Chapitre 15

1914 Words
Sègla était juste devant Shola. Il portait une chemise rouge sombre et gardait en mains, un bouquet de roses. A son cou, il y avait un magnifique collier qui faisait penser à l'ancre d'un bateau. Il avait très bien soigné sa coiffure et ses barbes et avait laissé ouverts quelques boutons du haut de sa chemise. Il sentait agréablement bon, et même s'il n'était pas encore tout à fait très proche de Shola, elle pouvait ressentir de là où elle était, son doux parfum enivrant. Il était tout simplement un vrai tombeur des femmes. - Mais que fais-tu ici Sègla ? J'y crois pas... Attends Fèmi, excuse-moi, je vais te rappeller tout à l'heure quand je serai devant ton domicile. Elle a raccroché le téléphone, puis l'a rangé dans son sac tout en fixant le jeune homme devant lui. - Comment as-tu su que je travaillais ici ? Depuis tout à l'heure, Sègla ne faisait que lui sourire. Il n'avait pas encore répondu aux questions qu'elle lui posait. - Tu comptes bien me répondre ? - Désolé, je ne voulais pas te vexer avec. C'est juste que tu es tellement mignonne quand tu as l'air un peu offensive. Il a ri timidement, puis lui a tendu le bouquet de fleurs. - Je voudrais m'excuser pour mon comportement de la nuit précédente, tu sais, la manière dont j'ai traité Fèmi. C'était lâche, je le reconnais. Je pense même que j'ai agi comme un enfant. Ce qui ne devrait pas être le cas, puisque j'ai déjà toutes mes 32 dents. Shola a rigolé tout doucement avant de remettre son visage au sérieux, comme si elle essayait de ramener une certaine colère qui avait normalement presque disparu déjà. - Je t'ai déjà dit plusieurs fois que ce n'était pas à moi que tu devrais vraiment présenter tes excuses. Moi je ne suis que l'échiquier et vous deux, êtes les pions au milieu de toute cette histoire. En plus, tu vas m'excuser s'il te plaît. Je suis déjà en retard pour un programme et tu vois bien que le zem m'attend. Le zem n'avait pas bougé de là, il était assis sur sa moto, le casque sur la tête. Il n'avait pas du tout l'air joyeux. Les conducteurs de taxi-moto sont réputés pour le fait qu'ils ne gardaient jamais la patience. Ils étaient tout le temps pressés, surtout lorsque leurs clients les gardaient fixe en un endroit. Que ce soit pour discuter rapidement avec quelqu'un ou pour faire rapidement des achats. Pour eux, leur fonction était de juste assurer le déplacement des clients et ça s'arrêtait là. Pas de temps pour attendre participer à leur journée ou activités extras... Ils préféraient utiliser ce temps pour chercher d'autres clients. Ils avaient peu de considération pour le mot « repos ». Leur crédo était « toujours en déplacement ». Le zem de Shola était plutôt calme, même si le regard sur son visage en disait plus qu'il ne voulait parler... Sègla a sorti un billet de sa poche et l'a offert au zem en disant de partir, qu'il allait déposer la jeune fille avec qui ils étaient. Shola a secoué la tête tout en fixant Sègla. - Je suis désolée Sègla, mais il faudra vraiment qu'on reporte cela pour une autre fois. Je suis déjà en retard pour... - Pour aller voir Fèmi ?? Oui, je sais où tu vas t'inquiète. Je veux te déposer s'il te plaît, comme ça, on aurait tout le temps pour discuter sur la route. Il n'y a pas que pour les excuses que je suis venu. J'avais aussi envie de te revoir. J'avais envie d'être proche de ce joli visage. J'en suis très honoré actuellement même. Le zem avait pris le billet des mains de Sègla et lui a offert un très large sourire de manière à ce que ses yeux étaient presque enfermés. Il a remercié Sègla, puis fixait Shola pour attendre qu'elle lui confirme de partir. Il avait déjà mis en marche la moto, et comme il ne connaissait pas le mot « patience », il voulait partir quand Shola a posé sa main sur la sienne lui interdisant de partir. De toutes façons, c'était elle qui l'avait appelé, et aussi, tant que lui avait déjà reçu son argent et même 5 fois plus que ce qu'il ne devait obtenir, ça ne le dérangeait plus de rester planté là. Comme quoi, il y a toujours une source de motivation pour tout effort. Il suffit de trouver celle qui nous satisfait. Il a coupé le moteur de la moto, puis il a mis le billet dans sa poche. - Sègla, j'apprécie le fait que tu sois passé me voir... Mais attends, tu m'as toujours pas dit comment tu as su pour mon entreprise. On s'est connus juste hier nuit. - Rappelle toi, tu m'avais dit que tu étais stagiaire dans une entreprise de la place. Et que c'était une grosse structure d'import-export. Du coup, j'ai passé quelques coups de fil avec des amis hauts placés. Tu sais, tu ne passes pas inaperçue. N'importe quel homme pourrait te remarquer. Tu ne le remarques peut-être pas, mais tous les yeux sont rivés sur toi partout où tu passes. J'ai un ou deux amis qui m'ont confirmé que tu étais stagiaire ici. Voilà comment je suis arrivé il y a près de 30 minutes déjà. J'attendais juste ta sortie. - Tu m'envoies profondément ravie Sègla, mais je ne peux pas accepter ton invitation, en tout cas, pas ce soir. J'avais prévu rendre visite à Fèmi. Il a été agressé hier nuit après m'avoir déposée chez moi. Il est dans un très grave état, donc je comptais aller lui apporter mon soutien. Merci quand même, et pour le bouquet, merci aussi, mais je préfère vraiment que tu le gardes s'il te plaît. - Oooh, je ne savais pas pour Fèmi. Je suis vraiment désolé pour lui. Est-ce que je pourrais t'accompagner là-bas s'il te plaît ? Je sais que lui et moi, c'était pas le grand amour hier, mais je veux en profiter pour lui présenter mes excuses et lui apporter mon soutien aussi. - Je te comprends, mais vu que je ne lui ai pas dit que je venais accompagnée, je préfère y aller seule. Désolée. - Ne t'inquiète pas. Garde au moins ce bouquet, ça me ferait plaisir de le savoir chez toi. En plus, si je rentre avec, je pense que les roses faneront plus vite. Sègla a ri timidement, puis il a pointé du doigt sa voiture au loin. - J'étais là-bas depuis une trentaine de minutes attendant que tu sortes. Comme tu ne voulais pas décrocher mes appels, ni répondre à mes messages. Je pense que j'irai rester encore dans la voiture. Peut-être suffisamment pour contempler les étoiles ce soir. Les deux ont ri, puis Shola a tendu la main pour prendre le bouquet des mains de Sègla. Il lui a fait un clin d'œil avant de lui demander de faire attention sur la route. Il a tapoté l'épaule du zem et lui a demandé telle une supplication de faire attention sur la route et de conduire prudemment. Shola lui a offert un gros sourire. - Je te contacterai dès que je rentrerai à la maison. - D'accord. A tout à l'heure la plus belle. Shola a lancé un sourire. Le zem a mis en marche sa moto, puis ils sont partis. Shola avait le grand bouquet entre ses mains, posé entre elle et le zem. - Je dois m'arrêter rapidement quelque part sur la route pour faire des achats, donc je vous prie de vous arrêter si vous voyez une grande boutique ou un supermarché sur la route. Le zem a regardé Shola à travers le rétroviseur avant d'acquiescer. - C'est compris. *********** Chez Fèmi *********** "Tu devrais te reposer maintenant je crois, je dois rentrer à la maison aussi. Ma sœur devrait revenir bientôt des cours." Le jeune homme qui était avec Fèmi lui a lancé tout en se redressant du canapé. "Merci d'être passé me voir. Ça me fait énormément plaisir et merci beaucoup pour hier soir aussi. Sans toi, je serais peut-être en un plus mauvais état Richie." Fèmi lui a répondu, essayant de témoigner toute sa gratitude envers ce jeune homme avec qui il n'avait pas vraiment l'habitude de discuter dans le quartier. Ils ont passé quelques heures à discuter. Cela leur a permis d'être un peu plus proche que de simples salutations qu'ils avaient l'habitude de s'échanger autrefois. C'était peut-être le début d'une grande future amitié. Richie, le jeune homme qui était passé voir Fèmi a déposé le verre qu'il tenait dans sa main, puis il a dit au-revoir à Mme Jasmine de loin. Elle changeait les couches de Vignilé dans sa chambre. Fèmi l'a raccompagné et ils ont échangé encore quelques paroles avant que Fèmi ne ferme le portail et ne retourne au salon. Il se sentait mal à l'aise, sa température avait légèrement augmenté et il avait quelques gouttes de sueur sur sa poitrine. Il avait entendu Shola parler de Sègla au téléphone. Les deux étaient-ils ensemble ? Seraient-ils en rencard ? Pourquoi était-il à son lieu de service ? Puisqu'après tout, Shola lui avait clairement fait savoir qu'elle venait de quitter le boulot. Une sueur froide a glissé le long de son front. Une violente fièvre l'a surpris et tout son corps tremblait. Il savait bien qu'il n'y avait rien entre lui et Shola, mais il était rempli de jalousie envers Sègla. Surtout quand les images de la nuit précédente lui étaient revenues. Pourquoi Shola continuerait de fréquenter cet homme égoïste ? Son attitude ne semblait pas la déranger on dirait. Plus il essayait de trouver une réponse, plus sa tête lui faisait mal. Il s'est allongé sur le côté dans le canapé d'où il venait de se lever, ensuite il a plié ses genoux et a enfermé ses mains entre ses genoux. Le téléphone de Fèmi a sonné environ 15 minutes après. Il ne se sentait toujours pas bien et il grelottait, couché dans son canapé. Il s'est levé avec douceur, puis a décroché le téléphone. "Fèmi, je crois que je suis devant ta maison", a dit Shola de l'autre bout de la ligne. "Un instant, je viens." Fèmi est sorti par la porte du salon. C'était une porte à deux battants. Il a marché sur la terrasse avant de prendre par le jardin qui mène vers le portail. Il a ouvert le portail et a vu Shola sur le zém. Dès qu'elle a vu Fèmi, elle est descendue et a marché vers lui sans payer le conducteur de taxi-moto. "Hé, tata, et mon argent ?" a crié le zém en direction de Shola. "J'ai pas compris... vous me parlez de quel argent ? Et celui que mon ami vous a remis ?" Shola a légèrement froncé les sourcils en se retournant vers le zém. Pris de honte, le zém n'a plus rien dit. Il a démarré sa moto et est parti. Shola avait un grand cœur, mais cela ne l'empêchait pas de faire ce qui semblait juste. Le conducteur de taxi-moto avait déjà perçu de l'argent chez Sègla. Plus qu'il ne devrait même prendre. Ce serait a***é qu'elle le paye encore. Shola a effacé sa mine causée par le conducteur de taxi-moto qui venait de partir. Puis, affichant un large sourire sur son visage, elle s'est tournée vers Fèmi et a posé sa main sur sa joue. "Ça va toi ?"
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