Chapitre 2

1000 Words
Pov d’un inconnu Enfin. L’avion vient d’atterrir. Je vous passe les détails du débarquement — le ballet absurde des passagers, les bips, les “please remain seated”, les valises qui tombent des compartiments. Me voilà, valise récupérée, lunettes ajustées, prêt à affronter cette nouvelle ville. Mon frère m’attend, debout près d’un taxi, les mains dans les poches, visiblement pressé. Je me demande où est passée sa voiture… Bof. J’aurai bien le temps de lui demander plus tard. --- Pov d’Ambers Je monte dans la voiture après que le vieux Jack m’a ouvert la portière, l’air suspicieux. Jack et sa femme, Charlotte — mon ancienne nounou — sont au service de ma famille depuis toujours. Ils font partie des nôtres, même sans le sang. Et parfois, j’ai l’impression qu’ils sont plus famille que ceux qui portent mon nom. Jack démarre, le moteur ronronne dans un silence confortable. Mais je sens son regard insistant dans le rétroviseur. — Tu veux bien arrêter, Jack ? — Quoi donc, petite demoiselle ? — Je vois bien que tu mates ma bosse, alors vas-y, pose ta question. Il lève un sourcil, amusé. — Votre mauvais présage s’est encore manifesté ? Ou c’est un coup de votre aîné ? Je soupire longuement, ma tête glissant contre la vitre froide. — Tu as deviné. Première option. — Encore une porte ? — Ouais. Et comme d’habitude, ça annonce une journée compliquée. — Peut-être qu’on s’inquiète trop. Ce sera peut-être pas aussi grave que les autres fois. Je souris faiblement. Si seulement. Mais avec moi, les “peut-être” finissent rarement bien. — Je suis déjà en retard pour le premier cours, ça commence mal. Silence. Jack ne répond pas, mais je sens son regard inquiet. Il a ce don pour deviner quand je fais semblant d’aller bien. Alors je ferme les yeux. Juste un instant. Le roulis de la voiture, la ville qui s’éveille derrière la vitre — tout ça m’apaise un peu. — Mademoiselle. Sa voix me tire de ma somnolence. — Votre téléphone sonne, pour la deuxième fois. Je grogne, attrape mon portable. Écran allumé : Beverley. Je décroche. — Oui ? — ENFIN ! C'est pas trop. Bonjour un peu en retard à toi ma meilleure amie de tout les temps et du monde entier. T'es où ? Ça fait des lunes que je t'appelle. La sonnerie à déjà sonné et t'es toujours pas là. Me dis quand même pas que tu comptes t'absenté et me laisser toute seule dès le premier jour ? Je m’étire, un sourire fatigué au coin des lèvres. — J’ai eu un contretemps avec une porte. Je suis en route, arrête de hurler. — Ne me dis pas que tu t’es encore cognée ! J’aurais dû acheter un kit d’urgence plus popcorn! — T’es pas sérieuse. — Bien sûr que si ! Je te rappelle que la dernière fois, ton détecteur de malchance s’est activé et t’as eu deux semaines de colle. — Je te ferai remarquer que j’étais une victime. — C'est pas faux. Tu t'es prise la balle en pleine face et t'es direct tombé sur le prof de gym. Sauf que manque de bol quand tu à essayé de t'accroché à son short, celui-ci est aller rejoindre le planché avec toi. Mdr. C'était tout de même pas ta faute si il portait un slip au lieu d'un calsif, avec de cœur volant en plus. Je ris doucement, malgré moi. — Boff. Je te laisse, j’arrive. — À tout de suite, bestie ! Je raccroche, range le téléphone. Jack rit doucement à son tour. — La petite Dantes ne changera jamais. — Sérieux Jack, cette folle va me rendre chèvre. Il hausse les épaules, amusé. Les rues défilent, les buildings reflètent la lumière pâle du matin. La circulation de New York, toujours aussi chaotique, m’engloutit dans son tumulte familier. Quelques minutes plus tard, on arrive devant le lycée. Un établissement prestigieux aux grandes portes de fer, vitrées, avec son blason doré et ses élèves en uniforme chic. — Merci, Jack. — Travaillez bien, mademoiselle. Je sors de la voiture, sac sur l’épaule, casque audio autour du cou. Je traverse la cour, fonce dans les couloirs à toute vitesse. Et bien sûr, au moment où je pense pouvoir filer sans drame… — Ambers, il faut qu’on parle. Je me retourne. Évidemment. Thomas Golder. Ses cheveux blonds en bataille, sa chemise froissée, et ce regard de chien battu qui ne marche plus sur moi depuis longtemps. — Ah, Golder. Je savais que t’étais un crétin, mais pas que t’avais des problèmes de timing. — De quoi tu parles ? — Il faut être idiot pour vouloir discuter alors que la sonnerie a déjà retenti. Je tourne les talons, mais il me rattrape, sa main frôlant mon bras. Je m’arrête net. Mauvais réflexe. — Lâche-moi, Thomas. — J’ai besoin de te parler. J’ai été un imbécile. Pardon, s’il te plaît. Sa voix tremble à moitié, mais j’ai déjà entendu ce refrain. Je me redresse, croise les bras. — C’est bien que tu t’en rendes compte, mais toi et moi, c’est fini. — Tu peux pas me faire ça ! Tu sais qu’elle m’a piégé ! — Je ne te connais plus, Thomas. Va voir Iris. Tu t’es trompé d’adresse. Je le laisse là, bouche bée, planté comme une statue dans le couloir. Les élèves qui passent nous jettent des coups d’œil curieux, avides de drama. — Je te jure que tu seras à moi, Lyah Ambers Rogers ! hurle-t-il. Je me retourne pas. Au contraire. — C’est beau de rêver, Thomas. J’entre en classe, pousse la porte d’un coup de pied. Tous les regards se tournent vers moi. Un silence s’installe, puis des murmures. Je les ignore, traverse la salle comme une tempête contrôlée, et vais m’asseoir près de Beverley. Elle me fixe, son chewing-gum à la bouche. — Tu fais toujours des entrées dignes d’un film, toi. Je lève les yeux aux ciel. _ Pas maintenant Ley.
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