remise diplôme!" lui dis-je enjouée.  Jane : " C'était magnifique! L'Espagne est un pays fabuleux. J'ai pris au moins deux kilos! Regarde, tu ne les voit pas? " me dit-elle, en appuyant sur la peau de ses hanches. Amélia :" Ah oui! Tu es vraiment énorme! " lui dis-je, d'un ton moqueur. Jane : " John, lui n'a pas vraiment apprécié, après une insolation, il a eu une petite infection... rien de grave... en tout cas pas assez pour le rapatrier d'urgence. " dit-elle, retenant un sourire. J'éclate de rire à la penser du mari de ma soeur, allongé sur une civière, en mer, à moitié inconscient... John est l'héritier des industries Wallace. Ils ont été jadis connu pour le commerce de thé, à présent, ils sont dans le lait en poudre. Cela semble hasardeux, mais depuis qu'il a décidé ce virage, l'entreprise se porte mieux. En Angleterre, des exportateurs de thé, il n'en manque pas, il  y avait trop de concurrence, maintenant il règne en seigneur sur cette découverte prodigieuse qu'est le lait en poudre. Jane continue de m'abreuver de ces anecdotes, jusqu'à ce que je lui demande de me conduire à nos parents. Jane : " Ils ne sont pas loin. Je t'accompagne, ils vont être ravis que tu soit là aussi tôt. " me dit-elle, en s'accrochant à mon bras.
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