Josephine

Confession

PDV Abraham

Le dîner se déroule comme prévu, nous rions aux éclats et parlons de tout et absolument rien. Même Sidick s’éclate finalement, malgré sa sale mine.

-Abraham? M’interpelle Moussa.

-Humm !? Fais-je en tournant la tête dans sa direction.

Nous attendons tous ce qu’il a à dire.

-Et si tu racontais à tout le monde comment tu es tombé amoureux à Owendo. Lance-t-il en me riant au nez.

Je suis dans la merde. J’ai toujours eu horreur du Moussa ivre. Il va à présent falloir que j’en parle. Je me racle la gorge, je me réajuste sur la chaise puis je les observe. Ils ont l’air très attentifs.

-Tu sais, si tu n’as pas envi d’en parler, personne ne t’y forces. Me dit gentiment Bella.

-Non grande sœur, te fais aucun soucis, ça me dérange pas et je crois que tôt ou tard j’allais devoir le faire.

-Bien dit!!! Clame Moussa.

Nous avons tous éclater de rire puis après avoir repris un semblant de calme, j’ai commencé.

-Alors, oui en effet à Owendo j’ai rencontré une fille: Josephine. Teint clair, peut-être dans les 1m 60-65 au plus, pas mince ni grosse non plus. Elle est orpheline des deux parents et vit avec sa grande mère depuis son bas âge. Elle est en enceinte présentement.

-Wooohh!! Wait wait, j’ai mal entendu ou quoi ? Brodel mec tu perds pas de temps. S’excite Sidick.

Toujours dans l’excès ce gamin.

-Tu peux me laisser finir? Petit morveux de mes deux va.

-Ouais désolé, c’est cool, continue. Dit-il en levant les bras en l’air en signe de paix.

-J’en étais où donc?

-Tu as engrossé la nana, oui et ? Répète Sidick, comme si c’était une évidence à présent.

Nous avons rigoler face à son attitude. Et je comprends à ce moment pourquoi j’admire tant la femme qu’aspire Isabelle, elle ne s’est en aucun cas pas affolée. Elle est attentive et très calme malgré l’agitation de Sidick. L’incarnation de la maturité, en fait.

-Je vais continuer mais Sidick , faut que t’arrête de m’interrompre de la sorte, tu vas finir par me mettre en colère et on sait tous les deux que tu ne vas pas aimer. Alors tu veux bien te calmer?

-Oui oui désolé, continue.

Mieux ainsi.

-Alors elle est enceinte mais pas de moi. (J’ai directement toiser Sidick et je suis ravi de constater qu’il est calme). Elle est âgée de 18ans, elle avait un fiancé: Ali. Ils s’aimaient et vous savez au village, les réalités sont différentes, une fille doit garder sa pudeur jusqu’au mariage. Ils avaient donc décider de se marier et donc avant leur union, le jour de son anniversaire, ils étaient en chemin pour une sortie quand ils ont été attaqués. Josephine s’est fait v****r et Ali l’a protégé de sa vie. Le stress, les rumeurs, le chagrin, le deuil et la douleur ont fait qu’elle a essayé de mettre fin à sa vie mais heureusement sa grande mère était là. Elle l’a secouru à tant et conduit au dispensaire du village. Nous devrions normalement secourir dix personnes et elle était la dernière qui a pu en bénéficier.

-Comment est-ce qu’elle a essayer de se suicider, je comprends pas. Demande Sidick l’air inquiet.

-Eh bien juste un mois après ce drame, elle avait eu des malaises et sa grande mère l’a conduite au dispensaire. Ensuite le médecin lui a annoncé qu’elle attendait un bébé. Vous imaginez le choc. Pendant que sa grande mère s’entretenait avec le médecin, elle s’est faufilée dans le mini laboratoire du dispensaire, s’est emparée d’une seringue et d’une substance toxique, qu’elle s’est ensuite injectée une fois à la maison.

-Digne d’un film son histoire !! Exclame Moussa.

-Donc voila, c’est l’essentiel à savoir. J’ai d’abord rencontré sa grande mère qui m’a ensuite parlé d’elle et raconter son histoire.

-L’essentiel ?! parce qu’il y a eu un bisou aussi peut-être ? Demande Sidick avec un sourire moqueur.

-Toi, mais va te faire !! Y’a rien eu , à part une crise lorsque j’ai voulu m’approcher d’elle la première fois.

-Je sens déjà que je vais l’aimer celle là. Crie Moussa avec enthousiasme.

-Bon, commence Bella. Nous avons bien écouté ton histoire et j’ai juste une question. Tu es sur de pouvoir l’aider, et aussi elle attend un bébé. Ça sera très difficile.

-Oui chose pas simple mais possible, je suis optimiste et je lui ai déjà dit que je reviendrai pour elle.

-Nous te soutenons quelle que soit ta décision. Me dit Moussa

-Oui. Renchérit Sidick.

-Moi tu sais déjà que je te souhaite tout le meilleur petit frère, alors si elle te plaît, fonces, fais bien les choses et par la grâce divine ça se fera. Renchérit Bella.

J’hésite à leur parler de Nadia. Un gros problème parce que j’ai un très mauvais sentiment la concernant. Elle a l’air mesquine, sadique et très calculatrice. Je n’ai aucunement envi de l’avoir comme cuisinière si je retourne mais si je décide de la renvoyer, je crois que je soulèverai une autre histoire.

Et si je proposais ce job de cuisinière à Josephine? Sa grande mère m’a déjà soufflé que c’est un cordon bleu. Mais sera-t-elle d’accord? Là, est la vrai question. J’en doute mais pourquoi ne pas essayer une fois retourné au village.

J’ai été quand même soulagé de leur avoir tout raconté. Je me suis en quelle que sorte confessé.

-Abraham, faudrait attendre d’être sur ton lit avant de penser à cette fille! M’interpelle Moussa.

-Ouais c’est ça. lui ai-je répondu en souriant.

-A ma montre, il sonne 23 heures 38 minutes. Bientôt minuit. Nous informe Sidick.

-Je suis très épuisée moi, j’ai envi de dormir.

-Oui mon cœur, tu en as besoin et si je te raccompagnais à la maison.

-Quoi parce que tu ne compte pas rester?

Sidick et moi observons la scène sans broncher ni bouger.

-Non mon cœur, tu te souviens je devais sortir après le dîner.

-Okay, tu me raccompagne et tu repars?

-D’accord mon cœur, en lui donnant un b****r sur les lèvres.

-Bon les gars, on se retrouve oú? Fait Moussa à notre égard.

-Notre endroit d’habitude, nous n’attendrons à la devanture.

Lorsque nous voulions sortir les soirs faire la fête, nous avons notre endroit habituel, un night club réputé de la ville.

-Ok super, mon cœur allons-y.

Bella s’est levé, nous a fait la bise et souhaiter bonne nuit avant de s’en aller.

-Mon vieux ? Lève toi, on y a.

Il se lève lourdement et nous nous en allons.