Des éclats dans l'éternité

Chapitre 7

Shola traversa tout ce désordre et rejoignit sa sœur de l'autre côté de la pièce sur le balcon. Adoukè portait une petite culotte blanche et un haut violet légèrement transparent. Elle avait attaché ses sublimes cheveux et avait mis des écouteurs sans fil, délectant une bouteille de Coca et contemplant la vue que lui offrait la ville.

- Shola : Alors, madame, un peu de spectacle à l'horizon ?

- Adoukè : J'ai oublié de m'abonner à Canal+ Comédie.

- Shola : Je peux t'offrir la formule Evasion+ comme tout à l'heure si tu veux.

- Adoukè : Trchummm ! Tu étais où ? Et c'est qui ce gars qui t'a déposée ?

- Shola : Ouf ! Lâche-moi un peu la détective. Tu mènes des enquêtes sur moi maintenant ?

Adoukè ne répondit rien, elle observa longuement et lentement sa sœur de la tête vers le bas. Shola portait une magnifique robe moulante marron. Ça allait très bien avec son teint caramélisé. Elle avait soigneusement rangé ses tresses et avait mis un accessoire sous forme de papillon pour les garder dans cet état et faire en même temps office d'embellissement. Elle portait ses verres ronds et tenait un petit sac rouge en mains. Sa robe avait des b****s croisées au niveau de la poitrine un peu comme des lacets. Cela offrait une vue époustouflante de sa poitrine assez plantureuse. Elle avait mis de petits talons... Elle était juste magnifique.

- Shola : Tu as quoi à me sculpter de haut en bas comme ça ? Suis-je devenue un mannequin ?

- Adoukè : Tchrummm ! Toi même tu te regardes là, tu peux devenir mannequin ? Avec tes pieds penchés là. Je vérifiais si t'as pas laissé de preuves que je pourrais utiliser. Ça y est, raconte-moi tout. Tu as fait ou pas ?

- Shola : J'ai quoi à te raconter ? J'étais à une soirée. Tu cherchais quoi comme preuves ?? Et pour prouver quoi même ? Tu penses que je suis possédée comme toi ? Ou bien tu as encore pris le truc là sans sécher ce soir ?

- Adoukè : T'inquiète, je vais finir par t'avoir un jour. C'était une soirée de quoi ma soeur chérie ? Mais attends, le jeune homme de tout à l'heure, c'était qui ?

- Shola : C'était Fèmi, un ami à moi. Un mec sympa, c'est lui qui m'a invitée à une exposition d'arts. Toi même tu sais que je raffole de tout ce qui concerne la créativité. Ça s'est plutôt bien passé. Et... Ouais, j'oubliais, j'ai rencontré un homme là-bas aussi. Il en a du charme dis donc. C'est un des artistes qui étaient venus exposer. Charismatique, respectueux envers les femmes et très galant. Un vrai séducteur. Juste un peu d'immaturité dans sa peau je crois.

- Adoukè : Hey, dis donc ! Tu serais pas entrain de flasher sur le mec d'autrui par hasard ?

- Shola : Toi, va là-bas ! J'ai pas dit qu'il m'intéressait. J'avoue qu'il était beau quand même.

- Adoukè : Donc Fèmi est juste un ami et Mr. le séducteur est un coup de foudre ? Waoh, tu viens de m'offrir la formule Access là même.

Les deux sœurs se mirent à rigoler. Elles avaient déjà l'habitude de parler de tout et de rien et surtout de s'embêter sur n'importe quel sujet. "Beau mec le Fèmi en question !" ajouta Adoukè.

- Shola : Faut même pas aller sur ce côté là, et puis, lâche moi les baskets. Papa a mangé déjà ?

- Adoukè : Oui, t'inquiète, il a pris du riz. Et de toutes façons, s'il ne voulait pas de mon riz, j'allais lui donner son vin à boire il ira se coucher, moi j'aime pas foutaise.

Sa sœur rigola. Elle continua : "Tu sais, si le Fèmi n'est qu'un ami là, je peux le récupérer hein... On va faire quelques sorties et pourquoi pas un plan à trois avec mon mec..." (En faisant des jeux d'yeux à sa sœur et en décrivant comme un cercle avec sa bouteille de Coca)

"Tchrummm, laisse moi tranquille petite soeur", lança Shola pour couper la parole à Adoukè. "Je vais dans ma chambre prendre un bon bain et me reposer, j'en ai besoin. Faut commencer à réfléchir à ta vie hein, petite Mia Khalifa."

Elle prit sa sœur dans ses bras, lui fit un gros câlin et prit le chemin de la sortie. Elle remarqua quelques magazines sur la table de nuit de sa sœur. "Tu en as pris de nouvelles suites ?" cria t-elle de loin. "Ouiiii, solitude oblige !" lança Adoukè à sa sœur. Shola souria tout en continuant son chemin. Les magazines qu'elle venait de remarquer était au fait des magazines adultes à contenus obscènes que sa sœur s'offrait pour se détendre, seule dans la chambre.

Shola rejoignit sa chambre et déposa son sac à main sur le lit. Elle se déshabilla, entra dans la salle de bain et prit un bain froid dans sa baignoire.

********De l'autre côté chez Fèmi********

Fèmi roulait dans la ville. Sa maison était à une trentaine de minutes de chez Shola. Il n'était plus très loin de chez lui, il lui restait à peine 5 minutes pour atteindre son domicile. Soudain, il remarqua qu'une moto était derrière lui et s'approchait de plus en plus. Il ne réalisait pas encore qu'il était en danger. En tournant dans la von menant vers son domicile, il aperçut la moto qui était derrière lui et cette fois-ci, la lumière d'un lampadaire environnant venait de lui dévoiler deux jeunes hommes sur la moto et celui de derrière semblait tenir quelque chose dans la main. Il venait de se rendre compte de ce qui se passait. Il accéléra de la manière la plus rapide possible. Sa maison n'était plus qu'à deux vons sur la continuation.

Sur la précipitation du moment, il ne contrôlait plus la vitesse à laquelle roulait sa moto. Son objectif était de vite rentrer avant que le pire n'arrive. Malgré le fait qu'il pensait rouler avec la plus grande vitesse possible évaluée avec sa définition de prudence en ce moment, les hommes sur la moto le rattrapèrent alors qu'il entrait dans sa von.

Une pierre était devant lui sur son chemin et au moment où il tournait dans sa von, le pneu avant de la moto a roulé sur la grosse pierre. C'était une pierre posée par des enfants du quartier qui jouaient au football pendant la journée dans la rue. Il y avait deux pierres posées en guise de limitation du but et, pas de chance ! Sa moto venait de rouler violemment sur une des pierres.

C'était comme si les étoiles s'étaient alignées du mauvais côté ce soir. Comme si elles tournaient le dos à Fèmi. C'était sa soirée maudite ! Le temps pour lui de se rendre compte de ce qui se passait, il était parterre, la moto sur lui, essayant de se débattre avec ses dernières forces pour se relever. La moto toujours en marche et vrombissant.

"Je vous en prie... Pardon... S'il vous plaît... Ne me faites pas de mal... Je vous en prie... Ne prenez pas ma moto..." Fèmi criait le souffle presque coupé. Il haletait comme s'il venait de courir sur 7km. Sa voix trahissait une vive douleur physique, mais aussi une douleur mentale qui peinait à être dissimulée.

Malgré ses supplications étouffées, les deux hommes l'agressèrent et ils lui prirent la moto, tout ça en un instant. Ils n'étaient pas là pour perdre le temps. Ça devait être vite fait, bien fait. C'était des bandits qui étaient à la recherche de victimes cette nuit là, et malheureusement, Fèmi fut leur première victime ce soir.

C'était une expérience traumatisante et douloureuse pour lui. Quelque chose qu'il n'avait jamais expérimenté. Il était paralysé par une grande peur, mais heureusement qu'il y avait plus de peur que de mal.