MA COLOCATAIRE

La porte de sa chambre est légèrement ouverte. Je la vois couché dans son lit avec la couverture couvrant ce qu'il faut de nudité. Elle a laissé l'ampoule de sa salle de bain allumée. Je rentre donc pour l'éteindre mais je m'arrête au niveau de son lit. Elle est si belle endormi. Elle m'attire tel un aimant attire un simple trombone. Je m'approche d'elle. Elle me fait dos. Je m'agenouille près d'elle, lui caresse le bras du bout de mes doigts et lui pose une bise sur la joue. Elle ne réagit pas. J'ai envie de lui faire une autre bise, mais cette fois-ci, au moment où mes lèvres rentraient en contact avec sa joue, elle se retourne et mon bisou atterrit sur ses lèvres. A ce moment elle se transforme en la belle au bois dormant et ouvre les yeux tout doucement. Je panique et me lève brusquement, sort de sa chambre et ferme la porte. Je me rappelle encore du jour de notre rencontre… §§§§§§§ Mes parents sont plutôt haut placés, du genre friqué jusqu'aux orteils. Cependant, ils ne font parties de ces personnes qui donnent sans compter et pour n'importe quoi. Ainsi, ils me permettent de vivre dans une de leurs maison à condition que je paye un loyer. Après tout, c'est moi qui ai demandé mon indépendance. La maison se trouve dans un immeuble qui appartient aussi à ma famille. Du coup je vis dans le plus grand, composé de deux étages. Les avantages d'être fils unique. Mais, je vais encore à l'université, et mon job ne m'apporte pas assez pour boucler mes fins du mois. Je doit donc chercher un colocataire normal. C'est-à-dire, qui serait capable de payer sa part de loyer et qui n'a pas de problèmes avec la loi, ou qui n'a pas l'air de descendre d'un alien. C'est ainsi qu'un matin, Élodie vint sonner à ma porte. C'était la première à venir et on a vite accroché. Elle est aussi étudiante et ça fait maintenant 5 mois que nous vivons ensemble. Je dois dire que je suis bien content de vivre avec elle. Élodie est bonne cuisinière, elle est propre et toujours bien habillée. De plus, elle est gentille et affectueuse. La colocataire idéale. Ce soir je suis au boulot. Je travail comme assistant dans une entreprise de commerce du coin, après tout il n'y a pas de sous métier même pour un fils de millionnaires roulant en Berline S 560. Mes parents m'ont toujours appris que la bonne richesse se construit et ne s'acquiert pas facilement. Et ce travail colle bien avec mes études en comptabilité. J'avais commencé comme serveur dans un restaurant. Mais, j'ai eu la chance d'être embauché par un comptable. Lorsque Élodie est arrivée, elle cherchait un emploi. Ne pouvant la faire intégrer la société comme moi, je la recommandais au près du restaurant, vu qu'elle n'y voyait pas d'inconvénient. Toutes ces pensées qui me traversent l'esprit me font oublier un peu tout ce que j'ai à faire. Ce n’est pas si facile d'être assistant. Je dois faire des photocopies, prendre des notes pendant les réunions et les conférences, rapporter le café et le courriel, toujours faire un rapport au chef de département et bien d'autres trucs. C'est fatiguant, certes, mais cela ne m'empêche pas de suivre mes cours donc tout va pour le mieux. Je reçois un texto d'Élodie. _"Lewis, je rentre plus tôt aujourd'hui qu'est-ce que tu as envie de manger ?" Cette fille s'occupe trop bien de moi. _"Ok, disons des pattes ?" _"Sans soucis. Dis-tu rentre à quelle heure ?" _"Peut être 20h. Pourquoi ?" _"Pour les pattes pardi." _"Ce n’est pas plutôt parce que t'a trop envie de me voir???" Pourquoi j'ai écrit ça ?! _"Travaille au lieu de dire n'importe quoi." _"C'est ça. Ok je te laisse cuisiner? Pourquoi cet émoji. Oh non, si elle ne se doutait de rien maintenant c'est le cas. Oui, cela fait un moment, que je vois Elodie plus qu'une simple colocataire. Je ne peux m'empêcher de penser à elle à chaque moment. Je finis rapidement les dernières photocopies pour vite rentré et déguster les pattes d'Élodie. Je gare la voiture et je monte au salon retrouver Élodie. _Bonne arrivée Lewis! _Merci, tu as déjà diner? _Non je t'attendais _Ah ok, c'est gentil. On passe à table et on commence a manger. Je remarque qu'Élodie a l'air un peu stressée. _Ça va Elodie ? _Oui, tous va bien. _Je demande parce que tu m'a l'air un peu stressée. Elle n'arrête pas d'enrouler les pattes autour de sa fourchette. _C'est juste que Marc, mon collègue de travail m'a demandé de sortir avec lui et nous avons un rendez-vous demain. _Marc?! _Oui, Marc. Je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer... _Et il te plait?? _Oui un peu, il est très gentil et il n'est pas moche. _Ok ok.. Je ne sais pas pourquoi mais je n'es plus vraiment l'appétit. Je me lève de table. _Quelque chose ne va pas, Lewis ? _Non non, c'est juste que j'avais oublié que j'ai des trucs à faire. _Tu ne mange plus? _Non, je n'ai plus faim. _C'est à cause de ce que je viens de dire? _Non non, tu peux sortir avec qui tu veux quand tu veux. Seulement fait attention. _Merci et ne t'inquiète pas . _Dis tu sors a quel heure? _20h. _Ok ! Je la laisse à table et monte dans ma chambre avec ce pincement au cœur. Comment peut elle sortir avec ce type là. Je n'arrive pas admettre qu'elle sorte avec un autre homme, mais d'un autre côté elle peut sortir avec qui elle veut. Oui... C'est pas comme si elle et moi nous étions en couple ou que je ne pouvais passer un instant sans penser à elle. Faudrait que je me ressaisisse. Une bonne douche froide pourra m'y aider qui sait ? Il est 18h. je rentre plutôt aujourd'hui même si j'aurais aimé rester un peu plus dehors pour ne pas la voir sortir avec ce mec. Je trouve Élodie dans la cuisine. _Bonsoir ! _Bonsoir Lewis, tu rentre tôt aujourd'hui. _Oui oui, je n'avais pas grand chose à faire, tu sais. _Aok. Devine ce que je fais. _Bah... la cuisine ! _Noon! Elle affiche son sourire si angelique qui me plait tant. Devine ce que je cuisine idiot. _Si tu me dis ça sera plus facile. _T'es pas drôle, essaye au moins. _Bon, je dirais au vu de l'emballage qui se trouve dans la poubelle... du riz. _C'est pas exactement cela. _Dis moi alors... _Du riz sauté à la viande. _Tu sais que je t'aime toi! Je viens de me rendre compte de ce que je viens de dire et de la tension qui s'installe. Un silence presque trop pesant remplit la cuisine. Trouve un truc vite, Lewis, vite. _Euhh.. je veux dire que mon ventre te remercie royalement. Je suis un boss. _Oui oui, je sais il ne pourrait pas survivre sans moi. _Exactement ! _Bon va prendre ta douche d'ici là le repas sera prêt. Je cours prendre ma douche, pressé de déguster ce plat. À mon retour je ne vois qu'un seul couvert sur la table. Au premier abord, je ne comprenais pas pourquoi, mais je me suis rappelé par la suite. Elle a un rendez-vous avec ce type. Je ne vois pas Élodie. Sûrement qu'elle est parti se préparer. Je me sers et mange mon délicieux plat en me disant que je devrais m'habituer à manger seul, sans elle. Si ce rendez-vous se déroule bien, je la verrai de moins en moins les soirs. Et un jour, elle viendra me dire qu'elle déménage. Elle me manque déjà...